Tout d'abord, il convient de préciser quelques notions: la nation ethique est à séparer de la nation civique, en ce sens qu'elle regroupe une communauté culturelle, historique, cultuelle.Un pays regroupe plusieurs nations: nation indienne, elle-même découpée en nation kiowa, cheyenne,..pour les USA.
En France, la nation corse possède une culture clairement identifiée, différente de la nation normande, ou savoyarde, ou encore bretonne, occitane,bien que faisant partie du même pays.
Ces différentes cultures forment la richesse d'un pays, et plus largement de la communauté internationale.
Là où commencent les difficultés, pour ne pas dire les fractures, incompréhensions, conflits, c'est lorsqu'un Etat ne reconnaît aucun droit ou respect de ces différentes cultures, ou bien les étouffe.
La spirale s'enclenche, durcit les positions et conduit souvent aux guerres, génocides.Je vais transcrire de larges extraits d'un article paru dans " Le Monde Diplomatique de Janvier 2008 " pour bien poser le problème et éventuellement amorcer la réflexion.
La boîte de pandore des frontières balkaniques, par Jean-Arnault Derens.
" Probable, l'indépendance du Kosovo risque d'avoir de lourdes conséquences régionales. ...Elle pourrait aussi entraîner une vague de déstabilisations en chaîne, notamment en Macédoine et au Monténégro, risquant de remettre en cause toutes les frontières des Balkans./...
L'idée a pour elle toutes les apparences du bon sens: si des populationsne veulent pas vivre ensemble, autant les séparer, quitte à devoir envisager des déplacements "limités" de populations pour faire coïncider les nouvelles frontières avec la répartition ethnique des communautés..Imaginons un peu que les plans des apprentis sorciers se réalisent , qu'une conférence internationale permette un nouveau tracé, pacifiquement négocié, des frontières des Balkans occidentaux sur des bases ethniques. Il faudrait alors envisager une unifiacation de toutes les régions où les Albanais sont majoritaires, soit l'Albanie, le Kosovo, le quart nord-ouest de la Macédoine, mais aussi la vallée de Presevo dans le sud de la Serbie, et les franges orientales du Monténégro.
Terriblement amputée, la Macédoine ne serait plus qu'un Etat croupion, à moins que ne l'emportent les courants probulgares et que le pays ne se rattache à son voisin oriental.La question des minorités en Albanie ne manquerait pas d'être soulevée: les Grecs du sud du pays pourraient rattacher leur rattacheement à la Grèce, tandis que les Albanais expulsés après 1945 d'Epire du Nord, grecque - une région que les Albanais appellent Caméria - n'oublieraient pas de rappeler leurs droits bafoués. Le Monténégro purrait demander des compensations dans la région de Dhkodra, oùvivent toujours des minorités serbo-monténégrines, et la Macédoine réclamerait le rattachement des villages slaves des alentours des lacs d'Ohrid et Prespa.
Naturellement, les Serbes de Bosnie-Herzégovine se rattacheraient à la mère-patrie, ce qui sonnerait le glas de la Bosnie, d'autant que les Croates d'Herzégovine Centrale, de Bosnie Centrale et de Bosanska Posavina ( Orasje, Odzak ) se réuniraient à la Croatie.Il resterait tout au plus un micro-Etat musulman-bosniaque , centré autour de Sarajevo, Zenica et Tuzla. En somme, le plan de partage de la Bosnie-Herzégovine , esquissé dès 1991 par Franjo Tujman Slobodan Milosevic, se réaliserait ( Dès 1991, le président Serbe Milosevic et son homologue Croate Tujman s'étaient mis d'accord sur un plan secret de partition de la Bosnie.) /..
Il est peu probable que ces rectifications frontalières puissent se réaliser sans contestations, qui entraîneraient des conflits armés de moyenne intensité. Des troupes européennes seraient chargées de rétablir la paix. En revanche, les inévitables déplacements de populations ne devraient pas être considérés comme un dommage collatéral , mais comme l'objectif central de l'ensemble du processus. Ils seraient supervisés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ( UNHCR ), avec le concours de très nombreuses organisations non gouvernementales ( ONG ).le budgetde l'aide humanitaire d'urgence accordée aux Balkans occidentaux serait bien supérieur à celui débloqué lors de la crise du tsunami de décembre 2004.
Ce scénario peut paraître extravagant mais plusieurs dossiers sont d'ores et déjà ouverts, qu'il s'agisse de l'avenir de la Bosnie-Herzégovine ou de la " question nationale albanaise ". Les partisans de l'indépendance du Kosovo , soulignent que celle-ci ne doit pas avoir valeur de précédent, mais il s'agit d'un voeu pieux: le règlement apporté à cette question aura valeur de précédent , si les porteurs d'autres revendications nationales le considèrent comme tel.
L'idée que les changements de frontières pourraient résoudre toutes les questions nationales, repose sur une illusion fondaentale, celle qu'i l existerait des frontières " justes " parce qu'ethniques. En réalité, toutes les frontières - pas seulement dans les Balkans - sont des créations historiques, le résultat de forces politiques et militaires. Il n'existe pas plus de fronyières " justes " que de frontières " naturelles ".
Sur cet extrait du Diplo, je livre à chaud, quelques réflexions.
Comme l'ont dit, chanté, exprimé divers chantres de l'universalité de l'homme, j'avancerais de manière basique, un principe minimum: si quelqu'un choisit un papier peint, il peut défendre ce choix.
Mais pour une naissance, qu'elle se déroule ici ou là, avons-nous choisi, et par là pouvons-nous défendre un hazard? Et même dans le sexe attribué, pouvons-nous être solidaire d'un genre, alors que nous ne l'avons pas voulu ?Autre chose est, bien sûr de défendre des droits.
Je me sens, à jamais, internationaliste, et aime autant la culture les Mayas, des Kabyles, que celle des Normands.Chacune épouse des valeurs et ds faiblesses.
Mais comment peut-on défendre une séparation des autres, une coupure sous forme de frontières, et donc un drapeau, un hymne national,..?
Avec tout ce que celà a déjà entraîné de sang versé, désastres de tous ordres,..
Il ne s'agit pas, bien au contraire, de nier telle ou telle culture, mais par sa connaissance, de s'enrichir, et de faire passer un fluide incompressiblement humain, celui de la pleine reconnaissance de l'Autre.
L'Europe, ou plutôt les cultures européennes possédent des valeurs: il suffit de voyager un peu, d'être hébergé chez l'habitant ( rien de plus facile ), et d'entrer dans le vertige..
Même chose dans le Mahgreb où nous avons passé les vacances les plus chargées d'émotion; en Algérie,peu de moyens matériels, mais les moyens du coeur..!
Et ici, en France, vivent des populations kosovars, marocaines, tchétchènes, camerounaises,..: elles nous attendent, dans leurs difficultés et leurs richesses.
En France, la nation corse possède une culture clairement identifiée, différente de la nation normande, ou savoyarde, ou encore bretonne, occitane,bien que faisant partie du même pays.
Ces différentes cultures forment la richesse d'un pays, et plus largement de la communauté internationale.
Là où commencent les difficultés, pour ne pas dire les fractures, incompréhensions, conflits, c'est lorsqu'un Etat ne reconnaît aucun droit ou respect de ces différentes cultures, ou bien les étouffe.
La spirale s'enclenche, durcit les positions et conduit souvent aux guerres, génocides.Je vais transcrire de larges extraits d'un article paru dans " Le Monde Diplomatique de Janvier 2008 " pour bien poser le problème et éventuellement amorcer la réflexion.
La boîte de pandore des frontières balkaniques, par Jean-Arnault Derens.
" Probable, l'indépendance du Kosovo risque d'avoir de lourdes conséquences régionales. ...Elle pourrait aussi entraîner une vague de déstabilisations en chaîne, notamment en Macédoine et au Monténégro, risquant de remettre en cause toutes les frontières des Balkans./...
L'idée a pour elle toutes les apparences du bon sens: si des populationsne veulent pas vivre ensemble, autant les séparer, quitte à devoir envisager des déplacements "limités" de populations pour faire coïncider les nouvelles frontières avec la répartition ethnique des communautés..Imaginons un peu que les plans des apprentis sorciers se réalisent , qu'une conférence internationale permette un nouveau tracé, pacifiquement négocié, des frontières des Balkans occidentaux sur des bases ethniques. Il faudrait alors envisager une unifiacation de toutes les régions où les Albanais sont majoritaires, soit l'Albanie, le Kosovo, le quart nord-ouest de la Macédoine, mais aussi la vallée de Presevo dans le sud de la Serbie, et les franges orientales du Monténégro.
Terriblement amputée, la Macédoine ne serait plus qu'un Etat croupion, à moins que ne l'emportent les courants probulgares et que le pays ne se rattache à son voisin oriental.La question des minorités en Albanie ne manquerait pas d'être soulevée: les Grecs du sud du pays pourraient rattacher leur rattacheement à la Grèce, tandis que les Albanais expulsés après 1945 d'Epire du Nord, grecque - une région que les Albanais appellent Caméria - n'oublieraient pas de rappeler leurs droits bafoués. Le Monténégro purrait demander des compensations dans la région de Dhkodra, oùvivent toujours des minorités serbo-monténégrines, et la Macédoine réclamerait le rattachement des villages slaves des alentours des lacs d'Ohrid et Prespa.
Naturellement, les Serbes de Bosnie-Herzégovine se rattacheraient à la mère-patrie, ce qui sonnerait le glas de la Bosnie, d'autant que les Croates d'Herzégovine Centrale, de Bosnie Centrale et de Bosanska Posavina ( Orasje, Odzak ) se réuniraient à la Croatie.Il resterait tout au plus un micro-Etat musulman-bosniaque , centré autour de Sarajevo, Zenica et Tuzla. En somme, le plan de partage de la Bosnie-Herzégovine , esquissé dès 1991 par Franjo Tujman Slobodan Milosevic, se réaliserait ( Dès 1991, le président Serbe Milosevic et son homologue Croate Tujman s'étaient mis d'accord sur un plan secret de partition de la Bosnie.) /..
Il est peu probable que ces rectifications frontalières puissent se réaliser sans contestations, qui entraîneraient des conflits armés de moyenne intensité. Des troupes européennes seraient chargées de rétablir la paix. En revanche, les inévitables déplacements de populations ne devraient pas être considérés comme un dommage collatéral , mais comme l'objectif central de l'ensemble du processus. Ils seraient supervisés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ( UNHCR ), avec le concours de très nombreuses organisations non gouvernementales ( ONG ).le budgetde l'aide humanitaire d'urgence accordée aux Balkans occidentaux serait bien supérieur à celui débloqué lors de la crise du tsunami de décembre 2004.
Ce scénario peut paraître extravagant mais plusieurs dossiers sont d'ores et déjà ouverts, qu'il s'agisse de l'avenir de la Bosnie-Herzégovine ou de la " question nationale albanaise ". Les partisans de l'indépendance du Kosovo , soulignent que celle-ci ne doit pas avoir valeur de précédent, mais il s'agit d'un voeu pieux: le règlement apporté à cette question aura valeur de précédent , si les porteurs d'autres revendications nationales le considèrent comme tel.
L'idée que les changements de frontières pourraient résoudre toutes les questions nationales, repose sur une illusion fondaentale, celle qu'i l existerait des frontières " justes " parce qu'ethniques. En réalité, toutes les frontières - pas seulement dans les Balkans - sont des créations historiques, le résultat de forces politiques et militaires. Il n'existe pas plus de fronyières " justes " que de frontières " naturelles ".
Sur cet extrait du Diplo, je livre à chaud, quelques réflexions.
Comme l'ont dit, chanté, exprimé divers chantres de l'universalité de l'homme, j'avancerais de manière basique, un principe minimum: si quelqu'un choisit un papier peint, il peut défendre ce choix.
Mais pour une naissance, qu'elle se déroule ici ou là, avons-nous choisi, et par là pouvons-nous défendre un hazard? Et même dans le sexe attribué, pouvons-nous être solidaire d'un genre, alors que nous ne l'avons pas voulu ?Autre chose est, bien sûr de défendre des droits.
Je me sens, à jamais, internationaliste, et aime autant la culture les Mayas, des Kabyles, que celle des Normands.Chacune épouse des valeurs et ds faiblesses.
Mais comment peut-on défendre une séparation des autres, une coupure sous forme de frontières, et donc un drapeau, un hymne national,..?
Avec tout ce que celà a déjà entraîné de sang versé, désastres de tous ordres,..
Il ne s'agit pas, bien au contraire, de nier telle ou telle culture, mais par sa connaissance, de s'enrichir, et de faire passer un fluide incompressiblement humain, celui de la pleine reconnaissance de l'Autre.
L'Europe, ou plutôt les cultures européennes possédent des valeurs: il suffit de voyager un peu, d'être hébergé chez l'habitant ( rien de plus facile ), et d'entrer dans le vertige..
Même chose dans le Mahgreb où nous avons passé les vacances les plus chargées d'émotion; en Algérie,peu de moyens matériels, mais les moyens du coeur..!
Et ici, en France, vivent des populations kosovars, marocaines, tchétchènes, camerounaises,..: elles nous attendent, dans leurs difficultés et leurs richesses.