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    Cahuzac trébuche... à quand la chute ?

    bye
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    Cahuzac trébuche... à quand la chute ? Empty Cahuzac trébuche... à quand la chute ?

    Message par bye Dim 24 Mar - 9:59

    judiciaire : Cahuzac trébuche... à quand la chute ?
    CHARLOTTE PUDLOWSKI - ANTOINE PEILLON | MEDIAPART.FR - SLATE.FR | VENDREDI 1ER FÉVRIER & MARDI 19 MARS 2013
    mardi 19 mars 2013

    L’information judiciaire qui a fait tomber Cahuzac
    Charlotte Pudlowski | slate.fr | mardi 19 mars 2013
    Affaire Cahuzac : les révélations d’un financier suisse
    antoine peillon | mediapart.fr | vendredi 1er février 2013



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    Affaire Cahuzac : que signifie l’ouverture d’une information judiciaire ?
    Charlotte Pudlowski | slate.fr | mardi 19 mars 2013

    Confiée à un juge d’instruction, cette procédure permet de disposer de moyens d’investigation plus étendus et de tenter de dissiper des soupçons sur l’indépendance de l’enquête.


    Le parquet de Paris a requis, mardi 19 mars, l’ouverture d’une information judiciaire contre X, notamment pour blanchiment de fraude fiscale, dans l’affaire du compte en Suisse présumé du ministre du Budget Jérôme Cahuzac, dont l’Elysée a mis fin aux fonctions peu après. Le Parquet précise que :
    « Les investigations menées dans le cadre de l’enquête préliminaire doivent désormais se poursuivre dans un cadre procédural plus approprié au regard de la complexité des investigations à diligenter, notamment la mise en œuvre complète de l’entraide répressive internationale, en Suisse, mais aussi à Singapour. »

    Mediapart, qui a déclenché l’affaire Cahuzac début décembre avec un article de Fabrice Arfi titré « Le compte suisse du ministre du Budget », se félicite de cette décision :

    « Le parquet valide l’ensemble des informations publiées par Mediapart. Il fait état de la nécessité de poursuivre les investigations en Suisse et à Singapour et évoque des financements venus de laboratoires pharmaceutiques. »

    En réalité, l’ouverture d’une information judiciaire ne valide pas immédiatement les informations publiées par Mediapart, qui affirmait dès décembre dernier que Cahuzac avait « détenu pendant de longues années et jusqu’en 2010 un compte bancaire non déclaré à l’UBS de Genève », car le parquet n’affirme évidemment pas avoir la preuve absolue de la culpabilité éventuelle du désormais ex-ministre du Budget (qui ne pourrait être prouvée que lors d’un procès).

    « On ne sait jamais le déclic ou la cause véritable pour laquelle le procureur de la République ouvre une information judiciaire », explique à Slate le pénaliste Jean-Pierre Versini-Campinchi. « Généralement, c’est quand une affaire est importante ; en matière délictuelle, comme ici, soit c’est laissé à l’initiative d’une victime qui se porte partie civile, soit, comme en l’espèce, d’une décision du procureur ».

    Ici, la décision pourrait avoir été prise pour deux raisons, selon l’avocat :

    « soit parce qu’il y a des enquêtes approfondies à faire, et dans ce type de situation, c’est le juge d’instruction qui détient les pouvoirs réels pour les diligenter ». En matière d’entraide pénale internationale, le juge d’instruction est en effet davantage reconnu que le procureur.
    « soit parce que le procureur [en l’occurrence François Molins, ancien directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie et Michel Mercier, ndlr] ne veut pas qu’on dise qu’il n’est pas indépendant ». Appartenant au parquet, il est en effet soumis à la tutelle du Garde des Sceaux, en l’occurrence Christiane Taubira, camarade de gouvernement de Cahuzac. Et les procureurs sont toujours suspects d’être sous les ordres du pouvoir politique, le parquet n’étant, comme l’a souligné la CEDH, pas considéré comme une autorité judiciaire indépendante.
    Une enquête poursuivie sous une autre forme
    En théorie, l’ouverture de l’information judiciaire n’implique automatiquement rien de plus que la poursuite de l’enquête sous une autre forme, en changeant de main. Elle aurait pu être ainsi ouverte sans le moindre élément nouveau : ou bien pour conduire à un non-lieu que l’on pourrait moins remettre en cause sous prétexte qu’il aurait émané du parquet, ou bien pour approfondir l’enquête et passer au stade suivant.

    Dans les faits, dans son communiqué, le parquet fait état d’éléments nouveaux. Il précise que dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 8 janvier dernier, la police scientifique estime que « le résultat de l’analyse renforce l’hypothèse que Jérôme Cahuzac est le locuteur inconnu » d’un message audio faisant état de la détention d’un compte à la banque UBS, et ajoute :

    « Les investigations menées dans le cadre de l’enquête préliminaire doivent désormais se poursuivre dans un cadre procédural plus approprié au regard de la complexité des investigations à diligenter, notamment la mise en œuvre complète de l’entraide répressive internationale, en Suisse, mais aussi à Singapour. »

    Le juge d’instruction a beaucoup plus de moyens et de pouvoirs à l’étranger, notamment, explique Julia Stasse, pénaliste du cabinet Temime et Associés. Etant données les ramifications possibles du dossier, comme le précise le communiqué, il est donc plus logique et plus simple, presque systématique, de passer par l’ouverture d’une information judiciaire.

    Le juge d’instruction peut en effet délivrer des commissions rogatoires à l’étranger, obtenir des informations des autorités judiciaires étrangères, des banques, entendre des témoins... On entre alors dans une phase d’enquête plus poussée, précise la pénaliste.

    Que va devenir Cahuzac ?
    Jérôme Cahuzac a démissionné en évoquant l’importance du « bon fonctionnement tant du gouvernement que de la justice » et en clamant de nouveau son « innocence ».

    Pour l’instant, à part qu’il se retrouve temporairement sans emploi (pour un mois seulement, délai à l’issu duquel il redevient automatiquement député, avec l’immunité afférente, qui ne l’empêche cependant pas d’être mis en examen), l’ouverture de l’information judiciaire ne change rien à sa situation juridique. Le juge d’instruction pourra désormais interroger le principal intéressé ou pas. (Etant donné les propos du parquet, on peut penser qu’il le sera.)

    Il pourrait alors passer dans l’une des catégories suivantes, comme l’indique le site vie-publique.fr :

    le simple témoin, « à qui il n’est rien reproché, et qui peut attester devant le juge de la connaissance personnelle qu’il a eu d’un fait »,
    le témoin assisté, « à l’encontre duquel il existe "des indices rendant vraisemblable qu’il ait pu participer à la commission des infractions dont le juge est saisi" » (c’est le statut sous lequel Nicolas Sarkozy a été entendu dans l’affaire Bettencourt)
    le mis en examen, « à l’encontre duquel il existe "des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’il ait pu participer à la commission des infractions dont le juge est saisi" ».
    En fonction des éléments obtenus par le juge, il pourra alors y avoir un non-lieu ou un renvoi devant le tribunal correctionnel.

    Charlotte Pudlowski


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    Affaire Cahuzac : les révélations d’un financier suisse
    antoine peillon | mediapart.fr | vendredi 1er février 2013

    Cette haute personnalité des milieux financier et politique genevois, professionnel de la gestion de fortune privée depuis de nombreuses années, est un « témoin privilégié », selon ses propres termes, de l’organisation de l’évasion fiscale de nombreuses personnalités françaises.

    Il connaît parfaitement les établissements bancaires suisses comme l’UBS ou le Crédit Suisse, ainsi que les compagnies de gestion de fortune comme le groupe Reyl et les intermédiaires ou conseillers financiers indépendants tels que Hervé Dreyfus. Ses déclarations apportent un éclairage précis sur l’éventuel dépôt d’actifs financiers non-déclarés dans une banque suisse au bénéfice de Jérôme Cahuzac, actuel ministre français du Budget.

    Pouvez-vous reconnaître la voix d’Hervé Dreyfus dans l’enregistrement publié par Mediapart[1] le 5 décembre 2012 ?

    Il est très plausible que l’une des deux voix audibles est celle d’Hervé Dreyfus. L’interlocuteur de la personne qui semble être Jérôme Cahuzac est probablement Hervé Dreyfus. Il est aussi cohérent de penser que c’est Hervé Dreyfus, puisqu’il a eu, avant d’occuper ses fonctions professionnelles actuelles, des responsabilités au sein de différents établissements bancaires français, dont le Crédit commercial de France (CCF)[2], où il a assez naturellement et nécessairement côtoyé Antoine Cahuzac[3]. Il fait partie des réseaux des frères Antoine et Jérôme Cahuzac.

    Quelles sont les activités professionnelles réelles d’Hervé Dreyfus ?

    Hervé Dreyfus, en plus de ses activités transparentes de gérant d’actifs financiers à Paris, au sein de la société anglo-saxone Raymond James Asset Management International, a un lien avec le offshore (placement d’actifs à l’étranger) du fait qu’il est le demi-frère de Dominique Reyl, un Français qui a acquis la nationalité suisse et qui est présent à Genève depuis 1973, qui a fondé la Compagnie financière d’études et de gestion, laquelle est devenue Reyl & Cie en 1988. Il s’agissait d’une société de gestion d’actifs financiers pour le compte de clients privés sur le modèle genevois classique et qui, historiquement, a eu beaucoup, je dirais même essentiellement, des grandes familles possédant des actifs non-déclarés (au fisc français) comme base de clientèle française. La société Reyl & Cie est devenue banque en 2010.

    Au-delà d’une relation d’ordre familial, quel est le rapport professionnel entre Hervé Dreyfus et le groupe Reyl ?

    Hervé Dreyfus, de par ses réseaux personnels, professionnels et mondains, a été un porte-parole discret des services que pouvait rendre le groupe Reyl en Suisse pour l’accueil de clients français voulant protéger des actifs non-déclarés. Il était un peu le chasseur et le rabatteur discret qui accompagnait ces gens-là ici, à Genève, pour discuter des arrangements à mettre en place au travers de différents montages, différentes structures, différentes techniques. Hervé Dreyfus était un apporteur d’affaires et il est assez cohérent de penser que si Jérôme Cahuzac a eu besoin de dissimuler des actifs, il a pu le piloter et le guider.

    D’après Mediapart, les actifs non-déclarés de Jérôme Cahuzac auraient été déposés sur un compte ouvert à l’UBS de Genève. Comment aurait été organisé, selon vous, ce dépôt ?

    Reyl, à l’époque où Jérôme Cahuzac a dû arriver (à Genève)[4], n’était pas encore une banque[5]. Cette compagnie financière devait donc utiliser des banques pour déposer l’argent de ses clients. Reyl avait des comptes en son nom auprès de différents établissements bancaires suisses et chacun des clients privés de Reyl était en fait un compartiment de ces comptes master[6]. L’établissement de dépôt, par exemple l’UBS qui est un de leurs dépositaires, n’avait dans ses livres que Reyl comme client officiel.

    Il est fort probable que le compte (dont Jérôme Cahuzac était l’éventuel bénéficiaire) n’a certainement pas été ouvert en (son) nom propre à l’UBS, mais qu’il a été ouvert via une société, parce que Reyl, comme toutes les banques et gérants indépendants qui ont voulu, depuis 2006, que leurs clients non-déclarés échappent aux nouvelles règles européennes de retenue à la source de l’épargne, a bien pris soin de faire en sorte que plus aucun compte de client aux actifs non-déclarés ne soit ouvert en nom propre[7]. Tous ces comptes non-déclarés ont été transférés dans des comptes de sociétés-écrans, lesquelles étaient des coquilles purement juridiques destinées simplement à être les détentrices officielles de ces comptes.

    Toujours d’après Mediapart, les actifs non-déclarés de Jérôme Cahuzac auraient été transférés de Genève à Singapour en 2010. Est-ce crédible ?

    Une deuxième vague de dissimulation a eu lieu à partir de 2008, du fait de ce qui s’est passé notamment aux Etats-Unis à propos de l’évasion fiscale (affaire UBS) et de la remise en cause conséquente du secret bancaire suisse. Reyl a fait exactement comme tous ses concurrents, en ouvrant une filiale, entre autres, à Singapour. Tous les clients qui avaient des actifs non-déclarés sont sortis des livres suisses de la compagnie pour être accueillis dans la filiale singapourienne ad-hoc. C’est ce qui, à mon avis, a permis à Jérôme Cahuzac de pouvoir dire qu’il n’était pas le titulaire d’un compte en Suisse. Il serait intéressant de lui poser la question en la formulant ainsi : « Êtes-vous, d’une façon directe ou indirecte, bénéficiaire d’un compte non-déclaré en Suisse, êtes-vous ce que les Suisses appellent un ayant-droit économique (ADE) d’un compte non-déclaré ? »

    Dans toute cette organisation d’une éventuelle évasion fiscale de Jérôme Cahuzac, quel aurait été précisément le rôle d’Hervé Dreyfus ?

    Hervé Dreyfus a amené un certain nombre de personnalités politiques et de grands capitaines d’industrie français dans les livres de Reyl, de façon discrète et subtile. Comme chez UBS, certains des gestionnaires de Reyl se déplaçaient en France pour organiser la venue à Genève de clients aux actifs non-déclarés. Cela ne se faisait jamais par l’intermédiaire du bureau parisien de Reyl, mais par l’intermédiaire de gestionnaires qui étaient basés à Genève et qui voyageaient régulièrement en France et dans d’autres pays.

    Ceci étant dit, le fait que Jérôme Cahuzac ait un compte auprès de Reyl ou, via Reyl, auprès d’un autre établissement bancaire, me semble être une certitude à 95% du fait de l’implication d’Hervé Dreyfus. L’autre élément qui, pour moi, crée un faisceau de présomption relativement fort, c’est qu’il y a une proximité très importante entre Hervé Dreyfus et son amie d’enfance Cécilia Ciganer (ex-Sarkozy). De ce fait, Hervé Dreyfus est d’ailleurs un des conseillers patrimoniaux de Nicolas Sarkozy, pour des investissements immobiliers ou autres et pour sa fiscalité.

    De ce fait aussi, tout un réseau politique a bénéficié des services financiers de Reyl. L’avantage d’Hervé Dreyfus, c’est qu’il fait partie de ces très rares personnes à avoir à la fois de hautes relations, notamment politiques, et à avoir la technicité financière. Hervé Dreyfus connaît parfaitement les problématiques particulières des fameuses personnalités politiquement exposées (PEP).

    Ce que vous décrivez dévoile, au-delà du cas éventuel de Jérôme Cahuzac, un système d’évasion fiscale presque généralisé. Concerne-t-il d’autres personnalités politiques ?

    Je connais très clairement des dossiers impliquant des gens qui ont des profils similaires à celui de Jérôme Cahuzac de par leur séniorité politique, ainsi que ceux touchant aux actifs non-déclarés de grands entrepreneurs français proches des différents pouvoirs politiques de gauche et de droite. Je peux en témoigner parce que je l’ai vu, entendu et vécu. Hervé Dreyfus a organisé un système de compensation pour certains clients français du groupe Reyl.

    Quand des clients bénéficiaires de comptes non-déclarés à Genève avaient besoin de liquidités, Hervé Dreyfus transférait les liquidités d’autres clients qui avaient des excès de liquidités sur leurs comptes gérés en France vers les comptes français de ceux qui avaient des besoins de liquidités, et puis il compensait ces mouvements dans l’autre sens sur les comptes suisses non-déclarés des uns et des autres, de façon à ce que ça se rééquilibre.

    C’était une façon ingénieuse de mettre à disposition des liquidités auprès de clients sans avoir à les faire traverser la frontière, simplement par des compensations-miroir entre des comptes non-déclarés ouverts en Suisse et des comptes français. Hervé Dreyfus a été en quelque sorte un porte-valises et je peux en témoigner.

    Propos recueillis par Antoine Peillon, auteur de Ces 600 milliards qui manquent à la France... (Seuil, 2012), à Genève (Suisse), le 24 janvier 2013.

    Vérifications d’usage

    1/ Auprès de l’UBS

    Extrait de mon message de questions à UBS (Suisse) :

    - Pouvez-vous me confirmer que M. Jérôme Cahuzac (actuel ministre du Budget, en France) a été, au moins jusqu’en 2010, l’ayant droit économique (bénéficiaire) d’un compte ouvert à l’UBS, en Suisse ?

    - Dans le cas ou vous ne pouvez ou ne voulez pas confirmer cette information, pouvez-vous la démentir catégoriquement ?

    La réponde d’UBS :

    « Monsieur, Comme vous le savez, nous ne pouvons pas donner suite à vos questions. »

    2 / Auprès de M. Hervé Dreyfus

    Extrait de mon message de questions à M. Hervé Dreyfus (Paris) :

    Une source financière et politique suisse de haut niveau m’ayant informé complètement sur une éventuelle opération vous concernant, je me permets de vous poser ces deux questions :

    - Pouvez-vous me confirmer que M. Jérôme Cahuzac a été l’ayant droit économique (bénéficiaire) d’un compte ouvert dans une banque suisse, destiné au dépôt d’actifs non-déclarés, avec votre aide ?

    - Dans le cas ou vous ne pouvez ou ne voulez pas confirmer cette information, pouvez-vous la démentir catégoriquement ?

    Pas de réponse de M. Hervé Dreyfus.

    3 / Auprès du Groupe Reyl

    Extrait de mon message de questions à MM. Dominique et François Reyl (Genève) :

    Messieurs,

    Une source financière et politique suisse de haut niveau m’ayant informé complètement sur une éventuelle opération bancaire concernant votre groupe, je me permets de vous poser ces deux questions :

    - Pouvez-vous me confirmer que M. Jérôme Cahuzac (actuel ministre du Budget, en France) a été l’ayant droit économique (bénéficiaire) d’un compte ouvert à l’UBS par vos services ?

    - Dans le cas ou vous ne pouvez ou ne voulez pas confirmer cette information, pouvez-vous la démentir catégoriquement ?

    Pas de réponse de MM. Reyl.

    4 / Auprès de M. Jérôme Cahuzac

    Extrait de mon message de questions à M. le ministre du Budget (France) :

    Monsieur le Ministre,

    (…)

    - Pouvez-vous me confirmer que les deux personnes entendues dans l’enregistrement publié par Mediapart le 5 décembre 2012 sont bien vous-même et M. Hervé Dreyfus ?

    - Dans le cas ou vous ne pouvez ou ne voulez pas me confirmer cette information, pouvez-vous la démentir catégoriquement ?

    - Pouvez-vous me confirmer que vous avez été l’ayant droit économique (bénéficiaire) d’un compte ouvert à l’UBS à travers les services de M. Hervé Dreyfus et/ou du groupe Reyl (Genève) ?

    - Dans le cas ou vous ne pouvez ou ne voulez pas me confirmer cette information, pouvez-vous la démentir catégoriquement ?

    La réponse de M. Cahuzac :

    « J’ai déjà dit tout ce que j’avais à dire, les allegations me concernant sont fausses, j’attends avec serenite le travail de la justice » (sic)

    NOTES

    [1] http://www.mediapart.fr/journal/france/051212/cahuzac-laveu-enregistre

    [2] Le CCF est devenu HSBC (Hongkong and Shanghaï Banking Corporation) France le 1er novembre 2005, après son rachat en 2000 par ce groupe bancaire mondial notamment spécialisée dans la banque privée (gestion de fortune) pour une clientèle nationale et internationale.

    [3] En 1985, Antoine Cahuzac, frère de Jérôme, a rejoint le service des swaps du Crédit Commercial de France (CCF) dont il prend la direction en 1988. Après un passage de trois ans chez Vinci, il revient au CCF en 1994 où il occupe successivement différentes fonctions au sein de la Banque d’Investissement du CCF puis d’HSBC à compter de 2000. De mai 2011 à décembre 2012, il est président de HSBC Private Bank France. De son côté, Hervé Dreyfus a été gérant sur le marché euro-obligataire au CCF, puis responsable de la gestion de portefeuille de la clientèle privée non résidente, avant 1994, date de son entrée chez Raymond James Asset Management International.

    [4] Début des années 1990, moment où il commence sa carrière politique en tant que conseiller technique pour le médicament au cabinet de Claude Évin, ministre des affaires sociales des deux gouvernements Rocard, de 1988 à 1991. Il était, de ce fait, l’interface entre le ministère de la Santé et la Direction de la pharmacie et du médicament (DPHM), chargée de la fixation des prix des médicaments et de leur réglementation générale. La DPHM est remplacée en mars 1993 par l’Agence du médicament.

    [5] Elle obtient une licence bancaire en 2010.

    [6] « Master account », ou « compte maître », ou « compte racine », qui permet de gérer sous une seule identité plusieurs sous-comptes en protégeant ou même en dissimulant au mieux les informations personnelles des clients bénéficiaires des sous-comptes.

    [7] Depuis 1991, il n’est plus possible d’ouvrir un compte complètement anonyme (identité du détenteur inconnue de l’établissement bancaire) en Suisse. En revanche, il est toujours proposé de détenir des comptes numérotés et sous pseudonymes, à la condition que les identités réelles des bénéficiaires (ayant-droits économiques) soient tout de même connues par la banque où ces comptes sont gérés. En l’occurrence, lorsque le détenteur d’un compte n’est pas l’ayant droit économique ou lorsqu’il y a doute à cet égard, la banque doit exiger une déclaration écrite et signée par l’ayant droit économique, au moyen d’un « formulaire A » indiquant qui est cet ayant droit économique final, en vertu, entre autres, des « standards » de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de la Loi sur le blanchiment d’argent (10 octobre 1997), de son principe du « know your customer », et surtout de la « Convention relative à l’obligation de diligence des banques » (avril 2008, articles 3 et 4 à propos du formulaire A) dont les objectifs sont de « préserver le renom du système bancaire suisse sur les plans national et international, (…) d’établir des règles assurant, lors de l’établissement de relations d’affaires et dans le domaine du secret bancaire, une gestion irréprochable, (…) de contribuer efficacement à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». Cette obligation de signature de l’ayant droit économique ne souffre aucune possibilité de délégation. De plus, il est aussi hors de question, pour une banque suisse, de prendre le risque de faire passer la frontière à un formulaire A signé par un client ouvrant ou possédant des actifs non-déclarés. Cette double contrainte éclaire la discussion enregistrée par la messagerie du téléphone de Michel Gonelle et cet échange en particulier : « Moi, ce qui m’embête, c’est que j’ai toujours un compte ouvert à l’UBS, mais il n’y a plus rien là-bas, non ? La seule façon de le fermer, c’est d’y aller ? » (http://www.mediapart.fr/journal/france/051212/cahuzac-laveu-enregistre)

    http://blogs.mediapart.fr/blog/antoine-peillon/010213/affaire-cahuzac-les-revelations-dun-financier-suisse
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    Message par CHARPAL Mer 3 Avr - 18:32

    Eh bien ça y est, c'est fait !

    Si tout le monde avait un emploi et le niveau de vie élevé qui devrait être le nôtre dans un pays qui n’a jamais été aussi riche de toute son histoire, cette affaire n’aurait pas une telle répercussion.

    Le problème c’est qu’il y a 5 millions de chômeurs et 8 millions de pauvres.

    Le second problème, c’est que Cahuzac était en charge, théoriquement du moins, de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales.

    Or, nous savons que si cette lutte était efficace, ajoutée à la suppression des niches fiscales, le budget de l’Etat retrouverait des sommes considérables permettant d’injecter dans l’économie les doses de pouvoir d’achat indispensables à la relance de l’économie et à plus de justice sociale.

    Dans un tel contexte, nous sommes devant un scandale d’Etat.
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    Message par bye Ven 5 Avr - 12:30

    C'est un ancien du GUD, proche de Marine Le Pen, qui aurait ouvert le compte en Suisse de Jérôme Cahuzac. Une information du "Monde" qui n'arrange pas la situation de l'ancien ministre du Budget. Qui sont les gudards, ces marginaux proches du pouvoir ? Réponse avec Nicolas Lebourg, historien et spécialiste de l'extrême-droite.

    Édité par Louise Pothier Auteur parrainé par Mael Thierry




    CAHUZAC. Le journal "Le Monde" a révélé les liens d'amitié et d'affaires de Jérôme Cahuzac avec d'anciens membres du groupuscule néofasciste GUD (Groupe Union Droit, puis Défense), Jean-Pierre Emié, Philippe Péninque et Lionel Quedot. Proche de Marine Le Pen, Philippe Péninque a ouvert le compte UBS de Jérôme Cahuzac en 1992.



    Enquêtant sur l'affaire Cahuzac, le juge Renaud Van Ruymbeke avait déjà eu l'occasion de s'intéresser aux anciens du groupuscule d'extrême droite lors de l'Affaire Elf. Il s'agissait de Lionel Quedot, associé à Paris à Philippe Péninque, ayant à Genève une société de gestion de fortune. Le juge connaît donc cette nébuleuse complexe. Celle-ci a une histoire qui éclaire les actuelles tensions nées de cette révélation de relations inattendues de la part d'un ministre socialiste.



    Le mouvement Occident



    À l'origine du GUD, il y a le mouvement Occident, fondé en 1964. La recomposition actuelle des droites l'évoque : on y trouve autant Gérard Longuet (futur ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy) que Xavier Raufer (idéologue sécuritaire préfacier de" La France orange mécanique"), Jacques Bompard (actuel député d'extrême droite, ayant rompu avec le FN lors de la prise en mains du parti par Marine Le Pen) ou François Duprat (figure fondatrice du FN, assassiné en 1978 alors qu'il était le numéro deux du parti).



    Très violent physiquement et dans son discours, Occident n’est pas dans un activisme vain. Duprat en particulier a su donner un horizon révolutionnaire : s’inspirant du rôle de la Phalange espagnole en 1936, son espoir est que l'affrontement avec les gauchistes provoque une surenchère qui, finalement, provoque une guerre civile accouchant de l’ordre nouveau.



    À l’automne 1968, après que l’un des cadres d’Occident ait fait sauter à la bombe une librairie maoïste et que des militants aient effectué des "descentes" sur des lycées, le groupe est interdit. Ses dirigeants se réunissent et estiment qu’il serait beaucoup plus constructif de réaliser des actions violentes de telle manière qu’elles soient attribuées aux mouvements d’extrême gauche.



    Par ailleurs, pour éviter de lancer un mouvement qui serait interdit pour "reconstitution de ligue dissoute", la stratégie qu'ils suivent est de lancer une kyrielle de groupuscules ayant vocation à créer ensuite un grand parti unitaire sous l'égide d'un nouveau syndicat étudiant : le Groupe Union-Droit. Les gudards commencent par se faire quelque argent en faisant du service d'ordre pour Alain Poher, le président de la République intérimaire suite à la démission du général de Gaulle. Ils ne perdront pas cette habitude de louer leurs bras.



    À l'origine du Front national



    Bientôt, l'opération est faite : grâce au GUD naît le mouvement Ordre Nouveau. Celui-ci constitue le plus important mouvement ouvertement néo-fasciste qu'ait connu la France. Il développe le GUD sur divers sites universitaires mais, surtout, parvient à faire de l'université d'Assas un bastion.



    L'action violente est hautement revendiquée, en même temps que se met en place une forme d'humour noir provocateur qui restera l'autre marque de fabrique des gudards. Selon une note des Renseignements généraux, une direction secrète d'ON est mise en place, préservant ceux qui ont commencé à se notabiliser (Gérard Longuet, alors énarque stagiaire, ou Claude Goasguen, alors jeune universitaire). Pour aller plus loin, Ordre Nouveau décide de réunifier tout l'extrême droite, sans querelle de chapelles, dans une nouvelle structure. Le Front National naît ainsi en 1972.



    Néanmoins, manœuvré habilement par le ministère de l'Intérieur à cette fin, Ordre Nouveau est interdit en 1973, suite à une nuit d'émeutes contre la Ligue communiste (l'ancêtre du Nouveau parti anticapitaliste) où 76 policiers sont blessés.



    Fâché avec Jean-Marie le Pen, le GUD reconstitue ses caisses en faisant le service d'ordre de la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, puis lance le Parti des forces nouvelles. À nouveau, le GUD constitue officiellement la branche syndicale étudiante du parti. Le PFN cherche à s'imposer au sein de la nouvelle majorité, obtient quelques alliances aux municipales de 1977.



    La ligne est ultra-réactionnaire : défense du Chili de Pinochet comme des interventions américaines contre le communisme partout dans le monde. C'est toujours "la cogne" qui est à l'honneur. En 1976, le gudard Philippe Péninque soutient son mémoire à l'Institut d’Études Politiques de Paris.



    Le titre est clair : "La Politique à coups de poing ou l’extrême droite extraparlementaire de 1968 à 1975". Le texte est la longue litanie des exploits des gudards, à coups de barres de fer et de cocktails molotovs.



    Le renouveau des années 1980



    Suite à une violente descente sur l'université de Nanterre, de nombreux gudards sont arrêtés. François Mitterrand est élu président de la République. Le cœur n'y est plus : le GUD s'auto-dissout. Mais, avec son humour et sa violence son image est devenue légendaire à l'extrême droite. Dorénavant, le GUD va réapparaître selon un principe simple : lorsque quelqu'un arrive à remonopoliser ce nom.



    Ainsi, les manifestations massives des droites en 1984 contre le projet de loi sur l'école permet de gonfler les effectifs du nouveau GUD. En 2013, les équipes qui ont actuellement repris le nom viennent d’ailleurs de tenter la même tactique en médiatisant leur présence dans les manifestations contre le mariage pour tous.



    N’en demeure pas moins qu’il faudrait sauver les formes et que sans ennemi gauchiste, les gudards s’ennuient. Les affrontements avec des bandes de jeunes noirs peuvent certes les occuper, signe du remplacement d’un ennemi politique par un ennemi racial, signe aussi du désœuvrement et de la réclusion à la marge.



    Au contact du courant "nationaliste-révolutionnaire" de l'extrême droite, leurs positions s’éloignent de celles de la réaction ultra. Pour les nationalistes-révolutionnaires, l'Irak et la Syrie sont des régimes qui font revivre le fascisme dans sa tendance sociale. L'Iran n'est pas un ennemi, mais un régime nationaliste anti-impérialiste.



    Radicaux et Front national



    Le GUD se fait de l'argent en assurant les services d'ordre de la campagne présidentielle de Raymond Barre en 1988 et veut voler de ses propres ailes. Mais le FN occupe toute la place à l'extrême droite... La question est résumée par son nouveau chef, Frédéric Châtillon, en 1992 :



    "On aide le Front, parce que sinon on ne serait qu’une poignée;"



    En 1990, est lancée par le FN une confédération syndicale des étudiants nationalistes, le Renouveau étudiant, au sein duquel le GUD collabore avec divers groupes. On s'exalte lors du meeting fondateur en en appelant à la violence physique contre la gauche, afin d'emporter "le pouvoir pour mille ans"...



    Jean-Marie Le Pen lui-même doit intervenir pour expliquer que lorsqu'on est au FN, on ne doit pas s'adonner à un fascisme folklorique. Or, les gudards ont toute la panoplie de l'extrême droite ostentatoirement radicale. Ils portent le keffieh et crient "À Paris comme à Gaza : Intifada !" pour dénoncer un monde sous la coupe du "lobby sioniste", tout en persévérant dans l'humour noir se référant aux régimes totalitaires d'extrême droite.



    Le combat contre le sionisme



    Après avoir soutenu Bruno Mégret lors de l'avant-scission du FN, les gudards décident d'une ligne baptisée "ni œil de verre ni talonnettes". Plutôt que de choisir entre Jean-Marie le Pen et Bruno Mégret, ils rejoignent Unité Radicale, mouvement mené par Christian Bouchet (futur candidat FN à la mairie de Nantes) et Fabrice Robert (actuel président du Bloc Identitaire).



    Pour Unité Radicale, il s'agit d'attirer les jeunes en jouant du légendaire gudard. Le GUD produit alors en même temps une revue d'une certaine qualité intellectuelle, mais à la ligne très radicale : le Hamas et l'ETA sont cités comme des exemples de combat "identitaire". Plus que jamais, l'ennemi désigné est "l'axe américano-sioniste".



    Le GUD trouve Unité radicale trop sionistophile et claque la porte peu avant la dissolution du groupe... Est d'ailleurs révélateur le fait que, début 2002, Maxime Brunerie, qui allait tirer sur Jacques Chirac le 14 juillet suivant en l'accusant d'être un pion du "gouvernement d'occupation sioniste", réclame d'avoir une carte où est inscrit "GUD" et non "Unité radicale"....



    Gud Business et marinisme



    Mais les générations gudardes n'ont pas appris à faire de l'argent qu'avec le service d'ordre. Avec Philippe Péninque ou Frédéric Chatillon, l'action n'interdit nullement la capacité entrepreneuriale, ni le sens du marketing politique. Ils sont des amis personnels de Marine Le Pen. Ils conservent l'esprit de "meute" des gudards. Ils l'aident à grimper et grimpent avec elle.



    On les trouve à la manœuvre quand en 2007, avec l'écrivain Alain Soral et le lancement d’Égalité & Réconciliation, il s'agit de tenter d'ouvrir le segment électoral beur au lepénisme. Philippe Péninque cite le philosophe de gauche Jean-Claude Michéa pour critiquer l'abandon des classes populaires par la gauche.



    Dans le même temps, il présente Marine Le Pen aux nombreux chefs d'entreprise qu'il connaît. Un travail de dédiabolisation et de crédibilisation utile à la présidente du FN. Lorsque Marine Le Pen met en place Jeanne, un micro-parti destiné au financement politique des frontistes, c'est Olivier Duguet, un gudard proche de Frédéric Chatillon, qui en est le trésorier. Enfin, Riwal, l'entreprise de communication de Frédéric Chatillon, a la haute main sur tout le matériel électoral frontiste.



    Ce cercle mariniste n'est pas officiellement au FN, permettant à Marine Le Pen d' ironiquement botter en touche lorsqu'elle est interrogée sur ses relations avec un "prestataire de service" ou tel autre vieil ami... Mais il est vrai que si les anciens activistes des années 1970-1990 sont un peu trop souvent inquiets du sionisme et partisans de la Syrie, ils apportent à Marine Le Pen leur savoir faire réel en matière de communication, de droit, de constitution d’un programme cohérent et global.



    Les partisans du "socialisme national" savent manier les arcanes du capitalisme international lorsqu’il s’agit d’optimisation fiscale ou de constitution d’une noria d’entreprises aux capitaux croisés. Ces qualités avaient été mises en avant par Abel Mestre et Caroline Monot, journalistes qui viennent de révéler les liens entre gudards et ancien ministre socialiste du Budget.



    Le GUD a toujours su s'adapter



    Toute l'histoire du GUD témoigne des jeux d'ombres entre subversion de l'extrême droite radicale et élites en place. Les gudards affrontèrent les gauchistes en étant manœuvrés par l'Intérieur. L’État leur déléguait ainsi, le temps où il en avait besoin, une part de son monopole à l'usage légitime de la violence.



    Quand le temps des matraques fut achevé, des hommes d'ordre surent devenir des hommes de réseaux. Il est vrai que le pouvoir était entre temps passé des gouvernements aux marchés financiers connectés.



    Les gudards sont darwiniens : ils se sont adaptés. Ils ont toujours su être radicaux en idées et pragmatiques en fréquentations. Lorsqu'on prône des thèses marginales, il faut trouver un accès dans le système. C'est là l'attitude que prônèrent longtemps à gauche divers révolutionnaires, mais non les réformistes. Ceux-ci pensent normalement qu'une dette morale se paye au comptant, au risque d'enfler dangereusement.




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    Cahuzac trébuche... à quand la chute ? Empty Re: Cahuzac trébuche... à quand la chute ?

    Message par CHARPAL Dim 7 Avr - 18:03

    Vous connaissez la dernière ? Non ?

    Eh bien une dépêche AFP vient de tomber.

    Extraits :

    " AFP - 07/04/2013 à 15:51:

    Cahuzac a tenté de placer 15 millions d'euros à Genève, selon une télé suisse
    L'ancien ministre français du Budget Jérôme Cahuzac a cherché à placer 15 millions d'euros en Suisse en 2009, annonce dimanche la télévision publique suisse (RTS).

    "Il aurait tenté de placer cet argent dans un établissement de gestion financière à Genève en 2009 mais l'établissement aurait refusé par crainte de complications ultérieures,

    Jérôme Cahuzac étant une personnalité exposée politiquement, selon des informations bancaires recueillies par la rédaction de la RTS", écrit la RTS sur son site.

    Avec l'acceptation en 2009 par la Suisse de se conformer à partir du 1er janvier 2010 aux règles de l'OCDE en matière d'évasion fiscale, M. Cahuzac a cherché à escamoter ses avoirs et a pu clore son compte à la banque UBS avec l'aide de la société financière Reyl et Cie qui a placé l'argent dans la succursale de Singapour de la banque privée suisse Julius Baer. " (fin de citation)

    Elle est pas belle la vie ?

    Les 8 millions de pauvres et les 5 millions de chômeurs apprécieront !

    Quant aux "salauds de pauvres" qui fraudent le RSA, qu'on les envoie aux galères ou dans les mines de sel ! Ca leur apprendra à vivre à tous ces assistés !
    bye
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    Message par bye Dim 14 Avr - 9:17

    Cahuzac, symptôme de la collusion entre monde des affaires et direction de l’Etat
    FONDATION COPERNIC | FONDATION-COPERNIC.ORG | VENDREDI 5 AVRIL 2013
    samedi 6 avril 2013


    Cahuzac, symptôme de la collusion entre monde des affaires et direction de l’Etat
    Fondation Copernic | fondation-copernic.org | vendredi 5 avril 2013



    L’indignation face à « l’affaire Cahuzac » est justifiée. Elle ne représente pourtant que la face émergée d’un immense iceberg. Sa faute est individuelle, certes inexcusable. Elle témoigne d’une inconscience révélatrice à l’égard de la conception qu’un homme d’État devrait se faire de sa fonction. Mais cette faute procède d’une dérive collective des élites au pouvoir ; une dérive de longue durée. Car de quoi Cahuzac est-il le symptôme ? De l’indifférenciation entretenue entre les affaires de l’État, publiques s’il en est, et les affaires privées de l’industrie et de la haute finance. Cette collusion entre monde des affaires et direction de l’État et le positionnement interchangeable du personnel politique et des managers privés sont devenus affaire courante, que ce soit à droite ou à gauche depuis que cette dernière s’est convertie pour partie aux logiques néolibérales dominantes.

    Le grand public n’en connaît que les exemples les plus frappants : Jean Peyrelevade passant de Matignon au Crédit Lyonnais, Jean-Charles Naouri des Finances à Rothschild puis à Casino, Louis Gallois de Matignon à EADS, Loïck Le Floch-Prigent du ministère de l’Industrie à Elf, Louis Schweitzer de Matignon à Renault, etc. Tous firent des affaires en hommes d’affaires, avant, parfois, d’être missionnés par des gouvernements, et ce quelle que soit leur couleur politique, pour indiquer à l’État comment se mettre plus efficacement au service des entreprises. Combien d’autres membres de cabinets ministériels firent de même ? Ils sont légion. Certains développements récents ont laissé pantois. Un secrétaire général adjoint de l’Elysée qui devient président de Natixis. Le directeur de cabinet de la ministre de l’Economie promu président de France Telecom. Entre autres.

    On dira que ce type de collusion a toujours existé. C’est vrai. Mais deux éléments sont relativement nouveaux dans la situation actuelle. D’une part, la circulation entre haute fonction publique d’État et direction des entreprises du CAC 40 est plus rapide et systématique qu’elle ne le fut jamais et se trouve facilitée à mesure que Sciences-Po, l’ENA et même Polytechnique, se transforment, elles aussi, sans cesse davantage, en business schools. C’est ainsi que les recettes et les modèles du privé, intériorisés très tôt par les futures noblesses d’État comme seules solutions « réalistes » et même pensables, leur font appréhender comme parfaitement « naturelles » ou « incontournables » les recettes de « gouvernance » ou de « management » qu’ont mises en place leurs prédécesseurs dans les cabinets ministériels antérieurs. De sorte, qu’au mieux ils les modifient de façon cosmétique, et que, communément, ils les reproduisent et les prolongent. D’autre part, la continuité des politiques développées par la gauche et la droite au pouvoir, favorisée par cette évolution de la haute administration, entérine, pour l’essentiel, le fonctionnement du capitalisme financier, et légitime ainsi certains modes de comportement personnel.

    Quand rien n’est fait pour casser la cupidité des marchés financiers, quand l’activité économique des grandes entreprises n’a plus pour objet que de verser des dividendes toujours plus importants aux actionnaires, quand les rémunérations des grands patrons explosent, comment s’étonner que des individus, si haut placés soient-ils, ou parce qu’ils sont haut placés justement, ne se laissent pas eux aussi tenter ? Qu’a fait Jerôme Cahuzac ? Il était conseiller du ministre de la Santé, il s’est reconverti dans l’entreprise privée (en chirurgie capillaire) et le conseil aux multinationales (pharmaceutiques). On veut faire de lui un cas particulier. Il n’est que la manifestation la plus éclatante et la plus symbolique - un ministre chargé de lutter contre la fraude fiscale qui fraude -, de l’effacement progressif des frontières entre monde des affaires et haute fonction d’État. La fraude fiscale dont s’est rendu coupable Jérôme Cahuzac n’est que la manifestation de l’avidité érigée en système, son mensonge celle de la croyance en la toute-puissance du pouvoir. Il est dès lors trop simple d’accabler le seul Jérôme Cahuzac, malgré ses fautes, de tous les maux. Mieux vaudrait analyser quels processus sociaux et politiques ont favorisé un tel parcours.

    Les mesures annoncées par le président de la République seront un emplâtre sur une jambe de bois. D’abord, parce que l’une d’entre elles témoigne d’une méconnaissance de la Constitution, les juges étant seuls à même de décider de la durée des peines à l’issue d’un procès. Ensuite, parce que, en cette affaire, l’indépendance de la justice n’est pas en cause, même si une refonte du Conseil supérieur de la magistrature s’avère nécessaire. Mais surtout, ces mesures ne disent rien quant à la nécessité de transformer les représentations actuelles de la réussite sociale, ce qui suppose s’attaquer à la racine du mal, un système économique et social basé sur la recherche du profit maximum et qui produit des individus à son image.

    Sandra Demarcq, Pierre Khalfa, Francis Parny, Willy Pelletier sont membres de la Fondation Copernic.

    http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article889
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    Cahuzac trébuche... à quand la chute ? Empty Re: Cahuzac trébuche... à quand la chute ?

    Message par bye Sam 1 Juin - 16:19

    Jérôme Cahuzac serait-il le seul homme politique à avoir déposé de l’argent non déclaré au fisc en Suisse ?
    PIERRE CONDAMIN-GERBIER | FRANCEINTER.FR | JEUDI 23 MAI 2013
    mardi 28 mai 2013



    Le témoignage de Pierre Condamin-Gerbier 1
    Pierre Condamin-Gerbier | franceinter.fr | jeudi 23 mai 2013




    Pierre Condamin-Gerbier, principal témoin de l’affaire Cahuzac, s’explique
    Ian Hamel | lepoint.fr | mercredi 15 mai 2013
    Soupçonné par la place financière suisse d’être une "balance", l’ancien patron de l’UMP à Genève, ex-salarié de l’UBS et de Reyl & Cie, donne sa vérité.
    Pierre Condamin-Gerbier, l’ancien patron de l’UMP à Genève, témoigne
    Qui | tdg.ch | vendredi 26 avril 2013
    Le Français gérait une filiale chez Reyl. Il jure avoir appris l’affaire Cahuzac de la bouche-même des juges français qui l’ont interrogé trois fois.
    De la Suisse, de l’UMP, et de l’affaire Cahuzac
    Antoine Menusier | slate.fr | mercredi 10 avril 2013
    Pierre Condamin Gerbier était associé-gérant de Reyl et Cie à Genève. Il connaissait Eric Woerth, ex-trésorier du parti et de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
    Suisse : pour Eric Woerth, ça passe et ça cash, une enquête de « L’Hebdo »
    Yves Steiner | mediapart.fr | jeudi 15 juillet 2010


    Le témoignage de Pierre Condamin-Gerbier 1
    Pierre Condamin-Gerbier | franceinter.fr | jeudi 23 mai 2013






    « L’ensemble des établissements qui se sont développés depuis 10, 20, 30, 40 ans et plus, sur la place de Genève se sont aussi développés grâce à l’accueil de clientèles non déclarées. C’est un secret de polichinelle. Jérôme Cahuzac est un cas qui fait beaucoup parler parce qu’il est très symbolique. Il était le ministre du budget, en charge de la lutte contre la fraude fiscale. De plus, il était en renégociation d’un certain nombre de conventions avec des pays comme la Suisse. C’est aussi le mensonge qui a fait que l’on a beaucoup parlé de ce cas. Mais il est évident, là aussi, c’est un secret de polichinelle que la clientèle française des hommes et des femmes politiques de tout bord est un segment de clientèle important de bon nombre d’établissements de la place suisse depuis très longtemps.




    Pierre Condamin-Gerbier © Benoît Collombat/Radio France - 2013

    − Jérôme Cahuzac n’est pas le seul homme politique à avoir déposé de l’argent non déclaré au fisc en Suisse ?



    C’est certain.



    − Qu’est-ce qui vous permet de l’affirmer ?



    18 ans d’expérience ! Il y a des Cahuzac à droite, il y a d’autres Cahuzac à gauche. Il y a des Cahuzac sur l’ensemble de l’échiquier politique.

    Il y a des Cahuzac qui sont liés non pas simplement à un « simple » enrichissement personnel, mais il y a aussi des Cahuzac qui ont été utilisés par des systèmes, par des partis, par des réseaux.

    À gauche comme à droite.





    − Pour du financement politique ?



    Incluant du financement politique.



    − Ça vous paraît particulièrement choquant ?



    Bien sûr que ça me parait choquant. On peut avoir un jugement moral sur les gens qui ne déclarent pas leur actifs et les cachent à l’étranger, mais dans la plupart des cas, ces gens là ont « l’honnêteté intellectuelle » de rester discret, en tous cas, de ne surtout pas donner des leçons et de rentrer dans le : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais. » Là où c’est scandaleux dans le cas de politiques, c’est que ce sont censés être des représentants de la nation, de la République, qui, encore une fois, demandent beaucoup d’efforts, donnent beaucoup de leçons, et quand évidemment ils font tout autre chose, à titre personnel ou au titre de leur parti, ça devient totalement insupportable. Tout établissements confondus il y a certainement plusieurs dizaines d’hommes et de femmes politiques de gauche et de droite français détenant, au ayant détenu, des actifs, ou ayant porté des actifs non déclarés pour d’autres, en Suisse et ailleurs, partout où on a pu trouver les mêmes avantages qu’en Suisse.



    − Sur des places off-shore ?



    Sur des places off-shore, oui.



    − Pourquoi dites-vous que si les investigations progressent dans cette affaire, on peut découvrir « un vrai secret d’Etat », « un vrai scandale républicain » ?



    Si effectivement les questions sont bien posées, et que l’on a des gens du côté français comme du côté suisse qui décident de travailler main dans la main sur ces questions, on s’apercevra qu’il n’y a pas qu’un Jérôme Cahuzac. Ce n’est pas juste le mensonge d’un homme. C’est le mensonge d’un système.



    − Un système politique ?




    Le groupe Reyl et Compagnie, devenu une banque en 2010 © Benoit Collombat

    D’un système politique, oui. Maintenant pour qu’on soit aussi très clair, il ne faut pas, non plus, tomber dans l’autre extrême qui est celui du : « Tous pourris. » Il y a énormément d’hommes et de femmes politiques qui n’ont pas du tout recours à ces pratiques. Le but ce n’est pas de jeter l’opprobre général, mais d’être conscient que, néanmoins, à un très haut niveau, et surtout au sommet de la pyramide, ces pratiques ont existé et continuent d’une certaine façon d’exister. Il n’y a pas qu’une motivation fiscale, il y a d’autres motivations du secret qui sont tout à fait détestables.



    Finalement, ce ne sont pas les affaires de Monsieur Cahuzac qui sont explosives, ce sont les réseaux communs à beaucoup de ces affaires que l’affaire Cahuzac est en train de soulever. Ce sont les pratiques, les techniques, l’hypocrisie. Ce sont des acteurs qui jouent « les vierges effarouchées » sur les ondes et les écrans de télévision en France, qu’on retrouve « les mains dans le pot de confiture. » C’est en cela que cette affaire Cahuzac est un scandale d’Etat. Non pas parce qu’il s’agit spécifiquement de Monsieur Cahuzac ou que derrière il y a tel ou tel établissement, mais parce qu’on a maintenant sur la table, à la lumière, une pratique dont on s’aperçoit que, contrairement à ce que tout le monde nous a dit, à gauche comme à droite, n’est pas la pratique d’un homme mais la pratique d’un système.



    − Est-ce que certaines personnes vous on conseillé de vous taire ?



    Beaucoup de gens m’ont conseillé de me taire, en me disant que ce n’est pas à moi de parler, que ça peut m’amener des problèmes et que ça peut interférer dans ma carrière. Mais à un moment donné, il faut choisir. J’ai aussi envie quand je me regarde dans la glace le matin, ou quand je regarde ma petite fille, d’être en paix avec ma conscience de citoyen.



    − Vous avez été menacé ?



    Bien sûr.



    − C’est-à-dire ?



    Vous avez des gens qui interrompent des conversations dans le cadre de projets personnels ou qui vous font passer des messages (jamais eux même directement, courageux mais pas téméraire !), par l’intermédiaire de journalistes, de connaissances communes…



    −Quel genre de message ?



    On vous fait savoir que vous pourriez avoir une ribambelle de poursuites judiciaires. On pourrait vous fermer beaucoup de portes. Il pourrait arriver des choses à vous-même ou à votre famille…



    −C’est allé jusque là ?



    C’est allé jusque là, absolument. Je dénonce surtout l’hypocrisie de la classe politique française. Encore une fois, je pense que c’est mon devoir de citoyen français de témoigner. Beaucoup de gens ont témoigné à la périphérie de toutes ces questions. Il était peut-être temps qu’un observateur de l’intérieur puisse témoigner, et dénonce une pratique en espérant que ce témoignage servira à ce que cette pratique cesse.



    Si la justice va au bout, cette affaire peut aller très loin. Elle peut aller jusqu’à la révélation intégrale d’un système. On s’apercevra qu’il y a aujourd’hui un problème systémique, une pratique systémique de fraude impliquant des gens importants. Des politiques… et d’autres, parce qu’il n’y a pas que les hommes politiques qui sont donneurs de leçons. Il y a des hommes d’affaires, des sportifs. Ils vous expliquent à quel point c’est mal de faire certaines choses alors qu’eux-mêmes l’on fait pendant plusieurs années, et pour certains continuent de le faire.



    Pierre Condamin-Gerbier connaît bien les rouages politiques puisqu’il a été responsable de la délégation UMP en Suisse en 2007-2008. Il a notamment été le témoin d’une visite en Suisse, en mars 2007, du trésorier de l’UMP Eric Woerth et de Patrick Devedjian, venus lever des fonds pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.



    Pierre Condamin-Gerbier revient sur cet épisode et sur ce qu’il considère comme le « double discours » de sa propre famille politique, à partir du moment où Eric Woerth, alors ministre du budget, a annoncé qu’il partait en guerre contre la fraude fiscale…



    Pour écouter le témoignage de Pierre Condamin-Gerbier

    http://www.franceinter.fr/article-de-dossier-le-temoignage-de-pierre-condamin-gerbier-1e-partie

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