Les élections législatives de novembre 2015 seront les premières élections générales organisées depuis la sortie de la dictature et les premières élections libres depuis 1960. En 1990, la junte avait invalidé la victoire écrasante du parti de l'opposition, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) et en 2010, les élections ont été qualifiées de « mascarade ». Les élections partielles de 2012, quoique plus libres, n’ont remis en jeu que 45 sièges, dont 43
remportés par la LND. Trois ans plus tard, les militaires et le parti issu de l’ancienne junte militaire, le Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP) cumulent toujours plus de 78% des sièges. Bien que 25% des sièges du Parlement soient réservés aux militaires, les élections de novembre pourraient constituer un tournant, dont le parti au pouvoir serait le plus grand perdant.
Chiffres clés des élections :
32 millions d’électeurs sur 52 millions de birmans
3 millions de personnes exclues du vote
6 100 candidats représentants
92 partis politiques dont 60 partis ethniques enregistrés
1171 sièges à pourvoir au sein des Parlements
330 circonscriptions
48 000 bureaux de vote
75% des sièges du Parlement seront pourvus au suffrage universel direct car la Constitution attribue obligatoirement 25% des sièges aux militaires.
Le système électoral birman en 2015
.
Un système législatif bicaméral et des assemblées régionales : En Birmanie, le Parlement est composé de deux chambres : Une Chambre basse, équivalent de notre Assemblée nationale et une Chambre haute, équivalent de notre Sénat. Par ailleurs, les 7 États et les 7 Régions du pays possèdent chacun leur propre assemblée dont la taille varie selon la densité
de la population.
Les élections législatives générales : Elles permettent un renouvellement de l’ensemble des sièges des Parlements birmans. En novembre 2015, les électeurs vont donc voter pour 3 candidats : un député pour la chambre basse, un député pour la chambre haute et un représentant pour l’une des Assemblées Régionales. L’élection se fera au suffrage universel direct, par bulletin secret et en un seul tour. Le vote n’est pas obligatoire. Le système
électoral birman est un système majoritaire uninominal, cela signifie que le candidat qui reçoit le plus de vote dans une circonscription, est élu. Sur les 92 partis qui participent aux
élections, beaucoup ont été créés récemment et auront très peu de chance de remporter des sièges avec ce système.
Quand ? Le 8 novembre dans toutes les circonscriptions mais avec quelques exceptions pour certains bureaux de vote particulièrement impactés par les inondations de cet été
(notamment dans l’État Chin).
Qui ? Le vote concerne les citoyens de plus de 18 ans mais exclu les membres des ordres religieux, les prisonniers, les personnes qui souffrent de troubles mentaux graves, et les personnes surendettées. La Birmanie compte environ 32 million d’électeurs admissibles (sur une population estimée de 52 à 60 millions selon les sources).
Élection présidentielle : Le président est élu au scrutin indirect par un collège électoral de trois comités. L’un est composé des députés de la chambre basse, un autre des députés de la
chambre haute et le troisième des militaires. Chacun désigne un candidat à la présidence.
Ensuite la totalité du Parlement vote par bulletin secret. Le candidat qui reçoit le plus de voix est élu Président, les deux perdants sont vice-présidents. Ils sont élus pour un mandat de
cinq ans. Le président sera nommé lors de la première session parlementaire du nouveau Parlement, soit en février ou mars 2016.
Aung San Suu Kyi peut-elle être présidente ? Même si la LND remporte une majorité des sièges au Parlement, Aung San Suu Kyi ne pourra pas briguer le poste de présidente. Elle est en effet visée par l’article 59F de la Constitution qui empêche toute personne ayant épousé un étranger ou dont les enfants ne sont pas de nationalité birmane de se présenter à la présidence de la République.
AVANT LES ELECTIONS…
Installation d’un nouveau système électoral digitalisé : Lors des dernières élections générales, pour pouvoir voter il fallait être inscrit sur un registre papier et signer celui-ci à la main. Les informations sur chaque électeur n’étant pas centralisées, c’est notamment pour cette raison que de nombreuses irrégularités ont été constatées pendant les élections de 2010.
En 2015, la Birmanie, aidée par des experts internationaux, a décidé d’expérimenter un nouveau système électoral numérique. Les informations, centralisées à Nay Pyi Daw,devraient permettre aux bureaux de vote d’éviter les votes multiples et autres fraudes.
La révision des listes électorales : Les listes électorales révisées ont été publiées dans les municipalités avant l’été et une seconde fois mi-septembre. À chaque fois les habitants ont deux semaines pour vérifier qu’ils sont bien inscrits et que les informations à leur sujet sont exactes. Dans le cas contraire, ils doivent faire un recours auprès de la Commission électorale. Au mois de juin, suite à la première publication des listes, un nombre extrêmement important d’erreurs a été constaté. La LND a déclaré que son comité de révision avait constaté que 30 à 80 % des données étaient erronées dans les districts contrôlés (duplications de noms, personnes décédées ou mineures, oubli de noms,
notamment beaucoup de la LND etc.).
LA CAMPAGNE ELECTORALE : DU 8 SEPTEMBRE AU 6 NOVEMBRE…
Candidats et partis politiques : Plus de 6 100 candidats représentants 92 partis politiques vont s’affronter pour 1171 sièges dans 330 circonscriptions. L’USDP, le parti au pouvoir
composé des anciens dirigeants de la junte militaire, et la LND, le parti historique d’opposition, sont les deux plus importants partis. Toutefois, plus de la moitié des partis politiques enregistrés (60 sur 92 soit 65%) sont issus des minorités ethniques qui
représentent 40% de la population. Ceux-ci s’attendent à remporter un nombre important de sièges.
http://www.info-birmanie.org/wp-content/uploads/Briefer-ELECTIONS-Info-Birmanie-septembre-2015.pdf
remportés par la LND. Trois ans plus tard, les militaires et le parti issu de l’ancienne junte militaire, le Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP) cumulent toujours plus de 78% des sièges. Bien que 25% des sièges du Parlement soient réservés aux militaires, les élections de novembre pourraient constituer un tournant, dont le parti au pouvoir serait le plus grand perdant.
Chiffres clés des élections :
32 millions d’électeurs sur 52 millions de birmans
3 millions de personnes exclues du vote
6 100 candidats représentants
92 partis politiques dont 60 partis ethniques enregistrés
1171 sièges à pourvoir au sein des Parlements
330 circonscriptions
48 000 bureaux de vote
75% des sièges du Parlement seront pourvus au suffrage universel direct car la Constitution attribue obligatoirement 25% des sièges aux militaires.
Le système électoral birman en 2015
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Un système législatif bicaméral et des assemblées régionales : En Birmanie, le Parlement est composé de deux chambres : Une Chambre basse, équivalent de notre Assemblée nationale et une Chambre haute, équivalent de notre Sénat. Par ailleurs, les 7 États et les 7 Régions du pays possèdent chacun leur propre assemblée dont la taille varie selon la densité
de la population.
Les élections législatives générales : Elles permettent un renouvellement de l’ensemble des sièges des Parlements birmans. En novembre 2015, les électeurs vont donc voter pour 3 candidats : un député pour la chambre basse, un député pour la chambre haute et un représentant pour l’une des Assemblées Régionales. L’élection se fera au suffrage universel direct, par bulletin secret et en un seul tour. Le vote n’est pas obligatoire. Le système
électoral birman est un système majoritaire uninominal, cela signifie que le candidat qui reçoit le plus de vote dans une circonscription, est élu. Sur les 92 partis qui participent aux
élections, beaucoup ont été créés récemment et auront très peu de chance de remporter des sièges avec ce système.
Quand ? Le 8 novembre dans toutes les circonscriptions mais avec quelques exceptions pour certains bureaux de vote particulièrement impactés par les inondations de cet été
(notamment dans l’État Chin).
Qui ? Le vote concerne les citoyens de plus de 18 ans mais exclu les membres des ordres religieux, les prisonniers, les personnes qui souffrent de troubles mentaux graves, et les personnes surendettées. La Birmanie compte environ 32 million d’électeurs admissibles (sur une population estimée de 52 à 60 millions selon les sources).
Élection présidentielle : Le président est élu au scrutin indirect par un collège électoral de trois comités. L’un est composé des députés de la chambre basse, un autre des députés de la
chambre haute et le troisième des militaires. Chacun désigne un candidat à la présidence.
Ensuite la totalité du Parlement vote par bulletin secret. Le candidat qui reçoit le plus de voix est élu Président, les deux perdants sont vice-présidents. Ils sont élus pour un mandat de
cinq ans. Le président sera nommé lors de la première session parlementaire du nouveau Parlement, soit en février ou mars 2016.
Aung San Suu Kyi peut-elle être présidente ? Même si la LND remporte une majorité des sièges au Parlement, Aung San Suu Kyi ne pourra pas briguer le poste de présidente. Elle est en effet visée par l’article 59F de la Constitution qui empêche toute personne ayant épousé un étranger ou dont les enfants ne sont pas de nationalité birmane de se présenter à la présidence de la République.
AVANT LES ELECTIONS…
Installation d’un nouveau système électoral digitalisé : Lors des dernières élections générales, pour pouvoir voter il fallait être inscrit sur un registre papier et signer celui-ci à la main. Les informations sur chaque électeur n’étant pas centralisées, c’est notamment pour cette raison que de nombreuses irrégularités ont été constatées pendant les élections de 2010.
En 2015, la Birmanie, aidée par des experts internationaux, a décidé d’expérimenter un nouveau système électoral numérique. Les informations, centralisées à Nay Pyi Daw,devraient permettre aux bureaux de vote d’éviter les votes multiples et autres fraudes.
La révision des listes électorales : Les listes électorales révisées ont été publiées dans les municipalités avant l’été et une seconde fois mi-septembre. À chaque fois les habitants ont deux semaines pour vérifier qu’ils sont bien inscrits et que les informations à leur sujet sont exactes. Dans le cas contraire, ils doivent faire un recours auprès de la Commission électorale. Au mois de juin, suite à la première publication des listes, un nombre extrêmement important d’erreurs a été constaté. La LND a déclaré que son comité de révision avait constaté que 30 à 80 % des données étaient erronées dans les districts contrôlés (duplications de noms, personnes décédées ou mineures, oubli de noms,
notamment beaucoup de la LND etc.).
LA CAMPAGNE ELECTORALE : DU 8 SEPTEMBRE AU 6 NOVEMBRE…
Candidats et partis politiques : Plus de 6 100 candidats représentants 92 partis politiques vont s’affronter pour 1171 sièges dans 330 circonscriptions. L’USDP, le parti au pouvoir
composé des anciens dirigeants de la junte militaire, et la LND, le parti historique d’opposition, sont les deux plus importants partis. Toutefois, plus de la moitié des partis politiques enregistrés (60 sur 92 soit 65%) sont issus des minorités ethniques qui
représentent 40% de la population. Ceux-ci s’attendent à remporter un nombre important de sièges.
http://www.info-birmanie.org/wp-content/uploads/Briefer-ELECTIONS-Info-Birmanie-septembre-2015.pdf