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    Message par bye Sam 29 Déc - 9:12

    Je vais tout d'abord vous présenter, de manière succincte, un livre, un essai à thèse ( Joseph Danan concourait au poste de Directeur de L'institut Théâtral de Paris-La Sorbonne, qu'il a obtenu ) absolument extraordinaire, tant par la thématique, que par la connaissance et la culture contenue.Joseph, pour la petite histoire , est poète, cinéaste, auteur dramatique reconnu, mais ses pièces sont peu jouées ( difficultés du théâtre contemporain ).
    J'ai dévoré cet essai " le théâtre de la pensée ", néanmoins difficile, âpre, mais ô combien lumineux, qui a lancé des passerelles vers des continents entiers que sont Joyce, Faulkner ( je vais vous entretenir un peu plus loin de ces monstres, c'est-à-dire en dehors de la conception humaine, par leur étrangeté, leur incroyable richesse ).

    Le théâtre de la pensée: cet essai se révèle une exploration, la plus large possible, des dramaturgies modernes et contemporaines, menée selon le point de vue, dont la rigueur ne se dément jamais, des équivalences dramaturgiques et scéniques du monologue intérieur d'origine romanesque ( Artaud, Bob Wilson sont largement représentés et le devenir scénique de l'oeuvre dramatique toujours pris en compte ).
    Ce livre prend ainsi sa place - que je veux croire importante - dans une recherche, à laquelle se trouve Peter Szondt et sa théorie du drame moderne, sur la crise de la forme dramatique, en particulier sur les conditions de la subjectivisation au XX° siècle.
    Ce qui aurait pu ne rester qu'un livre à thèse, redoutable d'abstraction, se révèle à la lecture, un récit plein de suspens, d'épisodes et de retournements, d'une véritable " traversée " ou exploration des dramaturgies modernes et contemporaines..Joseph a, en quelque sorte, fictionné la théorie et pratiqué sur son corpus énorme et disparate comme ses maîtres Meyerhold et Eisenstein dans leurs réalisations artistiques, je veux dire par montage..
    Jean-Pierre Sarrazac

    De quoi s'agit-il ?

    Il s'agit de situer, dans tous les moments et disciplines de la création artistique ( cinéma, théâtre, roman, poésie,.. ) les prémices d'un piquet de fixation mentale, intériorisée et conscientisée, de l'être humain. C'est-à-dire qu'il faut essayer de mettre à jour, la partie immergée du vivant, par sa sub-expression: ce n'est donc pas qu'un exercice gratuit, mais qui renvoie à l'exploration de l'être, comme une descente intérieure en cloche marine.
    Il faut donc se poster à la source du conscient, et capter dans tout son foisonnement, les premiers vacillements de la sensation, de l'émotion, non-syntaxés, mais à l'état brut. Ceci bien sûr renseigne sur l'homme, le complète et..le renverse.Nous sommes tous, à chaque instant, traversés de météorites, de jeysers, de lave, qui sont un des effets de notre nature réelle, et ce travail d'identification sur sa traduction artistique, non seulement est défriché de manière monumentale par J.Danan ( qui balaie de Eisenstein à Duras en passant par Resnais, tous les explorateurs de nos continents immergés ), mais encore scalpellisé, pour en comprendre le schéma créateur, et donc délivré de sa gangue vers un spectateur, à goût de profonde humanité, voire de perplexité, mais chaotisé, chaosé à jamais.

    Ulysse de Joyce James:

    Lorsque j'ai découvert ce livre-monument, un des sommets de la littérature mondiale ( à mon sens ), je suis passé de l'état de tremblement à la vitrification, de façon à pouvoir de manière technique, maîtriser, et parler ensuite de ce phénomène.
    Je n'ai quasiment jamais , sauf en poésie, été traversé pareillement: Ulysse est un voyage d'une journée à l'intérieur d'un " héros " dans Dublin, qui, entre autres, interpelle tous les grands textes fondateurs, religieux ou pas ( " l'apocalypse ",..). Ce chef-d'oeuvre , peut-être commis par un humain, est écrit dans une langue travaillée, tordue, contorsionnée, comme jamais auparavant, elle n'avait subi pareil sort.Enfin, et c'est ici que réside l'essentiel , c'est une descente dans tout le grenouillage, le coassement interne, la lubricité fantasmagorique.C'est enfin un travail de vérité, de réactualisation du dessous changeant, une table de vivissection.
    Par exemple, Joyce décrit une scène quotidienne où le héros s'entretient avec un ami : au loin passe un véhicule. Dans la restitution de la scène, sans transition , l'extérieur ( voiture qui passe ) du héros est commenté de son intérieur. Ce qui complète toute son expression, et construit tout son théâtre: c'est un être totalisé, où n'existe plus de limite entre le traduit, le dialogue et son rotor. Ce qui conduit à penser, entre autres, que ce que nous percevons, et c'est aussi le thème de prédilection des symbolistes ( Verlaine,..), est sous notre responsabilité, fruit de notre humeur.
    Autre exemple, et il en existe bien d'autres:Molly, compagne du héros, est allongée physiquement et littérairement dans la dernière partie de ce livre: elle communique, sur une soixantaine de pages, tout le flux dont elle est l'objet, par association de souvenirs, de bribes de déceptions, de rancoeurs, avec tous ses rubis merveilleux qui s'enchaînent, de manière continue.La forme de cette révélation est écrite de la façon la plus brute, chirurgicale, sans ponctuation.
    Après ce livre, et le passage cité ci-dessus, la littérature sera chamanisée,trouée comme sous l'effet d'un cataclysme.

    Voici un court extrait du monologue de Molly:

    Oui puisque avant il n'a jamais fait de chose pareille de demander son petit déjeuner au lit avec deux oeufs depuis l'hôtel des Armes de la Cité quand ça lui arrivait de faire semblant d'être souffrant au lit avec sa vois geignarde jouant le grand jeu pour se rendre intéressant auprès de cette vieille tourte de Mme Riordan qu'il pensait être dans ses petits papiers et qu'elle ne nous a pas laissé un sou tout en messes pour elle et son âme ce qu'elle pouvait être pingre embêtée d'allonger huit sous pour son alcool à brûler me racontant toutes ses maladies elle en faisait des discours sur la politique et les tremblements de terre et la fin du monde payons nous un peu de temps d'abord..

    Un 2° extrait d'Ulysse, qui rend compte d'un autre aspect du génie créateur de J.Joyce:

    Corps parfumés, tièdes, fermes.Tous baisés, donnés: dans les prés profonds de l'été, herbes couchées enchevêtrées, dans les couloirs suintant des maisons de pauvres, sur des divans, des lits qui craquent.
    - Jack, mon amour!
    - Chérie!
    - Embrasse-moi, Reggy!
    - Mon petit!
    - Mon amour!
    Le coeur en branle, il poussa la porte du restaurant Burton.L'odeur le saisit à la gorge: sauces de viande pénétrantes, lavasses de légumes verts.
    Le repas des fauves.
    Des hommes, des hommes, des hommes.

    William Faulkner, cousin américain de Joyce:on peut affirmer qu'il a déboîté la construction romanesque: il applique cette recherche de l'être en coupe, soit par une parole dédoublée, où la division du moi partage le discours des personnages en un dialogue extériorisé et un monologue intérieur, et celle du point de vue tournant. En effet, dans " Tandis que j'agonise ", chaque " scène " est attitrée à un des personnages et comporte les répliques dialoguées de chacun d'entre eux et, disposé en retrait sans autre indication du locuteur, le monologue intérieur du personnage éclairé personnellement dans l'épisode.

    Court extrait de " Tandis que j'agonise ":

    "Je lui avais dit de ne pas amener ce cheval, par respect pour sa défunte mère, parce que ça n'a pas bonne façon de le voir caracoler ainsi sur ce sacré cheval de cirque, alors qu'elle voulait que nous soyons tous avec elle dans la charrette, tous ceux de sa chair et de son sang; mais, nous n'avions pas plus tôt dépassé le chemin de Tull que Darl s'est mis à rire. Assis sur la banquette avec Cash, avec sa mère couchée sous ses pieds, dans son cercueil, il a eu l'effronterie de rire!"

    De bruit et de fureur:

    Là encore, W.Faulkner utilise un procédé inédit. Il se ( nous place ) dans chaque partie du roman, dans la boîte crânienne d'un des personnages, singulièrement trempés.
    Le premier chapitre est narré, par un personnage "idiot"appelé Benjy ( diminutif de Benjamin ), c'est-à-dire qu'il a le cerveau atrophié, que tout le drame, les tensions, auxquels nous sommes conviés sont décrites à travers un cerveau mutilé; d'autre part, tout n'existe pour Benjy , que par le prisme brut de sensations animales. Il s'en est constiué un monde où il circule sans jamais se sentir entravé par des sensations d'espace et de temps. Ce n'est pas par logique qu'il saute d'une idée à une autre, mais au hazard de ses sensations enchaînées comme surgies d'un mot, d'un geste, d'un bruit, d'un parfum.Ainsi, le mot " Caddy ", que prononcent les joueurs de golf, réveille dans son coeur le souvenir de la soeur perdue ( dont le prénom est Caddy ) et le fait hurler de douleur.
    De même, lorsqu'il s'accroche au clou de la barrière, il fait une longée brusque dans le passé, au jour où, alors qu'il était tout enfant, il s'était accroché de semblable façon en allant, avec Caddy, porter à Mrs Patterson, porter le billet doux de l'oncle Maury.Grâce à ses coups de sonde rétrspectifs, deux séries d'évènements se matérialisent peu à peu: l'enterrement de la grand-mère, lorsque Caddy avait 7 ans, et le mariage de Caddy.ainsi, à la remorque de Benjy, W.Faulkner conduit simultanémént trois actions;
    La suite de ce roman est toute de ce niveau exeptionnel: monologue intérieur du futur suicidé, cerveau affolé par les idées d'inceste et de suicide, par la jalousie, la haine des camarades d'école,..
    Et la langue employée est rude, véritable; elle empoigne " sans rien lâcher ", cousue d'une terrible tension, sans aucune concession à l'arrondi des sentiments, à l'humanité pourtant présente, mais dans toute sa noirceur, non imaginée..

    Un extrait de " le bruit et la fureur ":

    7 avril 1928 ( 1° partie, dite pour l'idiot ):

    A travers la barrière, entre les vrilles des fleurs, je pouvais les voir frapper.Ils s'avançaient vers le drapeau, et je les suivais le long de la barrière.Luster cherchait quelque chose dans l'herbe, près de l'arbre à fleurs.Ils ont enlevé le drapeau et ils ont frappé.Et ils ont remis le drapeau et ils sont allés vers le terre-plein , et puis il a frappé, et l'autre a frappé aussi.Et puis ils se sont éloignés et j'ai longé la barrière.Luster a quitté l'arbre à fleurs et nous avons suivi la barrière, et ils se sont arrêtés, et nous nous sommes arrêtés aussi, et j'ai regardé à travers la barrière pendant que Luster cherchait dans l'herbe.
    - Ici, Caddie " Il a frappé.Ils ont traversé la prairie.Cramponné à la barrière, je les ai regardés s'éloigner.
    - Ecoutez-moi ça, dit Luster.A-t-on idée de se conduire comme ça, à trente-trois ans.quand je me suis donné la peine d'aller jusqu'à la ville pour aller chercher ce gâteau.Quand vous aurez fini de geindre.Vous n'pourriez pas m'aider à trouver ces vingt-cinq cents pour que je puisse aller voir ces forains, ce soir ?
    Ils frappaient un peu là-bas dans la prairie.Je me suis dirigé vers le drapeau, le long de la barrière.Il claquait sur l'herbe brillante et sur les arbres.
    - Venez, dit Luster.Nous avons assez cherché ici.Ils ne vons pas revenir tout de suite.Descendons au ruisseau pour trouver cette pièce avant que les nègres mettent la main dessus.
    Il était rouge et il claquait sur la prairie, et puis, un oiseau s'est approché, en diagonale, et est resté perché dessus.Luster a lancé.Le drapeau a claqué sur l'herbe brillante et sur les arbres.Je me cramponnais à la barrière.
    - Quand vous aurez fini de geindre, dit Luster.J'peux pas les faire revenir de force, hein? Si vous ne vous vous taisez pas, mammy n'fêtera pas son anniversaire.Si vous ne vous taisez pas, savez-vous ce que je ferai ? J'mangerai tout le gâteau. J'mangerai les bougies aussi.J'mangerai les trente-trois bougies.Venez, descendons au ruiseau.Faut que je trouve mon argent.eut-être que nous trouverons une de leurs balles.Tenez, regardez, les voilà.Là-bas, au loin. " Il s'approcha de al barrière et montra avec mon bras. " Vous voyez. Ils n'reviennent plsu par ici.Venez."
    Nous avons longé la barrière et nous sommes arrivés à la clôture du jardin, là où se trouvaient les arbres.Mon ombre, sur la clôture, était plus grande que celle de Luster.Nous sommes arrivés à l'endroit cassé et nous sommes passés à travers.
    - Attendez une minute, dit Luster.Vous v'là encore accroché à ce clou.Vous n'pouvez donc jamais passer par ici sans vosu accrocher à ce clou?
    Caddy m'a décroché et nous nous sommes faufilés par le trou.L'oncle Maury a dit qu'il ne fallait pas qu'on nous voit, aussi, nous ferons bien de nous baiser, dit Caddy.Baisse-toi, Benjy.Comme ça, tu vois?Nous nous sommes baissés et nous avons traversé le jardin où les fleurs grattaient et bruissaient contre nous.Le sol était dur.Nous avons grimpé par-dessus la barrière, là où les cochons grognaient et reniflaient. Je pense que c'est qu'ils onr de la peine, parce qu'on en a tué un aujourd'hui, dit Caddy.Le sol était dur, avec des mottes, des noeuds.
    Garde tes mains dans tes poches, dit Cddy.Sans ça, elles gèleraient.Tu ne voudrais pas avoir tes mains gelées pour Noël, je suppose.
    -Il fait trop froid dehors, dit Versh.Vous ne voulez pas sortir, voyons.

      La date/heure actuelle est Jeu 28 Mar - 23:08