J’aimerais expliquer quelque chose concernant le voile, foulard, peu importe le nom qu’on lui donne, la forme ou la couleur qu’il prend.
J'ai pris tout mon temps pour revenir répondre ici de façon totalement neutre, sans passion, sans même faire allusion à mon propre vécu.
J'aimerais que vous puissiez tous lire ce message jusqu'au bout. J'ai pris mon temps pour faire les recherches (en plus ça répond en même temps à la question de Résistance sur le "forum" religion, je vais donc également mettre une partie de cette réponse sur le sujet).
Il n’y a aucune interprétation des textes concernant le voile, je vais seulement citer les textes, traduits aussi précisément que possible (j’ai pris les versions les plus répandues dans le monde et donc les plus appliquées dans le monde). Et je vais vous les situer dans leur contexte. Il y a sur le sujet du voile trois versets essentiels. Pas plus.
Le premier a été délivré à Médine. Les compagnons de Muhammad, en exil, habitaient des maisons petites et souvent inconfortables. A la nuit tombée, les femmes devaient sortir pour satisfaire leurs besoins naturels et des jeunes gens en profitaient pour les harceler. Elles se plaignirent à Muhammad, qui reçut le verset suivant :
- « Dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants de revêtir leur cape. C’st pour elles le meilleur moyen de se faire connaître et de ne pas être offensées. »
Le mot arabe employé ici est julbâb, qui signifie
cape.
Plus tard, dans un deuxième verset traitant de la chasteté (qui concerne les hommes aussi bien que les femmes), il est précisé : « Dis aux
croyants de baisser les yeux et d’être chastes… Dis aux
croyantes de ne montrer de leurs attraits que ce qui apparaît, de rabattre leur fichu sur les échancrures de leur vêtements … et de ne pas frapper le sol de leurs pieds pour laisser apparaître leurs attraits cachés. »
Le mot arabe employé est khimâr, qui désigne plutôt un
fichu, c'est-à-dire un léger vêtement en pointe dont les femmes se couvrent le cou, la gorge et les épaules (pas la tête !), on appellerait cela une étole de nos jours.
L’injonction s’adressait aux femmes qui, selon les habitudes bédouines, portaient des étoffes nouées et flottantes ou aux hommes qui par les grandes chaleurs se contentaient d’un pagne sans même un sous-vêtement.
Le mot hijâb, qui désigne le « voile », apparait dans un troisième verset assez énigmatique :
- « Si vous demandez un objet aux épouses du Prophète, faites-le à travers un voile, ce sera plus pur pour vos cœur comme pour le leur. »
A travers un voile signifie-t-il qu’on doit leur parler derrière un rideau ou qu’elles doivent se couvrir elles-mêmes d’un voile ? Ou encore, comme pensent les soufis (les mystiques de l’islam), qu’il s’agit d’un « voile de la pudeur » qui vient du cœur et ne suppose pas une pièce d’étoffe particulière ?
Ce n’est pas tranché, mais le Coran n’en dit pas davantage. Bien évidemment, des interprétations très différentes de ces mêmes versets ont été produites selon les lieux, les sensibilités et les époques. Interprétation toujours faites par des hommes au détriment des femmes, comme toujours !
Notez cependant qu’on ne voit nulle part apparaître le mot
cheveux, qui a pris une telle importance par la suite.
En Iran, laisser dépasser la moindre mèche de cheveux est puni de coups de fouet.
En Algérie, les groupes salafistes ont égorgé des femmes parce qu’elles se promenaient cheveux au vent…
Le mot
cheveux n’est pourtant mentionné nullement par dans le Coran, du moins en tant qu’attrait à dissimuler.
Il est aussi intéressant de noter les circonstances du dernier verset sur le hidjab. Il est écrit dans les chroniques qu’un jour, au cours d’un dîner, Omar dit à Muhammad :
- « Ce n’est pas possible, nous mangeons auprès des femmes, nos mains se touchent, s’effleurent. »
De là serait venue l’idée d’un voile pour les épouses du prophète.
Cela signifie qu’au temps de Muhammad, il n’existait pas de séparation des sexes, aujourd’hui strictement appliquée dans certains pays musulmans. Les sexes n’étaient pas séparés dans la vie quotidienne. Hommes et femmes prenaient leurs repas ensemble.
Musilim, une des autorités suprêmes en matière de hadith, raconte que Muhammad, invité à prendre un repas chez l’un de ses compagnons, demanda si Aïcha était aussi invitée. La réponse étant négative, il déclina par trois fois l’invitation. Et ne l’accepta que lorsqu’Aïcha put l’accompagner.
Le port du voile imposer avec le temps a trois significations :
1° marque de la soumission de la femme, dont le corps doit être le plus couvert possible, pour ne pas attirer l’envie de ceux qui n’en sont pas les époux.
Le voile ne provenant pas de l’islam mais ayant été introduits par les peuples où ils étaient déjà portés (exactement comme pour l’excision féminine), cela explique la variété innombrable du voile, changeant d’un pays à un autre, d’une culture à une autre. Ce n’est pas un signe religieux contrairement à toutes les idées reçues là-dessus.
2° Le port du voile est donc aujourd’hui imposé aux jeunes filles soit par l’entourage, soit considéré par elles comme un moyen de se protéger contre le regard masculin. C’est donc par peur ou par soumission, même si elles pensent le contraire, qu’elles portent un foulard. Je le répète, il n’y a aucune raison religieuse au port du voile.
3° Dans de nombreux pays musulmans, on porte moins le voile qu’en France ! Paradoxe non ? Hors partout où il y a un durcissement de l’Islam (vers le fondamentalisme et l’intégrisme), le voile devient important.
Ainsi en Tunisie, il est formellement interdit dans l’enseignement, l’administration, et tout autre lieu d’État de porter le voile.
Et en Turquie, il en allait de même, avant que des islamiques accèdent au pouvoir…
Le voile a donc surtout un sens politique. Ce que d'ailleurs fait remarquer des musulmans en Turquie, voilà aussi pourquoi ils et elles manifestaient contre cette nouvelle loi, voté par un gouvernement islamique.
Je voudrais aussi faire remarquer un dernier point qui me semble-t-il en dit long sur ce que certains pensent du sexe féminin.
Dans la plupart des cultures, des sociétés, où on considère la femme comme inférieur à l’homme ou
mineur à vie, on considère la fille prête à marier ou à avoir des rapports sexuels bien plutôt que le garçon. Paradoxe non ? Du tout ! On comprend bien à quoi ces gens veulent réduire la femme.
Et dans tous les pays qui ont fixé une règle vestimentaire pour la femme, il y avait aussi cette distinction avec la majorité sexuelle.
Ainsi en France, il était interdit pour une femme de porter un pantalon mais elle pouvait être mariée à 16 ans ; le garçon lui, à 18 ans.
Ainsi en Iran, il était obligatoire de porter le tchador, mais la fille est sexuellement majeur dès l’âge de 9 ans, tandis que le garçon c’est à 15 ans.
Et c’est un peu partout comme cela, aussi bien dans les pays islamiques que dans les autres, la majorité sexuelle de la femme est souvent bien plus basse que pour l’homme.
Et j’achève mon propos par ceci dont je ne ferais même pas de commentaire, tellement c’est abjecte.
Propos d’Imam conseillant un père :
Un mariage est nul si l’épouse n’y a pas consenti. Il y a toutefois une exception à cette règle lorsque la fille a moins de 9 ans. Dans ce cas, son père peut la marier de force. Selon les opinions correctes, il n’y a pas de mal à marier des fillettes. Cette opinion est fondée sur l’exemple de Mahomet qui a épousé Aicha sans son consentement alors qu’elle avait moins de 9 ans. (…) Nous fournissons ce conseil parce qu’il y a beaucoup d’avantages au mariage, et que la jeune fille non-mariée s’expose à de grands risques. Je conseille à toutes les jeunes filles d’accepter l’homme qui se présente à elles s’il est qualifié. Elles ne devraient pas invoquer la fréquentation scolaire ou toute autre excuse pour éviter le mariage.
Vous retrouverez ce conseil, si vous comprenez l’anglais,
ici