Tunisie : le domicile d'un journaliste encerclé par la police
NOUVELOBS.COM | 07.11.2009 | 17:33
18 réactions
Info obs
Le journaliste tunisien indépendant Slim Boukhdhir affirme avoir été
enlevé et violenté par la police mercredi dernier. Il raconte à
nouvelobs.com que son domicile est depuis ce matin encerclé par la
police et qu'il n'a plus droit ni de sortir, ni de recevoir des visites.
La
chasse aux journalistes continue en Tunisie. Après Taoufik Ben Brick,
arrêté la semaine dernière et écroué pour agression, c'est au tour de
Slim Boukhdhir, journaliste indépendant, d'être inquiété par la police.
Le journaliste a expliqué à nouvelobs.com, samedi 7 novembre, sa situation.
"Une situation grave"
Slim Boukhdhir raconte avoir été enlevé chez lui et violenté par des
policiers, mercredi 28 octobre, la veille de l'arrestation de Taoufik
Ben Brick. A sa sortie du poste, Slim Boukhdir dit être allé chez le
médecin : fracture du nez et multiples blessures, on lui prescrit 14
jours de repos.
Depuis, sa rue est quadrillée par des policiers en civil,
rapporte-t-il, qui surveillent les allées et venues aux abords de sa
maison. Pendant huit jours, les personnes qui viennent lui rendre
visite se font systématiquement contrôler, poursuit-il.
Aujourd'hui, la tension est montée d'un cran. Slim Boukhdhir n'a plus
droit aux visites. Les policiers, "nombreux", ne laissent passer dans
la rue que les résidents, et personne ne peut plus entrer chez lui. Sa
femme, sortie pour faire des courses a été "harcelée" jusqu'au magasin.
"Nous n'avons pas de nourriture, pas d'eau minérale, pas de pain, pas
de lait" explique Slim Boukhdhir. "C'est une situation grave" ajoute-t-il, "ma fille de trois ans a vu les policiers, elle pleure tout le temps. Depuis aujourd'hui, je suis complètement isolé".
"Il faut relayer cette information"
Slim Boukhdir avait déjà été arrêté en décembre 2007 et condamné à un
an de prison pour "outrage à fonctionnaire", "atteinte aux bonnes
mœurs" et "refus de présenter ses papiers d’identité". Il est sorti de
prison le 21 juillet 2008, et a été "interdit de voyager et de
travailler dans les médias nationaux".
Son témoignage intervient dans un climat d'extrême tension,
alors que Ben Ali vient d'être réélu, et que de nombreux pays européens
s'inquiètent du sort des journalistes indépendants en Tunisie.
"Mercredi dernier, le pouvoir a menacé ceux qui ont critiqué la
transparence des élections et l'absence de liberté de la presse" a
déclaré le journaliste à nouvelobs.com. "La chose était préparée"
a-t-il ajouté. "Il faut relayer cette information".
Clémence Artur (Nouvelobs.com)
NOUVELOBS.COM | 07.11.2009 | 17:33

Info obs
Le journaliste tunisien indépendant Slim Boukhdhir affirme avoir été
enlevé et violenté par la police mercredi dernier. Il raconte à
nouvelobs.com que son domicile est depuis ce matin encerclé par la
police et qu'il n'a plus droit ni de sortir, ni de recevoir des visites.
La
chasse aux journalistes continue en Tunisie. Après Taoufik Ben Brick,
arrêté la semaine dernière et écroué pour agression, c'est au tour de
Slim Boukhdhir, journaliste indépendant, d'être inquiété par la police.
Le journaliste a expliqué à nouvelobs.com, samedi 7 novembre, sa situation.
"Une situation grave"
Slim Boukhdhir raconte avoir été enlevé chez lui et violenté par des
policiers, mercredi 28 octobre, la veille de l'arrestation de Taoufik
Ben Brick. A sa sortie du poste, Slim Boukhdir dit être allé chez le
médecin : fracture du nez et multiples blessures, on lui prescrit 14
jours de repos.
Depuis, sa rue est quadrillée par des policiers en civil,
rapporte-t-il, qui surveillent les allées et venues aux abords de sa
maison. Pendant huit jours, les personnes qui viennent lui rendre
visite se font systématiquement contrôler, poursuit-il.
Aujourd'hui, la tension est montée d'un cran. Slim Boukhdhir n'a plus
droit aux visites. Les policiers, "nombreux", ne laissent passer dans
la rue que les résidents, et personne ne peut plus entrer chez lui. Sa
femme, sortie pour faire des courses a été "harcelée" jusqu'au magasin.
"Nous n'avons pas de nourriture, pas d'eau minérale, pas de pain, pas
de lait" explique Slim Boukhdhir. "C'est une situation grave" ajoute-t-il, "ma fille de trois ans a vu les policiers, elle pleure tout le temps. Depuis aujourd'hui, je suis complètement isolé".
"Il faut relayer cette information"
Slim Boukhdir avait déjà été arrêté en décembre 2007 et condamné à un
an de prison pour "outrage à fonctionnaire", "atteinte aux bonnes
mœurs" et "refus de présenter ses papiers d’identité". Il est sorti de
prison le 21 juillet 2008, et a été "interdit de voyager et de
travailler dans les médias nationaux".
Son témoignage intervient dans un climat d'extrême tension,
alors que Ben Ali vient d'être réélu, et que de nombreux pays européens
s'inquiètent du sort des journalistes indépendants en Tunisie.
"Mercredi dernier, le pouvoir a menacé ceux qui ont critiqué la
transparence des élections et l'absence de liberté de la presse" a
déclaré le journaliste à nouvelobs.com. "La chose était préparée"
a-t-il ajouté. "Il faut relayer cette information".
Clémence Artur (Nouvelobs.com)