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    Message par bye Lun 18 Aoû - 12:27

    Comment la vie urbaine fragilise notre santé
    http://www.consoglobe.com/comment-la-vie-urbaine-fragilise-notre-sante-cg
    07/2012

    Au cas où on en douterait encore, le contact avec la Nature est indispensable pour être en bonne santé. C’est même aujourd’hui prouvé scientifiquement.
    Le manque de Nature tue
    Ou moins radicalement, serait très mauvais pour la santé. Les amoureux des grands espaces et de la campagne ne viendront pas contredire cette récente étude menée par une équipe de scientifiques finlandais. Celle-ci, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences a démontré que le manque de contact avec la Nature et par là même le manque de contact avec les « bonnes bactéries » entrainerait le développement d’allergies et d’asthme chez le citadins. Car en effet, même si les bactéries et microbes sont présents dans l’environnement urbain, leur composition diffère tout de même de ceux présents dans les milieux naturels, non-construits. Ces bactéries jouent un rôle crucial dans le bon fonctionnement de notre système immunitaire. D’où le manque de résistance développé par les citadins.
    Faire face aux allergies au pollen
    Développer les espaces verts en ville

    Photo : InsectImages.org
    L’étude s’est penchée tout particulièrement sur un groupe de bactéries : les Gammaproteobacteria, dont la présence est essentielle.
    Ces bactéries se retrouvent beaucoup moins nombreuses dans des environnements construits par l’Homme par rapport à des milieux forestiers ou dans les terres agricoles. Or, les résultats de l’étude(1) démontrent que plus on est en contact avec les Gammaproteobacteria, plus notre organisme a les capacités de se défendre contre des réactions au pollen ou aux poils d’animaux.
    Les animaux de compagnie contre les allergies
    Cela paraît pour le moins contradictoire mais cette même étude nous révèle que les bébés qui ont vécu leur première année dans un foyer en présence d’un chien ou d’un chat développent moins d’allergies !
    Ce phénomène on le retrouve aussi chez les enfants des fermes : les animaux vivant dehors (ou passant du temps à l’extérieur, comme nos fidèles compagnons) transportent avec eux les fameuses bactéries qui renforcent le système immunitaire.
    Sur les 397 sujets étudiés , on a noté que « les enfants qui avaient des chiens à la maison étaient en meilleure santé que ceux qui n’en avaient pas. Ils avaient moins d’infection à l’oreille et avaient moins besoin d’antibiotiques« . Ainsi, les résultats montrent que le risque de présenter des infections de l’oreille ainsi que des symptômes d’infections respiratoires comme la toux, la fièvre, la rhinite diminuent de 30%.
    Quelle solution alors pour les habitants des villes ? Les auteurs de l’étude préconisent tout simplement le développement d’espaces verts, afin de reproduire le plus fidèlement possible l’environnement pour lequel nous sommes faits à la base.
    D’ailleurs, une seconde étude(2) va dans le même sens d’accorder plus d’espace au végétal dans les cités. Celle-ci met en relief le fait que le manque de verdure engendre immédiatement davantage de stress. Que d’excellentes raison d’ajouter du vert dans nos villes !
    Plus de jardins dans votre ville, cela vous dit ?
    La guerilla urbaine des terroristes verts à commencé
    En conclusion, stop aux « bactériophobies » ! Vouloir à tout prix évoluer dans un milieu exempt de germes est non seulement impossible mais aussi tout à fait déconseillé.
    (1) Sur un échantillon de 118 jeunes gens originaires de l’est du pays, il a été remarqué que ceux vivant près de fermes ou de forêts présentaient davantage de bactéries sur leur peau et étaient moins sensibles aux réactions allergiques
    (2) Etude menée par l’OPENspace Research Centre, en Ecosse. source : BBC News
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    Message par bye Lun 18 Aoû - 12:28

    Santé urbaine, quand la ville fait mal aux hommes
    http://www.liberation.fr/terre/2014/05/01/sante-urbaine-quand-la-ville-fait-mal-aux-hommes_1008642

    Albert LEVY Architecte urbaniste, chercheur 1 mai 2014 à 18:06
    La pollution atmosphérique qui revient régulièrement dans nos villes, avec ses pics alarmants, n’est pas un phénomène naturel. La priorité donnée à l’urbanisme des réseaux et des flux, à l’hégémonie de l’automobile, aux énergies fossiles dominantes, éclatement des espaces bâtis, accélération du mode de vie, ségrégation sociospatiale. Tous ces choix urbanistiques, fondés sur le primat de la mobilité motorisée, ne sont pas sans conséquences sanitaires sur la population. Ils ont produit une forme urbaine caractérisée par l’opposition centre - périphérie et surtout par la périurbanisation et l’étalement urbain. Si la ville-centre, compacte, reste la forme idéale de ville durable, elle devient vite un piège mortel pour la santé lorsqu’elle est livrée à l’automobile. La circulation induite par la périurbanisation et ses mouvements pendulaires entre centre et périphérie ainsi que la pollution industrielle sont à l’origine de graves altérations de l’environnement qui menacent la santé. Parmi lesquelles la pollution de l’air, mais aussi la perturbation du climat et enfin les nuisances sonores et leurs effets pathologiques, touchant surtout les personnes vivant à proximité des grandes infrastructures de transport et de circulation.
    La première inégalité territoriale touche les habitants du périurbain qui représentent plus de la moitié de la population urbaine. Quel lien social peut se créer dans ces territoires à l’urbanisation diffuse, inaccessibles sans voiture et où se répandent des formes particulières de souffrance mentale ?
    Une autre grande inégalité réside dans le mal-logement. Que l’on peut définir d’une façon générale par la mauvaise localisation, les matériaux de construction toxiques, la médiocre isolation thermique et phonique, la qualité de l’air intérieur. Mais aussi par la suroccupation, l’inadéquation des espaces qui sont à l’origine de bien des problèmes psychiques et d’échecs scolaires. Sans oublier l’impact du taux d’effort locatif sur le budget des familles modestes, au détriment des dépenses de soin.
    Il y a une loi que les responsables politiques ne doivent pas ignorer : plus un pays est socio-économiquement inégalitaire, plus les problèmes de santé - et de violence - sont aigus, comme l’illustre le cas des Etats-Unis. Ces inégalités, qui se manifestent par des inégalités territoriales (quartiers défavorisés et violence urbaine), des inégalités professionnelles (différence d’espérance de vie selon les CSP) ont un coût croissant pour la santé publique.
    Nous sommes dans une période de transition épidémiologique. Les maladies dites chroniques (cancers, maladies cardio-vasculaires et respiratoires, asthme, allergies, obésité, diabète, souffrances mentales, baisse de fertilité masculine) prennent le pas sur les maladies infectieuses. Ces maladies, dites de «civilisation», résultent de la dégradation généralisée de notre environnement de vie. Ces maladies chroniques, appelées également «non transmissibles», connaissent, paradoxalement, une véritable épidémie dans le monde. En France, en 1994, on comptait 3,7 millions de personnes souffrant de ces affections longue durée (ALD), elles sont passées à 11 millions (l’âge moyen des malades est de 61 ans, elles ne sont donc pas des maladies de la vieillesse, et si l’espérance de vie a augmenté, on vit aussi plus longtemps malade et dépendant). De 50% en 1994, les dépenses engendrées par ces nouvelles pathologies représentent 75% des remboursements de l’assurance maladie. Cette explosion des dépenses de santé a fait dire à Margaret Chan, directrice de l’OMS (21 avril 2011) : «L’augmentation des maladies chroniques non transmissibles représente un énorme défi. Pour certains pays, il n’est pas exagéré de décrire la situation comme une catastrophe imminente pour la santé, pour la société, et surtout pour les économies nationales.» Mais le redressement de la sécurité sociale ne peut se faire que par des mesures d’économie uniquement, comme le préconise la Cour des comptes (chirurgie ambulatoire à développer, labos de biologie à concentrer, permanence des soins à restructurer, hospitalisation à domicile à multiplier, hôpital à réformer, mutuelles étudiantes à réviser). Tout ne pourra venir non plus de l’innovation technologique, un changement de paradigme s’impose : passer d’une politique centrée sur les soins à une action plus orientée sur les causes et sur la prévention. Si la médecine conventionnelle a fait des progrès fulgurants en s’orientant vers le tout biomédical, le tout pharmacologique, le tout technologique, le tout curatif, elle a délaissé la santé environnementale, trop complexe, parce que combinant plusieurs facteurs (génétiques, biologiques, socio-économiques, environnementaux).
    On a pris conscience que la dégradation de l’environnement nuit gravement à la santé : pollutions et substances chimiques toxiques qui ont envahi notre quotidien, sont, en grande partie, à l’origine de l’extension des maladies chroniques. Mais l’environnement, à prendre en compte, ne peut se réduire aux milieux «naturels» uniquement (air, eau, sol, flore, faune). Il faut inclure, d’une part, l’environnement construit (le contexte bâti, physique, où s’effectuent les interrelations entre espaces, individus, groupes), et d’autre part, l’environnement socio-économique et culturel (le cadre urbain, quotidien, où se déroulent les interactions sociales entre individus, entre groupes). De plus, l’environnement doit être également saisi dans une perspective dynamique et confronté au développement : l’avenir d’une société dépendra de sa capacité à gérer ses ressources, à préserver son patrimoine, à protéger son environnement, à adapter ses usages et ses espaces aux changements, à trouver des nouveaux rapports avec la nature. Intégrer le temps à l’action : c’est toute la problématique du développement durable.
    Nous devons interroger l’urbanisme actuel, responsable de la dégradation des milieux, qui a produit cet environnement physique et social pathogène, et pour ce faire appréhender l’environnement urbain, dans sa globalité, comme un facteur de risque, un facteur d’exposition, un facteur potentiel d’altération (mentale, physique) de la santé. La «santé urbaine», aujourd’hui en question, a pour tâche de diagnostiquer les causes et les mécanismes par lesquels la ville, dans son organisation et son fonctionnement, affecte la santé, en proposant des solutions (urbanistiques) alternatives. L’urbanisme durable, aujourd’hui, en gestation, devrait mieux intégrer la dimension sanitaire dans ses objectifs.
    Albert LEVY Architecte urbaniste, chercheur
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    Message par bye Lun 18 Aoû - 12:29

    La santé urbaine pour concilier urbanisme et santé publique
    http://www.santeautrementmagazine.fr/2012/la-sante-urbaine-pour-concilier-urbanisme-et-sante-publique/
    Rédigé par admin le 25 sept 2012  
    Dans un contexte d’extension de l’urbanisation et de l’urbanicité (cadre de vie urbain), il est nécessaire de s’intéresser aux impacts de ce mode de vie sur la santé. C’est tout l’enjeu qui entoure la discipline montante de la « santé urbaine », qui s’attache à comparer les communautés urbaines, périurbaines et rurales, en allant vers une intégration renforcée des politiques sociales et d’aménagement urbain aux politiques de santé publique.
    Depuis le XXème siècle et l’accélération de l’urbanisation, le modèle de vie le plus courant est rattaché à la ville : depuis 2009, plus de la moitié de la population vit dans un centre urbain, ce chiffre atteignant 75 % pour les pays développés. Une réalité qui n’est pas sans incidence sur la santé : certains chercheurs appellent à faire de la santé urbaine une discipline à part entière ce qui permettrait ainsi de revitaliser le lien historique entre santé publique et planification urbaine.
    En empruntant à la fois à l’anthropologie, à la psychologie environnementale, à la démographie,  à la géographie, à la planification urbaine, ou encore à l’écologie, la santé urbaine se penche sur les situations de populations fragilisées en milieu urbain, ainsi qu’à des situations propres à l’urbanité comme la consommation de drogues ou les accidents de piéton.
    En s’appuyant sur une vision géographique globale et cohérente, la santé urbaine cible particulièrement la dégradation du bâti, les problèmes de canicule et d’évacuation des eaux. En se penchant sur les déplacements périurbains et les questions transversales d’environnement, nul doute que la discipline est d’avenir et permettra d’appréhender avec davantage de clairvoyance les inégalités territoriales en matière de santé.
    Pour en savoir plus ►Dominique Chaix – Villes et santé : consolider le dialogue entre santé publique et aménagement urbain ►http://www.iresp.net
    Pour citer cet article :
    Paru dans « Territoires et Santé » n°10 - La santé urbaine pour concilier urbanisme et santé publique, – Septembre/Octobre 2012.
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    Message par bye Lun 18 Aoû - 12:30

    ENVIRONNEMENT PHYSIQUE ET SANTÉ EN MILIEU URBAIN
     http://www.globenet.org/preceup/pages/fr/chapitre/etatlieu/contexte/a/ab_b.htm
    Il y a un siècle et demi, les taux moyens de mortalité dans les villes européennes étaient souvent beaucoup plus élevés que dans les zones rurales environnantes (56). On avait commencé de plus en plus souvent à attribuer ce déficit urbain à de mauvaises conditions sanitaires, ce qui signifiait à l’époque toute une série de menaces à la santé que l’on comprenait mal, et pas uniquement l’évacuation des excréments. Des savants de grande réputation s’étaient mis à étudier les conditions sanitaires et médicales, et des réformateurs dans les centres urbains du monde entier avaient alors commencé à discuter des aspects techniques aussi bien que moraux d’une réforme sanitaire en milieu urbain.
    À bien des égards, la " révolution sanitaire " qui a résulté de ces réformes représentait le mouvement écologique du XIXe siècle. Comme dans les discussions d’aujourd’hui sur l’environnement, l’un des débats les plus animés concernait l’opportunité d’une intervention des autorités, et l’on se demandait si d’éventuelles tentatives d’imposer des améliorations de l’hygiène ne constituaient pas un empiétement dans un domaine que l’on appellerait aujourd’hui le secteur privé. En fin de compte, ce sont les réformateurs qui ont eu gain de cause. Cela s’explique en partie du fait que, même si les problèmes sanitaires sévissaient principalement dans les quartiers pauvres, les riches n’étaient pas totalement à l’abri du risque. La classe politique craignait même que la puissance militaire de la nation soit minée par les problèmes de santé publique du cadre urbain (57). Les détenteurs du pouvoir ont progressivement admis le fait que la menace posée par les conditions d’insalubrité urbaine était effectivement de nature publique et nécessitait donc une intervention des autorités.
    Les préoccupations environnementales des riches de ce monde ont évolué, et l’attention internationale a suivi le pas. Aujourd’hui, les comparaisons des taux moyens entre la mortalité urbaine et rurale n’affichent pas le même déficit urbain, même dans des pays où l’infrastructure sanitaire dans les villes est carencée. Cependant, comme nous l’expliquions dans la section précédente, les moyennes masquent de grossières disparités dans le statut sanitaire des citadins. Nombre d’entre eux sont confrontés à des conditions environnementales à peu près comparables à celles qui avaient choqué la bourgeoisie du XIXe siècle. Et même si le fardeau qui afflige les citadins pauvres en matière de santé environnementale, principalement dans les pays en développement aujourd’hui, n’est pas aussi pesant qu’il l’était autrefois, il demeure que les carences de l’environnement physique dans les quartiers pauvres sont les principales causes de maladies urbaines globalement (58).
    L’essentiel de la discussion qui suit porte principalement sur les conditions de l’environnement physique qui constituent un risque majeur à la santé, et aussi sur la question de savoir sur qui pèse ce fardeau. Dans les villes pauvres, et plus encore dans les quartiers pauvres de ces villes, les problèmes d’environnement les plus menaçants sont ordinairement bien plus ceux qui touchent le foyer ou le quartier que ceux qui concernent la ville tout entière (59). D’ordinaire, la santé des citadins est nettement plus menacée par des insuffisances de l’approvisionnement en eau des foyers que par la pollution des cours d’eau. Parfois, on s’expose davantage à la pollution de l’air dans des cuisines enfumées qu’à l’extérieur de la maison. L’amoncellement d’ordures ménagères dans le quartier présente une plus grande menace que les déchets qui s’accumulent dans la décharge municipale.
    En revanche, les riches peuvent éviter certains de ces inconvénients en s’achetant des maisons mieux équipées et dans des quartiers plus sûrs, ou en se procurant de l’eau à des sources plus fiables; ils en ont les moyens. Par contre, la portée de nombreux autres problèmes d’environnement, comme la pollution de l’air et la contamination au plomb, est beaucoup trop étendue, et il est alors plus difficile pour les familles et les particuliers aisés de s’" acheter " une échappatoire.
    Dans le cadre de l’une des rares tentatives de comparaison systématique des risques à la santé environnementale entre les quartiers à faibles revenus et l’ensemble d’une ville, une étude récente à Quito (Équateur) a constaté que tous les habitants de cette agglomération étaient confrontés à un risque élevé de contamination microbienne des aliments et de pollution atmosphérique, mais que les habitants des quartiers modestes étaient en outre spécifiquement confrontés à un risque élevé d’insalubrité propre à leur approvisionnement en eau, à des sanitaires non hygiéniques, et à la pollution de l’air interne, ainsi qu’à des dangers inhérents à leurs occupations (60). Autrement dit, même les habitants aisés de Quito ne peuvent pas vraiment contourner la nécessité de se ravitailler dans les marchés alimentaires locaux ou de respirer l’atmosphère ambiante.
    Or, même si l’agrégat des effets sanitaires de ce genre de problèmes (qui touchent la ville tout entière) a ordinairement un moindre impact que les effets associés à des sanitaires déficients ou à d’autres problèmes spécifiques aux quartiers pauvres, il demeure que les citoyens qui ont le plus d’influence politique et qui ont leur mot à dire, les perçoivent souvent comme plus menaçants. Il en résulte que l’on consacre fréquemment des ressources disproportionnées à ces problèmes par rapport à leur véritable impact sur la santé publique.
    Même dans les villes qui ont d’excellents systèmes d’approvisionnement en eau, une atmosphère relativement pure, et la plupart des autres caractéristiques habituellement associées à un environnement favorable, il subsiste de graves risques à la santé qui sont principalement sentis par les pauvres. Comme nous l’expliquons ci-dessous, nombre de ces risques sont provoqués par des menaces qui sont davantage d’ordre social que matériel : stress, dépression, dépendance chimique, et violence. D’autres, toutefois, comme le surpeuplement, sont clairement d’ordre matériel.
    Dans la discussion qui suit, nous établissons une distinction entre les différents problèmes de santé environnementale en fonction de facteurs précis : l’échelle des impacts (foyer ou quartier, municipalité ou région), leur véhicule primordial (air, eau, aliments ou parasites) ou leur cause immédiate (accidents de la circulation). Malheureusement, il n’y a pas de moyen absolument sûr de classer les risques qui ne cadrent pas nettement dans une catégorie particulière, qu’elle soit matérielle ou conceptuelle. Et cela définit en partie le dilemme de la gestion environnementale : il n’est pas toujours possible d’aborder chaque problème de façon isolée.
    Problèmes du foyer et du quartier
    Eau salubre et sanitaires hygiéniques
    Diverses maladies diarrhéiques et autres se propagent par la voie du cycle fécal-oral, et celui-ci est redoutablement efficace lorsque les conditions d’arrivée d’eau et d’évacuation sanitaire sont déficientes. Bien que l’eau contaminée soit porteuse de nombreux agents infectieux, elle peut néanmoins constituer un outil essentiel au maintien d’une bonne hygiène. Se laver, même avec de l’eau que l’on ne boirait pas, contribuera cependant à ralentir l’action de maladies qui se propagent par le cycle fécal-oral, ainsi qu’à freiner divers autres problèmes de santé, de la galle au typhus, que véhiculent les poux.
    Avec des sanitaires plus hygiéniques, on peut aboutir à moins de contacts directs avec les matières fécales aux sites d’aisance, et on y est moins exposé indirectement par le biais de l’eau, des insectes, des aliments, ou des porteurs humains. Étant donné la prévalence des maladies et des décès attribués à la diarrhée dans le monde, il n’y aurait pas d’exagération à affirmer que les selles humaines demeurent l’un des polluants les plus dangereux sur terre et que les carences connexes, relativement à l’eau et aux sanitaires, constituent toujours l’un des plus graves problèmes de santé de la planète.
    Dans bien des quartiers pauvres du monde en développement, d’autres risques contribuent également au fardeau des maladies propagées par le cycle fécal-oral. En effet, les frontières entre les problèmes de l’eau, des sanitaires, de la contamination alimentaire, des insectes et des déchets solides sont floues. Il est certes difficile d’établir avec précision quelles sont les interventions les plus utiles, mais il demeure toutefois que les solutions technologiques les plus communes comportent invariablement l’installation d’infrastructures adéquates pour l’approvisionnement en eau aussi bien que pour l’évacuation sanitaire des selles humaines. Les études épidémiologiques ont régulièrement montré qu’une amélioration de l’accès à de telles installations peut considérablement réduire l’incidence des maladies diarrhéiques — de plus de 20 pour cent selon une revue récente de la documentation sur le sujet (61).
    Dans les pays avancés, ces problèmes ont été résolus, ou du moins contournés, par l’introduction de l’eau courante à domicile et de toilettes sanitaires dans pratiquement tous les foyers urbains. Il en est de même pour les riches dans les pays en développement. Mais pour la majorité pauvre, il n’est pas réaliste d’envisager l’introduction systématique de solutions technologiques comme celles-ci. Ni les habitants avec leurs faibles revenus, ni leurs gouvernements dont les finances sont lourdement hypothéquées, n’ont les moyens d’envisager quoi que ce soit qui ressemblerait de près ou de loin à de la plomberie interne pour tous, universellement raccordée à un réseau complet de canalisations.
    Les améliorations techniques sont un élément majeur de la solution, et l’on a connu un certain succès avec l’installation de latrines relativement simples mais plus hygiéniques (62). Par exemple, les latrines à aération améliorée, développées au Zimbabwe, sont conçues pour éliminer le problème des mouches et des odeurs, tout en présentant une installation plus hygiénique et confortable. Toutefois, la surcharge de la fosse d’aisance, consécutive à une très forte fréquentation, elle-même reflétant le surpeuplement, de concert avec un mauvais entretien, peut annuler les bienfaits d’un tel concept, et c’est souvent ce qui se passe effectivement. Les latrines publiques sont difficiles à gérer et, en cas de surcharge de la fosse, peuvent elles-mêmes devenir un danger à la santé publique. L’utilisateur jugera alors qu’il serait plus hygiénique et pratique pour lui de se soulager dans la nature. Lorsque des latrines privées sont disponibles, le fait de les partager entre plusieurs familles semble aggraver les problèmes sanitaires (63).
    L’évacuation dans les cours d’eau de déchets peu ou pas du tout traités aura également des effets sanitaires néfastes sur les utilisateurs de l’eau en aval. Et même si le fardeau sanitaire de ce phénomène est relativement restreint à l’échelle globale, il peut être très grave localement. Ainsi, en cas d’épidémie de choléra, l’ingestion de fruits de mer contaminés par les égouts peut représenter une importante voie de transmission des éléments pathogènes.
    Logement
    La qualité du logement est un facteur significatif pour la santé. Des études de cas dans de nombreuses grandes villes du monde en développement montrent que jusqu’à 30 ou même 60 pour cent de la population urbaine vit dans des logements inférieurs à la norme; même s’il est vrai que ce pourcentage est parfois moindre dans les petites villes (64). La qualité du logement ne se limite pas à la disponibilité de l’eau ou de sanitaires. Des tas d’autres risques à la santé qui caractérisent les logements inférieurs à la norme contribuent eux aussi à la situation : surpeuplement, humidité, isolement inadéquat contre les extrêmes de température, infestation de parasites, bruit, poussière, drainage déficient, et aération insuffisante. Femmes et enfants, qui passent souvent une partie considérable de la journée à la maison, sont les plus susceptibles à ces dangers (65).
    Le surpeuplement est particulièrement répandu parmi les citadins pauvres, dont beaucoup vivent dans des foyers collectifs à bon marché. À Delhi (Inde), une étude de cas portant sur un foyer collectif typiquement étalé sur deux étages a constaté que 518 personnes (106 ménages distincts) vivaient dans 49 chambres, offrant un espace d’environ 1,5 mètre carré par personne (66). Le surpeuplement peut contribuer à la propagation d’une variété de maladies infectieuses, surtout les affections respiratoires transmises par l’air ambiant comme le rhume, la pneumonie et la tuberculose (67). En outre, les conditions de surpeuplement, avec leurs limitations sur la vie privée, peuvent être nuisibles à la santé mentale, ajoutant au stress et contribuant à la dépression et à d’autres désordres psychosociaux (68).
    Un autre aspect qui ajoute au fardeau psychologique dans les cas de dispositions de logement inadéquates concerne l’insécurité du statut d’occupant pour bien des gens. La crainte de se faire expulser est une appréhension commune chez la plupart des locataires à faibles revenus ou des occupants d’installations illégales, et elle provoque un stress considérable (69).
    Contamination des aliments
    Les aliments, tout comme l’eau, peuvent transmettre des maladies infectieuses et véhiculer des substances chimiques nuisibles. Les bactéries pathogènes peuvent se multiplier dans la nourriture, et certaines de ces bactéries et des infections fongiques qui prolifèrent dans les aliments produisent des toxines. Le gros du fardeau sanitaire provoqué par la contamination des aliments est presque certainement imputable au fait que celle-ci contribue à la diarrhée et à la dysenterie, lesquelles figurent en si bonne place au " palmarès " des maladies de l’enfance et des décès prématurés d’enfants dans le monde en développement.
    Malheureusement, on ne comprend pas toujours très bien dans quelle mesure la contamination alimentaire intervient dans la propagation de ces maladies. Les études épidémiologiques ne livrent pas beaucoup d’indices sur l’importance relative de la contamination alimentaire, et l’une des rares tentatives d’estimation indirecte de la proportion des diarrhées qui sont attribuables à la contamination alimentaire donne un éventail beaucoup trop étalé qui varie de 15 à 70 pour cent (70). En dépit de cela, il ne serait pas hasardeux d’affirmer que la contamination microbienne des aliments constitue un problème sanitaire qui sévit davantage dans les pays pauvres que dans les pays prospères, même s’il est fort possible que certains types de contamination, notamment la salmonella, soient plus communs dans ces derniers.
    La manipulation et les méthodes de stockage de la nourriture sont des facteurs critiques dans la contamination alimentaire, et les dangers s’aggravent là où la qualité de l’eau et les habitudes sanitaires ne sont pas adéquates. Se laver les mains avant de préparer la nourriture, et éviter le contact entre les aliments et les mouches, représentent de toute évidence deux exemples de mesures préventives au foyer. Il s’agit là également de pratiques plus faciles à adopter, bien que moins critiques, dans les logements où l’on a de l’eau salubre et des sanitaires hygiéniques.
    Par ailleurs, la contamination peut se produire avant l’achat des aliments, à savoir durant le transport ou la transformation de la nourriture, ce que le consommateur aurait plus de mal à contrôler. Enfin, les modèles urbains de consommation peuvent contribuer aux problèmes de contamination alimentaire. Dans une étude à Monrovia (Liberia), on a constaté que la plupart des ménages urbains pauvres stockaient la nourriture déjà cuisinée, et que 63 pour cent des échantillons d’aliments stockés étaient fortement contaminés par des entérobactéries (81 pour cent dans le cas de la nourriture pour bébés) (71). Par contre, les ménages ruraux étaient moins enclins à stocker la nourriture cuisinée, et seuls 39 pour cent des échantillons étaient contaminés (72).
    Dans les pays prospères, l’application de règlements sévères et de procédures d’inspection rigoureuses permet de contrôler les méthodes de manipulation de la nourriture au point de vente (restaurants et marchés). Cependant, dans les pays pauvres, il est souvent trop coûteux de surveiller la stricte application de tels règlements. Mais il existe des moyens informels d’éviter les aliments contaminés. Par exemple, l’attrait économique de futures ventes et la psychologie du contact personnel peuvent amener un vendeur à bien se garder de livrer de la nourriture contaminée à ses bons clients. Mais d’habitude, les mécanismes officieux de ce genre opèrent moins efficacement dans un contexte urbain. Quoi qu’il en soit, les moyens qui contribuent à éviter que la nourriture se gâte sont probablement beaucoup plus efficaces que des mesures qui chercheraient à empêcher la vente d’aliments avariés.
    Parasites et nuisances
    Les rats, les puces et la peste bubonique ont fermement établi le fléau des parasites dans les annales sanitaires de l’environnement urbain. Même aujourd’hui, une apparition mineure de la peste peut rapidement faire la manchette internationale. Cependant, pour la plupart des citadins prospères des pays avancés, les maladies transmises par les parasites ne font plus l’objet d’une grave préoccupation. Et dans les régions urbaines du monde en développement, les moustiques et les mouches sont des menaces à la santé qui sont beaucoup plus importantes que les rats ou les puces.
    Ni les moustiques ni les mouches ne sont spécifiquement urbains. En effet, il y a une bien plus grande variété d’habitats et d’espèces dans les régions rurales. En outre, les possibilités de lutte contre de tels vecteurs de maladies sont ordinairement plus grandes dans les zones urbaines. Toutefois, certains types pathogènes de moustiques et de mouches se sont bien adaptés à des habitats urbains particuliers où ils ne rencontrent pratiquement pas de concurrents (73).
    Le moustique Aedes aegypti se multiplie dans le moindre récipient contenant de l’eau — vase de fleurs, ou vieux bidon. Et c’est probablement par le biais du commerce international des pneumatiques usagés qu’il a été transporté de son foyer d’origine en Afrique orientale vers chaque zone tropicale sur tous les continents. Son cousin asiatique, Aedes albopictus, utilise à présent le même véhicule et il a récemment envahi l’Amérique du Nord et du Sud, la Méditerranée, et l’Afrique occidentale. Ces deux espèces sont responsables de la transmission de la dengue, maladie qui prend des proportions inquiétantes en Amérique latine et en Asie du Sud-Est (voir Chapitre 8, " Population et développement humain ").
    Dans les villes africaines et indiennes, de toutes les maladies que véhiculent les moustiques, le paludisme est la plus prévalante, et il est souvent une cause primordiale d’admission à l’hôpital et de décès, surtout chez les enfants. Ainsi, à Accra, le paludisme comptait pour plus de 40 pour cent des maladies signalées dans les cliniques de consultation externe entre 1987 et 1990 (74). Dans ces deux régions, l’urbanisation a créé d’importants nouveaux foyers de prolifération. En Inde, par exemple, le moustique Anopheles stephensi se reproduit dans les citernes d’eau sur les toits de maisons.
    Le problème du moustique urbain est intimement lié à l’eau, tout autant que celui de la mouche urbaine est fonction des déchets. Opportunistes, diverses familles de mouches se sont adaptées aux niches qu’offre l’écologie urbaine. Le risque à la santé le plus évident est qu’elles représentent un raccourci du cycle fécal-oral, bien que l’étendue de leur contribution à celui-ci n’est pas encore claire. La mouche commune, de même que plusieurs autres espèces, est un organisme qui se nourrit et se reproduit dans la crasse. Dans un contexte sanitaire déficient, des mouches sont susceptibles de se poser sur des selles humaines et ensuite d’atterrir sur le manger et le boire ou sur la peau. Les amoncellements de détritus favorisent leur prolifération. La préparation et le stockage de la nourriture à l’air libre leur donnent la possibilité de se poser sur les aliments.
    Certaines maladies sont transmises par les mites, les mouches faciales, ou autres nuisances parasitaires qui sévissent dans les logements et les quartiers (75). La maladie de Chagas est propagée par des insectes de type triatoma, la leishmaniose par des moucherons phlébotomes, la schistosomiase par des limaçons, la galle par des mites, et le pian par des mouches faciales. Globalement, ces maladies se font moins sentir en milieu urbain que celles qui sont propagées par les moustiques, ou que les maladies du cycle fécal-oral transmises par les mouches. Toutefois, dans bien des endroits, elles peuvent poser de très graves problèmes.
    Certaines des mesures de lutte contre les insectes et autres nuisances parasitaires dans les habitations humaines créent leurs propres menaces à la santé environnementale. Les spirales anti-moustiques et autres substances que l’on brûle pour repousser les insectes sont une cause de pollution de l’air. Aérosols et atomiseurs d’intérieur exposent les occupants à des pesticides potentiellement nuisibles. Il se pourrait bien qu’il y ait même des cas où le mal causé par ces mesures ne soit pas justifié par les effets parfois minimes qu’elles ont sur la propagation des maladies transmises par des parasites.
    Pollution de l’air de sources domestiques
    À partir du 20e siècle, la pollution de l’air a été assimilée au smog urbain ou à la fumée que crachent les cheminées d’usines. Dans les pays riches, ces images peuvent sembler dépassées lors des discussions sur les polluants furtifs. Dans le monde en développement, cependant, la fumée que dégagent les feux d’intérieur constitue probablement la plus importante menace à la santé causée par la pollution de l’air, et les femmes et les enfants en sont les principales victimes.
    Des études sur les niveaux d’exposition personnelle et de pollution de l’air interne indiquent que, en dépit de variations considérables, de nombreux utilisateurs de combustibles fumigènes s’exposent à des concentrations de particules et autres polluants d’une troublante intensité (76). Des données approximatives suggèrent que, en moyenne, la pollution de l’air interne tend à être un problème plus grave en milieu rural que dans les environnements urbains. Cependant, dans les maisons des citadins pauvres, surtout ceux qui résident dans de petites villes, les concentrations de particules sont susceptibles d’être plus élevées que les moyennes urbaines et de dépasser celles des foyers ruraux.
    Trois risques majeurs à la santé ont été associés à l’usage domestique de combustibles polluants (77). Tout d’abord, par l’irritation des voies respiratoires et peut-être aussi par d’autres moyens, la pollution issue de combustibles domestiques faciliterait la propagation des infections respiratoires aiguës, l’un des gros responsables du décès d’enfants de moins de 5 ans dans les pays pauvres (78). Deuxièmement, l’exposition à long terme pourrait contribuer à des maladies pulmonaires chroniques comme la bronchite chronique, l’emphysème et l’asthme, qui représentent des problèmes de santé significatifs chez les femmes adultes. Troisièmement, l’exposition à long terme est un facteur de risque en matière de cancer.
    Comme pour ce qui est des déficiences de l’approvisionnement en eau salubre et des installations sanitaires, l’étendue des maladies effectivement attribuables à une exposition à la fumée intérieure est difficile à déterminer. Le cancer et les problèmes respiratoires chroniques sont probablement la conséquence d’une exposition de longue durée ou de périodes d’exposition passées, qui sont difficiles à évaluer. Il y a de nombreux autres facteurs de risque pour ce qui est des infections respiratoires — le surpeuplement, une mauvaise aération, la malnutrition, des sanitaires déficients, et l’absence d’inoculations — et ils tendent à être interreliés (79). D’autres sources de pollution de l’air dans le logis pourraient bien être reliées elles aussi aux maladies respiratoires, notamment les spirales à moustiques, le brûlage des déchets, et la fumée de tabac. En général, les femmes et les enfants qui s’exposent davantage à la pollution de l’air issue des feux d’intérieur sont également plus susceptibles d’être exposés à d’autres menaces environnementales, qui contribueraient aussi à la mauvaise santé.
    Le choix des combustibles domestiques dans le monde en développement est souvent décrit comme une échelle de l’énergie, avec les combustibles salissants (résidus de récolte et bois à brûler) tout en bas. En remontant les échelons on trouve le charbon de bois, ensuite le kérosène, puis le propane liquide, et enfin l’électricité (80). En général, plus on remonte l’échelle, moins le combustible est polluant. Les plus propres et les plus pratiques, comme le kérosène, le propane liquide et l’électricité, sont ordinairement préférés par les ménages prospères.
    Bien que le bois et les résidus de récolte soient moins communs dans les villes, l’utilisation du charbon de bois et de la houille y est assez courante. L’usage du charbon de bois est répandu parmi les pauvres et même dans les ménages de la classe moyenne dans les petites et grandes villes d’Afrique et, dans une moindre mesure, dans les ménages des zones urbaines d’Asie et d’Amérique latine. En termes de particules inhalables, qui représentent sans doute le principal risque à la santé de ces carburants, le charbon de bois est considérablement moins polluant que le bois, même si l’exposition au monoxyde de carbone peut être plus élevée (81). Les émissions de la houille dépendent énormément du type utilisé, mais elles peuvent être relativement élevées tant en termes de particules que de monoxyde de carbone (82). Les études sur l’utilisation de la houille en Chine ont produit quelques-uns des indices les plus convaincants de l’existence d’un lien entre l’utilisation d’un carburant domestique et le cancer (83).
    Certains problèmes de pollution de l’air interne sont spécifiquement urbains. Avec un nombre élevé d’utilisateurs domestiques de carburants fumigènes, on obtient un problème de pollution de l’air dans le quartier et éventuellement à l’échelle de la ville, et Pékin en est la preuve. En Afrique du Sud, des études indiquent que le niveau d’exposition des enfants aux particules est en forte corrélation avec leur quartier et même avec celui de l’école qu’ils fréquentent, selon qu’on y reçoit l’électricité ou qu’on y brûle des combustibles salissants (84). L’exposition à la pollution causée par les feux domestiques semble donc représenter un facteur de plus que les ménages individuels en milieu urbain auraient du mal à contrôler.
    Bien que la fumée et les autres sous-produits de la combustion soient sans doute les formes les plus nuisibles de la pollution de l’air interne, ils n’en sont pas la seule source. Le formaldéhyde, le chloroforme et les autres substances chimiques organiques émises par les matériaux de construction, ou par les ameublements, représentent d’autres polluants significatifs, tout comme les fibres d’amiante émanant des matières d’isolation, et le radon également. Il s’agit habituellement d’un souci propre aux immeubles de bureaux ou autres structures urbaines de type institutionnel qui ont des systèmes de ventilation restrictifs ou à circuit fermé, donnant naissance à ce que l’on appelle le syndrome des édifices hermétiques (85) (86).
    Déchets solides
    La plupart des déchets solides d’origine domestique ne posent pas une menace directe à la santé, bien qu’il soit plus prudent de les éviter. Comparés aux déchets industriels, ils contiennent peu de produits chimiques dangereux. Cependant, des matières fécales se mêlent souvent aux déchets domestiques, parfois sous forme de couches jetables, mais surtout dans les localités où les installations sanitaires sont rares. Si les ordures ménagères sont rangées dans des contenants fermés et qu’elles sont régulièrement ramassées, ce qui est habituellement courant dans les quartiers bourgeois du monde en développement et des pays avancés, les risques à la santé sont minimes pour les habitants de ces quartiers.
    Le problème du transport des déchets atteint son paroxysme dans les villes pauvres des pays en développement. Le ramassage des ordures de porte à porte est trop coûteux pour nombre de ménages et pour les municipalités qui n’en ont pas les moyens. De toute façon, les rues de bien des quartiers pauvres sont trop étroites pour laisser passer les camions d’éboueurs. Les points de collecte peuvent facilement dégénérer en mini-décharges publiques, surtout là où le ramassage est intermittent. Dans beaucoup de pays pauvres, les budgets publics sont étirés jusqu’à la limite depuis des années, et la collecte des ordures est souvent au nombre des services qui en souffrent le plus (87) (88). Souvent, les déchets solides créent l’un des problèmes environnementaux les plus visibles dans les communautés à faibles revenus.
    Les deux groupes qui s’exposent le plus directement aux déchets solides sont les enfants et les trieurs de détritus dans les quartiers pauvres des villes de pays en développement. Pourtant, l’accumulation des ordures peut indirectement contribuer à des problèmes de santé environnementale dans les quartiers du fait que ces amoncellements constituent des foyers de prolifération pour les mouches et autres nuisances.
    Problèmes à l’échelle de la ville
    Bien que les menaces environnementales auxquelles les gens s’exposent dans leurs foyers et leurs quartiers soient habituellement celles qui représentent les plus grands risques à la santé, certains problèmes à l’échelle de la ville constituent eux aussi des risques significatifs : dangers professionnels, pollution de l’air ambiant, accidents de la circulation, et exposition au plomb. L’Encadré 2.4 entreprend une exploration des types de problèmes qui sont ordinairement les plus graves — dans le quartier ou à l’échelle de la ville — subdivisés selon la classe socio-économique des citadins et les dimensions de la ville.
    Dangers professionnels
    Les dangers dans les lieux de travail peuvent représenter un surcroît significatif au fardeau sanitaire qu’impose la vie urbaine : contacts avec une vaste gamme de substances toxiques et de maladies transmissibles, machines peu sûres, niveaux malsains de bruit, éclairage inadéquat ou mauvaise ventilation, et extrêmes de chaud et de froid. Ces dangers sont souvent aggravés par une carence de vêtements ou d’équipements protecteurs (89).
    Dans nombre de pays en développement, le problème des dangers professionnels est aggravé par l’absence de journées de maladie payées ou d’indemnisations en cas d’accidents du travail, ainsi que par une carence de soins de santé professionnelle adéquats (90). Dans les pays en développement d’Asie et d’Afrique, on estime que moins de 25 pour cent de la population active a accès à un service quelconque de soins de santé professionnelle (91). En outre, on n’a pas universellement adopté ou communément mis en oeuvre des normes appropriées à cet égard.
    En général, on estime que les expositions professionnelles ne sont ni diagnostiquées ni signalées dans des proportions réalistes et, par conséquent, on pense qu’elles représentent un problème nettement plus sérieux que ne l’indiquent parfois les statistiques gouvernementales (92). Par exemple, des chercheurs ont constaté que le nombre des ouvriers ayant des problèmes de santé dans une seule aciérie mexicaine était pratiquement deux fois plus élevé que le nombre officiellement enregistré pour l’ensemble du Mexique en 1988; les chercheurs ont signalé que plus de 80 pour cent des ouvriers de l’aciérie étaient exposés à des extrêmes de chaleur, de bruit, et de poussières toxiques (93).
    Les maladies professionnelles les plus communes incluent les maladies respiratoires causées par des particules, notamment l’amiante, le silicium, et le coton; l’empoisonnement aux métaux comme le plomb; l’empoisonnement aux pesticides; la perte de l’ouïe due aux bruits excessifs; et les maladies cutanées consécutives à des expositions chimiques (94) (95). Dans certains cas, les taux de maladie parmi les travailleurs exposés sont très élevés. Selon un rapport de 1983, un tiers des travailleurs dans les usines d’amiante à Bombay (Inde) souffraient de maladies pulmonaires (96).
    Les menaces à la santé professionnelle sont parfois exacerbées par la malnutrition ou par le fardeau de maladies chroniques dont les travailleurs souffrent déjà et qui, dans un cas comme dans l’autre, peuvent affaiblir leur résistance aux irritants toxiques ou aux maladies infectieuses auxquels ils s’exposent au travail. Ainsi, les maladies hépatiques d’origine non éthylique sont répandues parmi les Africains et les Asiatiques et elles peuvent réduire chez les travailleurs qui en souffrent leur capacité naturelle d’élimination des poisons qu’ils absorbent sur les lieux de travail (97).
    Par ailleurs, les risques sont parfois intensifiés par les conditions climatiques, notamment lorsqu’il fait chaud et humide; il est alors très difficile de convaincre les travailleurs de se munir d’équipements protecteurs comme des respirateurs ou des tabliers. Les longues heures de travail, fréquemment exigées par les employeurs dans les pays en développement ou souhaitées par les ouvriers eux-mêmes pour des raisons de gagne-pain, jouent parfois un rôle dans les expositions prolongées aux toxines ou dans les taux accrus d’accidents dus à la fatigue (98).
    Les risques professionnels posent un problème particulier dans les petites industries et les entreprises artisanales. Rappelons que la petite entreprise représente une proportion surprenante de la base industrielle dans bien des pays. Par exemple, les compagnies de moins de 50 employés constituent plus de 40 pour cent du total dans l’industrie en Asie du Sud-Est. Malheureusement, les conditions qu’on y retrouve sont souvent nettement plus inquiétantes que celles qui règnent dans les industries plus grandes : installations modestes, moins de fonds pour se doter de machines fiables ou d’équipements de sécurité, et une bien moindre priorité accordée à la protection des ouvriers et aux procédures de sécurité dans les opérations (99) (100).
    Petits ateliers et entreprises parallèles ou artisanales sont souvent les plus mal lotis en termes d’exposition; on y fait fréquemment usage de produits toxiques sans le bénéfice des équipements ou précautions de rigueur, allant parfois jusqu’à répandre des contaminants dans l’environnement immédiat (c.-à-d. dans le milieu de vie quotidienne des travailleurs). On sait par exemple que les mécaniciens d’automobiles et les pompistes dans de nombreux cadres urbains s’exposent régulièrement au benzène, un additif de l’essence, et qu’ils souffrent de taux élevés d’anémie et d’autres maladies associées à l’exposition à cette substance (101). En Jamaïque, les ouvriers dans les petites entreprises où l’on répare et recycle les accumulateurs à cellules au plomb sont souvent contaminés par ce métal, tout comme la clientèle et les familles (102).
    Pollution atmosphérique ambiante
    Dans les villes qui ont des taux élevés de pollution atmosphérique et où la géographie et le climat conspirent pour empêcher la dispersion des polluants, des risques significatifs à la santé menacent riches et pauvres sans distinction. Ces risques sont encore plus aigus dans les villes où la réglementation n’est ni musclée ni scrupuleusement appliquée. À l’échelle mondiale, on estime à 1,1 milliard le nombre de citadins qui sont exposés à des taux de particules ou de dioxyde de soufre qui excèdent les niveaux établis dans les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (103).
    On a traditionnellement associé la pollution atmosphérique aux émissions industrielles, mais aujourd’hui, ce sont les véhicules qui représentent la source de pollution majeure dans de très nombreuses villes. Le problème est surtout prononcé dans les villes où circulent de grands nombres de véhicules mal entretenus et où l’on utilise communément de l’essence au plomb, ce qui est toujours courant en Amérique latine, en Asie, et en Europe de l’Est.
    Nombre d’études confirment les effets nuisibles de la pollution de l’air sur la santé. Les taux de pollution que l’on retrouve ordinairement dans l’atmosphère des grandes villes ont été mis en cause dans les cas de maladies aiguës aussi bien que chroniques, notamment l’asthme et la bronchite chronique. Les plus vulnérables sont les enfants, les personnes âgées, les fumeurs, et tous ceux qui souffrent déjà de difficultés respiratoires. L’essentiel de la recherche s’est concentré sur les particules, le dioxyde de soufre, et les oxydes d’azote. Les polluants les plus dangereux semblent être les petites particules de moins de 10 microns de diamètre, qui sont facilement inhalées dans les poumons (104) (105). Elles émanent principalement des gaz d’échappement des véhicules, des centrales thermiques, des chaudières au charbon, et de certaines industries.
    Des études récentes ont livré de forts indices sur le lien qui existerait entre la pollution de l’air aux particules et les décès prématurés (106) (107). Une étude américaine qui a suivi 550 000 personnes dans 151 villes sur 7 ans a pu confirmer que les habitants des villes les plus polluées courent un risque de 15 à 17 pour cent plus élevé de mourir prématurément (toutes causes confondues) que ceux des villes les moins polluées (108) (109). Depuis la fin des années 1970, les données épidémiologiques des villes américaines suggèrent régulièrement que la pollution atmosphérique tue — principalement par le biais de maladies respiratoires ou cardio-vasculaires — quelque 30 000 à 60 000 personnes par an, et compte directement pour 2 à 3 pour cent du total des décès (110) (111).
    De tels résultats ont été reproduits dans les zones urbaines d’autres pays également. Des études en République tchèque et en Pologne, dont certaines régions souffrent de taux de pollution très élevés, suggèrent que, comme aux États-Unis, de 2 à 3 pour cent du total des décès peuvent être attribués à la pollution atmosphérique (112) (113). Une étude analogue à Jakarta (Indonésie), où les concentrations de particules aéroportées sont extrêmement élevées aussi, avance des estimations qui suggèrent qu’une réduction qui les ramènerait aux niveaux recommandés par l’OMS pourrait éviter quelque 1 400 décès, soit environ 2 pour cent du taux annuel de mortalité dans cette ville (114) (115).
    Bien que ces données semblent indiquer que les décès liés à la pollution atmosphérique ne contribuent que modestement aux taux urbains de mortalité, les effets délétères de celle-ci sur la santé des citadins seraient beaucoup plus répandus. Par exemple, les chercheurs ont estimé qu’à Jakarta, une stricte adhésion aux lignes directrices de l’OMS pourrait éviter quelque 600 000 attaques d’asthme et 125 000 cas de bronchite chez les enfants chaque année (116).
    Accidents de la circulation
    Selon les estimations de l’OMS, quelque 885 000 personnes perdraient la vie tous les ans dans des accidents de la circulation (117). La majorité (70 pour cent) se produisent dans des pays en développement à revenus faibles ou moyens, même si le nombre des voitures privées en circulation y est nettement moins élevé que dans des pays plus riches (118). Sur le plan du " risque par véhicule ", les différences sont dramatiques : dans plusieurs pays africains, les taux de mortalité sont supérieurs à 100 pour 10 000 véhicules immatriculés, par comparaison à moins de 4 en Europe occidentale. Au Kenya, 40 pour cent des accidents de la route se produisent en ville et 60 pour cent à la campagne.
    Le taux de blessures mortelles par véhicule immatriculé a grimpé de 300 pour cent depuis 1968 en Afrique, alors qu’il a légèrement baissé dans les pays avancés (119). Cet incroyable taux de mortalité s’explique en partie par la fréquence avec laquelle un accident fauchera un nombre élevé de personnes, comme par exemple lorsqu’un autobus bondé est impliqué. Un autre facteur qui y contribue concerne la déficience des normes de sécurité.
    Dans les pays en développement, les piétons comptent pour environ 40 pour cent des décès causés par des accidents de la circulation, par comparaison avec 20 pour cent dans les pays avancés (120). L’une des raisons majeures de cela concerne le foisonnement de personnes qui évoluent en tout temps sur la voie publique et qui doivent se disputer l’espace commun (voir Chapitre 4, " Transport urbain ").
    Exposition au plomb
    Le plomb est omniprésent dans l’environnement urbain. Les émissions des véhicules qui roulent à l’essence au plomb sont une source majeure de dissémination de ce métal dans l’atmosphère. Les émissions industrielles, surtout celles des fonderies et des usines de recyclage d’accumulateurs, représentent également une source significative de pollution.
    L’être humain s’expose à la pollution par voie d’inhalation de l’air vicié, d’ingestion de l’eau et de la nourriture contaminées, et — surtout parmi les enfants dans le cas de l’Amérique du Nord — d’absorption de peinture à base de plomb. Le contact avec un sol contaminé constitue une autre voie commune d’exposition, surtout chez les enfants qui ingurgiteraient de la terre par inadvertance. Mais c’est surtout parmi les adultes qui travaillent dans la métallurgie et l’électronique, dans les métiers de la construction, ainsi que dans la fabrication d’accumulateurs, que se manifestent des niveaux critiques d’exposition professionnelle.
    Les effets nuisibles du plomb sur la santé sont connus depuis des siècles. La principale menace, outre l’empoisonnement aigu, est d’ordre neurologique (pour les enfants). Une étude de 1988 à Mexico — où les teneurs dans le milieu ambiant sont élevées à cause de l’utilisation de l’essence au plomb — a constaté que plus du quart des nouveaux-nés affichaient des concentrations de plomb dans le sang suffisamment élevées pour entraver le développement neurologique et psycho-moteur (121).
    Des études effectuées en Amérique du Nord, en Europe occidentale et en Australie signalent qu’une forte exposition au plomb durant la petite enfance retarde le développement intellectuel; ceci dit, les tentatives de quantification sont encore controversées (122). Les enfants chez qui l’on signale de fortes teneurs en plomb dans l’ivoire des dents afficheraient, affirme-t-on, un déficit dans les scores d’intelligence et dans les compétences verbales, par comparaison avec les enfants chez qui les teneurs sont faibles (123). Une étude de 1990 à Bangkok (Thaïlande), ville fortement polluée au plomb, suggérait que de 30 000 à 70 000 enfants risquaient une perte de quatre points de QI, ou plus, à cause des concentrations élevées de plomb, et que beaucoup d’autres étaient à risque de réduction de l’intelligence, mais à un moindre degré (124).
    En outre, il a été suggéré que l’exposition à des concentrations élevées de plomb durant l’enfance serait associée, plus tard dans la vie, au décrochage scolaire, à l’analphabétisme fonctionnel, à l’absentéisme, et à des déficits de développement neurologique (125). Certaines études ont aussi lié l’augmentation des niveaux de plomb dans le sang chez les adultes à une pression artérielle élevée, bien que cette constatation n’ait pas été confirmée dans toutes les études (126) (127).
    Les constats sur les retards neurologiques parmi les enfants ont motivé l’effort consenti durant les années 1970 et 1980 en vue de réduire la teneur en plomb dans l’essence, et autres sources, aux États-Unis et en Europe — effort qui a eu pour résultat de diminuer les concentrations dans le sang et dans le milieu ambiant. Ainsi, les concentrations dans le sang aux États-Unis ont considérablement diminué depuis la fin des années 1970, lorsque l’on a progressivement éliminé l’usage des carburants au plomb. Mais nombre de pays dans les régions en développement n’ont toujours pas adopté de règlements à cet égard, et le risque d’exposition demeure dangereusement élevé.

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