Personne - je crois - ne peut être en réel désaccord avec toi Charpal.
Mais je ne pense pas pour autant que la démocratie soit la solution, elle n’est qu’une méthode (comme une autre), peut-être la moins pire, mais pas la meilleure.
Peut-être faudra-t-il penser un jour à quelque chose de plus large.
La démocratie ne prend pas - quoique sa définition veut véritablement dire - la population en compte. C’est aussi une arnaque déguisée.
Prenons, l’exemple des élections présidentielles en France en 2007.
Nous sommes plus de 64 millions de français.
Une partie de ces français ont accès aux droits de vote (ce qui diminue considérablement le chiffre de 64 millions) => une partie de cette partie exerce leur droit de vote (ce qui contribue encore à la diminution du chiffre) => et une partie de cette partie se reconnait dans les partis politiques présents (ce qui contribue encore plus à cette diminution) => et une partie vote enfin pour le candidat gagnant, en l’occurrence Sarkozy qui gagne avec 53% des votants.
Ce qui dans les faits représentent 18 983 138 millions de français.
Soit on a laissé de côté plus de 45 millions de français.
Qui plus est, sur ces près de 19 millions de français ayant voté au deuxième tour Sarkozy : nombreux sont ceux qui n’ont pas voté pour lui pour tout le programme qu'il applique - dans tous les domaines.
Ce qui fait qu’en réalité, la démocratie c’est encore un petit groupe qui domine sur un groupe plus large, le plus souvent à son détriment.
De plus, en démocratie, on peut aussi tricher sur les votes. Sur les français ayant voté lors de la Constitution Européenne, la majorité a refusé cette constitution. Dans les faits, une minorité (l’actuelle majorité politique) a fait quand même passer le texte.
En Irlande, ils ont du revoter jusqu’à l’obtention d’un oui.
En réalité, à bien y réfléchir, la démocratie c’est seulement le seul moyen qu’une petite minorité a trouvé pour nous faire croire que la grande majorité est libre de son choix.
Mais c’est un leurre. Au moins, avec une dictature : les choses sont claires ! On ne nous prend pas pour des abrutis ! Ou plutôt si, mais on nous le dit franchement.
Quand à la laïcité, à l’exemple d’un l’abbé Pierre, peu de personnes croyantes (quelque soient leur croyances) y sont opposés (notamment en France) ; majoritairement, nous savons la chance que cela est.
L’athéisme d’état comme la religion d’état : voilà où est le vrai danger. Je pense que nous en avons tous conscience. L'état n'a pas à se mêler de la conscience des gens.
En religion, comme en politique, il y a toujours des fanatiques, des extrémistes, des tenants de l'action violente. Et c'est toujours d'eux qu'on parle le plus, comme s'ils étaient la majorité.
Et comme en politique, c’est toujours la majorité, les « normaux » qui cèdent à cette minorité active et qui finalement acceptent les idées extrémistes ou les banalisent.
Ainsi, en politique, c’est la droite classique, la droite normale qui va accepter les idées du front national. Lutter contre l’extrémisme de droite en utilisant l’extrémisme de droite, idiotie qui pourtant est accepté par la quasi totalité des hommes politiques, des intellectuels (dont les journalistes) français. En religion, il en va également, parfois, de même. Et parfois, c’est même le politique qui se sert de la religion…
Enfin, quoi qu’il en soit, la laïcité est un bien pour nous tous. Évidemment.
Seulement, aux Antilles (françaises - surtout en Martinique), nous avons une façon de vivre la laïcité qui est différente d’ici en Métropole. Ici, en Métropole, j’ai l’impression que c’est le perpétuel conflit, et la honte. Il est honteux de croire en un Dieu (quel qu’il soit), de le dire ou même d’être pratiquant. Beaucoup pensent - même sans s’en rendre compte - que la laïcité serait synonyme d’athéisme. De plus, nombreux sont ceux qui pensent que parce qu’ils sont athées, ils sont forcément plus intelligents, une espèce de mépris par rapport à celui qui croit en quelque chose. Quoi qu’il en soit, c’est le perpétuel conflit : entre ceux qui ne croient en rien ; et les autres qui croient et veulent imposer leur croyance. Au milieu de ces deux groupes - il y a l’immense majorité, ceux qui croient en quelque chose, et vivent cette croyance modestement mais sont pris en otage notamment par les extrémistes.
Un exemple qui m'a frappée encore dernièrement. Cette histoire de minaret en Suisse. Les Suisses votent contre la construction de minaret.
Je peux comprendre - lorsqu'on sait l'hauteur que peut avoir un minaret - que cet édifice (pas spécialement religieux et obligatoire en islam) peut surprendre dans une architecture non musulmane comme en Suisse ou ailleurs dans le monde.
C'est donc au pouvoir public, de dire vous pouvez ou non construire un minaret, mais attention ne dépasser pas telle hauteur par exemple.
Au lieu de ça, les pouvoirs publics laissent cette histoire être prise en otage par des extrémistes (politiques) et y'a votation et le résultat qu'on connaît.
Le débat se déplace en France et qu'est-ce que j'entends : "ah et bien si on ne peut pas construire de minaret faut détruire les cathédrales !"
Et ça, c'est typique des réponses complètement abruties des français métropolitains.
D'autres vont jusqu'à sous-entendre qu'il faudrait refaire le calendrier français au nom de la laïcité ou - au contraire - y ajouter des fêtes musulmanes (voire juives) au nom de l'égalité.
Des choses qu'en réalité, seule une minorité d'extrémiste demandent !
Et à chaque fois, on prend à témoins la majorité des croyants, ou d'autres formes de religion, provocant des conflits là où il n'y en a pas !
Ainsi donc même les croyants qui ne sont pas musulmans ou islamiques islamiques (les cathos, les protestants, les orthodoxes, les bouddhistes, les hindouistes, les juifs etc.) sont pris en otage par eux. Parce que à cause d’une minorité d’individu croyant en une doctrine particulière, on met tous les autres croyants dans le même sac.
Même la notion de secte est différente, notamment vis-à-vis de la séparation des familles...
Aux Antilles (surtout en Martinique), chacun peut croire ou ne pas croire, sans avoir à ressentir le mépris de l’autre, sans que son intelligence soit remise en cause, sans que sa famille même le rejette.
Je crois d’ailleurs, étrangement, que c’est parce qu’aux Antilles, nous avons totalement conscience de notre identité et que nous n'avons pas peur de l'apport étranger. Par contre, aussi parce que la famille est le centre de la vie. Contrairement à la Métropole où on connaît parfois à peine ses grands-parents et qu'on abandonne facilement ses parents... Même sans conflit particulier. Simplement sans doute parce que la vie ici est individualiste à l'extrême.
De plus, en Métropole, nous pensons que tout ce qui vient d’ailleurs est forcément un danger.
Même la France Métropolitaine pourtant majoritairement catholique, n'a pas supporter l'arrivée des Polonais pourtant majoritairement catholiques et blancs qui plus est.
J'ai l'impression que le Métropolitain est foncièrement à la base xénophobe (peur ou haine de l'étranger).
De même, je reste convaincu qu’un croyant ou un athée, qui est convaincu de ce dont il croit ou ne croit pas, n’est pas dans l’extrémisme. S'il est bien avec lui-même, il s'en fout royalement de ce que l'autre pense, croit ou non. Il vit ses convictions au mieux et pour lui-même.
Par exemple, Gandhi (hindouiste), Martin Luther King (pasteur protestant) ou l’Abbé Pierre (religieux catholique) : dans les faits étaient certainement bien plus laïque et respectueux des différences des autres que bons nombres de prétendus laïcs officiels.
C’est aussi souvent la gauche - voire l’extrême gauche - qui se fourvoient avec les doctrines extrémistes religieuses notamment musulmanes (que ce soit au Canada par exemple ou même en France).
Que ce soit à Lyon ou à Sarcelle, où l’on a fait des piscines (municipales) non mixtes pour des personnes religieuses (musulmane et juive) ce sont deux municipalités de gauche qui ont accédé à cette requête : Martine Aubry et DSK.
Près d’une des communes voisines où je vis, c’est une maire d’extrême gauche qui prend des imans comme « éducateurs ».
La droite n'est pas en reste cependant. Sarkozy faisant appel aux imans pour demander l’ordre dans les banlieues !
Mais ça me choque plus de la gauche qui est souvent soi-disant plutôt athée ou les
meilleurs défenseurs de la laïcité.
Mais le vrai but de ces gens, ce n'est pas de propager leur conviction personnelle, de faire respecter une certaine égalité ou une idée de la laïcité, mais simplement d'obtenir des votes, un électorat. Et donc du pouvoir.
Et pour l'obtenir, certains sont prêts à tous les compromis, voire même à toutes les compromissions !
Et je pense que tant que l’humain aura envie de pouvoir, que ce soit en démocratie, en pays laïque, ou cultivé, il y aura toujours conflit.
Je crois qu’il faut apprendre simplement que la reconnaissance ne vient pas du pouvoir.
Et là, peut-être, que la démocratie et la laïcité seront une des solutions. Mais il faut déjà qu'on comprenne bien que le pouvoir est ce qui corrompt le plus l'humain.
Alors là, effectivement, une fois l'essentiel acquis, on peut deviser tranquillement, sereinement, assis dans l'herbe sous un arbre, de l'histoire des différentes religions, de leurs philosophies respectives, de leurs apports culturels, mais aussi ne pas oublier qu' une autre approche existe, celle respectable également des athées, agnostiques et déistes, libres penseurs, qui ont droit aussi à leur place au soleil de la cité ou plutôt en l'occurrence, à l'ombre sous le même arbre ...
En ce qui me concerne, c'est mon objectif depuis toujours et j'essaie de faire ma part, dès à présent ! Et je n'ai aucun problème avec qui que ce soit dans ce domaine : en dehors, évidemment des extrémistes en tout genre !