1 % des plus riches posséderont bientôt la moitié de la richesse mondiale
http://www.notre-planete.info/actualites/4185-plus-riches-monde
1 482 lectures / 6 commentaires21 janvier 2015, 14 h 53
Earth_hands© PNUE
En amont de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, l'ONG Oxfam a calculé qu'en 2016, le patrimoine cumulé de 1 % des personnes les plus riches du monde dépassera celui de 99 % de la population, à moins de freiner la tendance actuelle qui est à l'augmentation importante des inégalités.
L'organisation internationale de développement Oxfam, dont la directrice générale, Winnie Byanyima, coprésidera l'édition 2015 de Davos, souligne aujourd'hui que l'explosion des inégalités entrave la lutte contre la pauvreté dans le monde, alors qu'une personne sur neuf ne mange pas à sa faim et que plus d'un milliard de personnes vivent avec moins de 1,25 dollar par jour.
L'étude « Insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout », publiée par Oxfam, montre que la part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches est passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépassera les 50 % en 2016. En 2014, les membres de cette élite internationale possédaient en moyenne 2,7 millions de dollars par adulte.
En outre, une grande partie (46 %) des richesses mondiales partagées par les 52 % restants, appartiennent encore à 1/5 e de la population la plus riche. Au final, 80 % de la population mondiale se partage seulement 5,5 % du patrimoine mondial avec une richesse moyenne de 3 851 dollars par adulte, soit 700 fois moins que le patrimoine moyen des 1 % les plus riches.
« Le statu quo a un coût. Si les affaires continuent comme si de rien n'était pour les élites, notre incapacité à réduire les inégalités pourrait retarder la lutte contre la pauvreté de plusieurs dizaines d'années. Les populations pauvres souffrent doublement de la montée des inégalités : non seulement leur part proportionnelle du gâteau économique se réduit, mais comme les inégalités extrêmes nuisent à la croissance, le gâteau lui-même devient plus petit. » a souligné Winnie Byanyima.
Lynn Forester de Rothschild, PDG de la société E.L. Rothschild et présidente de la Coalition for Inclusive Capitalism, a déclaré que « le rapport d'Oxfam n'est que le dernier d'une longue liste d'éléments établissant que les inégalités ont atteint des extrêmes scandaleux et continuent d'augmenter. Il est temps que les grandes pointures du capitalisme moderne, ainsi que nos responsables politiques, s'emploient à changer le système pour qu'il devienne plus équitable, plus durable et s'ouvre plus largement à toutes et tous. »
L'an dernier, Oxfam a créé l'événement à Davos en révélant que les 85 personnes les plus riches possédaient autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Elles sont aujourd'hui seulement 80 à posséder autant que 3,5 milliards de personnes, ce qui représente une baisse spectaculaire, si l'on considère que ce chiffre s'élevait à 388 en 2010. En termes nominaux, le patrimoine des 80 personnes les plus riches du monde a doublé entre 2009 et 2014.
Les 10 personnes les plus riches du monde
Les 10 milliardaires les plus riches (classement de 2013) et l'évolution de leur richesse entre mars 2013 et mars 2014. Milliardaire Richesse en milliards de dollars (2014) Évolution de la richesse de mars 2013 à mars 2014
Milliardaire Richesse en milliards de dollars (2014) Évolution de la richesse de mars 2013 à mars 2014 Source des richesses Nationalité Sexe
Warren Buffet 58,2 + 9 % Berkshire États-Unis H
Michael Bloomberg 33 + 22 % Bloomberg LP États-Unis H
Carl Icahn 24,5 + 23 % emprunt États-Unis H
Prince Alwaleed
Bin Talal Alsaud 20,4 + 2 % Investissements Arabie saoudite H
George Soros 23 + 20 % spéculation États-Unis H
Joseph Safra 16 + 1 % Banque Brésil H
Luis Carlos Sarmiento 14,2 + 2% Banque Colombie H
Mikhail Prokhorov 10,9 - 16 % Investissements Russie H
Alexey Mordashov 10,5 - 18 % Investissements Russie H
Abigail Johnson 17,3 + 36 % Gestion du patrimoine États-Unis F
Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/4185-plus-riches-monde
L'étude d'Oxfam met en lumière la façon dont l'extrême richesse se transmet de génération en génération et le fait que les élites mobilisent leurs ressources considérables pour s'assurer que les règles internationales favorisent leurs intérêts. Plus du tiers des 1 645 milliardaires recensés par Forbes ont hérité d'une partie ou de l'ensemble de leur fortune.
Comment lutter contre les inégalités croissantes ?
Oxfam appelle les États à adopter un plan en sept points pour lutter contre les inégalités :
Mettre un frein à l'évasion fiscale des entreprises et des grandes fortunes
Investir en faveur de la gratuité et l'universalité de services publics comme la santé et l'éducation
Répartir équitablement la charge fiscale, l'allégeant du côté du travail et de la consommation tout en taxant davantage le capital et les richesses
Instaurer un salaire minimum et œuvrer à un salaire décent pour l'ensemble des travailleuses et travailleurs
Instaurer une législation en faveur de l'égalité salariale et promouvoir des politiques économiques assurant le traitement équitable des femmes
Mettre en place une protection sociale suffisante pour les plus pauvres, notamment la garantie d'un revenu minimum
Adopter l'objectif commun de lutter contre les inégalités à l'échelle internationale.
Des riches qui font du lobbying pour protéger leurs intérêts
Les multinationales les plus prospères des secteurs de la finance et de l'assurance et du secteur pharmaceutique et des soins de santé dégagent d'énormes bénéfices. Elles gèrent d'importantes ressources qu'elles utilisent pour rétribuer leurs propriétaires et leurs investisseurs, gonflant ainsi leur fortune personnelle. Ces ressources peuvent également être utilisées pour exercer une influence économique et politique. Ces entreprises utilisent par exemple explicitement leurs ressources pour exercer directement un lobby sur les États, surtout sur les questions et les politiques affectant leurs intérêts commerciaux.
Ainsi, 20 % des milliardaires ont des intérêts dans le secteur de la finance et de l'assurance, et le patrimoine nominal de ce groupe a augmenté de 11 % en douze mois, de mars 2013 à mars 2014. En 2013, ces secteurs avaient dépensé 550 millions de dollars pour faire pression sur les responsables politiques à Washington et à Bruxelles. Rien que pendant les élections américaines de 2012, le secteur financier a financé les campagnes à hauteur de 571 millions de dollars.
L'ensemble du patrimoine net des milliardaires ayant des intérêts dans le secteur pharmaceutique et de la santé a augmenté de 47 %. Eux aussi avaient dépensé 500 millions de dollars pour faire pression sur les responsables politiques à Washington et à Bruxelles, en 2013.
Oxfam craint que la force de lobbying de ces secteurs ne soit un obstacle majeur à la réforme du système fiscal international et n'impose des règles de propriété intellectuelle qui empêchent les plus pauvres d'accéder à des médicaments vitaux.
Les données du Fonds monétaire international, notamment, établissent de plus en plus clairement que les inégalités extrêmes sont préjudiciables aux personnes au bas de l'échelle, mais aussi à la croissance économique.
Auteur
Oxfam
http://www.notre-planete.info/actualites/4185-plus-riches-monde
1 482 lectures / 6 commentaires21 janvier 2015, 14 h 53
Earth_hands© PNUE
En amont de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, l'ONG Oxfam a calculé qu'en 2016, le patrimoine cumulé de 1 % des personnes les plus riches du monde dépassera celui de 99 % de la population, à moins de freiner la tendance actuelle qui est à l'augmentation importante des inégalités.
L'organisation internationale de développement Oxfam, dont la directrice générale, Winnie Byanyima, coprésidera l'édition 2015 de Davos, souligne aujourd'hui que l'explosion des inégalités entrave la lutte contre la pauvreté dans le monde, alors qu'une personne sur neuf ne mange pas à sa faim et que plus d'un milliard de personnes vivent avec moins de 1,25 dollar par jour.
L'étude « Insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout », publiée par Oxfam, montre que la part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches est passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépassera les 50 % en 2016. En 2014, les membres de cette élite internationale possédaient en moyenne 2,7 millions de dollars par adulte.
En outre, une grande partie (46 %) des richesses mondiales partagées par les 52 % restants, appartiennent encore à 1/5 e de la population la plus riche. Au final, 80 % de la population mondiale se partage seulement 5,5 % du patrimoine mondial avec une richesse moyenne de 3 851 dollars par adulte, soit 700 fois moins que le patrimoine moyen des 1 % les plus riches.
« Le statu quo a un coût. Si les affaires continuent comme si de rien n'était pour les élites, notre incapacité à réduire les inégalités pourrait retarder la lutte contre la pauvreté de plusieurs dizaines d'années. Les populations pauvres souffrent doublement de la montée des inégalités : non seulement leur part proportionnelle du gâteau économique se réduit, mais comme les inégalités extrêmes nuisent à la croissance, le gâteau lui-même devient plus petit. » a souligné Winnie Byanyima.
Lynn Forester de Rothschild, PDG de la société E.L. Rothschild et présidente de la Coalition for Inclusive Capitalism, a déclaré que « le rapport d'Oxfam n'est que le dernier d'une longue liste d'éléments établissant que les inégalités ont atteint des extrêmes scandaleux et continuent d'augmenter. Il est temps que les grandes pointures du capitalisme moderne, ainsi que nos responsables politiques, s'emploient à changer le système pour qu'il devienne plus équitable, plus durable et s'ouvre plus largement à toutes et tous. »
L'an dernier, Oxfam a créé l'événement à Davos en révélant que les 85 personnes les plus riches possédaient autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Elles sont aujourd'hui seulement 80 à posséder autant que 3,5 milliards de personnes, ce qui représente une baisse spectaculaire, si l'on considère que ce chiffre s'élevait à 388 en 2010. En termes nominaux, le patrimoine des 80 personnes les plus riches du monde a doublé entre 2009 et 2014.
Les 10 personnes les plus riches du monde
Les 10 milliardaires les plus riches (classement de 2013) et l'évolution de leur richesse entre mars 2013 et mars 2014. Milliardaire Richesse en milliards de dollars (2014) Évolution de la richesse de mars 2013 à mars 2014
Milliardaire Richesse en milliards de dollars (2014) Évolution de la richesse de mars 2013 à mars 2014 Source des richesses Nationalité Sexe
Warren Buffet 58,2 + 9 % Berkshire États-Unis H
Michael Bloomberg 33 + 22 % Bloomberg LP États-Unis H
Carl Icahn 24,5 + 23 % emprunt États-Unis H
Prince Alwaleed
Bin Talal Alsaud 20,4 + 2 % Investissements Arabie saoudite H
George Soros 23 + 20 % spéculation États-Unis H
Joseph Safra 16 + 1 % Banque Brésil H
Luis Carlos Sarmiento 14,2 + 2% Banque Colombie H
Mikhail Prokhorov 10,9 - 16 % Investissements Russie H
Alexey Mordashov 10,5 - 18 % Investissements Russie H
Abigail Johnson 17,3 + 36 % Gestion du patrimoine États-Unis F
Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/4185-plus-riches-monde
L'étude d'Oxfam met en lumière la façon dont l'extrême richesse se transmet de génération en génération et le fait que les élites mobilisent leurs ressources considérables pour s'assurer que les règles internationales favorisent leurs intérêts. Plus du tiers des 1 645 milliardaires recensés par Forbes ont hérité d'une partie ou de l'ensemble de leur fortune.
Comment lutter contre les inégalités croissantes ?
Oxfam appelle les États à adopter un plan en sept points pour lutter contre les inégalités :
Mettre un frein à l'évasion fiscale des entreprises et des grandes fortunes
Investir en faveur de la gratuité et l'universalité de services publics comme la santé et l'éducation
Répartir équitablement la charge fiscale, l'allégeant du côté du travail et de la consommation tout en taxant davantage le capital et les richesses
Instaurer un salaire minimum et œuvrer à un salaire décent pour l'ensemble des travailleuses et travailleurs
Instaurer une législation en faveur de l'égalité salariale et promouvoir des politiques économiques assurant le traitement équitable des femmes
Mettre en place une protection sociale suffisante pour les plus pauvres, notamment la garantie d'un revenu minimum
Adopter l'objectif commun de lutter contre les inégalités à l'échelle internationale.
Des riches qui font du lobbying pour protéger leurs intérêts
Les multinationales les plus prospères des secteurs de la finance et de l'assurance et du secteur pharmaceutique et des soins de santé dégagent d'énormes bénéfices. Elles gèrent d'importantes ressources qu'elles utilisent pour rétribuer leurs propriétaires et leurs investisseurs, gonflant ainsi leur fortune personnelle. Ces ressources peuvent également être utilisées pour exercer une influence économique et politique. Ces entreprises utilisent par exemple explicitement leurs ressources pour exercer directement un lobby sur les États, surtout sur les questions et les politiques affectant leurs intérêts commerciaux.
Ainsi, 20 % des milliardaires ont des intérêts dans le secteur de la finance et de l'assurance, et le patrimoine nominal de ce groupe a augmenté de 11 % en douze mois, de mars 2013 à mars 2014. En 2013, ces secteurs avaient dépensé 550 millions de dollars pour faire pression sur les responsables politiques à Washington et à Bruxelles. Rien que pendant les élections américaines de 2012, le secteur financier a financé les campagnes à hauteur de 571 millions de dollars.
L'ensemble du patrimoine net des milliardaires ayant des intérêts dans le secteur pharmaceutique et de la santé a augmenté de 47 %. Eux aussi avaient dépensé 500 millions de dollars pour faire pression sur les responsables politiques à Washington et à Bruxelles, en 2013.
Oxfam craint que la force de lobbying de ces secteurs ne soit un obstacle majeur à la réforme du système fiscal international et n'impose des règles de propriété intellectuelle qui empêchent les plus pauvres d'accéder à des médicaments vitaux.
Les données du Fonds monétaire international, notamment, établissent de plus en plus clairement que les inégalités extrêmes sont préjudiciables aux personnes au bas de l'échelle, mais aussi à la croissance économique.
Auteur
Oxfam