par bye Ven 19 Fév - 11:34
Claude Guillon décortique dans cette émission, les glissements successifs constatés dans l'appareil répressif, pénal,..depuis 1986.
C'est un regard clinique qu'il pose sur l'application notamment de la qualification "terroristes", et donc "lois anti-terroristes", à tous délits possibles ( les magistrats et l'appareil policier se réservant seuls l'emploi, arbitraire, de cette qualification ), susceptibles de "troubler l'ordre public".
De même ils peuvent attribuer la qualification de "assosciations de malfaiteurs en relation avec une entreprise à vocation terroriste", à tout acte, tout groupe social, politique, syndical, manifestant une quelconque opposition, et jugent ce comportement comme "criminel".
Ils peuvent ( et le font volontiers) inventer , créer des assos à but politique, agitateur, là où elles n'existent pas..de manière à faire rentrer ces agissements dans le domaine de la loi anti-terroriste; c'est encore un "assouplissement" de la définition du terme et de la loi.
Tous les dispositifs mis en oeuvre depuis 1986, (lois pasqua-Pandraud ), aggravent l'allongement et les dispositifs de garde à vue, ainsi que son attribution.
Les magistrats et policiers qualifient comme signes avant-coureurs d'actes délictueux qui interviendront peut-être, des actes de la vie courante: vivre à plusieurs dans une même maison ( Tarnac ). De même, ils transforment en qualification pénale une rumeur: activistes, atteinte au réseau ferré,..
Ils peuvent arrêter quelqu'un avant qu'il ait commis un acte: " Vous préférez que l'on attende qu'il pose des bombes ?"
De même, Claude décrit avec minutie, les jeux de pouvoir à l'intérieur des institutions, comme la DCRI où la fusion DST-RG a tourné à l'avantage des premiers, avec les agissements que l'on sait, et où les policiers ont été minorés dans leur rôle de "maintien de l'ordre, sécurité", au profit d'une frénésie à voir "des terroristes, voire des espions partout".
Claude Guillon étudie, met en évidence les logiques profonds de ce système, loi par loi, décret par décret ( quand ils existent: Sarkozy ayant créé un tel bazar législatif, avec sa frénésie de vouloir créer une loi toutes les 5 minutes, n'attendant même pas que les décrets de la précédente soient adoptés pour créer un nouveau texte répressif..), où les émigrés sont la proie permanente ( depuis 1986 ), notamment, de ce vaste champ de répression.Il s'agit d'un mode de contrôle édifié "contre tout ce qui bouge".
Cette émission est saisissante, et les différents intervenants passent au scalpel, scientifiquement, l'aggravation de l'appareil sécuritaire ( et ce n'est pas fini ), que Claude Guillon juge non pas comme un dispositif totalitaire ( pas encore ) mais comme un système clos, où ceux qui conduisent la charge, s'attribuent eux-mêmes , en la modifiant, le cas échéant, la qualifiaction des lois, et de la charge.