Un juge américain a ordonné à la Libye et à six membres de ses services de renseignements de verser plus de six milliards de dollars de dommages-intérêts aux familles des Américains morts dans l'attentat contre le DC-10 d'UTA au dessus du Niger en 1989. Selon les documents de son tribunal de district, le juge a accordé ces sommes aux héritiers des sept victimes américaines et à la compagnie américaine propriétaire de l'avion de ligne.
"Les plaignants ont ici démontré, à travers leur témoignage incontestable, qu'ils ont souffert de pertes économiques mais aussi d'une douleur profonde et d'une souffrance psychologique pendant les 18 années qui ont suivi le meurtre intentionnel par la Libye de ces passagers à bord du vol UTA 772", a écrit le juge. La Libye a jusqu'au 25 février pour faire appel de cette décision, selon le cabinet d'avocats représentant les plaignants.
170 millions de compensation
La Libye, qui n'avait jamais admis sa responsabilité dans la chute de l'avion qui avait fait 170 morts, dont notamment 54 Français et 4 Britanniques, avait toutefois accepté de verser 170 millions de dollars, en compensation, aux familles des victimes. En avril 2007, le même magistrat américain avait jugé que la Libye était directement responsable de l'attentat, en se basant sur des renseignements fournis par le département d'Etat et par la justice française.
En 1999, six Libyens, dont un beau-frère de Mouammar Kadhafi, ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour cet attentat, lors d'un procès par contumace devant la cour d'assises de Paris et font l'objet de mandats d'arrêt internationaux. L'attentat du DC-10 d'UTA est intervenu neuf mois après l'attentat à la bombe sur un vol de la Pan Am au dessus de Lockerbie, en Ecosse, qui avait fait 270 morts en 1988.
Voir aussi La Libye à la tête du Conseil de sécurité