La Liberté de la Presse, au sens très large du terme, est abondamment questionnée en France depuis toujours... mais tout particulièrement depuis quelques mois.
La dernière nouvelle en date est grave, puisqu’elle concerne très directement la liberté de la presse elle-même, et la protection des ses sources.
Guillaume Dasquié mis en examen pour “détention et divulgation au public de renseignement ayant le caractère d’un secret de la défense nationale”.
La Liberté de la Presse, au sens très large du terme, est abondamment questionnée en France depuis toujours... mais tout particulièrement depuis quelques mois.
Elle est en effet régulièrement remise en cause au sujet des accointances entre Nicolas Sarkozy et les les grands magnas des médias, l’auto-censure qui semble faire florès, et les quelques pions amis que le pouvoir en place a pu placer ici et là...
Remise en cause aussi par les principaux journaux économiques français, La Tribune et Les Echos (bravo à leurs journalistes !), qui s’inquiètent de leurs racheteurs... Mais c’est sans doute une question de privilégiés, qui ne concerne pas grand monde.
La dernière nouvelle en date est encore plus grave que celles-là, puisqu’elle concerne très directement la liberté de la presse elle-même, et la protection des ses sources.
La France, les démocrates, les citoyens, les journalistes, vont-ils laisser faire cela sans piper mot, et sans apporter leur soutien à ce journaliste courageux qui tente de faire son travail jusqu’au bout ?
J’espère vraiment que ce ne sera pas le cas, et qu’une véritable mobilisation va voir le jour... parce que trop, c’est trop, et qu’il s’agit en l’occurrence de quelque chose de fondamentalement essentiel !
Guillaume Dasquié a été mis en examen pour détention et divulgation au public de renseignement ayant le caractère d’un secret de la défense nationale.
La mise en examen, donc, d’un journaliste, “sommé” de divulguer ses sources.
La mise en examen d’un journaliste qui a le tort de faire son travail, de tenter d’approfondir ses enquêtes, et de faire connaître le résultat de celles-ci.
La mise en examen du droit à l’information, et de son pendant, le devoir d’information, que défend ardemment Guillaume Dasquié.
Un devoir qu’il se retrouve sans doute un peu trop seul -mais pas le seul !- à représenter encore, même quand les terrains sont minés...
Un devoir qui garantit comme un label les démocraties d’origine contrôlée, et donc l’accès à une information sinon impartiale, à tout le moins documentée et non-inféodée aux pouvoirs en place.
On peut tout à fat comprendre que les services de renseignements, que l’armée, que l’état, aient besoin de protéger certaines sources. Et que dans des moments de crise, tous les moyens soient bons ( ?) pour les protéger.
On peut aussi comprendre que certaines actions diplomatiques délicates nécessitent une certaine réserve (certaines... pas toutes !).
Le secret de l’instruction est aussi souvent mis en bouclier contre le travail d’investigation. Et dans la grande majorité des cas, pour de bonnes raisons ! J’en oublie sûrement, mais toutes ces raisons justifient effectivement une certaine réserve dans la publication de certaines informations journalistiques.
Je ne suis bien évidemment pas une spécialiste de la question, mais simple spectatrice.
Je me pose donc quelques questions, auxquelles j’aimerais avoir quelques réponses :
Un journaliste de cette envergure aurait-il pris le risque de mettre la France (pas les petites magouilles, mais l’intérêt de la France elle-même) en danger ?
“Le Monde” se serait-il permis de publier ces articles, s’ils ne lui semblaient pas répondre et à l’éthique journalistique, et ne pas nuire aux intérêts de la France ?
Il semble qu’en fait, ce que recherchent surtout les enquêteurs ce soit la source (ou les sources) de ces “fuites”.
Cela ne relève en rien de la responsabilité du journaliste (qui doit en principe au contraire protéger ses sources), ni du journal (qui en principe doit protéger ses journalistes). Aux enquêteurs de faire leur boulot ! Et de surveiller leurs propres brebis !
A moins qu’il ne faille que le journaliste se métamorphose en délateur... et sa rédaction en Inquisition.
Mais il se trouve que la loi ne permet aux journalistes de protéger leurs sources que quand ils sont auditionnés comme témoins... et sinon ?
Mais il semble bien que l’air du temps pousse à ce que ces différents rôles (comme tous ceux de la fonction et du service publics) se mélangent allègrement ! Ce qui serait très très grave pour la démocratie et les libertés individuelles !!!
Article complet, sources et autres commentaires : La France et la Liberté de la Presse