Pollution : faut-il vraiment interdire le diesel ?
http://www.lepoint.fr/automobile/securite/faut-il-interdire-le-diesel-25-09-2012-1510072_657.php
Le Point - Publié le 25/09/2012 à 19:23 - Modifié le 17/03/2014 à 17:53
Même si les niveaux de particules fines repassent sous le seuil d'alerte, le débat est enfin ouvert. Fausses vérités et idées vraies sur la pollution diesel automobile.
Un moteur diesel dépourvu de filtre émet des particules cancérogènes.
Le débat est un brin schizophrénique et surréaliste. Si les émissions polluantes de l'automobile représentent environ 20 % de la totalité des polluants en Ile-de-France - le reste étant émis par le chauffage urbain, l'activité industrielle et les transports autres que l'automobile individuelle - tout un chacun, à commencer par les politiques de tous bords - pointe du doigt les véhicules diesel. Auto-Addict prend les devants et répond aux questions sur ce carburant voué (à juste titre ?) aux gémonies.
Le moteur diesel pollue-t-il ?
Par nature, la combustion stratifiée d'un moteur diesel produit beaucoup plus de particules et d'oxydes d'azote que celle de l'essence. Deux polluants particulièrement surveillés par l'OMS pour la qualité de l'air en milieu urbain. Le niveau de pollution d'un moteur diesel est donc déterminé par l'efficacité du système de post-traitement de ses gaz d'échappement, quel qu'il soit.
Les particules sont-elles cancérogènes ?
Oui, comme l'a démontré une étude récente de l'OMS. Mais il faut souligner que cette étude a été réalisée sur une population de mineurs exposée aux gaz d'échappement de moteurs diesel sans aucun système de dépollution, car trop anciens, et ce, dans un espace ultra-confiné : les galeries d'une mine.
Le filtre à particules est-il efficace pour les particules fines ?
Oui, en tout cas pour celles mesurant entre 10 et 1 000 nanomètres de diamètre, reconnues comme les plus dangereuses pour l'homme, car susceptibles d'entrer le plus profondément dans les voies respiratoires, les fameuses PM 10 et PM 2,5.
Le filtre à particules fonctionne-t-il correctement à froid ?
Oui, car, contrairement aux systèmes catalytiques basés sur une réaction chimique, le filtre agit mécaniquement, et de ce fait n'a pas besoin d'atteindre une température spécifique de fonctionnement pour filtrer. Il doit en revanche être très chaud (entre 400 et 600 degrés) pour se régénérer, c'est-à-dire pour brûler périodiquement les particules qu'il a accumulées.
Le filtre à particules peut-il se boucher ?
Oui, ou en tout cas partiellement s'obstruer, si les procédures de régénération consistant à brûler les suies de combustion accumulées ont échoué. Ce type de problème est surtout rencontré par les véhicules utilisés exclusivement en ville, c'est-à-dire à faible vitesse et sur de courtes distances. Il peut nécessiter un entretien ou un changement du filtre. Une réparation à ne pas prendre à la légère, car une utilisation prolongée dans ces conditions peut provoquer une casse moteur pour les cas extrêmes. Conclusion, un véhicule essence est plus adapté à un usage exclusivement urbain.
Quelles sont les voitures diesel équipées d'un filtre à particules ?
Toutes celles qui respectent la norme Euro 5, entrée en vigueur à partir du 1er septembre 2009 pour les nouveaux modèles, à partir de janvier 2011 pour toutes les voitures neuves. Cette règle souffre toutefois quelques exceptions. Certains constructeurs avaient devancé l'appel, tandis quelques modèles parmi les plus lourds (gros monospaces ou 4 x 4) ont pu bénéficier de dérogations pour une application retardée de la norme Euro 5.
Un diesel moderne est-il propre ?
Pas complètement, car si un moteur diesel Euro 5 émet moins de particules qu'un moteur à essence, il peut toujours émettre jusqu'à trois fois plus d'oxydes d'azote que ce dernier, soit 180 mg/km au lieu de 60. Les moteurs diesel ne verront leurs émissions d'oxydes d'azote drastiquement limitées qu'avec l'entrée en vigueur de la norme Euro 6 en 2014.
Sur le plan sanitaire, la seule mesure véritablement sensée consisterait à fixer une date à partir de laquelle ne seraient plus autorisés à circuler que les véhicules essence, ou les diesel respectant la norme Euro 6 dans les zones urbaines dépassant régulièrement les limites de qualité de l'air fixées par l'OMS.
http://www.lepoint.fr/automobile/securite/faut-il-interdire-le-diesel-25-09-2012-1510072_657.php
Le Point - Publié le 25/09/2012 à 19:23 - Modifié le 17/03/2014 à 17:53
Même si les niveaux de particules fines repassent sous le seuil d'alerte, le débat est enfin ouvert. Fausses vérités et idées vraies sur la pollution diesel automobile.
Un moteur diesel dépourvu de filtre émet des particules cancérogènes.
Le débat est un brin schizophrénique et surréaliste. Si les émissions polluantes de l'automobile représentent environ 20 % de la totalité des polluants en Ile-de-France - le reste étant émis par le chauffage urbain, l'activité industrielle et les transports autres que l'automobile individuelle - tout un chacun, à commencer par les politiques de tous bords - pointe du doigt les véhicules diesel. Auto-Addict prend les devants et répond aux questions sur ce carburant voué (à juste titre ?) aux gémonies.
Le moteur diesel pollue-t-il ?
Par nature, la combustion stratifiée d'un moteur diesel produit beaucoup plus de particules et d'oxydes d'azote que celle de l'essence. Deux polluants particulièrement surveillés par l'OMS pour la qualité de l'air en milieu urbain. Le niveau de pollution d'un moteur diesel est donc déterminé par l'efficacité du système de post-traitement de ses gaz d'échappement, quel qu'il soit.
Les particules sont-elles cancérogènes ?
Oui, comme l'a démontré une étude récente de l'OMS. Mais il faut souligner que cette étude a été réalisée sur une population de mineurs exposée aux gaz d'échappement de moteurs diesel sans aucun système de dépollution, car trop anciens, et ce, dans un espace ultra-confiné : les galeries d'une mine.
Le filtre à particules est-il efficace pour les particules fines ?
Oui, en tout cas pour celles mesurant entre 10 et 1 000 nanomètres de diamètre, reconnues comme les plus dangereuses pour l'homme, car susceptibles d'entrer le plus profondément dans les voies respiratoires, les fameuses PM 10 et PM 2,5.
Le filtre à particules fonctionne-t-il correctement à froid ?
Oui, car, contrairement aux systèmes catalytiques basés sur une réaction chimique, le filtre agit mécaniquement, et de ce fait n'a pas besoin d'atteindre une température spécifique de fonctionnement pour filtrer. Il doit en revanche être très chaud (entre 400 et 600 degrés) pour se régénérer, c'est-à-dire pour brûler périodiquement les particules qu'il a accumulées.
Le filtre à particules peut-il se boucher ?
Oui, ou en tout cas partiellement s'obstruer, si les procédures de régénération consistant à brûler les suies de combustion accumulées ont échoué. Ce type de problème est surtout rencontré par les véhicules utilisés exclusivement en ville, c'est-à-dire à faible vitesse et sur de courtes distances. Il peut nécessiter un entretien ou un changement du filtre. Une réparation à ne pas prendre à la légère, car une utilisation prolongée dans ces conditions peut provoquer une casse moteur pour les cas extrêmes. Conclusion, un véhicule essence est plus adapté à un usage exclusivement urbain.
Quelles sont les voitures diesel équipées d'un filtre à particules ?
Toutes celles qui respectent la norme Euro 5, entrée en vigueur à partir du 1er septembre 2009 pour les nouveaux modèles, à partir de janvier 2011 pour toutes les voitures neuves. Cette règle souffre toutefois quelques exceptions. Certains constructeurs avaient devancé l'appel, tandis quelques modèles parmi les plus lourds (gros monospaces ou 4 x 4) ont pu bénéficier de dérogations pour une application retardée de la norme Euro 5.
Un diesel moderne est-il propre ?
Pas complètement, car si un moteur diesel Euro 5 émet moins de particules qu'un moteur à essence, il peut toujours émettre jusqu'à trois fois plus d'oxydes d'azote que ce dernier, soit 180 mg/km au lieu de 60. Les moteurs diesel ne verront leurs émissions d'oxydes d'azote drastiquement limitées qu'avec l'entrée en vigueur de la norme Euro 6 en 2014.
Sur le plan sanitaire, la seule mesure véritablement sensée consisterait à fixer une date à partir de laquelle ne seraient plus autorisés à circuler que les véhicules essence, ou les diesel respectant la norme Euro 6 dans les zones urbaines dépassant régulièrement les limites de qualité de l'air fixées par l'OMS.