Sarkozy dans le collimateur de Bruxelles
Tablant sur une dégradation rapide des finances publiques hexagonales, la Commission européenne envisage de lancer une procédure «d’alerte précoce» contre Paris. Une hypothèse politiquement désastreuse à la veille de la présidence française de l'Union.
LIBERATION.FR : lundi 28 avril 2008
Nicolas Sarkozy avait promis d’aller «chercher la croissance avec les dents» et de ramener les comptes publics français à l’équilibre à la fin de son mandat, en 2012. Dans les deux cas, c’est très très mal parti.
Si l’on en croît les prévisions économiques de printemps de la Commission européenne rendues publiques aujourd'hui, la croissance française ne dépassera pas 1,6 % du PIB cette année et 1,4 % l’année prochaine, contre 1,9 % en 2007, loin des prévisions gouvernementales.
Résultats, le déficit public plonge à -2,9 % du PIB cette année et à 3 % en 2009, ce qui fait de la France le plus mauvais élève de la zone euro. Conséquence de cette gestion approximative: la dette publique s’emballe à nouveau: 64,2 % du PIB en 2007, 64,4 % en 2008 et 65,2 % en 2009.
Bref, on ne voit donc plus comment le chef de l’Etat pourra présenter des comptes en ordre en 2012.
Sauf, bien sûr, cure de rigueur et croissance à 3 % à partir de 2010…
Face à cette dégradation rapide des finances publiques hexagonales, la Commission a sévèrement mis en garde Paris : «dans l’hypothèse qui est la nôtre, à savoir le maintien en l’état des politiques actuelles, le déficit sera de 3 % du PIB l’année prochaine», limite maximale tolérée par le Pacte de stabilité et de croissance, explique Joaquin Almunia, le commissaire chargé des affaires économiques et monétaires.
«N’importe quelle déviation, même minimale, aura comme conséquence un nouveau déficit excessif», et ce pour la troisième fois après 2003 et 2004.
La Commission envisage donc de lancer une procédure «d’alerte précoce» contre la France.
Politiquement l’affaire est désastreuse pour Nicolas Sarkozy, lui qui voulait profiter de la présidence semestrielle tournante de l’Union européenne qu’il exercera à compter du 1er juillet pour militer en faveur d’un renforcement du «gouvernement économique» de la zone euro.
Qui écoutera le plus mauvais élève de la classe européenne ?
Car si la Commission a, une nouvelle fois revue à la baisse ses prévisions de croissance pour l’ensemble des Etats membres (-0,5 % en moyenne par rapport aux prévisions de l’automne dernier), soit 2 % en 2008 (1,7 % pour la zone euro qui n’inclut pas les pays de l’est, dont la croissance demeure forte) et 1,8 % en 2009 (1,5 % pour la zone euro), les comptes publics ne se dégradent pas autant qu’en France et cela pour une raison simple: tout le monde a profité de la meilleure croissance de ces dernières années pour purger ses comptes.
En moyenne, le déficit public de la zone euro sera de 1 % en 2008 et de 1,1 % en 2009 (contre 0,6% en 2007)…
Le cas de l’Allemagne est emblématique: elle a ramené son déficit public de 4% en 2003 à 0 % en 2007.
Elle dispose donc d’une marge de gras pour affronter le ralentissement actuel dû à «la crise qui se prolonge sur les marchés financiers, au net ralentissement de l’activité aux Etats-Unis et à l’envolée des prix des produits de base», selon la Commission.
Même l’Italie fait mieux que la France: si Silvio Berlusconi ne fait pas de bêtise, son déficit sera contenu à 2,3 % en 2008 et à 2,4 % en 2009.
Si l’on en croît les prévisions économiques de printemps de la Commission européenne rendues publiques aujourd'hui, la croissance française ne dépassera pas 1,6 % du PIB cette année et 1,4 % l’année prochaine, contre 1,9 % en 2007, loin des prévisions gouvernementales.
Résultats, le déficit public plonge à -2,9 % du PIB cette année et à 3 % en 2009, ce qui fait de la France le plus mauvais élève de la zone euro. Conséquence de cette gestion approximative: la dette publique s’emballe à nouveau: 64,2 % du PIB en 2007, 64,4 % en 2008 et 65,2 % en 2009.
Bref, on ne voit donc plus comment le chef de l’Etat pourra présenter des comptes en ordre en 2012.
Sauf, bien sûr, cure de rigueur et croissance à 3 % à partir de 2010…
Face à cette dégradation rapide des finances publiques hexagonales, la Commission a sévèrement mis en garde Paris : «dans l’hypothèse qui est la nôtre, à savoir le maintien en l’état des politiques actuelles, le déficit sera de 3 % du PIB l’année prochaine», limite maximale tolérée par le Pacte de stabilité et de croissance, explique Joaquin Almunia, le commissaire chargé des affaires économiques et monétaires.
«N’importe quelle déviation, même minimale, aura comme conséquence un nouveau déficit excessif», et ce pour la troisième fois après 2003 et 2004.
La Commission envisage donc de lancer une procédure «d’alerte précoce» contre la France.
Politiquement l’affaire est désastreuse pour Nicolas Sarkozy, lui qui voulait profiter de la présidence semestrielle tournante de l’Union européenne qu’il exercera à compter du 1er juillet pour militer en faveur d’un renforcement du «gouvernement économique» de la zone euro.
Qui écoutera le plus mauvais élève de la classe européenne ?
Car si la Commission a, une nouvelle fois revue à la baisse ses prévisions de croissance pour l’ensemble des Etats membres (-0,5 % en moyenne par rapport aux prévisions de l’automne dernier), soit 2 % en 2008 (1,7 % pour la zone euro qui n’inclut pas les pays de l’est, dont la croissance demeure forte) et 1,8 % en 2009 (1,5 % pour la zone euro), les comptes publics ne se dégradent pas autant qu’en France et cela pour une raison simple: tout le monde a profité de la meilleure croissance de ces dernières années pour purger ses comptes.
En moyenne, le déficit public de la zone euro sera de 1 % en 2008 et de 1,1 % en 2009 (contre 0,6% en 2007)…
Le cas de l’Allemagne est emblématique: elle a ramené son déficit public de 4% en 2003 à 0 % en 2007.
Elle dispose donc d’une marge de gras pour affronter le ralentissement actuel dû à «la crise qui se prolonge sur les marchés financiers, au net ralentissement de l’activité aux Etats-Unis et à l’envolée des prix des produits de base», selon la Commission.
Même l’Italie fait mieux que la France: si Silvio Berlusconi ne fait pas de bêtise, son déficit sera contenu à 2,3 % en 2008 et à 2,4 % en 2009.