PHILIPPINES - Libérez l'avocat du peuple !
Dans un Appel de janvier 2007 [1], Peuples Solidaires dénonçait déjà la violence politique du gouvernement philippin envers les défenseurs des droits des travailleurs, les responsables syndicaux et les militants aux Philippines. L’arrestation controversée le 23 octobre dernier, de Remigio Saladero, fervent défenseur des droits des travailleurs et "avocat du peuple" comme le surnomment certains, prouve que la situation dans ce pays ne s’est guère améliorée.
Remigio Saladero a été arrêté par la police locale pour des meurtres qu'on l'accuse d'avoir commis il y a deux ans, dans la province voisine de Mindoro, dans le cadre de la lutte insurrectionnelle de la NPA [3], le bras armé du parti communiste philippin associé à un mouvement terroriste. Avec cette arrestation fallacieuse, il y a fort à parier que les autorités philippines cherchent en réalité à museler un homme dont les activités, de toute évidence, gênent. Ainsi, après s'être battu pendant des années pour protéger les droits des travailleurs, Remigio Saladero est aujourd'hui devenu la cible du gouvernement philippin.
Un simple coup d'œil au CV de Remigio Saladero et l'on comprend aisément quelle menace il représente pour le gouvernement philippin : président du Centre d'assistance juridique aux travailleurs (PLACE) [4] qui défend, à titre gracieux, les travailleurs et syndicats dont les droits sont bafoués, et conseiller juridique de l'une des fédérations syndicales les plus importantes du pays, le KMU [5], l'avocat est aussi l’auteur d’une plainte à l’Organisation Internationale du Travail et a défendu les dossiers les plus chauds de ces dernières années.
Il n’a pas hésité à plaider la cause de celles et ceux qui, aux Philippines, font les frais de la politique débridée d'attraction des investissements étrangers du gouvernement : la famille d’un responsable syndical assassiné, les employés d'une usine Nestlé en grève depuis maintenant près de 6 ans, les représentants syndicaux des plantations de la multinationale fruitière américaine "Dole" ou encore les ouvrières des usines textiles de la zone franche de Cavite…
Remigio Saladero, un homme qui gêne
D'après les collaborateurs de Saladero au Centre d'assistance juridique aux travailleurs et à la fédération syndicale KMU, la mise en détention de l'avocat n'est qu'une manœuvre d'intimidation supplémentaire de la part des autorités philippines pour dissuader les militants et défenseurs des droits de l'Homme philippins de poursuivre leur action. "Cela fait en effet deux ans", souligne le Centre d'assistance juridique, "que nos bureaux ont été placés sous surveillance et que nous sommes victimes d'un harcèlement continu de la part des autorités locales". La détention de Saladero est d'autant plus inquiétante qu'elle vient restreindre, encore un peu plus, la capacité des organisations de défense des droits des travailleurs à exercer leurs droits et à défendre les travailleurs philippins contre les politiques du gouvernement et contre les entreprises multinationales qui prospèrent dans un environnement de violence et d'injustice à l'égard des syndicalistes.
Une nouvelle vague répressive serait imminente
Selon les dernières informations que nous avons reçues de nos partenaires locaux, Remigio Saladero aurait été transféré dans un centre de détention à Mindoro, où il devrait être jugé. Entre-temps, 72 autres mandats d'arrêt pour meurtres auraient été émis, dont au moins 30 concerneraient des militants ou défenseurs des droits de l'Homme… Pour le Centre d'assistance aux travailleurs (WAC), dont l'un des membres est concerné par ces nouveaux mandats d'arrêt, "cette multiplication des accusations illégales et des arrestations ces derniers jours fait craindre une répression massive et imminente à l'encontre des militants et défenseurs des droits des travailleurs et des droits de l'Homme dans la région"…
Raison de plus, s'il en fallait une, pour demander la libération immédiate de Remigio Saladero, qui constituerait de la part des autorités philippines, un signe fort de volonté de mettre enfin un terme à la répression des militants et défenseurs des droits de l'Homme dans le pays.
[1] Appel Urgent de Peuples Solidaires n°302 : « Philippines : Halte aux violences ! », du 26 janvier 2007, disponible sur notre site Internet ICI
[2] Citation de Daisy Arago, directrice exécutive du « Center for Trade Union and Human Rights » (CTUHR), dans Asianpress.net, 28 octobre 2008
[3] « New People’s Army », ou Nouvelle armée du peuple (NPA)
[4] Pro-Legal Labor Assitance Center
[5] Kilusang Mayo Uno
MOBILISONS-NOUS !
Un CLIC de plus, c'est une pression de plus sur le gouvernement philippin
pour le respect des droits des travailleurs. Nous comptons sur vous...
Retrouvez l'ensemble des éléments de cet Appel Urgent n° 322 sur le site de la fédération Peuples Solidaires ICI
http://www.peuples-solidaires.org/article896.html
Dans un Appel de janvier 2007 [1], Peuples Solidaires dénonçait déjà la violence politique du gouvernement philippin envers les défenseurs des droits des travailleurs, les responsables syndicaux et les militants aux Philippines. L’arrestation controversée le 23 octobre dernier, de Remigio Saladero, fervent défenseur des droits des travailleurs et "avocat du peuple" comme le surnomment certains, prouve que la situation dans ce pays ne s’est guère améliorée.
Remigio Saladero a été arrêté par la police locale pour des meurtres qu'on l'accuse d'avoir commis il y a deux ans, dans la province voisine de Mindoro, dans le cadre de la lutte insurrectionnelle de la NPA [3], le bras armé du parti communiste philippin associé à un mouvement terroriste. Avec cette arrestation fallacieuse, il y a fort à parier que les autorités philippines cherchent en réalité à museler un homme dont les activités, de toute évidence, gênent. Ainsi, après s'être battu pendant des années pour protéger les droits des travailleurs, Remigio Saladero est aujourd'hui devenu la cible du gouvernement philippin.
Un simple coup d'œil au CV de Remigio Saladero et l'on comprend aisément quelle menace il représente pour le gouvernement philippin : président du Centre d'assistance juridique aux travailleurs (PLACE) [4] qui défend, à titre gracieux, les travailleurs et syndicats dont les droits sont bafoués, et conseiller juridique de l'une des fédérations syndicales les plus importantes du pays, le KMU [5], l'avocat est aussi l’auteur d’une plainte à l’Organisation Internationale du Travail et a défendu les dossiers les plus chauds de ces dernières années.
Il n’a pas hésité à plaider la cause de celles et ceux qui, aux Philippines, font les frais de la politique débridée d'attraction des investissements étrangers du gouvernement : la famille d’un responsable syndical assassiné, les employés d'une usine Nestlé en grève depuis maintenant près de 6 ans, les représentants syndicaux des plantations de la multinationale fruitière américaine "Dole" ou encore les ouvrières des usines textiles de la zone franche de Cavite…
Remigio Saladero, un homme qui gêne
D'après les collaborateurs de Saladero au Centre d'assistance juridique aux travailleurs et à la fédération syndicale KMU, la mise en détention de l'avocat n'est qu'une manœuvre d'intimidation supplémentaire de la part des autorités philippines pour dissuader les militants et défenseurs des droits de l'Homme philippins de poursuivre leur action. "Cela fait en effet deux ans", souligne le Centre d'assistance juridique, "que nos bureaux ont été placés sous surveillance et que nous sommes victimes d'un harcèlement continu de la part des autorités locales". La détention de Saladero est d'autant plus inquiétante qu'elle vient restreindre, encore un peu plus, la capacité des organisations de défense des droits des travailleurs à exercer leurs droits et à défendre les travailleurs philippins contre les politiques du gouvernement et contre les entreprises multinationales qui prospèrent dans un environnement de violence et d'injustice à l'égard des syndicalistes.
Une nouvelle vague répressive serait imminente
Selon les dernières informations que nous avons reçues de nos partenaires locaux, Remigio Saladero aurait été transféré dans un centre de détention à Mindoro, où il devrait être jugé. Entre-temps, 72 autres mandats d'arrêt pour meurtres auraient été émis, dont au moins 30 concerneraient des militants ou défenseurs des droits de l'Homme… Pour le Centre d'assistance aux travailleurs (WAC), dont l'un des membres est concerné par ces nouveaux mandats d'arrêt, "cette multiplication des accusations illégales et des arrestations ces derniers jours fait craindre une répression massive et imminente à l'encontre des militants et défenseurs des droits des travailleurs et des droits de l'Homme dans la région"…
Raison de plus, s'il en fallait une, pour demander la libération immédiate de Remigio Saladero, qui constituerait de la part des autorités philippines, un signe fort de volonté de mettre enfin un terme à la répression des militants et défenseurs des droits de l'Homme dans le pays.
[1] Appel Urgent de Peuples Solidaires n°302 : « Philippines : Halte aux violences ! », du 26 janvier 2007, disponible sur notre site Internet ICI
[2] Citation de Daisy Arago, directrice exécutive du « Center for Trade Union and Human Rights » (CTUHR), dans Asianpress.net, 28 octobre 2008
[3] « New People’s Army », ou Nouvelle armée du peuple (NPA)
[4] Pro-Legal Labor Assitance Center
[5] Kilusang Mayo Uno
MOBILISONS-NOUS !
Un CLIC de plus, c'est une pression de plus sur le gouvernement philippin
pour le respect des droits des travailleurs. Nous comptons sur vous...
Retrouvez l'ensemble des éléments de cet Appel Urgent n° 322 sur le site de la fédération Peuples Solidaires ICI
http://www.peuples-solidaires.org/article896.html