Le rock aux Etats-Unis,pour toute une génération d'auteurs interprétes comme Tom Petty, John Mellencamp, John Cougar, représente une manière de vivre, aussi un mal-être, un défi face à une société qui roule trop vite.
Bob Seger peut être rattaché à cette tradition, car il est certainement le compositeur de rock le plus attaché aux racines de cette musique, tout en étant critique avisé de la société américaine, de ses travers.
Il a été souvent catalogué comme le loser du rock, tout un programme, et celà le rend encore plus attachant.Car, dès qu'on l'a entendu une seule fois, sa voix, son sens incroyable du rythme ne nous quitte plus.
Aux Etats-Unis mêmes, il a connu d'énormes difficultés pour être accepté, par le ton de son répertoire, par une espèce de rupture dans la création, dans le rythme novateur pour l'époque, et pour la démarche teintée de marginalité de Bob.
Lorsque j'ai entendu son double album "Live Bullet", j'ai cru que le feu était tombé dans mes veines: un double album enregistré en public, avec tous ses hits, sur un tonnerre d'instruments du Silver Bullet Band, tous musiciens d'exception ( malheureusement non réédité en CD ), c'est à sévanouir.
Bien sûr, les petits chanteurs mais grands milliardaires de chez nous, genre Hallyday, ont pompé joyeusement dans son répertoire ( qu'est-ce qu'ils savent faire d'autre ? ),mais il s'agit d'une toute autre catégorie..Bob n'a fait qu'une apparition en France, il y a environ une vingtaine d'années, mais ses tournées se cantonnent surtout aux U.S.A.
Pour moi, comme pour un certain nombre, il est l'un des plus grands auteurs-compositeurs- chanteurs de sa catégorie, et je craignais qu'il n'eût arrêté complètement de chanter: en effet, son timbre de voix assez exceptionnel lui a donné quelques soucis voici quelques années, et toutes les craintes étaient autorisées.Et comme sur les médias de musique, notamment, pour peu qu'on le connaisse, qui parlerait du retour de Bob le loser ?
C'est en parcourant le Net, ci-dessous, que j'ai appris qu'il avait produit un nouvel album, que je vais essayer de me procurer sans tarder, et de plus....qu'il reprend la route!Si c'est sur une planète du système solaire, j'y vole!
Compositeur inspiré, véritable bête de scène, Bob Seger est aussi l’une des grandes voix de la musique rock. On le compare souvent, et à juste titre, à Bruce Springsteen. Mais contrairement au Boss, il a dû galérer toute une décennie avant de connaître une consécration mille fois méritée.
Devenu rock star à un âge où beaucoup de ses alter ego pensent déjà à la retraite, Bob Seger est désormais une institution. Aux Etats-Unis, tous les formats de radio passent sa musique et la publicité l'a souvent utilisée. Autre signe de la richesse de son talent, ses chansons ont été reprises par des gens aussi différents que Rod Stewart, Garth Brooks, les Pointer Sisters et Metallica. En France, Johnny Hallyday a puisé dans son répertoire à plusieurs reprises.
Bob Seger vient de publier "FACE THE PROMISE", un nouvel album très attendu qui le montre fidèle à son image et à son style. Le disque a été réalisé entre 2001 et 2006, essentiellement à Nashville où ont été enregistrés dix des douze titres qui le composent.
Robert Clark Seger est né à Detroit, dans le Michigan, le 6 mai 1945. Dès sa petite enfance, Bob est initié à la musique par son père, Stewart, un infirmier qui travaille chez Ford et qui, à ses moments perdus, dirige son propre groupe, le Stewart Seger Orchestra. A la maison, il y a un piano, mais aussi une guitare, un ukulélé, un banjo, un saxophone et une clarinette sur laquelle le jeune garçon prend ses premières leçons, mais sans attrait particulier pour cet instrument.
Bob Seger a dix ans lorsque son père abandonne le domicile familial pour aller tenter sa chance en Californie. Avec sa mère Charlotte et son frère aîné George, il quitte alors une banlieue bourgeoise pour un quartier plus modeste de Ann Harbor où il va passer toute sa jeunesse. De son père, Bob a conservé le virus de la musique. Très vite, il délaisse la clarinette pour le piano et la guitare, et il fait ses premières armes au sein des Decibels, un trio qui anime les fêtes du lycée.
Sa scolarité terminée, Bob Seger rejoint les Town Cryers, puis, en 1964, les Omens où il tient les claviers. Début 66, pour leur coup d’essai, les Omens s’amusent à enregistrer une parodie du N°1 américain de Barry Sadler, “The ballad of the green berets”, qu’ils rebaptisent “Thank you yellow beret”. La guerre du Vietnam fait rage et nos plaisantins ont pris bien soin de publier leur 45-tours sous un pseudonyme, The Beach Bums.
A ce moment, les Omens sont pris en main par un promoteur local, Eddie Andrews, que l'on surnomme "Punch". En fait, “Punch” est surtout intéressé par Bob Seger. Il a deviné son énorme potentiel et décide de réorganiser le groupe autour de lui. Les Omens deviennent Bob Seger & The Last Heard, Bob passant à la guitare solo et au chant. Bob Seger & The Last Heard publieront cinq singles, dont “Heavy music”, un rock dur et violent où l’on sent l’influence de James Brown. Il paraît sur Hideout Records, le label créé par ”Punch” Andrews.
“Punch” Andrews s’occupe aussi des intérêts d’un autre groupe de Detroit, les Mushrooms, dont fait partie le jeune Glenn Frey. Bob Seger écrit et produit leur single “Such a lovely child”. C’est la naissance d’une amitié qui débouchera sur une collaboration entre les Eagles et Bob Seger dont nous parlerons un peu plus tard.
Bob cumule les succès locaux et sa cote ne cesse de grimper. Relégué au second plan, Doug Brown, l’ancien leader des Omens, décide de s'en aller. Bob profite de ce départ pour former le Bob Seger System qui signe chez Capitol en 1968. Dès février 69, le Bob Seger System obtient un hit national avec le titre générique de son premier album, “RAMBLIN’ GAMBLIN’ MAN”. C'est un parfait exemple de rhythm & blues blanc qui atteint la dix-huitième place des hit-parades.
On pense à ce moment que le Bob Seger System est au début d'une belle carrière, d’autant que la scène rock de Detroit connaît une période euphorique avec Iggy Pop & The Stooges, MC5 et le groupe de Ted Nugent, The Amboy Dukes. Mais l’échec commercial des deux albums suivants, “NOAH” en octobre 69, et “MONGREL” une année plus tard, conduit à la dissolution prématurée du groupe. On trouve sur “Mongrel” une reprise de “River deep, mountain high” qu'il vaut mieux oublier, par charité pour Bob Seger. Mais on y remarque “Lucifer”, une composition un peu dans la veine de Creedence Clearwater Revival qui est un petit succès dans les discothèques.
Désormais en solo, Bob Seger publie “BRAND NEW MORNING” en novembre 71. C'est un album acoustique qui ne rencontre pas plus d’écho que ses disques précédents. Découragé, il abandonne la musique pour reprendre ses études, mais la passion est la plus forte et bien vite, on le surprend à faire le bœuf avec le duo Teegarden & Van Winkle.
“J’ai toujours été dans la musique”, déclarera-t-il en 1975. “J’aime tellement ça que je ne me vois pas faire autre chose. Le jour où plus personne ne viendra m’écouter, je choisirai sûrement d’être disc-jockey”.
Avec l’aide de “Punch” Andrews qui est devenu son manager, son producteur et son ami, Bob Seger monte son propre label, Palladium Records, distribué par Reprise. C'est donc sur son propre label qu'il publie “SMOKIN’ O.P.’S” en juillet 72. O.P.’s signifie “Other Persons”. C'est une expression du Middle West utilisée pour désigner les étrangers. Les étrangers en question, ce sont les auteurs des chansons qu’interprète ici Bob Seger, puisqu’il s’agit essentiellement d’un album de reprises.
Au générique de “Smokin’ O.P.’s”, on trouve “If I were a carpenter” de Tim Hardin, “Love the one you’re with” de Stephen Stills, ou encore “Bo Diddley” de Bo Diddley. Bob Seger propose en plus deux compositions personnelles, “Someday” et “Heavy music”, son succès de 1967 avec le groupe The Last Heard. Mais ce qu’il faut surtout retenir de cet album, c’est que Bob a quasiment abandonné la guitare solo pour se concentrer sur le chant. Et sa voix éraillée et puissante fait merveille.
En février 73, “BACK IN ‘72” est enregistré en grande partie à Muscle Shoals, en Alabama, avec notamment la participation de J.J. Cale sur la reprise du “Midnight rider” de Greg Allman. Les critiques sont très bonnes, mais le public n'est pas encore au rendez-vous. Sauf bien sûr chez lui, dans son fief du Michigan, où il est déjà une institution. Ce sont en fait les deux albums suivants qui vont préparer l’éclosion de Bob Seger.
Bob Seger peut être rattaché à cette tradition, car il est certainement le compositeur de rock le plus attaché aux racines de cette musique, tout en étant critique avisé de la société américaine, de ses travers.
Il a été souvent catalogué comme le loser du rock, tout un programme, et celà le rend encore plus attachant.Car, dès qu'on l'a entendu une seule fois, sa voix, son sens incroyable du rythme ne nous quitte plus.
Aux Etats-Unis mêmes, il a connu d'énormes difficultés pour être accepté, par le ton de son répertoire, par une espèce de rupture dans la création, dans le rythme novateur pour l'époque, et pour la démarche teintée de marginalité de Bob.
Lorsque j'ai entendu son double album "Live Bullet", j'ai cru que le feu était tombé dans mes veines: un double album enregistré en public, avec tous ses hits, sur un tonnerre d'instruments du Silver Bullet Band, tous musiciens d'exception ( malheureusement non réédité en CD ), c'est à sévanouir.
Bien sûr, les petits chanteurs mais grands milliardaires de chez nous, genre Hallyday, ont pompé joyeusement dans son répertoire ( qu'est-ce qu'ils savent faire d'autre ? ),mais il s'agit d'une toute autre catégorie..Bob n'a fait qu'une apparition en France, il y a environ une vingtaine d'années, mais ses tournées se cantonnent surtout aux U.S.A.
Pour moi, comme pour un certain nombre, il est l'un des plus grands auteurs-compositeurs- chanteurs de sa catégorie, et je craignais qu'il n'eût arrêté complètement de chanter: en effet, son timbre de voix assez exceptionnel lui a donné quelques soucis voici quelques années, et toutes les craintes étaient autorisées.Et comme sur les médias de musique, notamment, pour peu qu'on le connaisse, qui parlerait du retour de Bob le loser ?
C'est en parcourant le Net, ci-dessous, que j'ai appris qu'il avait produit un nouvel album, que je vais essayer de me procurer sans tarder, et de plus....qu'il reprend la route!Si c'est sur une planète du système solaire, j'y vole!
Compositeur inspiré, véritable bête de scène, Bob Seger est aussi l’une des grandes voix de la musique rock. On le compare souvent, et à juste titre, à Bruce Springsteen. Mais contrairement au Boss, il a dû galérer toute une décennie avant de connaître une consécration mille fois méritée.
Devenu rock star à un âge où beaucoup de ses alter ego pensent déjà à la retraite, Bob Seger est désormais une institution. Aux Etats-Unis, tous les formats de radio passent sa musique et la publicité l'a souvent utilisée. Autre signe de la richesse de son talent, ses chansons ont été reprises par des gens aussi différents que Rod Stewart, Garth Brooks, les Pointer Sisters et Metallica. En France, Johnny Hallyday a puisé dans son répertoire à plusieurs reprises.
Bob Seger vient de publier "FACE THE PROMISE", un nouvel album très attendu qui le montre fidèle à son image et à son style. Le disque a été réalisé entre 2001 et 2006, essentiellement à Nashville où ont été enregistrés dix des douze titres qui le composent.
Robert Clark Seger est né à Detroit, dans le Michigan, le 6 mai 1945. Dès sa petite enfance, Bob est initié à la musique par son père, Stewart, un infirmier qui travaille chez Ford et qui, à ses moments perdus, dirige son propre groupe, le Stewart Seger Orchestra. A la maison, il y a un piano, mais aussi une guitare, un ukulélé, un banjo, un saxophone et une clarinette sur laquelle le jeune garçon prend ses premières leçons, mais sans attrait particulier pour cet instrument.
Bob Seger a dix ans lorsque son père abandonne le domicile familial pour aller tenter sa chance en Californie. Avec sa mère Charlotte et son frère aîné George, il quitte alors une banlieue bourgeoise pour un quartier plus modeste de Ann Harbor où il va passer toute sa jeunesse. De son père, Bob a conservé le virus de la musique. Très vite, il délaisse la clarinette pour le piano et la guitare, et il fait ses premières armes au sein des Decibels, un trio qui anime les fêtes du lycée.
Sa scolarité terminée, Bob Seger rejoint les Town Cryers, puis, en 1964, les Omens où il tient les claviers. Début 66, pour leur coup d’essai, les Omens s’amusent à enregistrer une parodie du N°1 américain de Barry Sadler, “The ballad of the green berets”, qu’ils rebaptisent “Thank you yellow beret”. La guerre du Vietnam fait rage et nos plaisantins ont pris bien soin de publier leur 45-tours sous un pseudonyme, The Beach Bums.
A ce moment, les Omens sont pris en main par un promoteur local, Eddie Andrews, que l'on surnomme "Punch". En fait, “Punch” est surtout intéressé par Bob Seger. Il a deviné son énorme potentiel et décide de réorganiser le groupe autour de lui. Les Omens deviennent Bob Seger & The Last Heard, Bob passant à la guitare solo et au chant. Bob Seger & The Last Heard publieront cinq singles, dont “Heavy music”, un rock dur et violent où l’on sent l’influence de James Brown. Il paraît sur Hideout Records, le label créé par ”Punch” Andrews.
“Punch” Andrews s’occupe aussi des intérêts d’un autre groupe de Detroit, les Mushrooms, dont fait partie le jeune Glenn Frey. Bob Seger écrit et produit leur single “Such a lovely child”. C’est la naissance d’une amitié qui débouchera sur une collaboration entre les Eagles et Bob Seger dont nous parlerons un peu plus tard.
Bob cumule les succès locaux et sa cote ne cesse de grimper. Relégué au second plan, Doug Brown, l’ancien leader des Omens, décide de s'en aller. Bob profite de ce départ pour former le Bob Seger System qui signe chez Capitol en 1968. Dès février 69, le Bob Seger System obtient un hit national avec le titre générique de son premier album, “RAMBLIN’ GAMBLIN’ MAN”. C'est un parfait exemple de rhythm & blues blanc qui atteint la dix-huitième place des hit-parades.
On pense à ce moment que le Bob Seger System est au début d'une belle carrière, d’autant que la scène rock de Detroit connaît une période euphorique avec Iggy Pop & The Stooges, MC5 et le groupe de Ted Nugent, The Amboy Dukes. Mais l’échec commercial des deux albums suivants, “NOAH” en octobre 69, et “MONGREL” une année plus tard, conduit à la dissolution prématurée du groupe. On trouve sur “Mongrel” une reprise de “River deep, mountain high” qu'il vaut mieux oublier, par charité pour Bob Seger. Mais on y remarque “Lucifer”, une composition un peu dans la veine de Creedence Clearwater Revival qui est un petit succès dans les discothèques.
Désormais en solo, Bob Seger publie “BRAND NEW MORNING” en novembre 71. C'est un album acoustique qui ne rencontre pas plus d’écho que ses disques précédents. Découragé, il abandonne la musique pour reprendre ses études, mais la passion est la plus forte et bien vite, on le surprend à faire le bœuf avec le duo Teegarden & Van Winkle.
“J’ai toujours été dans la musique”, déclarera-t-il en 1975. “J’aime tellement ça que je ne me vois pas faire autre chose. Le jour où plus personne ne viendra m’écouter, je choisirai sûrement d’être disc-jockey”.
Avec l’aide de “Punch” Andrews qui est devenu son manager, son producteur et son ami, Bob Seger monte son propre label, Palladium Records, distribué par Reprise. C'est donc sur son propre label qu'il publie “SMOKIN’ O.P.’S” en juillet 72. O.P.’s signifie “Other Persons”. C'est une expression du Middle West utilisée pour désigner les étrangers. Les étrangers en question, ce sont les auteurs des chansons qu’interprète ici Bob Seger, puisqu’il s’agit essentiellement d’un album de reprises.
Au générique de “Smokin’ O.P.’s”, on trouve “If I were a carpenter” de Tim Hardin, “Love the one you’re with” de Stephen Stills, ou encore “Bo Diddley” de Bo Diddley. Bob Seger propose en plus deux compositions personnelles, “Someday” et “Heavy music”, son succès de 1967 avec le groupe The Last Heard. Mais ce qu’il faut surtout retenir de cet album, c’est que Bob a quasiment abandonné la guitare solo pour se concentrer sur le chant. Et sa voix éraillée et puissante fait merveille.
En février 73, “BACK IN ‘72” est enregistré en grande partie à Muscle Shoals, en Alabama, avec notamment la participation de J.J. Cale sur la reprise du “Midnight rider” de Greg Allman. Les critiques sont très bonnes, mais le public n'est pas encore au rendez-vous. Sauf bien sûr chez lui, dans son fief du Michigan, où il est déjà une institution. Ce sont en fait les deux albums suivants qui vont préparer l’éclosion de Bob Seger.