Un projet de loi qui fragilise la réforme asile
Sur le papier, la réforme relative au droit d'asile est ambitieuse et repose sur des principes salvateurs. Mais il n'y a pas de réforme réussie sans moyens à la hauteur de ses ambitions. En ce sens, la loi de finances 2015 a de quoi susciter quelques inquiétudes quant à la viabilité de la réforme de l'asile.
Certes, l'Ofpra et la Cour nationale du droit d'asile voient leurs effectifs renforcés. Mais pour le reste, aucune trace d'un quelconque changement. Pas un centime d'euro n'est prévu pour mettre en œuvre la présence d'une personne tierce à l'Ofpra, nouvelle mesure introduite. En matière d'accueil, grand volet de la réforme, les crédits d'hébergement d'urgence sont inférieurs de 17,5 millions d'euros aux dépenses enregistrées en 2013. L'allocation temporaire d'attente est également sous dotée de 40 millions d'euros. Quant aux centres d'accueil pour demandeurs d'asile, ils ne connaîtront pas de nouvelle ouverture de places en 2015 et leur coût unitaire à la place subit une nouvelle baisse de près de 2 %.
Même dans les hypothèses les plus optimistes, le compte n'y est pas. Or, sans un système digne et efficace de prise en charge, le modèle d'asile ne pourra qu'être boiteux, désorganisé et fortement questionné dans un futur proche.
Pierre HENRY, Directeur général de France terre d'asile
Sur le papier, la réforme relative au droit d'asile est ambitieuse et repose sur des principes salvateurs. Mais il n'y a pas de réforme réussie sans moyens à la hauteur de ses ambitions. En ce sens, la loi de finances 2015 a de quoi susciter quelques inquiétudes quant à la viabilité de la réforme de l'asile.
Certes, l'Ofpra et la Cour nationale du droit d'asile voient leurs effectifs renforcés. Mais pour le reste, aucune trace d'un quelconque changement. Pas un centime d'euro n'est prévu pour mettre en œuvre la présence d'une personne tierce à l'Ofpra, nouvelle mesure introduite. En matière d'accueil, grand volet de la réforme, les crédits d'hébergement d'urgence sont inférieurs de 17,5 millions d'euros aux dépenses enregistrées en 2013. L'allocation temporaire d'attente est également sous dotée de 40 millions d'euros. Quant aux centres d'accueil pour demandeurs d'asile, ils ne connaîtront pas de nouvelle ouverture de places en 2015 et leur coût unitaire à la place subit une nouvelle baisse de près de 2 %.
Même dans les hypothèses les plus optimistes, le compte n'y est pas. Or, sans un système digne et efficace de prise en charge, le modèle d'asile ne pourra qu'être boiteux, désorganisé et fortement questionné dans un futur proche.
Pierre HENRY, Directeur général de France terre d'asile