Quand on fait la guerre (je parle pour la France et je parle pour son histoire moderne), c’est soit pour chasser de son territoire un « envahisseur » et pour mettre un terme à un régime d’une barbarie extrême (nazi) ; soit pour protéger une population contre une autre (ex-Yougoslavie ; Afghanistan).
Aucune démocratie, jusqu’alors, n’a fait la guerre à une autre démocratie, par exemple, exceptée certainement Israël avec le Liban si on considère qu’Israël a fait la guerre au Liban et non au Hezbollah.
Mais si nous restons en France, et c’est de cela que nous parlons. Si nous restons donc en France, la France ne fait pas la guerre à une nation « innocente ». Et même lorsqu’elle fait la guerre, elle ne fait pas la guerre à une nation, elle fait la guerre à un régime : on n’a pas fait la guerre aux Allemands, nous avons fait la guerre contre les nazis, on ne fait pas la guerre contre l’Afghanistan, on fait la guerre contre les Talibans.
On juge la société, un État, lorsqu’elle ou il a commis des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. On a jugé l’Allemagne Nazie…
Il n’est donc pas juste, de mon point de vue, de mettre sous le même plan (et cela depuis, la nuit des temps), des actions individuelles et l’action (non d’ailleurs de la société) d’État.
Notre société n’est plus criminelle : la peine de mort est abolie depuis 1981 pour ce qui concerne la France (et pour ce qui concerne les démocraties, hormis les USA, toutes l’ont également abolie).
Dire que l’on construit des armes, veut dire que l’on admet la violence : alors que les armes de guerre sont pour la guerre ; et que les armes, les autres, sont pour la chasse, le sport… … Revient, pour moi, à dire : on construit des voitures, donc on admet qu’on peut tuer en voiture. On « fabrique » de la nourriture, donc admettons qu’on puisse gaver une personne. On fabrique des couteaux de cuisine, donc on peut égorger des gens. On fabrique des faux pour le fauchage, donc on peut aller « faucher » des individus etc.
N’importe quoi dans la vie peut devenir une « arme » : même sa main.
La société française fabricante d’arme n’est donc pas « responsable » de la violence de certains. Et ce n’est ni une excuse, ni même une explication : puisque tous les français ne sont pas violents.
La prison peut-être et est dissuasive. Dans certaines régions françaises, les hommes violents qui passent une nuit ou deux en prison après avoir battu leur femme pour la première fois, ne récidivent plus et sont même plus volontaire pour aller une thérapie comportementale…
J’ai toujours dit que l’état des prisons françaises est lamentable. Et qu’il faut changer le système carcéral.
Et que c’est, pour moi, cet état lamentable qui ne permet pas la réinsertion. Si tant est qu’il est possible de réinsérer tout le monde.
Les psychiatres et tous les spécialistes sont d’avis que les tueurs en série sont « irrécupérables ». Et d’autres sont d’avis que certains terroristes, selon les causes qu’ils défendent, également sont « irrécupérables » (allons parler de réinsertion à Ben Laden par exemple !)…
De plus, pour pouvoir réinsérer, il faut que la personne veuille être réinsérée. De même que pour pouvoir « soigner », il faut que le malade veuille se soigner.
Je ne suis pas d’accord avec cette vision des choses, parce qu’elle oppose « sanction » de l’action déviante commise et volonté (ou tentative) de « réinsertion » de l’auteur de l’action déviante.
Qu’elle ne se fixe que sur l’auteur de l’acte, le pauvre petit qui serait une victime de la société violente, et qu’elle ne pense pas à la victime de ce pauvre petit quant à sa capacité à elle de se remettre de cette action violente, et dont cette capacité passe par la condamnation et la sanction de l’action déviante.
Ce que tu dis est tout à fait « écoutable », mais seulement quand on n’est pas soi-même victime ; et seulement sur du extrêmement long terme.
Hors la justice, c’est sur du moyen et du court terme. On ne va pas mettre deux siècles pour pouvoir réinsérer des gens qui ne vivent en moyenne que 80/85 ans.
Ce que tu expliques, pour moi, est trop abstrait ; le coupable et la victime ce sont du concret. Et c’est d’autant plus abstrait, pour moi, que tu parles de la même manière quelque soit la nature de l’acte déviant… que tu remets en cause le système carcéral, sans rien proposer d’autre, de concret, de réel.
Qu’on dise depuis l’enfance, que tel ou tel comportement peut conduire à tel ou tel comportement déviant plus tard et qu’on tente d’y remédier ok, pourquoi pas.
Et encore, je ne suis pas 100% d’accord, ça revient à ce que Sarkozy et ces acolytes préconisaient voir depuis la maternelle que l’enfant qui commettrait une action pour le moins violente, serait « cataloguée » potentiellement dangereux un enfant alors que chacun sait, j’espère, qu’un enfant peut casser son jouet à 4 ans et être un pacifiste à 30, sans être passé par la case psychiatrique ou rééducation par la société.
Je ne crois pas à la prédisposition en matière de tous les crimes et délits.
La suppression de la peine de mort, n’a pas augmenté ou diminué l’augmentation des crimes, et cette suppression n’avait pas pour but cela, la diminution des crimes. Et puis, puisque tu parles de société « violente » qui serait responsable de la violence individuelle, donc si la société admettait la peine de mort, elle serait doublement responsable de la violence individuelle.
Je ne vois pas pourquoi il faudrait absolument et toujours opposé sanction et réinsertion.
L’auteur, pour se réinsérer doit être sanctionné, ça passe aussi par-là la réinsertion, par la case sanction. En fonction des actions commises : ça peut aller de la simple réprimande à la prison à vie avec une sûreté de 22 ans (pour ce qui concerne la France). Ça peut aller de la volonté de réparer l’action commise à la prison ferme.
Exemple : quelqu’un détériore un mur, il est condamné à nettoyer ce mur.
Exemple : quelqu’un vol un bien, il est condamné à rembourser ce bien.
Exemple : quelqu’un tue involontairement après usage de violence sur une personne, il est condamné à la prison ferme.
S’il y a de plus en plus de « malades »… je ne suis pas d’accord pour considérer (en dehors des maladies mentales style schizophrénie) les criminels et les délinquants comme malades.
La pédophilie n’est pas non plus une maladie. Considérer le pédophile comme un malade revient également à accepter ce que préconisait Sarkozy.
Les psychiatres ne sont pas contre l’idée qu’un schizophrène soit responsable d’un acte, mais pas coupable de cet acte.
Dire d’une personne (même pour ces psychiatres) qu’elle est irresponsable, c’est la mettre au même niveau qu’une plante. On peut être responsable mais pas coupable. Et les psys (certains) sont d’accord que cela peut aider les schizophrènes qui pour beaucoup vivent mal également le fait qu’on les déclare irresponsable.
Tu le dis toi-même, s’agissant d’être humain, il n’y a pas de mécanisme automatique.
Alors comment tu fais (et parles moi concrètement, s’il te plaît), pour savoir qu’un enfant A par rapport à un autre enfant B, éduqués et élevés de la même manière dans une famille C, que l’un sera trafiquant de drogue et l’autre ministre de l’intérieur ? Quand est-ce qu’on commence à voir le comportement déviant, à quel âge on prend en charge ? Pourquoi ? Qui t’assures qu’un enfant pris en charge à tel âge, ne sera pas un délinquant à tel autre âge ? Et qui peut t’assurer qu’un enfant parfaitement « normal » à ce même âge, ne deviendra pas « déviant » adulte ?