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    Message par bye Dim 21 Mar - 19:24

    Mexique : un syndicat liquidé en une nuit
    http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=2135
    André Maltais - 16 mars 2010

    Dans la soirée du samedi, 10 octobre 2009, des milliers de soldats et
    policiers fédéraux, profitant du fait que leur présence dans les rues
    est familière depuis la militarisation de la lutte anti-drogue,
    envahissent subrepticement une cinquantaine d’installations de la
    compagnie nationale d’électricité, Luz y Fuerza del Centro (LFC) qui
    approvisionne plus de six millions de personnes dans le centre du pays.

    Les militaires forcent les travailleurs présents à quitter les lieux et
    attendent que le président mexicain Felipe Calderon émette un décret
    liquidant purement et simplement l’entreprise publique et son syndicat,
    le Syndicat mexicain des électriciens (SME).

    Du jour au lendemain, 44 000 travailleurs et leur famille de même que 22
    000 retraités se retrouvent à la rue alors que disparaît l’un des
    syndicats indépendants les plus forts et combatifs du pays.

    Une semaine auparavant, le gouvernement avait refusé de reconnaître
    l’élection de Martin Esparza à la tête d’un syndicat qui, depuis 95 ans,
    s’est toujours opposé aux privatisations et à l’érosion des droits des travailleurs.

    Le gouvernement et ses amis des médias privés justifient un acte aussi
    maladroitement barbare, qui viole plus de vingt articles de la
    Constitution mexicaine et plusieurs conventions internationales en
    matière de droits syndicaux, par « l’inefficacité » de la compagnie.

    Celle-ci, dit Calderon qui, pendant la campagne électorale de 2006,
    s’autoproclamait le « président de l’emploi », coûte davantage à l’État
    qu’elle ne lui rapporte parce qu’elle emploie trop de personnel et que
    les salaires de ce dernier sont trop élevés.

    Médias et gouvernement ont en même temps lancé une campagne de salissage
    contre les travailleurs de l’entreprise, les accusant d’être des
    privilégiés responsables de la piètre qualité du service aux consommateurs :
    sur-tarifications, bureaucratie complexe, pannes répétées, etc.

    Mais plusieurs études montrent que l’inefficacité de l’entreprise LFC a
    une toute autre origine.

    Ainsi, le gouvernement a cessé de capitaliser l’entreprise depuis les
    grèves des années 1980, justement dans le but que cette dernière
    fonctionne mal et qu’on ait ensuite une bonne raison de la privatiser.

    À l’abandon volontaire de la compagnie et de ses équipements, le
    syndicat ajoute que les gouvernements mexicains ont toujours empêché LFC
    de produire de l’électricité, préférant qu’elle achète l’énergie à prix
    très élevé à la Commission nationale de l’électricité et à des
    entreprises privées liées au gouvernement pour ensuite la distribuer
    presque gratuitement aux multinationales et autres grandes entreprises.

    Le président du SME, Martin Esparza, explique aussi que l’un des grands
    enjeux de ce vol public est le réseau de 1000 kilomètres de câbles à
    fibres optiques que la compagnie se préparait à exploiter pour offrir
    aux consommateurs un service combiné électricité-téléphone-câble qui
    menaçait les intérêts lucratifs du secteur privé dans ce domaine.

    Selon Esparza, deux ex-secrétaires à l’énergie du gouvernement mexicain,
    Fernando Canales Clarion et Ernesto Martens, ont formé une entreprise
    privée qui utilise déjà « à prix d’amis » le réseau de fibre optique de LFC.

    L’entreprise liquidée est maintenant fusionnée avec la Commission
    fédérale de l’électricité, l’autre compagnie nationale qui fournit des
    services au reste du pays. Les syndicats soupçonnent que la nouvelle
    entité, ainsi consolidée et surtout débarrassée de son syndicat, sera
    bientôt privatisée.

    Pour Laura Carlsen, directrice du portail internet Programme pour les
    Amériques, le gouvernement veut faire payer aux travailleurs les effets
    d’une calamiteuse crise économique provoquée par la trop grande
    dépendance du pays envers l’économie états-unienne.

    En 2009 seulement, le pays a perdu plus d’un million d’emplois et,
    depuis l’arrivée au pouvoir du « cauchemar » Calderon, au moins 2.8
    millions d’emplois dont un très grand nombre dans les secteurs les plus
    intégrés à l’économie états-unienne.

    Le quotidien La Jornada révèle que 76.000 faillites d’entreprises sont
    survenues au cours des six derniers mois seulement!

    La réponse du gouvernement est pathétique. Il a annoncé des coupures
    dans ce qui reste des programmes sociaux et des fonds destinés aux
    municipalités, a créé de nouveaux impôts à la consommation, s’est
    attaqué aux travailleurs syndiqués et continue de clamer sa foi
    inébranlable dans le modèle du libre-échange.

    Il a aussi accompagné la hausse des prix des aliments, presque tous
    importés des États-Unis, par celle des prix de l’essence et de
    l’électricité.

    Le mécontentement social croît de jour en jour, au Mexique, nous dit
    Manuel Perez-Rocha, membre du conseil exécutif du Réseau mexicain
    d’action contre le libre-échange (RMALC, en espagnol), et pourrait bien
    éclater en cette année du bicentenaire de l’indépendance et du
    centenaire de la révolution mexicaine.

    Alors que le président Barack Obama a abandonné sa promesse électorale
    de renégocier l’ALÉNA, un tribunal de ce dernier vient d’obliger l’état
    mexicain à payer un dédommagement obscène de 77.3 millions de dollars à
    la multinationale Cargill pour avoir interdit l’entrée de sirop de maïs
    qui menaçait l’industrie sucrière locale.

    Pendant ce temps, les États-Unis subventionnent généreusement leur
    propre industrie sucrière.

    Des secteurs entiers de la population et des régions presque complètes
    du pays ont tout simplement cessé de reconnaître un gouvernement et une
    classe politique corrompus qui maintiennent un cap vieux d’il y a trente
    ans consistant à sacrifier l’agriculture et l’industrie nationale pour
    le bénéfice d’une toute petite minorité.

    Invité par des organisations civiles, le président bolivien, Évo
    Morales, de passage à Cancun, lors du récent Sommet des pays d’Amérique
    latine et des Caraïbes (22, 23 et 24 février), a fait un malheur en
    appelant la gauche mexicaine à s’unir et à « faire sa révolution ».

    Une semaine auparavant, des centaines de personnalités et
    d’organisations (incluant le SME et les centaines de milliers de
    sympathisants d’Andres Manuel Lopez Obrador, « président légitime » du
    Mexique), créaient le Comité civil national pour la révocation du mandat
    de Felipe Calderon.

    Ce comité tiendra une consultation populaire, en mai prochain, et
    s’attend à obtenir plus de 16 millions de « oui » en faveur de la
    révocation du « président bâtard ».

    Dans une « Proclamation aux peuples du Mexique », les révocateurs
    rappellent que, fortement soupçonné d’avoir volé l’élection
    présidentielle, Calderon a été intronisé sous escorte militaire dans un
    Congrès occupé par l’opposition et cerné par des centaines de milliers
    de protestataires.

    Il s’est ensuite empressé de lancer la « guerre aux trafiquants de
    drogue », initiative permettant à un président faible et sans légitimité
    populaire, de renforcer son pouvoir en mobilisant les Forces armées dans
    tout le pays comme en Colombie.

    Le « champion de la lutte contre l’insécurité et la délinquance,
    soulignent les auteurs de la proclamation, a réussi à faire du Mexique
    le pays le plus insécure et le plus violent du monde en temps de paix ».
    Un pays qui a connu 15,000 assassinats et 7,000 disparitions au cours
    des deux dernières années.

    « L’actuelle crise mexicaine, qui est économique, politique,
    environnementale et culturelle, concluent les révocateurs, n’est
    comparable qu’à celles ayant précédé la révolution d’indépendance
    (1810), les guerres de réforme (1857-1867) et la révolution mexicaine de 1910. »
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    Message par bye Dim 15 Aoû - 6:06

    L'ex-président mexicain Fox veut « légaliser les drogues »
    Par Augustin Scalbert | Rue89 | 10/08/2010 | 12H09
    http://www.rue89.com/2010/08/10/lex-president-mexicain-fox-veut-legaliser-les-drogues-161665

    Président du Mexique de 2000 à 2006, Vicente Fox avait lancé une guerre sans merci contre les cartels narcos, envoyant l'armée dans les régions qu'ils contrôlent pour arrêter ou abattre leurs leaders. Samedi sur son blog, il constate l'échec de cette stratégie, poursuivie par son successeur, et appelle à légaliser toutes les drogues.

    Depuis l'arrivée au pouvoir de son successeur Felipe Calderón, membre comme lui du parti démocrate-chrétien PAN, en décembre 2006, la guerre contre la drogue a fait 28 000 morts. Ce chiffre astronomique a été révélé la semaine dernière par un dirigeant des forces de sécurité mexicaines.

    Depuis, il suscite un débat dans le pays, et des prises de position. Comme celle de Fox, qui cite le chiffre dès le début de son post, avant d'en tirer une conclusion plutôt radicale :

    « Ce qu'il faut légaliser, c'est la production, la vente et la distribution. »

    « Les stratégies radicales de prohibition n'ont jamais marché », ajoute-t-il. Mais réaliser cela n'a pas transformé Vicente Fox en zélote de la drogue, puisqu'il précise que légaliser « ne signifie pas que les drogues sont bonnes ».
    Montée de la violence et bavures de l'armée

    Lancée au début de la décennie par Fox lui-même, la politique « radicale » de décapitation des cartels de la drogue a eu pour effet d'augmenter la violence, puisque les différents réseaux se battent pour récupérer les zones ou routes de la drogue laissées vacantes par les actions des autorités.

    Autre problème, la place importante de l'armée dans les opérations antidrogue au Mexique, venue suppléer une police globalement corrompue. Vicente Fox, qui était à l'origine de ce recours accentué depuis par Felipe Calderón, appelle à revenir en arrière car l'armée, qui n'est pas formée pour cette fonction, s'est rendue coupable de violations des droits de l'homme et voit son image se dégrader.

    En publiant ce post de blog, Vicente Fox ne vient en fait qu'appuyer une position qu'il avait déjà prise. En 2009, lors d'une interview à la chaîne américaine CNN, il comparait l'échec de la politique qu'il a initiée avec celui de la Prohibition aux Etats-Unis dans les années 20 :

    « Quand la violence a atteint des sommets à Chicago, il y a cent ans, pendant la prohibition de l'alcool, la seule réponse, la seule solution a été d'autoriser à nouveau la consommation d'alcool. » (Voir la vidéo en anglais)
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    Message par bye Lun 8 Nov - 5:29

    Mexique : l’Eglise reconnaît des liens avec les cartels dans son clergé

    MEXICO, 1 nov 2010 (AFP) -

    L’Eglise catholique du Mexique a reconnu dimanche que des secteurs de son clergé avaient succombé au "pouvoir corrupteur" des trafiquants de drogue, comme d’autres secteurs de la société.

    "Quel secteur de la population n’est pas touché par le pouvoir corrupteur du trafic de drogue et la criminalité qui en dérive ?", demande l’éditorial de l’hebdomadaire "De la foi" du diocèse de Mexico.

    Le texte cite comme exemples "des gouverneurs de plusieurs Etats (du Mexique) aux corporations de police entières", en passant par militaires, hommes d’affaires, journalistes, et "malheureusement quelques environnements religieux".

    Cette déclaration intervient quelques jours après l’ouverture d’une enquête sur le financement de la construction d’une chapelle à Pachuca (centre), à laquelle pourrait avoir contribué le chef du cartel des "Zetas", Heriberto Lazcano, pour la capture duquel le gouvernement offre quelque 2,4 millions de dollars.

    Son nom est mentionné sur une plaque de remerciement dans la chapelle.

    "Il existe des soupçons selon lesquels des bienfaiteurs liés au trafic de drogue auraient aidé financièrement, avec l’argent du commerce le plus sale et le plus sanglant, à la construction de chapelles, ce qui est immoral et doublement condamnable", écrit encore l’hebdomadaire religieux.

    Au Mexique, la "guerre des cartels" pour le contrôle du trafic a fait 28.000 morts depuis le début de l’administration du président Felipe Calderon, en décembre 2006.

    Les "Zetas" sont accusés du massacre de 72 émigrants clandestins fin août dans le nord-est du pays, parmi de nombreux crimes.

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    Message par bye Dim 10 Avr - 21:07

    Une banque américaine a blanchi 380 milliards de dollars des cartels mexicains

    Un géant bancaire américain, Wachovia, est au coeur d’un des plus gros scandales de blanchiment d’argent sale de tous les temps. 380 milliards de dollars issus du trafic de drogue seraient passés par ses succursales, en toute impunité. Une bombe à fragmentation balancée hier par le Guardian.

    La banque a fait l’objet de poursuites judiciaires acharnées. Et comment ! En Mars 2010, en vertu de la loi américaine sur le secret bancaire, Wachovia et l’administration américaine ont signé un accord amiable, resté secret jusqu’ici : 110 millions de dollars d’amende pour avoir autorisé des transactions relatives à des trafics de drogue et 50 millions pour avoir échoué à surveiller les mouvements de capitaux utilisés pour le transport de 22 tonnes de cocaïne. Et... c’est tout ! Aucun dirigeant n’a jamais été inquiété à titre personnel.

    Du "too big to fail" au "too big to jail"...

    Pourtant, l’enquête a montré que Wachovia était au courant de ces petits trafics depuis 2004. Entre 2006 et 2007, la banque a même fait l’objet de 6000 à 7000 procédures de redressement, mais ça n’a pas eu l’air de gêner grand monde. "Un nombre absurde", selon Martin Woods, un employé londonien de la banque embauché pour lutter contre le blanchiment. Dans ces conditions, comment se peut-il que la direction n’ait pas eu "le sentiment que quelque chose allait très, très mal ?" Heinh, comment ? D’ailleurs, à plusieurs reprises, ce Woods a balancé des rapports incendiaires à sa hiérarchie, car le pot aux roses n’était finalement pas si difficile à mettre à jour... Mais ça n’a pas eu l’air de gêner grand monde.

    Coke en stock

    En mai 2007, suite aux pressions exercées par le ministère de la justice des États-Unis, Wachovia décide d’interrompre ses relations avec certains de ses bureaux de change mexicains. Mais plutôt que de lancer une enquête interne, comme le veut l’usage, la banque choisit de faire l’autruche. Un peu plus tard, les médias américains évoquent (timidement) l’affaire. Wachovia prend alors la lourde décision de cesser toutes ses activités au Mexique. Mais toujours pas d’enquête. Pire, en juin 2007, Woods apprend que ses alertes ont été volontairement cachées aux autorités américaines et britanniques. Et le trafic a pu continuer comme si de rien n’était...

    C’en est trop ! Fin 2007, Martin Woods se retrouve dans les locaux de Scotland Yard. Là, il se rend compte que personne n’a encore pris la mesure du scandale. Alors il balance tout. C’est à ce moment là que tout bascule et les autorités américaines et britanniques ne lâcheront plus l’affaire.

    Alors... pourquoi une si faible amende ? Pourquoi aucune action pénale ? Quelques indices :

    En janvier 2010, Antonio Maria Costa, directeur de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a déclaré que le plus gros de l’argent issu du trafic de drogue avait été sciemment blanchi par les institutions financières. Courant 2008, il a ainsi reçu la preuve que les profits de la criminalité organisée ont été "la seule source de liquidités" pour certaines banques au bord de la faillite. "Les prêts interbancaires ont été financés par l’argent du trafic de drogue et d’autres activités illégales... Il y a des signes qui indiquent que certaines banques ont été sauvées de cette façon" a-t-il déclaré. En clair, le trafic de drogue a participé à sauver l’économie mondiale.

    Robert Mazur, ancien responsable américain de la lutte contre les cartels sud-américains, a déclaré au Guardian que "beaucoup d’agents ont été déçus de voir un règlement" à l’amiable entre l’administration et Wachovia. "Mais, a-t-il continué, je sais qu’il y a eu des circonstances extérieures qui ont travaillé au profit de Wachovia, notamment le fait que le système bancaire américain était au bord de l’effondrement".

    Le trafic de drogue serait-il l’opium des banques ?

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    Message par bye Mer 26 Déc - 5:53

    21 décembre : Des milliers de zapatistes manifestent et annoncent : "Votre monde va s’effondrer, et le notre est en train de resurgir"
    espoirchiapas.blogspot.fr | sábado, 22 de diciembre de 2012


    espoirchiapas.blogspot.fr

    "Votre monde va s’effondrer, et le notre est en train de resurgir"
    | espoirchiapas.blogspot.fr | sábado, 22 de diciembre de 2012

    Ce 21 décembre des dizaines de milliers d’indigènes Mayas Zapatistes sont descendus marcher silencieusement dans 5 grandes ville du Chiapas...




    Ce 21 décembre des dizaines de milliers d'indigènes Mayas Zapatistes sont descendus marcher silencieusement dans 5 grandes ville du Chiapas...
    http://espoirchiapas.blogspot.fr/2012/12/votre-monde-va-seffondrer-et-le-notre.html

    Varias videos, y videomontajes de la marcha del EZLN, el 21 de diciembre del 2012.
    Gracias a los comp@s de Italia, Koman Ilel, RadioZapatista, RadioPozol, y a todos los medios libres!
    http://espoirchiapas.blogspot.fr/2012/12/videos-marcha-21122012.html



    Foto
    Dans une discipline exemplaire, et un silence de plomb 20 000 zapatistes se sont rendus dans la ville de San Cristobal de Las Casas, capitale Historique du Chiapas, 7000 à Ocosingo, 6000 à Las Margaritas, et de nombreux autres dans 2 autres ville du Chiapas.


    Avec leur emblématique cagoule, ces derniers ont réalisé une véritable démonstration de force, en une date toute particulièrement symbolique, le 21 décembre 2012, date d'un changement de cycle, un changement de monde pour les mayas.
    Dans une surprise générale, cette mobilisation pacifique, a été d'une grande ampleur et a mobilisé près de 50 000 zapatistes. Ce serait l'action qui aurait réunit le plus de zapatistes depuis 1994, selon les médias nationaux.


    230355_10151453326597034_1433202485_n.jpg"Votre monde va s'effondrer, et le notre est en train de resurgir"
    Le Silence des hommes et femmes indigènes zapatistes n'a été rompu que par les constants applaudissements et cris de la foule les accompagnants "Vive Marcos", "Vive l'EZLN", "Vous êtes l'orgueil du Mexique", et "Vivent les zapatistes".
    Les Zapatistes ont marché avec ordre, dignité, discipline et cohésion, et en slience, un silence qui s'est fait beaucoup entendre. De la même manière qu'ils ont de se couvrir le visage pour être vu, ils ont aujourd'hui manifester en silence pour être écouté. Il sagit d'un silence qui exprime une capacité génératice féconde d'autres horizons et de transformation sociale. Un grand potentiel. Un silence qui communique la volonté de résistance face au povuoir "qui reste en silence est ingouvernable disait Ivan Illich".
    Un cycle de lutte politique a pris fin au Mexique ce premier janvier en même temps qu'un autre s'ouvrait. L'EZLN a beaucoup à dire dans cette nouvelle carte de luttes sociales qui commence à se dessiner dans le pays avec l'élection très contestée de Enrique Pena Nieto, et le retour du parti de la "dictature parfaite" du PRI.
    Depuis 1 an et demis, de nombreux mouvements sociaux ont émergé au Mexique, qui remettent en question le pouvoir des partis politiques. Ils ne se sentent représentés par aucun d'entre eux. Le mouvement Pour la Paix avec Justice et Dignité, #YoSoy132, les luttes communautaires contre l'insécurité publique et la dévastation écologique, les protestations étudiantes en défense de l'éducation publique entre autre, qui marchent tous dans des chemins distincts de ceux de la politique institutionnelle. Les sympathisants à la cause zapatiste dans ces forces sont réels.
    Foto
    Les Zapatistes fonctionnent de manière autonome, les autorités se gouvernent elles-mêmes, elles exercent leur justice et résoudre les conflits agraires. Dans leurs territoires, les rebelles ont fait fonctionné leurs systèmes de santé et d'éducation en marge de ceux des gouvernements, ils ont organisé leur production et leur commercialisation, et maintenu leur structure militaire. Ils ont résolu avec succès le défi générationnel pour les charges. Ils ont réussi à sortir des efficaces menaces du narcotraffique, l'insécurité publique, et la migration.
    La force de leur mobilisation nous montre qu'au lieu de diminuer avec le cours des années, il a augmenté. C'est un indicateur que la stratégie de contre inssurection du gouvernement ne marche pas.
    A la fin de la manifestation des feuilles circulaient présentant un communiqué de la Commandance Général de L'EZLN.
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    Message par bye Ven 17 Jan - 20:05


    Le 21 décembre 2012, l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) rompait plusieurs années d’un silence quasi absolu. Mais, ce jour-là – qui marquait la fin d’un calendrier et le début d’un nouveau –, l’extraordinaire marche de 40000 zapatistes – hommes, femmes et enfants – sur cinq des plus grandes villes de l’État du Chiapas ne faisait qu’annoncer une série de plusieurs initiatives qui allaient rouvrir le territoire zapatiste aux sociétés civiles nationale et internationale. Les trois premières se tinrent au mois d’août, sur plus d’une semaine : la fête des caracoles (9 et 10 août), la Petite École zapatiste (du 12 au 16 août) et la Chaire Juan Chávez Alonso (17 et 18 août). Retour sur ces premiers nouveaux pas de la résistance zapatiste.
    Pas de lutte sans fête Créés en 2003 pour coordonner les communes autonomes au sein des cinq zones du territoire zapatiste, les caracoles – qui abritent chacun un Conseil de bon gouvernement, élu et révocable – fêtaient cette année leurs dix ans. Pour l’occasion, chaque caracol organisait, en son sein, une fête, à laquelle toute personne le désirant était conviée. Je me rendais, pour ma part, à celui d’Oventik, dans la zone des Altos, sous une pluie violente qui mettait un terme à une « canicule » anormalement longue. L’anniversaire fut simple et chaleureux, ponctué par un tournoi de basketball et plusieurs matchs de volley et de foot (sports auxquels les zapatistes semblent définitivement redoutables). Outre ces activités sportives, le vendredi soir, vers 20 heures, le Conseil de bon gouvernement du caracol prononçait un discours, attendu de beaucoup. Lu en castillan, tsotsil puis tseltal, il insistait surtout, avec humilité, sur les difficultés rencontrées ces dix dernières années par le projet d’autonomie. C’est que la création des caracoles, qui en sont pour l’heure la pierre d’angle, visait à répondre à un « défi » primordial, mais difficile : faire en sorte que l’autonomie dépasse le cadre de la commune en organisant et en coordonnant toute une zone. Malgré un petit manque de préparation avoué et, surtout, les incessantes attaques et pressions du gouvernement et des groupes paramilitaires à sa solde, il semble aujourd’hui indéniable que l’autonomie zapatiste a su non seulement se maintenir, mais également se renforcer. De l’éducation à la santé, en passant par la mise en place d’une démocratie radicale, un long chemin a été parcouru depuis le soulèvement armé du 1er janvier 1994, faisant du zapatisme le nouveau témoin des possibilités, bien réelles, d’un changement radical de société sans prise du pouvoir d’État. Le discours prononcé, zapatistes et solidaires nationaux et internationaux ont ensuite pu se retrouver, pour un bal en musique, sur l’un des deux terrains de basket du caracol, transformé, pour l’occasion, en piste de danse. « Si je ne peux pas danser, je ne veux pas prendre part à votre révolution », disait, dit-on, l’anarchiste Emma Goldman ; pour sûr, les zapatistes sont, eux, tout à fait d’accord.
    L’apprentissage d’une liberté La fête terminée, fini les vacances, place à la Petite École zapatiste. Celle-ci débuta dès le dimanche 11 août, jour de l’enregistrement, avant le départ, dans l’après-midi, pour les caracoles. Il y avait quatre façons de recevoir les enseignements regroupés sous le nom de « La liberté selon les zapatistes » : se rendre dans une communauté zapatiste, rester à San Cristóbal de Las Casas et assister aux cours au Centre indigène de formation intégrale (Cideci), suivre les vidéoconférences ou recevoir, chez soi, les quatre manuels « scolaires » et les DVD. J’optais, pour ma part, et ce dès le mois d’avril lors de mon inscription, pour l’option « communauté », la plus à même de m’immerger dans la vie quotidienne des zapatistes. Affecté à la zone du caracol de La Garrucha, baptisé « Résistance jusqu’à un nouveau lendemain », je fus accueilli dans une communauté du nom de Quéretaro, laquelle avait cette particularité (pas si rare) de compter à la fois des zapatistes et des priistes (inféodés au Parti révolutionnaire institutionnel, actuellement au pouvoir au Mexique, ennemi de l’EZLN). Chaque élève – il y en avait, en tout, 1900 (1700 dans les communautés, 200 au Cideci) ! – se voyait confié, pour la semaine entière, aux bons soins d’un votán, ou « gardien », un zapatiste chargé de le guider et de répondre à ses questions tout au long du séjour. Le mien s’appelait José Martinez, était âgé de 56 ans et avait une longue expérience dans l’EZLN, à laquelle il a adhéré en 1984 et avec laquelle il participa au soulèvement armé à Ocosingo (grande ville de la région) en 1994. C’est lui – et, dans une moindre mesure, les maestros et maestras qui, le temps de deux après-midis, donnèrent à tous les élèves réunis des cours « magistraux » dans le caracol – qui, pour cette première session de la petite école, fut mon professeur. Bien des thèmes furent abordés pendant cette semaine, au caracol ou dans la communauté, avec mon gardien ou avec les enseignants : la formation de l’EZLN, l’insurrection du 1er janvier 1994, les projets de contre-insurrection du gouvernement, le fonctionnement du gouvernement autonome (et de ses trois niveaux : communauté, commune et caracol), les travaux collectifs, le système d’éducation autonome, la condition féminine, la justice zapatiste, etc. Outre les enseignants, les élèves trouvaient également bien des choses à apprendre dans les quatre manuels distribués lors de l’inscription : Autogobierno I, Autogobierno II, Participación de las mujeres et Resistencia autonoma. Mais la Petite École zapatiste, ce ne fut pas seulement des cours et des échanges sur l’histoire, la politique, l’économie, ce fut également des enseignements pratiques, liés au travail de la terre. Ainsi, à plusieurs reprises, je fus confronté au métier de paysan chiapanèque, mon votán m’amenant travailler toute une matinée, en son utile compagnie, sur une milpa de maïs, puis, le lendemain, sur un terrain récupéré pour des travaux collectifs (en partie consacrés à l’élevage de vaches et de chevaux). Il m’enseigna également quelques rudiments de cuisine : l’écossage des frijoles, la préparation des elotes, l’éviscération d’un cochon (que je me contentai de regarder). Au final, la petite école fut bien vaste, dépassant largement le cadre de la salle de classe pour épouser l’ensemble de la digne vie quotidienne des paysans zapatistes. Si bien des choses nous furent enseignées, toutes – ou presque – rappelèrent l’importance, dans la construction de l’autonomie et de la liberté, du « nous », de la collectivité, du commun. Faire ensemble pour vivre ensemble, avec nos différences (excepté, bien sûr, celles qui excluent tout projet émancipateur), nos géographies et nos calendriers respectifs. Car, assurément, il n’a jamais été question, lors de cette petite école, de demander aux élèves de reproduire tel quel, dans leur pays, le projet révolutionnaire zapatiste – ce qui serait vain et idiot. Mais, si le zapatisme s’inscrit dans une réalité particulière (indigène, chiapanèque et mexicaine), il repose aussi sur des principes, des valeurs et des pratiques qui, elles, ont bien une portée universelle : le refus du pouvoir d’État, la recherche de l’égalité économique et sociale, la remise en question permanente, la patience, l’humilité – autant de garanties pour l’autonomie collective et individuelle.
    Vers la renaissance du Congrès national indigène ? Le samedi 17 août au petit matin, je quittais, avec les autres élèves de La Garrucha, le caracol pour repartir à San Cristóbal de Las Casas, au Cideci, où se tenait la Chaire Juan Chávez Alonso, initiative de l’EZLN censée redynamiser le Congrès national indigène (CNI), lequel donnait des signes de vie trop rares depuis quelques années. Cette initiative, qui devait clore plus d’une semaine d’ouverture du zapatisme au monde, s’étala sur deux grosses journées pendant lesquelles plusieurs centaines de délégués de peuples indiens en résistance vinrent raconter, à la tribune, les oppressions dont ils sont victimes et la façon dont ils s’organisent pour y faire face. Et le même constat s’impose à nouveau : du Chihuahua au Chiapas, du Yucatán à Oaxaca, des États-Unis à la Colombie, partout, les peuples indigènes subissent les politiques libérales qui n’en finissent plus de construire un monde toujours plus excluant, au seul bénéfice de ceux qui se sont accaparés les richesses. De cette rencontre riche en témoignages est ressortie une déclaration, laquelle insiste, notamment, sur la nécessité du soutien aux « luttes pour l’autonomie et la libre détermination de tous les peuples indigènes », en vue de la construction d’un autre monde, à la lumière des passés et des présents. Une belle façon, pleine de rage et d’espoir, de conclure ce séjour au sein du Mexique rebelle.
    Guillaume Goutte

    http://www.questionsdeclasses.org/?Vingt-ans-apres-les-zapatistes
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    Message par bye Mar 11 Nov - 20:01

    Mexique : des suspects avouent le meurtre d'au moins 40 étudiants disparus

    Des membres présumés d'un groupe criminel ont avoué avoir tué plus de 40 des étudiants disparus à la fin du mois de septembre au Mexique et avoir brûlé leurs cadavres, a annoncé vendredi 7 novembre le ministre mexicain de la justice, Jesus Murillo Karam.
    Lire aussi : Au Mexique, les étudiant disparus à Iguala sont « l’affaire de trop »

    Trois des suspects ont expliqué que les étudiants avaient été tués après leur avoir été livrés par des policiers liés au groupe criminel des Guerreros Unidos, entre les villes d'Iguala et de Cocula, dans l'Etat de Guerrero, a ajouté le ministre. Des restes carbonisés des cadavres ont été déposés dans des sacs en plastique puis jetés dans une rivière proche, a-t-il précisé. Selon leurs aveux, les corps ont été brûlés avec de l'essence, sur des bûchers de bois et de plastique, lors d'une opération qui a duré 14 heures.

    Comme a souligné Jesus Murillo Karam, il est difficile d'identifier les restes carbonisés et que les autorités vont continuer à considérer que les étudiants sont disparus jusqu'aux résultats des tests d'ADN. Avant sa conférence de presse, le ministre avait livré ses informations aux familles. Mais celles-ci ont déjà fait savoir qu'elle ne croiraient pas que les jeunes aient été tués avant les résultats d'experts argentins indépendants.



    74 PERSONNES ARRÊTÉES

    Les 43 jeunes entre 17 et 21 ans ont disparu le 26 septembre après une fusillade provoquée par des policiers et des hommes armés, présumés narcotrafiquants, et qui avait fait six morts et 25 blessés. C'est la première fois que les autorités judiciaires mexicaines relatent l'affaire d'une manière qui mène à la conclusion que, très probablement, tous les disparus ont perdu la vie.

    Les instigateurs présumés de cette attaque, l'ex-maire d'Iguala et son épouse, ont été arrêtés mardi. Au total 74 personnes – policiers, fonctionnaires, présumés criminels – ont été interpellées depuis les faits.

    Après la conférence de presse du ministère de la justice, le président mexicain Enrique Peña Nieto a promis aux parents que justice serait rendue : « La capture des instigateurs ne suffit pas, nous arrêterons tous ceux qui sont impliqués. »

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/11/07/mexique-des-suspects-avouent-le-meurtre-des-40-etudiants-disparus_4520528_3222.html

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