Comment allier craintes liées à la maladie et activité sexuelle normale ?
Qu’en est-il de la sexualité des malades du cancer ?
Souvent reléguée au rang de préoccupation secondaire, leur sexualité est davantage prise en compte aujourd’hui.
« Avant, beaucoup de cancérologues estimaient qu’ils avaient d’autres chats à fouetter que les difficultés sexuelles de leurs patients. Maintenant, ils s’y intéressent » observe Sylvain Mimoun, directeur de l’unité de gynécologie psychosomatique à l’hôpital Robert-Debré à Paris.
Certains cancers atteignent directement les malades dans leur sexualité : cancers du sein, du col de l’utérus, de l’endomètre et des ovaires pour les femmes ; cancers de la prostate, de la vésicule et des testicules pour les hommes.
Mais de manière générale, tous les malades ont des activités sexuelles affectées par leur combat contre la mort.
« Le malade peut se retrouver dans une situation où il renvoie la question sexuelle à un rang secondaire. C’est notre rôle de prendre en compte cette question essentielle dans la guérison », souligne le responsable de l’unité de psychologie clinique de l’institut marseillais Paoli-Calmettes, Patrick Ben Soussan.
Les effets du cancer sur la sexualité peuvent aussi être plus pernicieux.
En effet, les tabous et peurs irrationnelles sont encore trop présents dans l’esprit des patients et de leur famille.
Certains ont peur que le cancer soit sexuellement transmissible.
D’autres pensent ne plus avoir droit aux relations sexuelles car « réveiller les hormones, c’est réveiller le cancer », témoigne le docteur Gwenaëlle Gravis, médecin oncologue à Marseille de ce qu’elle entend en consultation.
Pour pallier aux difficultés et maintenir des relations sexuelles normales, différents moyens existent : lubrifiant, viagra...
Mais la chirurgie réparatrice fait également des miracles : prothèses mammaires, testiculaires, reconstruction de vessie...
Car le problème principal du malade reste l’image de soi et de son corps qui amène à la baisse du désir réciproque.
La plupart des professionnels de santé disent ne pas aborder le sujet avec leurs patients.
Par manque de temps, par gêne, par sentiment qu’il n’y a plus rien à faire.
Pourtant, des questions restées sans réponses mériteraient d’être éclaircies pour améliorer les conditions de vie des malades : conseils, traitements orientation vers un spécialiste...
Autant de pistes à exploiter.