« Cependant, les efforts ne sont pas suffisants. Du chemin reste à parcourir et vite ! »
Le gouvernement Hollande a parcouru un "chemin considérable", selon Laurence Parisot
http://www.easybourse.com/bourse/france/article/24402/le-gouvernement-hollande-a-parcouru-un-chemin-considerable-selon-laurence-parisot.html
(Easybourse.com) Ce jeudi 15 novembre, la société GE Capital en partenariat avec l'Essec organisait une conférence sur les entreprises de taille moyenne qui font la France et dont le chiffre d'affaires est compris entre 10 et 500 millions d'euros.Parmi les intervenants figuraient l'économiste Jacques Attali, le directeur général du Trésor Ramon Fernandez, et la présidente du MEDEF Laurence Parisot. Cette dernière a tenu à saluer l'avancée faite par le gouvernement autour de la thématique de la compétitivité. Cependant, les efforts ne sont pas suffisants. Du chemin reste à parcourir et vite !
«J'estime que nous avons parcouru un chemin considérable malgré les inquiétantes nouvelles que nous collectionnons tous les jours. Le fait que la compétitivité ait été intégrée au coeur de la politique menée par l’actuel gouvernement notamment par le biais du projet Gallois est une grande avancée » a déclaré ce matin Laurence Parisot.
Et d’ajouter «le gouvernement assume désormais ce concept dans toutes ses dimensions. Cela était exclu il y a encore quelques mois. La compétitivité prix était encore interdite au mois de juillet».
Pour illustrer ses propos la responsable du Medef a rappellé le mini clash survenu lors d’une conférence organisée par le Conseil économique social et environnemental. « Lors de son discours, le premier ministre avait relégué, voir nié la question de compétitivité et celle du marché du travail, à tel point que nous avons marqué le coup en refusant de l'applaudir».
Encore beaucoup à faire
Si l’avancée peut effectivement être saluée, pour autant il ne s’agit pas d’une avancée suffisamment rapide, ni suffisamment forte estime Laurence Parisot.
Ce n’est pas une avancée suffisamment rapide car il y a lieu à présent de mettre en oeuvre les annonces favorables qui ont été faites. «Cela suppose des préparations de texte législatifs, réglementaires qui peuvent tout gâcher» alerte M Parisot.
La mise en vigueur du mécanisme du crédit d’impôt a été abordée ce matin même entre la responsable du Medef et le ministre de l’économie et des finances. «J’ai demandé à ce que le mécanisme soit effectif dès janvier 2013, sans conditionnalité».
Au-delà du total respect de l’engagement déjà pris, la patronne des patrons souhaite également que l'effort soit plus important. « Nous avons estimé, pour retrouver un niveau de compétitivité comparable à celui de l'Allemagne que la charge qui pèse sur le coût de production devait être réduite entre 30 milliards d’euros au minimum et 70 milliards d’euros. Or le gouvernement n’a consenti que 20 milliards, qui plus est, sur trois ans ».
Les dépenses publiques et le marché du travail
Davantage doit être fait sur deux terrains en particulier : les dépenses publiques et le marché du travail.
« Les dépenses publiques doivent encore être amoindries sans porter atteinte à notre modèle social. Certaine mesures sont simples et ne coutent rien, par exemple la fin de l’empilement des strates administratives et des doublons dans certaines missions régaliennes. Il suffirait d’édicter un article qui supprime la clause générale de compétence des collectivités locales pour prévoir à la place des attributions spécifiques ».
Sur le marché du travail, Laurence Parisot appelle, sans surprise, à plus flexible. «Nous avons aujourd’hui une chance sur deux d'aboutir. Nous faisons tout pour y arriver. Nous n'accepterons pas un accord a minima, ni ne cautionnerons pas un accord qui ressemble à une usine à gaz ».
Parmi les idées avancées, celle d’intégrer comme élément de sécurité pour les salariés, la portabilité des droits. «Cette portabilité favorisera la mobilité. Les salariés seront plus enclins à partir ailleurs ».
Ce nouveau droit aura alors pour contrepartie plus de souplesse, de simplification, de lisibilité dans le droit du travail de manière à « vaincre la peur de l'embauche », et à permettre les restructurations, et les adaptations qui sont actuellement « longues, complexes, incertaines dans leur aboutissement ».
Une compétitivité équitable
Laurence Parisot entend ne pas soutenir n’importe quelle compétitivité. «Le 1er juillet 2010 à l’occasion de mon discours après ma réélection à la tête du MEDEF, j’ai déclaré que notre fil rouge devait être la «compétitivité équitable». Ces termes n’étaient pas anodins. Le fil rouge était dans la marine le fil qui reliait les différents éléments d'un bateau. C’était donc un fil consolidateur.
Par l’adjectif équitable, j’ai voulu souligner toute l’importance du respect de l'homme dans les actions, les projets menés pour renforcer cette compétitivité» a commenté cette dernière.
De l’espoir
Laurent Parisot dit «avoir de l'espoir, avoir confiance». Pour la responsable du Medef, ce que vivent les entreprises à l’heure actuel n’est pas la conséquence d’un sentiment de rejet dominant à leur égard dans le pays mais le résultat d’une inculture économique considérable, notamment chez les élus de droite comme de gauche. « Il y a une difficulté à comprendre le lien entre la macroéconomie et la microéconomie, entre les décisions des entreprises et la croissance du pays. Nous nous devons de montrer concrètement les implications de certaines mesures pour faire bouger les lignes ».
Ce qui rend alors Madame Parisot optimiste c’est la remarquable mobilisation dont font preuve les entreprises de l'Hexagone en ce moment. « Nous vivons quelque chose d'exceptionnel à l'heure actuelle en France : l’unité de point de vue des chefs d'entreprises françaises. C’est un fait historique. L’affaire de la fiscalité sur les plus values de cession mobilière l’a bien démontré.
Nous avons pu affirmer, défendre et faire des propositions communes qui ont été de nature à ébranler celles du gouvernement. Nous devons continuer à maintenir cette expression forte des chefs d'entreprise en expliquant, en martelant pour convaincre » a t-elle fini par conclure.
Imen Hazgui
Le gouvernement Hollande a parcouru un "chemin considérable", selon Laurence Parisot
http://www.easybourse.com/bourse/france/article/24402/le-gouvernement-hollande-a-parcouru-un-chemin-considerable-selon-laurence-parisot.html
(Easybourse.com) Ce jeudi 15 novembre, la société GE Capital en partenariat avec l'Essec organisait une conférence sur les entreprises de taille moyenne qui font la France et dont le chiffre d'affaires est compris entre 10 et 500 millions d'euros.Parmi les intervenants figuraient l'économiste Jacques Attali, le directeur général du Trésor Ramon Fernandez, et la présidente du MEDEF Laurence Parisot. Cette dernière a tenu à saluer l'avancée faite par le gouvernement autour de la thématique de la compétitivité. Cependant, les efforts ne sont pas suffisants. Du chemin reste à parcourir et vite !
«J'estime que nous avons parcouru un chemin considérable malgré les inquiétantes nouvelles que nous collectionnons tous les jours. Le fait que la compétitivité ait été intégrée au coeur de la politique menée par l’actuel gouvernement notamment par le biais du projet Gallois est une grande avancée » a déclaré ce matin Laurence Parisot.
Et d’ajouter «le gouvernement assume désormais ce concept dans toutes ses dimensions. Cela était exclu il y a encore quelques mois. La compétitivité prix était encore interdite au mois de juillet».
Pour illustrer ses propos la responsable du Medef a rappellé le mini clash survenu lors d’une conférence organisée par le Conseil économique social et environnemental. « Lors de son discours, le premier ministre avait relégué, voir nié la question de compétitivité et celle du marché du travail, à tel point que nous avons marqué le coup en refusant de l'applaudir».
Encore beaucoup à faire
Si l’avancée peut effectivement être saluée, pour autant il ne s’agit pas d’une avancée suffisamment rapide, ni suffisamment forte estime Laurence Parisot.
Ce n’est pas une avancée suffisamment rapide car il y a lieu à présent de mettre en oeuvre les annonces favorables qui ont été faites. «Cela suppose des préparations de texte législatifs, réglementaires qui peuvent tout gâcher» alerte M Parisot.
La mise en vigueur du mécanisme du crédit d’impôt a été abordée ce matin même entre la responsable du Medef et le ministre de l’économie et des finances. «J’ai demandé à ce que le mécanisme soit effectif dès janvier 2013, sans conditionnalité».
Au-delà du total respect de l’engagement déjà pris, la patronne des patrons souhaite également que l'effort soit plus important. « Nous avons estimé, pour retrouver un niveau de compétitivité comparable à celui de l'Allemagne que la charge qui pèse sur le coût de production devait être réduite entre 30 milliards d’euros au minimum et 70 milliards d’euros. Or le gouvernement n’a consenti que 20 milliards, qui plus est, sur trois ans ».
Les dépenses publiques et le marché du travail
Davantage doit être fait sur deux terrains en particulier : les dépenses publiques et le marché du travail.
« Les dépenses publiques doivent encore être amoindries sans porter atteinte à notre modèle social. Certaine mesures sont simples et ne coutent rien, par exemple la fin de l’empilement des strates administratives et des doublons dans certaines missions régaliennes. Il suffirait d’édicter un article qui supprime la clause générale de compétence des collectivités locales pour prévoir à la place des attributions spécifiques ».
Sur le marché du travail, Laurence Parisot appelle, sans surprise, à plus flexible. «Nous avons aujourd’hui une chance sur deux d'aboutir. Nous faisons tout pour y arriver. Nous n'accepterons pas un accord a minima, ni ne cautionnerons pas un accord qui ressemble à une usine à gaz ».
Parmi les idées avancées, celle d’intégrer comme élément de sécurité pour les salariés, la portabilité des droits. «Cette portabilité favorisera la mobilité. Les salariés seront plus enclins à partir ailleurs ».
Ce nouveau droit aura alors pour contrepartie plus de souplesse, de simplification, de lisibilité dans le droit du travail de manière à « vaincre la peur de l'embauche », et à permettre les restructurations, et les adaptations qui sont actuellement « longues, complexes, incertaines dans leur aboutissement ».
Une compétitivité équitable
Laurence Parisot entend ne pas soutenir n’importe quelle compétitivité. «Le 1er juillet 2010 à l’occasion de mon discours après ma réélection à la tête du MEDEF, j’ai déclaré que notre fil rouge devait être la «compétitivité équitable». Ces termes n’étaient pas anodins. Le fil rouge était dans la marine le fil qui reliait les différents éléments d'un bateau. C’était donc un fil consolidateur.
Par l’adjectif équitable, j’ai voulu souligner toute l’importance du respect de l'homme dans les actions, les projets menés pour renforcer cette compétitivité» a commenté cette dernière.
De l’espoir
Laurent Parisot dit «avoir de l'espoir, avoir confiance». Pour la responsable du Medef, ce que vivent les entreprises à l’heure actuel n’est pas la conséquence d’un sentiment de rejet dominant à leur égard dans le pays mais le résultat d’une inculture économique considérable, notamment chez les élus de droite comme de gauche. « Il y a une difficulté à comprendre le lien entre la macroéconomie et la microéconomie, entre les décisions des entreprises et la croissance du pays. Nous nous devons de montrer concrètement les implications de certaines mesures pour faire bouger les lignes ».
Ce qui rend alors Madame Parisot optimiste c’est la remarquable mobilisation dont font preuve les entreprises de l'Hexagone en ce moment. « Nous vivons quelque chose d'exceptionnel à l'heure actuelle en France : l’unité de point de vue des chefs d'entreprises françaises. C’est un fait historique. L’affaire de la fiscalité sur les plus values de cession mobilière l’a bien démontré.
Nous avons pu affirmer, défendre et faire des propositions communes qui ont été de nature à ébranler celles du gouvernement. Nous devons continuer à maintenir cette expression forte des chefs d'entreprise en expliquant, en martelant pour convaincre » a t-elle fini par conclure.
Imen Hazgui