Alain Bernard a le record du monde du 100 mètres nage libre "dans un coin de (sa) tête", avec en ligne de mire la barre des 47,5 secondes. A 180 jours des Jeux olympiques de Pékin, le sprinteur antibois s'envole dimanche pour un stage de 10 jours en Floride.
En 2007, il s'est retrouvé propulsé au rang de prétendant à une médaille olympique en Chine après son titre de champion de France obtenu le 25 juin à Saint-Raphaël en 48"12, le troisième meilleur chrono de tous les temps sur 100m nage libre. Sans forfanterie, Bernard se sent désormais capable à 24 ans de battre le record du monde établi en 2000 par le Néerlandais Pieter van den Hoogenband (47"84).
"Ce 47"5, je l'ai dans un coin de ma tête. Je n'en fais pas une obsession ni une prétention. J'y pense de temps en temps. Pour quand? Je ne sais pas. Mais il est là", a-t-il dit à Reuters avant de s'envoler pour les Etats-Unis. "A l'entraînement, il me paraît énorme, sur une autre planète. Mais quand je nage un 100m, cela me paraît tellement court. Alors il me semble accessible."
Bernard, qui souffre d'une tendinite à l'épaule gauche, a déjà fait ses calculs: "En additionnant mon premier 50 mètres des championnats de France à Saint-Raphaël en 22"78 à mon retour de la Coupe de France à Chamalières en 25"34 avec les 15 derniers mètres bien maîtrisés, je ne devrais pas en être très loin."
Mi-janvier à Chamalières, ce grand gaillard blond d'un mètre 96 a nagé en 48"88. Le mois précédent, il a remporté son premier titre international en devenant champion d'Europe sur 100m nage libre en petit bassin. Il ne se laisse toutefois pas déborder par ses espoirs et rappelle que sa qualification pour les JO n'est pas encore acquise.
Cette sélection se gagnera aux championnats de France à Dunkerque du 24 au 27 avril. En attendant, le natif d'Aubagne regarde "de loin" les chronos de ses rivaux, "sans vraiment les disséquer, sans vraiment être impressionné" .
"L'heure de vérité est en août", rappelle-t-il. De sa dernière saison, Alain Bernard ne retient pas forcément son 48"12 mais plutôt les 48"54 réussis à l'Open de Paris début août. "Juste revenu d'un long stage en Chine, j'étais cramé, encore dans le décalage horaire. Dans ces pires conditions, je suis arrivé à me mobiliser pour sortir ce chrono" , se rappelle-t-il. "Certes, ma seconde place à la maison derrière (le Suédois Stefan) Nystrand était rageante. Mais à l'arrivée, mon chrono a une très grande valeur à mes yeux. Il me conforte et m'ouvre l'horizon vers ce fameux 47"5."
Avec 17 autres nageurs de son pôle d'Antibes, Alain Bernard va participer en Floride au deuxième des trois cycles de travail prévus avant les JO. "On va certainement morfler parce qu'ils font venir le kiné", pressent-il.
"Même si on va morfler, je le prends un peu comme une classe de nature, ravi de casser la routine, de ne pas avoir pendant un temps à assumer la bouffe, le ménage, le linge et les déplacements."
Habituellement, Alain Bernard se rend chaque matin à 07h30 à la piscine pour un entraînement de deux heures sous la houlette de Denis Auguin. Devenu directeur sportif du club, l'ancien papillonneur Franck Esposito le couve aussi discrètement tout en chronomètrant de jeunes pousses.
Avant de s'élancer, Bernard aide à poser les lignes d'eau sur la piscine olympique en plein air, dont les eaux à 28° laissent échapper un fin nuage de vapeur sous les palmiers de la Côte d'Azur.
Après deux jours de coupure à cause de son épaule gauche douloureuse, "particulièrement la nuit", le champion de France a repris du service mais n'a pas fait de musculation du haut du corps en fin de semaine. "D'habitude, c'est le biceps. Pour la première fois, c'est le deltoïde. Mais ça va. Je gère. Pour aller vite, je dis toujours qu'il faut prendre son temps, particulièrement en cette année sans droit à l'erreur."
En 2007, il s'est retrouvé propulsé au rang de prétendant à une médaille olympique en Chine après son titre de champion de France obtenu le 25 juin à Saint-Raphaël en 48"12, le troisième meilleur chrono de tous les temps sur 100m nage libre. Sans forfanterie, Bernard se sent désormais capable à 24 ans de battre le record du monde établi en 2000 par le Néerlandais Pieter van den Hoogenband (47"84).
"Ce 47"5, je l'ai dans un coin de ma tête. Je n'en fais pas une obsession ni une prétention. J'y pense de temps en temps. Pour quand? Je ne sais pas. Mais il est là", a-t-il dit à Reuters avant de s'envoler pour les Etats-Unis. "A l'entraînement, il me paraît énorme, sur une autre planète. Mais quand je nage un 100m, cela me paraît tellement court. Alors il me semble accessible."
Bernard, qui souffre d'une tendinite à l'épaule gauche, a déjà fait ses calculs: "En additionnant mon premier 50 mètres des championnats de France à Saint-Raphaël en 22"78 à mon retour de la Coupe de France à Chamalières en 25"34 avec les 15 derniers mètres bien maîtrisés, je ne devrais pas en être très loin."
"L'heure de vérité est en août"
Mi-janvier à Chamalières, ce grand gaillard blond d'un mètre 96 a nagé en 48"88. Le mois précédent, il a remporté son premier titre international en devenant champion d'Europe sur 100m nage libre en petit bassin. Il ne se laisse toutefois pas déborder par ses espoirs et rappelle que sa qualification pour les JO n'est pas encore acquise.
Cette sélection se gagnera aux championnats de France à Dunkerque du 24 au 27 avril. En attendant, le natif d'Aubagne regarde "de loin" les chronos de ses rivaux, "sans vraiment les disséquer, sans vraiment être impressionné" .
"L'heure de vérité est en août", rappelle-t-il. De sa dernière saison, Alain Bernard ne retient pas forcément son 48"12 mais plutôt les 48"54 réussis à l'Open de Paris début août. "Juste revenu d'un long stage en Chine, j'étais cramé, encore dans le décalage horaire. Dans ces pires conditions, je suis arrivé à me mobiliser pour sortir ce chrono" , se rappelle-t-il. "Certes, ma seconde place à la maison derrière (le Suédois Stefan) Nystrand était rageante. Mais à l'arrivée, mon chrono a une très grande valeur à mes yeux. Il me conforte et m'ouvre l'horizon vers ce fameux 47"5."
Prendre son temps pour aller vite
Avec 17 autres nageurs de son pôle d'Antibes, Alain Bernard va participer en Floride au deuxième des trois cycles de travail prévus avant les JO. "On va certainement morfler parce qu'ils font venir le kiné", pressent-il.
"Même si on va morfler, je le prends un peu comme une classe de nature, ravi de casser la routine, de ne pas avoir pendant un temps à assumer la bouffe, le ménage, le linge et les déplacements."
Habituellement, Alain Bernard se rend chaque matin à 07h30 à la piscine pour un entraînement de deux heures sous la houlette de Denis Auguin. Devenu directeur sportif du club, l'ancien papillonneur Franck Esposito le couve aussi discrètement tout en chronomètrant de jeunes pousses.
Avant de s'élancer, Bernard aide à poser les lignes d'eau sur la piscine olympique en plein air, dont les eaux à 28° laissent échapper un fin nuage de vapeur sous les palmiers de la Côte d'Azur.
Après deux jours de coupure à cause de son épaule gauche douloureuse, "particulièrement la nuit", le champion de France a repris du service mais n'a pas fait de musculation du haut du corps en fin de semaine. "D'habitude, c'est le biceps. Pour la première fois, c'est le deltoïde. Mais ça va. Je gère. Pour aller vite, je dis toujours qu'il faut prendre son temps, particulièrement en cette année sans droit à l'erreur."