Les conséquences écologiques des guerres
http://leblogbio.unblog.fr/2012/12/06/les-consequences-ecologiques-des-guerres/comment-page-1/
Un incendie de puits de pétrole au Koweït en 1991, lors de la Guerre du Golfe
Vietnam, Rwanda, Irak, Caucase, Darfour, Afghanistan, Syrie… Les conflits armés marquent les hommes, mais aussi l’environnement. Ces tragédies provoquent en effet des catastrophes écologiques d’une ampleur difficilement mesurable. Pollution, destruction, terrorisme, préservation… A l’heure où le régime syrien songe à utiliser les armes chimiques contre sa propre population, découvrez le véritable impact des guerres sur l’environnement.
Les pollutions et les guerres
Une guerre, ce sont des milliers d’hommes en perpétuel mouvement, mais surtout, et ce depuis les deux guerres mondiales et la guerre froide, un déploiement gigantesque de matériel : tanks, avions de chasse, bateaux militaires, moyens de transport, satellite… Tous ces matériels sont déjà polluants par leur fabrication, mais ils sont en plus robustes et consomment donc des quantités importantes de carburants, avec autant de rejet de GES dans l’atmosphère. Les déplacements massifs de troupes ont des conséquences dans la diminution des ressources en eau.
La préparation au conflit, la fabrication d’armes notamment, détourne une partie de l’industrie de son rôle de producteur de richesses vers une activité destinée à la destruction de l’ennemi potentiel. Il ne peut donc plus être question de développement durable.
Et une fois que ces armes sont utilisés, les impacts sont destructeurs. Les obus et les munitions, s’ils ne sont pas ramassés, finissent par s’enfouir dans les sols et les polluent durablement. De nombreuses armes de ce type sont encore retrouvées régulièrement en France et en Europe, vestiges de la Première ou de la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, chaque année, 500 à 800 tonnes de munitions anciennes sont récupérées sur le territoire français. Remplies d’arsenic, de mercure, de perchlorates ou autres substances chimiques, elles polluent les sols, l’eau et l’air de la région bombardée.
Une des pollutions guerrières les plus célèbres reste celle du Vietnam. Entre 1964 et 1975, les Etats-Unis et leurs alliés sont utilisés « l’agent orange », un défoliant la toxicité aurait détruit 14% des forêts du Vietnam méridional, mais aussi provoqué des malformations, des maladies de la peau et des cancers sur 2 à 5 millions de personnes. Et entre l’agent orange et le napalm (inventés par Monsanto, premier producteur d’OGM), la guerre du Vietnam a été reconnue comme la plus grande guerre chimique de tous les temps. Une telle destruction délibérée de l’environnement est appelée « écocide ».
Les dommages guerriers aux milieux naturels
Il n’existe pas de bilans écologiques précis des guerres passées. Les seules données connues sont des constatations faites pendant ou après les conflits : forêts déboisées, fleuves et littoraux pollués, milieux naturels détruits…
A la fin de la Guerre du Golfe, en 1991, les eaux du Golfe Persique ont connues une pollution majeure, ainsi que l’atmosphère. En se retirant, les troupes irakiennes incendièrent volontairement un millier de puits de pétrole, rejetant un million de tonnes de brut dans l’atmosphère.
Au Rwanda, en 1993-1994, outre les massacres épouvantables, des milieux naturels ont été gravement endommagés. Sans l’intervention de l’administration du Parc des Volcans, de nombreux gorilles des montagnes auraient été victimes des braconniers, libres d’agir en toute impunité. Il faut aussi ajouter le déplacement massif de la population. 2 millions de Hutus quittèrent le Rwanda pour se réfugier en Tanzanie et en République Démocratique du Congo. Ce sauvetage humain eut pour conséquence des dizaines d’hectares de forêts détruits pour protéger les réfugiés.
Plus généralement, ce sont les animaux marins qui sont victimes des guerres. En effet, les ondes émises par les sonars des sous-marins désorientent ou tuent les cétacés, les requins et autres poissons. De plus, les dizaines de milliers de litres d’hydrocarbures n’arrangent pas leur situation.
L’environnement, cause de la guerre
Il arrive que parfois que l’environnement, en plus d’être victime, soit la cause de la guerre. En 2007, 67 conflits armés avaient pour origine les ressources naturelles, sur les 328 recensés dans le monde, la plupart en Afrique et en Asie.
L’une des plus connue est la guerre du Golfe. L’Irak a en effet envahit le Koweït dans le but de s’emparer des réserves pétrolières du pays. Et faute de n’avoir pu les obtenir, ils incendièrent les puits de pétrole. Et depuis longtemps, de nombreuses conflits ont été provoqués dans le but d’accéder à certaines ressources naturelles, dont les plus prisés sont l’eau, la terre, les minéraux et le pétrole.
Des préservations surprenantes
On l’a bien compris, les guerres sont dévastatrices pour l’environnement. Mais leurs effets sont parfois étonnement positifs, car elles permettent dans certains cas de protéger l’environnement.
Ainsi, les zones frontières interdites constituent souvent un refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales. Des écologistes allemands ont étudiés les espaces vides laissés par le rideau de fer, et ont constaté une impressionnante diversité des espèces. Le « no man’s land » entre les deux Corées regorgerait de tigres de Sibérie. L’arrêt des exploitations forestières lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine eut une influence bénéfique sur les populations d’ours et de loups.
Une guerre nucléaire : quels effets ?
La peur d’une troisième guerre mondiale, qui serait cette fois nucléaire, laisse craindre le pire à la population mondiale. Car outre les drames humains terribles et terrifiants qui seraient causés par une telle guerre, son impact écologique serait dévastateur. On a pu l’observer avec les deux bombes nucléaires de 1945 sur Hiroshima et Nagasaki et avec les « accidents » de Tchernobyl et Fukushima : l’impact du nucléaire sur les hommes et la nature est destructeur.
Une explosion atomique provoquerait un réchauffement de la haute atmosphère dans des proportions encore mal connues, alors que la température globale baisserait de 1°C au cours des trois premières années suivant l’explosion. Les particules de carbone, plus fines que celles de sulfate, auraient une influence beaucoup plus longue sur le climat, pouvant atteindre 10 ans. De plus, le niveau de précipitation baisserait globalement de 10% dans les deux à quatre ans suivant l’évènement. Les cycles agricoles seraient totalement désorganisés, conduisant à une famine terrible.
Mais le plus grave, c’est que ces risques sont globaux, et non pas particuliers à la zone d’explosion. Ainsi, si l’Iran ou la Corée du Nord, les deux pays les plus menaçants à l’heure actuelle, lançaient une attaque nucléaire, ils souffriraient également des conséquences.
Que faut-il penser de tout cela ?
Il est bien sûr évident qu’une guerre, peu importe son ampleur, a de graves conséquences humaines. Mais ses conséquences environnementales sont très mal connues, et pourtant les quelques données que nous avons nous montrent à quel point un conflit peut être dévastateur. Entre pollution de l’eau, de l’air et des terres, un pays ne peut se relever facilement d’une guerre. De plus, la faune et la flore subissent de plein fouet les conflits. Et les attaques chimiques, appelées « terrorisme écologique », n’arrangent rien. C’est pourquoi une guerre est un drame qui doit à tout prix être évité, pour que la population et l’environnement n’aient pas à souffrir plus que maintenant.
http://leblogbio.unblog.fr/2012/12/06/les-consequences-ecologiques-des-guerres/comment-page-1/
Un incendie de puits de pétrole au Koweït en 1991, lors de la Guerre du Golfe
Vietnam, Rwanda, Irak, Caucase, Darfour, Afghanistan, Syrie… Les conflits armés marquent les hommes, mais aussi l’environnement. Ces tragédies provoquent en effet des catastrophes écologiques d’une ampleur difficilement mesurable. Pollution, destruction, terrorisme, préservation… A l’heure où le régime syrien songe à utiliser les armes chimiques contre sa propre population, découvrez le véritable impact des guerres sur l’environnement.
Les pollutions et les guerres
Une guerre, ce sont des milliers d’hommes en perpétuel mouvement, mais surtout, et ce depuis les deux guerres mondiales et la guerre froide, un déploiement gigantesque de matériel : tanks, avions de chasse, bateaux militaires, moyens de transport, satellite… Tous ces matériels sont déjà polluants par leur fabrication, mais ils sont en plus robustes et consomment donc des quantités importantes de carburants, avec autant de rejet de GES dans l’atmosphère. Les déplacements massifs de troupes ont des conséquences dans la diminution des ressources en eau.
La préparation au conflit, la fabrication d’armes notamment, détourne une partie de l’industrie de son rôle de producteur de richesses vers une activité destinée à la destruction de l’ennemi potentiel. Il ne peut donc plus être question de développement durable.
Et une fois que ces armes sont utilisés, les impacts sont destructeurs. Les obus et les munitions, s’ils ne sont pas ramassés, finissent par s’enfouir dans les sols et les polluent durablement. De nombreuses armes de ce type sont encore retrouvées régulièrement en France et en Europe, vestiges de la Première ou de la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, chaque année, 500 à 800 tonnes de munitions anciennes sont récupérées sur le territoire français. Remplies d’arsenic, de mercure, de perchlorates ou autres substances chimiques, elles polluent les sols, l’eau et l’air de la région bombardée.
Une des pollutions guerrières les plus célèbres reste celle du Vietnam. Entre 1964 et 1975, les Etats-Unis et leurs alliés sont utilisés « l’agent orange », un défoliant la toxicité aurait détruit 14% des forêts du Vietnam méridional, mais aussi provoqué des malformations, des maladies de la peau et des cancers sur 2 à 5 millions de personnes. Et entre l’agent orange et le napalm (inventés par Monsanto, premier producteur d’OGM), la guerre du Vietnam a été reconnue comme la plus grande guerre chimique de tous les temps. Une telle destruction délibérée de l’environnement est appelée « écocide ».
Les dommages guerriers aux milieux naturels
Il n’existe pas de bilans écologiques précis des guerres passées. Les seules données connues sont des constatations faites pendant ou après les conflits : forêts déboisées, fleuves et littoraux pollués, milieux naturels détruits…
A la fin de la Guerre du Golfe, en 1991, les eaux du Golfe Persique ont connues une pollution majeure, ainsi que l’atmosphère. En se retirant, les troupes irakiennes incendièrent volontairement un millier de puits de pétrole, rejetant un million de tonnes de brut dans l’atmosphère.
Au Rwanda, en 1993-1994, outre les massacres épouvantables, des milieux naturels ont été gravement endommagés. Sans l’intervention de l’administration du Parc des Volcans, de nombreux gorilles des montagnes auraient été victimes des braconniers, libres d’agir en toute impunité. Il faut aussi ajouter le déplacement massif de la population. 2 millions de Hutus quittèrent le Rwanda pour se réfugier en Tanzanie et en République Démocratique du Congo. Ce sauvetage humain eut pour conséquence des dizaines d’hectares de forêts détruits pour protéger les réfugiés.
Plus généralement, ce sont les animaux marins qui sont victimes des guerres. En effet, les ondes émises par les sonars des sous-marins désorientent ou tuent les cétacés, les requins et autres poissons. De plus, les dizaines de milliers de litres d’hydrocarbures n’arrangent pas leur situation.
L’environnement, cause de la guerre
Il arrive que parfois que l’environnement, en plus d’être victime, soit la cause de la guerre. En 2007, 67 conflits armés avaient pour origine les ressources naturelles, sur les 328 recensés dans le monde, la plupart en Afrique et en Asie.
L’une des plus connue est la guerre du Golfe. L’Irak a en effet envahit le Koweït dans le but de s’emparer des réserves pétrolières du pays. Et faute de n’avoir pu les obtenir, ils incendièrent les puits de pétrole. Et depuis longtemps, de nombreuses conflits ont été provoqués dans le but d’accéder à certaines ressources naturelles, dont les plus prisés sont l’eau, la terre, les minéraux et le pétrole.
Des préservations surprenantes
On l’a bien compris, les guerres sont dévastatrices pour l’environnement. Mais leurs effets sont parfois étonnement positifs, car elles permettent dans certains cas de protéger l’environnement.
Ainsi, les zones frontières interdites constituent souvent un refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales. Des écologistes allemands ont étudiés les espaces vides laissés par le rideau de fer, et ont constaté une impressionnante diversité des espèces. Le « no man’s land » entre les deux Corées regorgerait de tigres de Sibérie. L’arrêt des exploitations forestières lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine eut une influence bénéfique sur les populations d’ours et de loups.
Une guerre nucléaire : quels effets ?
La peur d’une troisième guerre mondiale, qui serait cette fois nucléaire, laisse craindre le pire à la population mondiale. Car outre les drames humains terribles et terrifiants qui seraient causés par une telle guerre, son impact écologique serait dévastateur. On a pu l’observer avec les deux bombes nucléaires de 1945 sur Hiroshima et Nagasaki et avec les « accidents » de Tchernobyl et Fukushima : l’impact du nucléaire sur les hommes et la nature est destructeur.
Une explosion atomique provoquerait un réchauffement de la haute atmosphère dans des proportions encore mal connues, alors que la température globale baisserait de 1°C au cours des trois premières années suivant l’explosion. Les particules de carbone, plus fines que celles de sulfate, auraient une influence beaucoup plus longue sur le climat, pouvant atteindre 10 ans. De plus, le niveau de précipitation baisserait globalement de 10% dans les deux à quatre ans suivant l’évènement. Les cycles agricoles seraient totalement désorganisés, conduisant à une famine terrible.
Mais le plus grave, c’est que ces risques sont globaux, et non pas particuliers à la zone d’explosion. Ainsi, si l’Iran ou la Corée du Nord, les deux pays les plus menaçants à l’heure actuelle, lançaient une attaque nucléaire, ils souffriraient également des conséquences.
Que faut-il penser de tout cela ?
Il est bien sûr évident qu’une guerre, peu importe son ampleur, a de graves conséquences humaines. Mais ses conséquences environnementales sont très mal connues, et pourtant les quelques données que nous avons nous montrent à quel point un conflit peut être dévastateur. Entre pollution de l’eau, de l’air et des terres, un pays ne peut se relever facilement d’une guerre. De plus, la faune et la flore subissent de plein fouet les conflits. Et les attaques chimiques, appelées « terrorisme écologique », n’arrangent rien. C’est pourquoi une guerre est un drame qui doit à tout prix être évité, pour que la population et l’environnement n’aient pas à souffrir plus que maintenant.