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    Proche Moyen-Orient - Page 5 Empty Re: Proche Moyen-Orient

    Message par bye Mer 22 Jan - 19:46

    La frontière israélo-égyptienne est, depuis 2009, le théâtre d'un gigantesque trafic d'êtres humains. Des réfugiés, souvent érythréens, y sont détenus et suppliciés par des rançonneurs. Un drame méconnu et impuni.
    La trentaine, le visage émacié, il aspire avec frénésie des bouffées de cigarette. La fumée se déverse aussitôt en propos confus, à peine audibles dans la cacophonie de ce bar du Caire. Tout son corps crie encore l’effroi de sa détention dans le désert du Sinaï. Yonas Habte est érythréen. C’est grâce à sa famille qu’il a survécu à l’une des plus grandes traites d’êtres humains contemporaines. Sept jours auparavant, après que ses proches ont versé les 40 000 dollars (environ 30 000 euros) de rançon exigés par les ravisseurs, Yonas a pu gagner la capitale égyptienne. Bien qu’épuisé, il s’est précipité à l’ambassade d’Erythrée : «Des dizaines d’autres sont encore détenus, aidez-nous !» Yonas écrase son mégot, silencieux. Son regard, noir d’ivoire, traduit à lui seul sa colère contre ces diplomates qui l’ont alors congédié sans ménagement. L’index pointé vers le ciel, il reprend d’un timbre grave : «Otage, j’ai fait une promesse à Dieu. J’ai juré que, si je survivais, je tenterais tout pour mettre fin à ce trafic d’êtres humains. Si personne ne nous porte secours, je veux que le monde sache.»
    «L’une des crises humanitaires les moins documentées au monde.» C’est en ces termes que l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qualifie le drame qui se joue dans le silence des dunes du Sinaï, à la frontière avec Israël. Cette crise s’amorce en 2007, lorsque des migrants et réfugiés subsahariens prennent la route de Tel-Aviv, alors un eldorado. Des Bédouins locaux saisissent leur chance et se convertissent en passeurs. A raison de 1 000 dollars par tête, leur activité est lucrative. D’autant que, entre 2007 et 2012, 62 000 clandestins ont ainsi rallié l’Etat hébreu, selon les autorités israéliennes. Cette semaine, des milliers d’entre eux ont d’ailleurs manifesté leur colère, à Tel-Aviv et Jérusalem, contre le traitement qui leur est réservé depuis lors (lire Libération de mercredi).

    25 000 SURVIVANTS, 15 000 DISPARUS
    En 2009, Tel-Aviv riposte. Des politiques draconiennes sont mises en place à l’encontre des «infiltrés». Le flux diminue. Pour compenser leur manque à gagner, les Bédouins se lancent dans un nouveau commerce. Ils séquestrent les candidats à l’immigration durant leur traversée du Sinaï. Les otages sont affamés, brutalisés et violés dans l’attente de leur libération. Celle-ci ne survient qu’une fois que leurs proches s’acquittent de sommes comprises entre 10 000 et 40 000 dollars (7 300 et 30 000 euros), assurant la ruine des communautés rançonnées. Pour pérenniser ce négoce, les Bédouins vont commanditer des enlèvements, principalement d’Erythréens qui fuient leur pays pour trouver asile dans des camps de réfugiés au Soudan. Interviennent les complices, des membres d’une tribu arabe peuplant les rives de la mer Rouge, les Rachaïdas. Ils organisent des rafles aux alentours ou à l’intérieur de ces camps et transfèrent leur butin dans le Sinaï.

    Jusqu’en 2012, on comptait plus d’un millier de captifs. Or, depuis la construction par Israël d’un mur de défense le long de sa frontière avec l’Egypte, «plus aucun migrant ou réfugié ne vient volontairement dans le Sinaï», constate Heba Morayef, directrice en Egypte de Human Rights Watch. Les détenus actuels ne sont donc plus des clandestins en route vers Tel-Aviv, uniquement des réfugiés enlevés au Soudan. Le nombre d’otages est ainsi moindre. «Plus de 400 individus», détaille Meron Estefanos. Cette militante des droits de l’homme d’origine érythréenne, basée en Suède, a entrepris un intense lobbying auprès d’institutions internationales pour mettre un terme à ce trafic. Egalement journaliste, elle est coauteure de rapports sur cette traite avec deux professeures de l’université de Tilburg, aux Pays-Bas. Selon leurs estimations, 600 millions de dollars ont été extorqués aux familles des 25 000 survivants. Et aussi à celles des 15 000 disparus.

    Yonas Habte occupe avec cinq rescapés un appartement à Ard el-Lewa. Dans ce faubourg du Caire, dédale de ruelles poussiéreuses, les klaxons des tuk-tuk rivalisent avec les cris des vendeurs ambulants. Yonas referme la fenêtre. Il s’affale dans un fauteuil et masse ses cernes creusés par un sommeil agité. «Je suis né le 20 mai 1980. J’ai été libéré le 20 mai 2013», entame-t-il, encore ébahi par cette seconde naissance. De sa jeunesse, il retient la guerre incessante de libération contre l’Ethiopie, et l’euphorie qui s’est emparée de sa nouvelle patrie à l’indépendance, en 1993.

    Vingt ans plus tard, «l’Erythrée est l’un des pays les plus répressifs, secrets et inaccessibles au monde», rapporte Amnesty International. Issayas Afeworki le dirige en implacable dictateur militaire depuis l’indépendance. Obsédé par la survie de son régime après la guerre de 1998 contre l’ennemi héréditaire, il impose la conscription à durée indéterminée, entre 17 et 50 ans. La Corée du Nord de l’Afrique s’est, depuis, transformée en caserne à ciel ouvert d’où chacun tente de déserter. «Ils m’ont rattrapé à cinq reprises, je l’ai payé d’un an et demi de prison. J’ai pourtant servi mon pays lors des trois guerres contre l’Ethiopie, se remémore Yonas, amer. "Awet n’hafach !" scande notre régime [«victoire aux masses» en tigrinya, la langue locale, ndlr]. Mais de quelle victoire nous parle-t-on ? Nous n’avons ni pain ni travail, aucune liberté.» Et surtout pas celle du culte. Protestant pentecôtiste, Yonas est emprisonné. Il renie sa foi et sort libre… quatre ans plus tard.

    Sa dernière incarcération forge sa détermination. Il doit s’exiler. Yonas organise alors sa fuite à travers la frontière soudanaise avec le concours d’un officier de l’armée, largement rétribué. Il échappe ainsi aux gardes qui tirent à vue pour parer aux évasions. Cette mesure ne dissuade cependant pas. Environ 3 000 Erythréens gagnent chaque mois les pays limitrophes, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés. Sur les 6 millions d’habitants, 20% ont déjà fui.

    UNE CHAÎNE, QUINZE CADENAS
    Au Soudan, Yonas se croit sauf. Mais des soldats l’interceptent. «Ils m’ont promis de me conduire au camp de réfugiés de Shagarab, proche de la frontière», poursuit-il en sirotant son café froid. Yonas a en réalité été vendu avec trois Erythréens à des Rachaïdas. «Ces hommes nous ont enchaînés avec cinq détenus et entassés à l’arrière d’un pick-up.» Les prisonniers atteignent la frontière égyptienne, où ils sont revendus à un autre groupe. Après huit jours de voyage sans nourriture, ils embarquent sur un bateau pour le Sinaï. Des Bédouins les réceptionnent contre paiement, direction «une villa perdue dans les sables». A quelques mètres de cette villa, un garage. Ce sera son makhzan, sa «geôle». La porte s’ouvre. «Six Noirs étaient allongés dans l’obscurité», se rappelle Yonas. Avec son groupe, ils sont désormais quinze, tous enchaînés par les pieds. Une seule chaîne, quinze cadenas. «Je me suis évanoui à la première électrocution sur nos fers. J’ai aussitôt compris la première règle du makhzan : si tu tombes à terre, leur barbarie se décuple.» Il retrousse son pantalon jusqu’au tibia pour dévoiler une cicatrice d’une douzaine de centimètres, témoin des coups reçus ce jour-là. La raison de leur détention ne tarde pas à leur être communiquée. «Vous avez deux semaines pour payer 50 000 dollars chacun ou personne ne sortira vivant. Appelez vos familles», tonne Yonas en imitant la voix rauque «d’un fumeur compulsif d’une cinquantaine d’années». Cette voix est celle d’Abou Omar. Pas le plus cruel, mais l’un des plus gros trafiquants.

    DROGUÉS ET SODOMISÉS
    Dans leur makhzan, les otages disposent d’un téléphone portable. Yonas consacre son premier appel à sa sœur qui réside en Australie. En larmes, elle lui promet son aide. Yonas ne veut néammoins négliger aucune piste. «Plusieurs fois par jour, je téléphonais à ma mère, à mes amis, à ma copine.» Sans résultat. Au jour J, aucune somme n’a été versée. La voix nouée, Yonas raconte avoir exécuté avec cinq codétenus les lubies de leurs geôliers. Sous l’emprise de drogues, ils se sont sodomisés.

    Une routine ne tarde pas à s’installer. Souvent, «nous étions suspendus au plafond. On nous brûlait au fer rouge ou avec des gouttes de plastique fondus qui venaient s’écraser sur notre peau.» Les sévices s’intensifient quand les détenus téléphonent à leurs proches. Les cris, espèrent les trafiquants, feront pression sur les familles pour verser l’argent.

    Bientôt, dix autres Erythréens les rejoignent dans ce garage aux parois métalliques. Puis huit. Dans ces 14 mètres carrés, 33 personnes suffoquent dans une chaleur saturée d’excréments. Un pain par jour, parfois une conserve constituent leur seule nourriture. Ils ne boivent que de l’eau salée. Et qu’importe la détresse, «il était défendu de parler entre détenus. Il était interdit de bouger aussi, malgré les poux.» Les yeux bandés la plupart du temps, «nous guettions, anxieux, le bruit de la serrure ou la voix d’Abou Omar».

    Si un détenu s’avère insolvable, il le paye de sa vie. «Un Ethiopien affirmait n’avoir personne à même d’offrir sa libération. Les gardes se sont acharnés sur lui et sa blessure au bras s’est infectée au point que des vers se sont développés. Puis ils l’ont menacé de prendre ses organes pour les vendre en dédommagement.» Yonas marque une pause. «Finalement,ils l’ont achevé au couteau.» Les détenus enveloppent alors la dépouille dans un drap pour qu’il retrouve dans la mort quelque dignité. Le corps pourrira trois jours dans le makhzan, avant que Yonas et un autre compagnon ne soient forcés de l’enterrer dans le désert.

    Epuisé par cet effort de mémoire, Yonas semble absent. Un de ses colocataires s’approche pour l’enlacer. Il sursaute, les coudes prêts à protéger son visage. «Deux autres otages ont succombé sous nos yeux», ajoute-t-il dans un souffle. Les premiers versements arrivent enfin. 2 000 dollars, encore 5 000, à nouveau 2 000. Semaine après semaine, sa sœur se démène, s’endette. Et grâce à la vente de ses terres en Erythrée, la mère de Yonas apporte 10 000 dollars. Western Union transfère, Abou Omar encaisse.

    PLUS DE 5 000 MORTS EN CINQ ANS
    Six mois et 40 000 dollars plus tard, c’est donc au Caire que Yonas a trouvé asile. Tous ne connaissent pas cette chance. «Beaucoup de réfugiés meurent après leur libération, même après avoir payé leur rançon», explique la militante Meron Estefanos. Certains décèdent des suites de leurs blessures ou sont revendus à d’autres Bédouins. D’autres sont abandonnés dans le désert. S’ils sont rattrapés par l’armée, ils seront détenus pour avoir pénétré illégalement dans une zone militaire. Et s’ils tentent de traverser la frontière, ils risquent d’être abattus par les soldats. Selon les comptes rendus des morgues, plus de 5 000 réfugiés et migrants seraient morts dans le Sinaï ces cinq dernières années.

    Quelque 500 survivants habitent aujourd’hui dans la capitale égyptienne. Ils ont été pris en charge à leur arrivée par le HCR. En plus d’une assistance médicale et psychologique, ils reçoivent pendant six mois 420 livres égyptiennes mensuelles (45 euros). «Mis en commun pour payer le loyer et la nourriture, détaille un colocataire de Yonas. Mais que se passera-t-il ensuite ? Travailler ?» Le chômage explose en Egypte et la langue demeure un obstacle. Leur intégration est d’autant plus délicate qu’ils gardent des séquelles, comme le relate une jeune Erythréenne, violée à répétition par ses tortionnaires : «Je ne sors pas dans la rue, trop de choses m’évoquent le Sinaï. Des voix, des rires et même certains visages m’effrayent.» Une peur exacerbée par des rumeurs d’enlèvements au Caire.

    Beaucoup se résignent, suspendus à l’espoir que l’ONU les réimplante dans un pays tiers. Une démarche longue si elle survient. Cet attentisme, Yonas le refuse. A défaut de pouvoir mettre fin à ce trafic, il cherche à en atténuer les conséquences. Quotidiennement, il veille un survivant à l’hôpital. En contact avec les treize derniers otages d’Abou Omar, il les soutient, les encourage et coordonne leurs communications avec l’extérieur. Un jour, une bonne nouvelle tombe enfin. Les rançons de trois d’entre eux ont été payées. Ils vont être rapatriés au Caire. Un rapatriement à haut risque car, sur cette route, les check-points de l’armée sont minutieux. Les ex-otages sont travestis pour tromper la vigilance des soldats, ils revêtent un niqab. Bientôt, le chauffeur employé par le trafiquant avertit Yonas de son approche. Mais les heures s’écoulent et l’angoisse grandit. Le chauffeur a confié les Erythréens à un taxi en banlieue du Caire qui a pris peur et les a livrés à la police.



    Les villas du trafiquant Abou Omar près d'El-Mehdiya, à la frontière israélo-égyptienne. (Photo Baptiste de Cazenove.)

    Anéanti, Yonas tente de rassurer les familles restées au pays. Elles s’emportent au téléphone : «J’ai payé la rançon, où est mon frère ?» Sans papiers, ces trois Erythréens sont, comme leurs centaines de concitoyens, incarcérés dans les prisons égyptiennes : des migrants économiques au regard des autorités, et non des demandeurs d’asile. Cette qualification, habile, permet à l’Egypte de refuser au HCR l’accès aux prisonniers, rendant impossible l’identification de leur statut de réfugié. Elle permet surtout de déporter ces migrants à leurs frais dans leur pays d’origine, au mépris de la convention de Genève, dénoncent des ONG. Pourtant, en Erythrée, ils risquent «fortement d’être torturés et placés arbitrairement en détention», s’alarme Amnesty International. Dans les mois suivants, ces jeunes auront réintégré le service militaire à vie, le même qu’ils avaient fui.

    LE CHEIKH SAUVEUR
    De l’abattement à l’optimisme, la frontière est parfois ténue. Quelques jours plus tard, dans un appartement occupé par des survivants, une émanation âcre saisit les narines. Trois adolescents désinfectent leurs chairs putréfiées, brûlées à vif. Leurs gestes sont lents, méticuleux. Comme les autres survivants, ils ont été brutalisés et affamés jusqu’à devenir ces corps décharnés qu’ils entrevoient dans le reflet d’une vitre. Mais, contrairement à eux, ils ont été délivrés de leur makhzan. Un puissant cheikh, un chef de tribu bédouin, leur a rendu la liberté.

    C’est à El-Mehdiya, dans la province excentrée du nord du Sinaï, que ce cheikh habite. L’autoroute qui y conduit dévoile une des plus pauvres régions, livrée à des gangs bédouins en guerre pour le contrôle des trafics d’armes, de drogues et de marchandises. Ce désert est également le repère de jihadistes armés. Galvanisés depuis le renversement par l’armée de Mohamed Morsi, président issu des Frères musulmans, ces islamistes lancent des attaques aussi spectaculaires que mortelles contre les forces de sécurité. Mais le laisser-faire des autorités a vécu. Renforts de troupes, destructions de caches, arrestations massives… une laborieuse opération de nettoyage du Sinaï est en cours depuis juillet.

    Un calme précaire règne néanmoins aux abords d’une route ensablée qui s’enfonce au sud de Gaza. Nous sommes à El-Mehdiya, à quelques centaines de mètres de la frontière israélienne. Seuls des oliviers et des fermes isolées s’accrochent aux dunes. La route se transforme en piste et débouche sur une demeure surplombant les environs. Cheik Mohammed Ali Hassan Awad y tient conseil entouré des sages de sa tribu. Ce jeune Bédouin à la barbe longue et soignée est un homme pieux. Salafiste, il puise dans l’islam une doctrine rigoriste. «Vous n’infligerez ni n’endurerez aucune injustice», martèle-t-il, citant le prophète. Cette parole guide son action. Le cheikh combat le trafic d’êtres humains.

    Quatre ans plus tôt, «nous avons recueilli un premier Africain évadé d’un camp de torture», se souvient-il. Depuis, grâce à ses prêches et à des manifestations, il est parvenu à isoler ces trafiquants. Personne ne communique et ne commerce plus avec eux. Ce boycott se révèle efficace, le nombre de trafiquants aurait diminué. Une vingtaine de groupes restent néanmoins actifs. Une estimation corroborée par les témoignages des survivants. Le cheikh emploie aussi la force pour délivrer des otages. 300 individus ont ainsi été sauvés, dont les trois adolescents arrivés récemment au Caire, en plus de six Erythréens. Ces derniers sont encore là. A l’heure de la prière, l’assemblée gagne la mosquée voisine. Seuls restent les Erythréens, tous chrétiens. Avec eux, un Bédouin monte la garde, kalachnikov au bras, car d’ici nous apercevons des villas, les palaces des trafiquants.

    Ce trafic international perdure en totale impunité. Seule l’opération militaire qui est sur le point de s’achever dans le nord du Sinaï est momentanément venue le perturber. Dans sa traque des islamistes, l’armée a découvert 144 otages en octobre alors que leurs trafiquants prenaient la fuite. Désormais emprisonnés, ces réfugiés sont progressivement déportés dans leur pays d’origine. Toujours en Egypte et, pour la première fois, un homme accusé de complicité dans cette traite va être jugé. Mais «les centaines de personnes impliquées dans ce trafic n’ont jamais été inquiétées par la justice égyptienne, déplore-t-on à Human Rights Watch. En ne prenant aucune mesure, les autorités portent une part de responsabilité.»

    Pour certains survivants, la responsabilité de ce drame incombe au régime érythréen. «Si nous n’étions pas contraints de fuir notre pays, ce problème n’existerait pas», se désespère l’un d’eux. D’autres décèlent dans cet enfer une machination orchestrée pour les dissuader de s’évader. Pour leur part, des enquêteurs du groupe de contrôle de l’ONU révèlent que, sur la base de témoignages et de reçus de virements,des rançons ont été payées «directement à des représentants des autorités érythréennes». Et que des personnalités importantes des services de sécurité sont impliquées dans cette traite.

    SACS REMPLIS DE CHEVEUX CRÉPUS
    De telles révélations ne surprennent guère Yonas, que nous retrouvons après notre expédition dans le Sinaï. Avec un autre survivant du makhzan d’Abou Omar, il préfère s’attarder sur nos photos prises au cœur de la zone de détention des otages. Elles défilent sur l’écran de l’ordinateur. Le style chinois des villas, dernière exubérance des trafiquants, tous deux le connaissent. Là, constatent-ils, une villa se construit, signe que cette traite prospère. Ils observent l’existence d’une décharge. Des vêtements aux motifs africains s’y entassent à côté de sacs plastiques remplis de cheveux crépus. «Souvent, ils nous rasaient la tête», confirme Yonas. Dans cette décharge se trouvent des flacons de désinfectant et des poches de perfusion, «avec lesquelles la femme d’Abou Omar nous maintenait en vie», expliquent-ils. Les clichés se succèdent. Soudain Yonas exulte : «C’est ici ! Ce sont les villas d’Abou Omar. Désormais, personne ne pourra dire qu’il ne savait pas.»

    Ce reportage inédit a obtenu en 2013 le prix France Info-«XXI».

    Baptiste DE CAZENOVE

    http://www.liberation.fr/monde/2014/01/10/sinai-le-desert-des-tortures_971955
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    Message par bye Sam 25 Jan - 6:06

    Liban « Permettre aux femmes de s’affirmer dans la société »
    Véritable ambassadeur des saveurs des terroirs libanais, Fair Trade Lebanon se consacre depuis ses débuts, en 2006, à promouvoir les produits locaux à travers le commerce équitable. Cynthia Dahdah, responsable de la sensibilisation auprès de FTL, nous en dit plus.
    Partenaire(s) : Fair Trade Lebanon
    Mots-clés : Commerce équitableDroits des femmesEconomie sociale et solidaireLibanSouveraineté alimentaire

    © CCFD-Terre Solidaire
    Avec qui travaille Fair Trade Lebanon au Liban ?
    Cynthia Dahdah : « Nos produits nous arrivent de quatorze coopératives réparties sur tout le territoire libanais. Dans ces coopératives, on retrouve toutes les composantes de la société, des druzes, des shiites, des sunnites, des orthodoxes et des maronites. Des hommes et des femmes. En fait, la majorité de ces coopératives sont gérées par des femmes. »

    Un choix délibéré ?
    « Oui et non. C’est vrai que, dans la mesure où nous proposons des produits transformés, cuisinés et que ce sont les femmes qui maîtrisent ces savoir-faire, il est normal qu’elles soient plus représentées. Maintenant, il ne faut pas oublier non plus que, à cause de la guerre qui a ensanglanté le Liban entre 1975 et 1990, il manque dans ce pays toute une génération d’hommes, les 40-50 ans. Et comme, d’autre part, ceux qui ne sont pas morts au combat ou les plus jeunes sont souvent partis chercher un emploi à Beyrouth, tout cela fait que l’on se retrouve avec un pourcentage de femmes, notamment des veuves, très important dans les villages. Pour rompre leur solitude, ces femmes ont pris l’habitude de se retrouver entre elles. Pour discuter ou s’échanger des recettes, travailler dans les champs et faire la cuisine. Nous avions envie de les encourager dans cette idée de regroupement et de promouvoir le rôle de ces femmes. »

    Avec cependant des exigences beaucoup plus contraignantes quant au cahier des charges exigé pour l’appellation « Commerce équitable » ?
    « Lorsque nous vendons des produits labellisés Commerce équitable à l’étranger, en France par exemple, nous devons respecter certaines normes et, afin de respecter ces normes, nous devons être très rigoureux, très stricts pour tout ce qui touche à la traçabilité de ces produits, à leur qualité, aux conditions d’hygiène dans lesquelles ils sont fabriqués. Nous organisons donc régulièrement des sessions de formation pour nos partenaires afin de leur expliquer ce qui se cache vraiment derrière cette appellation de commerce équitable, les différents critères qui sont à respecter : transparence, éthique, qualité, respect de l’environnement, de la dignité humaine, du travail… Et, à côté de cela, nous les formons également au bon fonctionnement et à la bonne gestion d’une coopérative, au rôle de chacun au sein de cette organisation. À travers cette idée de commerce équitable, c’est en fait un changement de mentalité que l’on essaie de créer dans nos villages. »

    Quelles sont les conséquences de ce « changement de mentalité » pour les villageoises ?
    « Elles sont de deux ordres : économiques et sociales. Le fait de voir leur travail reconnu à sa juste valeur, ce qui est l’un des engagements du commerce équitable, a permis à ces femmes d’augmenter leurs revenus. Beaucoup qui ne devaient se débrouiller qu’avec 50 dollars par mois auparavant, nous disent maintenant disposer de 300 à 400 dollars mensuels, ce qui est suffisant pour vivre dans nos villages. Cet argent permet d’assurer l’éducation des enfants qui, au lieu d’aller travailler dans les champs, sont maintenant là où ils doivent être, à l’école. Il redynamise également l’économie locale. D’autre part, dans une société libanaise très patriarcale dans laquelle c’est à l’homme d’assurer les besoins financiers de la famille pendant que la femme reste à la maison pour cuisiner, faire le ménage, éduquer les enfants… le fait de travailler en coopérative, d’avoir un travail reconnu et rémunéré à son juste prix leur a permis de s’affirmer dans la société, de s’émanciper. »

    Quelles sont les difficultés rencontrées par Fair Trade Lebanon ?
    « Le Liban est un pays très bureaucratique et lorsque, comme nous, on exporte énormément à l’étranger, cette accumulation de papiers, de formalités, à remplir peut entraîner des retards préjudiciables dans la chaine de livraison. Il y a également ce changement de mentalité des agriculteurs qui n’est pas toujours facile à faire passer dans des villages dont le population est souvent relativement âgée, parfois encore divisée par les divergences héritées des guerres interreligieuses au Liban. Mais, notre plus grand souci, c’est le manque de connaissances des Libanais eux-mêmes sur le commerce équitable. Ils ne savent pas ce que c’est. Nous faisons donc de gros efforts de sensibilisation, à travers des expositions, en allant dans les écoles, les universités, en participant à des foires, sur notre site Internet pour les éveiller à ce concept et c’est en train d’avancer. Lentement, mais sûrement. »

    Propos recueillis par Patrick Chesnet

    http://ccfd-terresolidaire.org/projets/mediterranee/liban/liban-permettre-aux-4524?utm_medium=EMAIL&utm_source=CCFD&utm_campaign=NL54
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    Message par bye Lun 3 Fév - 10:50

    Des dessinateurs célèbres montent au créneau contre sodastream

    Lettre ouverte à / Open letter to :

    Monsieur Franck Bondoux

    Direction du Festival international de la bande dessinée

    71 rue Hergé. 16000 Angoulême

    "Nous, dessinatrices et dessinateurs de tous les pays, sommes surpris, déçus et en colère de découvrir que SodaStream est un sponsor officiel du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.

    Comme vous le savez sûrement, SodaStream est la cible d’un appel international au boycott, pour sa contribution à la colonisation de terres palestiniennes, avec son usine dans la colonie illégal de Ma’ale Adumim, son exploitation de travailleurs palestiniens, et son vol de ressources palestiniennes, en violation du droit international et des droits humains.

    Angoulême a joué un rôle important dans la prise en compte de la bande dessinée comme une forme d’art depuis 40 ans. Il serait triste que SodaStream profite de ce festival pour essayer d’effacer ses crimes. Nous vous demandons de couper tous les liens entre le Festival et cette entreprise honteuse.

    Cordialement,

    ***********************
    ENGLISH TEXT :

    We, cartoonists and illustrators from all countries, are surprised, disappointed and angry to find out that SodaStream is an official sponsor of the Angoulême International Comics Festival.

    As you must know, SodaStream is the target of an international boycott call for its contribution to the colonization of Palestinian land, due to its factory in the illegal settlement of Ma’ale Adumim, its exploitation of Palestinian workers, and its theft of Palestinian resources, in violation of international law and contravening international principles of human rights.

    Angoulême has had an important role in the appreciation of comics as an art form for over 40 years. It would be sad if SodaStream were able to use this event to whitewash their crimes.

    We ask you to cut all ties between the Festival and this shameful company. Sincerely,

    Khalid Albaih (Sudan)

    Leila Abdelrazaq (USA)

    Avoine (France)

    Edd Baldry (UK/France)

    Edmond Baudoin (France)

    Steve Brodner (USA)

    Berth (France)

    Susie Cagle (USA)

    Jennifer Camper (USA)

    Carali (France)

    Rémy Cattelain (France)

    Chimulus (France)

    Sue Coe (USA)

    Gianluca Costantini (Italy)

    Jean-Luc Coudray (France)

    Philippe Coudray (France)

    Marguerite Dabaie (USA)

    Eric Drooker (USA)

    Elchicotriste (Spain)

    Jenny Gonzalez-Blitz (USA)

    Ethan Heitner (USA)

    Paula Hewitt Amram (USA)

    Hatem Imam (Lebanon)

    Jiho (France)

    Ben Katchor (USA)

    Mazen Kerbaj (Lebanon)

    Lolo Krokaga (France)

    Nat Krokaga (France)

    Peter Kuper (USA)

    Carlos Latuff (Brazil)

    Lasserpe (France)

    Lerouge (France)

    Matt Madden (USA/France)

    Mric (France)

    Barrack Rima (Lebanon/Belgium)

    James Romberger (USA)

    Puig Rosado (France)

    Mohammad Saba’aneh (Palestine)

    Joe Sacco (USA)

    Malik Sajad (Kashmir)

    Amitai Sandy (Israel)

    Siné (France)

    Seth Tobocman (USA)

    Eli Valley (USA)

    Willis From Tunis (Tunisie/France)

    Jordan Worley (USA)

    Si vous êtes dessinateur et que vous voulez vous associer à cette lettre ouverte, merci d’écrire à : lettertoangouleme@gmail.com

    If you are a cartoonist and you want to endorse this open letter, please write to :lettertoangouleme@gmail.com

    Source : http://www.lemonde.fr

    PAS DE BULLES AVEC LES LARMES DES PALESTINIENS !!

    http://www.europalestine.com/spip.php?article9007
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    Message par bye Sam 8 Fév - 10:20

    le mur, une annexion qui ne dit pas son nom


    “Barrière de sécurité” selon l’État israélien censée protéger des attaques terroristes, “Mur de l’Apartheid” pour ceux qui le condamnent comme une stratégie d’annexion de terres palestiniennes, le Mur a un coût économique et humain élevé. Déclaré illégal par la Cour internationale de justice, il incarne la violence physique et psychologique de l’occupation.

    Dominique Vidal fait le point dans un dossier publié dans La Chronique d’Amnesty International de Novembre 2013.



    Check-points et mur, la Cisjordanie fragmentée
    la situation en février 2011



    Source : Unocha-OPT, Jérusalem, février 2011 et relevés de terrain.
    Philippe Rekacewicz, Le Monde diplomatique.

    Principaux outils israéliens pour la restriction des déplacements de la population palestinienne et pour la fragmentation de la Cisjordanie :
    - Colonies et réseau de routes de contournement pour y accéder (interdit à la circulation palestinienne).
    - Entre 500 et 600 obstacles permanents rendant très difficile la circulation palestinienne : outre les check-points, des monticules de terre, des blocs de béton, des portes grillagées ferment de nombreuses routes.
    - Zones militaires fermées.
    - Stricte politique de permis de circuler pour voyager du nord au sud de la Cisjordanie.


    UNE ANNEXION QUI NE DIT PAS SON NOM

    Coïncidence ? Le premier tronçon du Mur d’Israël a été posé le 12 août 2002, soit quarante et un ans, jour pour jour, après la première pierre du mur de Berlin. Mais le gouvernement israélien avait pris la décision de le construire quatre mois plus tôt, en pleine vague d’opérations-kamikazes. Durant le mois de mars 2002, celles-ci avaient déjà fait 120 morts lorsque, le 27, le plus meurtrier des attentats de la seconde Intifada tua 29 membres d’une famille venue fêter la Pâque à l’hôtel Park de Netanya. « Selon le général Benjamin Ben Eliezer, c’est ce jour-là que les dirigeants israéliens furent convaincus qu’il fallait opposer au terrorisme un "obstacle physique", raconte le journaliste René Backmann, auteur d’Un mur en Palestine [1]. À ses yeux, c’était le meilleur moyen de lutter contre les attentats. Mais le ministre travailliste de la Défense imaginait qu’il suive la Ligne verte [2]. Telle ne sera pas la directive finalement donnée au colonel Dany Tirza, qui dessinera son tracé ». Si le Mur avait pour seul objectif la sécurité des Israéliens, poursuit René Backmann, « il ferait 315 kilomètres — la longueur de la Ligne verte. Or il en totalise presque deux fois plus : 723 kilomètres, dont 5 % de mur proprement dit et 95 % de barrières bourrées de systèmes d’alarme électroniques. Ce doublement a un coût : on estime le kilomètre à 2,5 millions d’euros... ».

    UN FAIT ACCOMPLI

    Son édification a mis fin au gros des attentats ? « C’est vrai. Encore faut-il savoir si le recul du terrorisme est dû au Mur ou au changement de la politique du Hamas. Il faudrait aussi vérifier si l’obstacle physique est décisif ». Si le Mur a une dimension sécuritaire, il a donc aussi un objectif politique : il dessine les frontières d’un éventuel État palestinien selon Israël. Concrètement, il permet à ce dernier d’annexer 12,5 % de la Cisjordanie. Ce territoire comporte, de surcroît 80 % des colons, notamment ceux des blocs d’Ariel, de Maale Adoumim, de Jérusalem et de Goush Etzion. Il représente aussi 60000 hectares de terres fertiles et une centaine de puits, auxquels s’ajoutent des sites de forage prometteurs...

    Fait accompli pour l’avenir, le Mur aggrave considérablement, dès aujourd’hui, les conditions de vie et de travail des Palestiniens. Ses principales victimes sont les paysans, dont une partie des terres a été expropriée pour l’édifier et qui se voient souvent séparés du reste de leur exploitation. Certes, les plus chanceux ont un permis les autorisant à franchir les « portes agricoles », mais l’ouverture de celles-ci dépend du bon vouloir des soldats israéliens. C’est à Jérusalem que l’on touche du doigt les conséquences du Mur. Sous forme de pertes en série. Perte de temps : « Avant, j’allais à la fac à pied en dix minutes, témoigne Mohammed, un étudiant de Ramallah inscrit en médecine à l’université Al-Qods. Depuis, il me faut quatre-vingt-dix minutes en voiture ». Perte de revenus : si les commerçants du « mauvais » côté d’Al-Ram déplorent une baisse de 30 % à 50 % de leur chiffre d’affaires, ce dentiste a dû fermer purement et simplement son cabinet, tandis que le propriétaire de cet immeuble avec vue imprenable sur le Mur n’a plus un seul locataire. Perte de personnel : entre un tiers et la moitié des médecins et des infirmières, mais aussi des enseignants ne peuvent plus venir travailler à Jérusalem. Perte annoncée de la « résidence » : quiconque ne justifiera plus d’un logement et d’un travail à Jérusalem, lors du renouvellement de sa carte d’identité bleue, en sera privé. Perte, enfin et surtout, pour Jérusalem-Est de son rôle de métropole palestinienne.

    ISRAËL FAIT LA SOURDE OREILLE

    Le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye a rendu, à la demande de l’Assemblée générale des Nations unies, un avis – consultatif – qualifiant le Mur d’« illégal ». Spécialiste de Droit international, Monique Chemillier-Gendreau, qui plaida à l’époque devant la Cour au titre de l’Organisation de la conférence islamique, insiste sur la nouveauté de la procédure. « Le greffier a demandé à soixante États et organisations internationales de faire connaître oralement leur avis. Non seulement la Palestine a été sollicitée, mais elle a obtenu trois heures pour intervenir, contre trois quarts d’heure aux autres – Israël aurait également eu trois heures... s’il était venu ».

    Quelques jours plus tard, le 20 juillet 2004, l’Assemblée générale des Nations unies faisait siennes les conclusions de la CIJ et appelait Israël à démanteler le mur – par 150 voix contre 6 et 10 abstentions. Près de dix ans ont passé, l’État hébreu n’en a rien fait.

    Dominique Vidal


    IL - LÉ - GAL !

    En 2004, la Cour internationale de justice conclut à l’illégalité du Mur. Un avis étayé par une série d’articles rarement publiés.

    Le paragraphe 121 observe que la Cour ne peut « rester indifférente à certaines craintes (...) d’après lesquelles le tracé du Mur préjugerait la frontière future entre Israël et la Palestine, et à la crainte qu’Israël pourrait intégrer les colonies de peuplement et les voies de circulation les desservant. La Cour estime que la construction du Mur et le régime qui lui est associé créent sur le terrain un ’fait accompli" qui pourrait fort bien devenir permanent, auquel cas, et nonobstant la description officielle qu’Israël donne du Mur, la construction de celui-ci équivaudrait à une annexion de facto ».

    Le paragraphe 137 affirme : « La Cour, au vu du dossier ; n’est pas convaincue que la poursuite des objectifs de sécurité avancés par Israël nécessitait l’adoption du tracé prévu pour le Mur. Le Mur tel que tracé et le régime qui lui est associé portent atteinte de manière grave à de nombreux droits des Palestiniens habitant dans le territoire occupé par Israël sans que les atteintes résultant de ce tracé puissent être justifiées par des impératifs militaires ou des nécessités de sécurité nationale ou d’ordre public. La construction d’un tel Mur constitue dès lors une violation par Israël de diverses obligations qui lui incombent en vertu des instruments applicables de droit international humanitaire et des droits de l’Homme ».

    La Cour reconnaît évidemment le droit d’Israël à se défendre, mais estime, dans le paragraphe 142, qu’il « ne saurait se prévaloir du droit de légitime défense ou de l’état de nécessité, comme excluant l’illicite de la construction du Mur [...] En conséquence, la Cour juge que la construction du Mur et le régime qui lui est associé sont contraires au droit international ». C’est pourquoi la Cour estime, dans le paragraphe 145, qu’Israël a « l’obligation juridique de réparer les dommages occasionnés par son comportement illicite. Cette réparation devrait tout d’abord prendre la forme d’une restitution, à savoir la démolition des portions du Mur construites dans le territoire palestinien occupé et l’annulation des actes juridiques liés à l’édification du Mur, ainsi que la restitution des biens réquisitionnés ou expropriés aux fins de celle-ci ; la réparation devrait également consister en une indemnisation appropriée des personnes dont les habitations ou exploitations agricoles ont été détruites ». Non moins important, le paragraphe 146 stipule que « tous les États ont l’obligation de ne pas reconnaître la situation illicite résultant de la construction du Mur, de ne pas prêter aide ou assistance au maintien de cette situation et de coopérer en vue de mettre un terme aux violations alléguées et de s’assurer qu’elles donneront lieu à réparation ». [3]

    Dominique Vidal

    http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5748
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    Message par bye Dim 2 Mar - 21:01

    Ce 30 janvier, il était 6 h 30 du matin lorsqu’une quin­zaine de véhi­cules de l’administration civile et de l’armée israé­lienne sont arrivés sur le lieu-​​dit de Khirbet Um al-​​Jamal, situé à une dou­zaine de kilo­mètres à l’est de Tubas. Il n’y a eu aucune dis­cussion, pas de vio­lence phy­sique non plus : deux bull­dozers sont entrés en action, et moins de deux heures plus tard, le cam­pement était rasé. En pleurs, les femmes et les enfants ont assisté au spec­tacle des tentes déchi­quetées, de leurs maigres pos­ses­sions écrasées. Les soldats, qui avaient sorti au préa­lable quelques matelas, les ont empêchés de s’approcher. Tel est le lot des Bédouins pales­ti­niens ins­tallés dans la vallée du Jourdain, région située dans la " zone C ", cette partie du ter­ri­toire pales­tinien qui recouvre 61 % de la Cis­jor­danie occupée et où Israël exerce un contrôle total.



    " Que pouvions-​​nous faire contre la force mili­taire ? ", s’interroge le berger Mahmoud Kaabneh. Il n’y a nulle trace de colère chez ce Bédouin pales­tinien, juste du fata­lisme : " Bien sûr que nous allons recons­truire, et que les soldats revien­dront, mais quel autre choix avons-​​nous ? " Le soir de ce trau­ma­tisme familial, Mahmoud, sa femme et leurs dix enfants ont dormi dans un grand réservoir d’eau en plas­tique, et ils ont allumé un feu pour se réchauffer. Les jours sui­vants, ils ont été hébergés sous les tentes de l’oncle de Mahmoud, Salman Kaabneh.

    Entourés d’une ribam­belle d’enfants aux joues rouges, les deux hommes racontent leur vie pré­caire, la pos­si­bilité d’une arrivée inopinée de véhi­cules mili­taires, leur déter­mi­nation à ne rien changer à leur mode de vie. De temps en temps, quand la vente de fromage et de lait ne suffit plus, Mahmoud Kaabneh vend un mouton, dont il obtient entre 500 et 1 000 shekels (100 à 200 euros). Parfois aussi, les colons établis dans les implan­ta­tions voi­sines de Maskiot et Rotem lui volent une bête, en toute impunité. Mahmoud a une dette de 30 000 shekels auprès du four­nisseur de fourrage et il sait que la séche­resse per­sis­tante en Israël annonce des jours difficiles.

    Dix jours se sont écoulés, et rien n’a changé à Khirbet Um al-​​Jamal : des bâches de plas­tique déchi­quetées, des bidons éventrés, des pou­trelles tordues, des vête­ments, des gravats… comme si une tornade était passée. Mahmoud Kaabneh a été prévenu que de nou­velles tentes l’attendaient chez le gou­verneur de Tubas, fournies par l’Autorité pales­ti­nienne, mais il ne veut pas aller les chercher : " J’attends d’être sûr que l’armée ne va pas revenir ", explique-​​t-​​il.

    A peu de dis­tance, une autre partie du cam­pement est intacte : " C’est qu’ils n’ont pas encore reçu d’ordre de démo­lition ", explique Mahmoud, qui avait reçu une telle noti­fi­cation il y a un an. C’est un dif­férend immuable : l’Etat israélien ne recon­naissant pas la validité des titres de pro­priété (quand ils existent), les habi­ta­tions sont illé­gales. Le 30 janvier, 66 per­sonnes, dont 36 enfants, la plupart du clan Kaabneh, ont perdu leur abri. Mais les autres familles ins­tallées sur le site, les Makhamreh et les Daraghmeh, savent que leur tour viendra.

    Et le calen­drier des négo­cia­tions israélo-​​palestiniennes, qui doivent s’achever, en principe, fin avril, n’arrange rien. La question de la sou­ve­raineté dans la vallée du Jourdain est devenue l’un des dos­siers les plus sen­sibles du pro­cessus de paix.

    Israël exige d’y main­tenir une pré­sence mili­taire pendant de nom­breuses années, afin que la région devienne une zone tampon, pour sa propre sécurité. Mahmoud Abbas, le pré­sident de l’Autorité pales­ti­nienne, a récemment indiqué que, dans le cadre de la création d’un Etat pales­tinien, il était prêt à accepter que des troupes de l’OTAN y soient sta­tionnées indé­fi­niment. Réponse de Benyamin Néta­nyahou : pas question. Le premier ministre israélien a d’ailleurs confirmé qu’il n’avait aucune intention de déman­teler les colonies israéliennes.

    Dans l’immédiat, la priorité du gou­ver­nement israélien est de péren­niser la situation sur le terrain, ce qui passe par l’éviction du maximum de Pales­ti­niens de la vallée. Selon les chiffres des Nations unies, les démo­li­tions sont passées de 172 en 2012 à 390 en 2013, tandis que le nombre de per­sonnes déplacées pro­gressait de 279 à 590 sur la même période (plus d’un millier sur l’ensemble de la zone C).

    Paral­lè­lement, l’armée ne laisse plus aucune marge de manœuvre aux mani­fes­ta­tions de soli­darité en faveur des popu­la­tions pales­ti­niennes concernées. Le 7 février, elle a démantelé un camp de quelque 300 mili­tants pales­ti­niens, israé­liens et étrangers, ins­tallé près de Jéricho. Le Pales­tinien Mustafa Bar­ghouti, l’un des prin­cipaux chefs de file de l’" Intifada blanche " (la résis­tance non vio­lente), faisait partie des pro­tes­ta­taires. Nous le ren­con­trons le len­demain au nord de Jéricho, sa voiture arrêtée depuis des heures devant un check-​​point.

    Son signa­lement a été diffusé à tous les déta­che­ments mili­taires de la région : pas question de le laisser passer pour aller apporter de l’aide aux habi­tants de cam­pe­ments qui ont subi le même sort que celui de Mahmoud Kaabneh.

    Ancien can­didat à l’élection pré­si­den­tielle pales­ti­nienne de 2005, Mustafa Bar­ghouti n’a aucune illusion sur le sort des négo­cia­tions en cours avec les Israé­liens : " C’est un échec annoncé ; aucun com­promis n’est pos­sible avec ce gou­ver­nement de colons. Ce que fait Israël dans la vallée du Jourdain, affirme-​​t-​​il, s’apparente à du net­toyage eth­nique. L’Etat pales­tinien, s’il voit le jour, sera un ban­toustan, pas un Etat sou­verain. " Le Pales­tinien prépare déjà la pro­chaine mani­fes­tation de pro­tes­tation contre l’extension de la mainmise mili­taire sur la vallée du Jourdain.

    Mais l’action huma­ni­taire en faveur des popu­la­tions bédouines de la région devient dif­ficile. Début février, le Comité inter­na­tional de la Croix-​​Rouge a annoncé qu’il ne fournira plus de tentes aux popu­la­tions locales vic­times de la répression mili­taire, dès lors que celles-​​ci sont sys­té­ma­ti­quement confis­quées ou détruites par l’armée israélienne.

    http://www.france-palestine.org/La-lutte-inegale-des-Bedouins
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    Message par bye Sam 26 Avr - 11:29

    L’aviation israélienne n’a pas attendu que l’encre de l’accord de réconciliation entre Hamas et OLP soit sèche pour lancer mercredi un raid terroriste sur la bande de Gaza, blessant 6 civils dont un très grièvement.

    Un peu plus tôt dans l’après-midi, dans la ville de Gaza, les dirigeants du Hamas et une délégation de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), emmenée par le Fatah, avaient annoncé la conclusion d’un accord mettant fin à sept années d’antagonismes, parfois très sanglants.

    Au cours d’une conférence de presse commune, le Premier ministre du gouvernement (Hamas) de Gaza, Ismael Haniyeh et le dirigeant du Fatah Azzam al-Ahmad ont en particulier indiqué que leur accord donne carte blanche au Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas pour organiser des élections (présidentielles, législatives).

    Ils ont également insisté sur le fait qu’aucune partie n’accepterait la reprise de négociations avec Israël sans bases claires.

    De fait, les « négociations » en trompe l’œil imposées par Israël et ses protecteurs américains et français à l’Autorité Palestinienne depuis l’été 2013 n’ont abouti à rien, comme prévu : Israël a poursuivi l’écrasement de la Palestine, et n’a même pas honoré la seule micro-concession qu’il avait faite, à savoir la libération de Palestiniens emprisonnés depuis des décennies.

    Même les Etats-Unis ont reconnu que l’échec de ces négociations était imputable à Israël, Mahmoud Abbas ayant pour sa part obéi docilement en tous points au processus.

    Selon les termes mêmes du contrat annoncé l’an dernier, le cycle de « négociations » prend fin le 29 avril, la semaine prochaine.

    Abbas, dont personne ne sait jusqu’où il est prêt à s’abaisser, a alterné ces derniers jours les déclarations contradictoires, disant tantôt qu’il était prêt à prononcer la dissolution de l’Autorité Palestinienne, afin de mettre fin à l’hypocrisie, et tantôt qu’il pourrait bien continuer la comédie des « négociations », qui convient tant à Netanyahu et à sa bande.

    A noter qu’à chaque fois, au cours des 7 dernières années, que le Hamas et l’OLP-Fatah étaient parvenus à des accords de réconciliation, Israël était intervenu par des attaques massives, principalement contre la bande de Gaza (notamment lors du massacre « Plomb durci » de 2008-2009, et de l’opération dite « Pilier de Défense » en novembre 2012).

    Le gouvernement américain, à l’unisson avec l’attaque de l’aviation israélienne, a aussitôt condamné, mercredi, l’accord de réconciliation inter-palestinien.

    CAPJPO-EuroPalestine

    http://www.europalestine.com/spip.php?article9276
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    Message par bye Sam 12 Juil - 10:17

    Escalade des représailles dans les territoires palestiniens occupés ; colons et forces militaires spéciales israéliennes continuent à attaquer les civils palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem occupée…



    Grave escalade israélienne : l’aviation israélienne lance des douzaines d’attaques ciblées dans la Bande de Gaza, y compris sur des maisons ; 27 civils palestiniens blessés, dont 10 femmes et 5 enfants

    Mardi 8 juillet 2014 – 00.00



    P.C.H.R. (Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme)



    Tôt ce matin, mardi 8 juillet 2014, les forces d’occupation israéliennes ont multiplié les opérations militaires contre la Bande de Gaza. L’aviation israélienne a lancé des douzaines d’attaques ciblant quantité d’objectifs civils, dont des maisons. Depuis minuit, les avions israéliens ont lancé 69 attaques, dans lesquelles ils ont tiré 99 missiles. Viser des maisons alors que leurs occupants sont à l’intérieur est une grave évolution alors que les forces israéliennes avaient abandonné la politique de ciblage de maisons depuis l’offensive israélienne sur la Bande de Gaza en novembre 2012 (« Opération Pilier de Défense »), mais l’ont reprise dans le contexte de l’opération militaire actuelle, nom de code « Opération Lisière de Protection ». Résultat de ces bombardements : 7 maisons, une forge et une ferme avicole détruites, et quantité de maisons et de services gravement endommagés. En plus, 27 civils palestiniens, dont 10 femmes et 5 enfants, ont été blessés. Au moment où j’écris ce reportage, l’aviation israélienne lâche encore plus de bombes sur des cibles dans la Bande de Gaza et on entend de grosses explosions.



    Le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme (PCHR) avertit que cette escalade va causer des pertes parmi les civils palestiniens et des dégâts sur leurs biens.



    Selon l’enquête menée par le PCHR, les bombardements se sont déroulé comme suit :



    Rafah :



    L’aviation israélienne a lancé 4 attaques utilisant 9 missiles ciblant 2 maisons et des terrains agricoles dans la ville de Rafah, au sud de la Bande de Gaza.



    A environ 1 H.15, un drone israélien a lancé 3 missiles en à peu près 15 minutes sur une maison appartenant à Mahmoud Eid Salama al-Hashash dans le quartier d’al-Hashash au nord-ouest de Rafah. La maison de 150 mètres carrés, où vivent 13 personnes, a été entièrement détruite. Le propriétaire de la maison a raconté au PCHR qu’il s’est réveillé au bruit de l’explosion du premier missile tombé dans la cour de la maison. Il a réveillé toute la famille et ils ont tous quitté la maison. 5 minutes plus tard, on entendit une deuxième explosion, et après 5 autres minutes, une troisième explosion. Quand al-Hashash est revenu quelques heures plus tard, il a retrouvé la maison entièrement détruite.



    Entre 11 H.05 et 11 H.30, des hélicoptères armés israéliens ont détruit 4 maisons d’une propriété appartenant à Abdullah Mahmoud As Hashash dans le quartier d’al-Ashash au nord-ouest de Rafah. La maison a été entièrement détruite, mais aucun mort n’a été signalé car les occupants n’étaient pas à l’intérieur.



    Khan Yunis :



    Des avions de guerre israéliens ont lancé 7 attaques avec 18 missiles sur 3 maisons, un terrain agricole et un site paramilitaire dans la ville de Khan Yunis au sud de la Bande de Gaza. Les maisons ciblées ont été entièrement détruites et quantité de maisons environnantes et de services ont été sévèrement endommagées. En plus, 6 civils palestiniens, dont 3 femmes, ont été blessés.



    A environ 01 H.40, un drone israélien a envoyé un missile d’alerte sur une maison de 320 mètres carrés appartenant à Mohammed Mohammed al-‘Abadla, dans laquelle vivent deux familles de 12 personnes, dans le quartier d’al-‘Abadla du village d’al-Qarara, à l’Est de Khan Yunis. Les soldats israéliens ont aussi appelé al-‘Abadla sur son portable, lui ordonnant d’évacuer la maison. Quelques minutes plus tard, des jets de combat israéliens ont bombardé la maison, la détruisant complètement. Une maison voisine, la mairie d’al-Qarara et un bureau de la Compagnie d’Electricité de Gaza ont été touchés. En outre, 6 civils palestiniens, dont 3 femmes, ont été blessés.



    A environ 01 H.55, un drone israélien a envoyé un missile d’alerte sur une maison appartenant à Ameen Ibrahim al-Ghalban, à proximité d’al-Manara à l’Est de Khan Yunis. Quelques minutes plus tard, un jet de combat israélien a lancé un missile sur la maison. Résultat, le feu s’est déclaré dans la maison qui a été très largement endommagée. Pas de morts mentionnés.



    A environ 02 H.00, un drone israélien a envoyé 3 missiles d’alerte sur une maison de 170 mètres carrés appartenant à Samer Ismail Abu Daqqa, dans laquelle vivent 6 personnes, dans le village d’Abassan à l’Est de Khan Yunis. Les soldats israéliens avaient déjà appelé la femme d’Abu Daqqa sur son portable pour ordonner l’évacuation de la maison. Quelques minutes plus tard, un jet de combat israélien a lancé un missile sur la maison la détruisant complètement. Une maison voisine a également été endommagée.



    Le centre de la Bande de Gaza :



    Des avions de guerre israéliens ont lancé 13 attaques utilisant 16 missiles visant des aires agricoles et des sites d’entraînement paramilitaire. Beaucoup de maisons ont été gravement endommagées, et 2 femmes ont été blessées. Par ailleurs, 2 membres d’un groupe armé palestinien ont été blessés, dont l’un souffrant d’une grave blessure.



    Gaza Cité :



    Des avions de guerre israéliens ont lancé 9 attaques utilisant 11 missiles sur une maison, des sites d’entraînement de groupes armés palestiniens, des terres agricoles et une forge. La maison et la forge ont été détruites et beaucoup de maisons ont été sévèrement endommagées. Un civil palestinien a été légèrement blessé. Par ailleurs, 2 membres d’un groupe armé palestinien ont été gravement blessés.



    A environ 03 H.30, un drone israélien a envoyé un missile sur une maison à 2 étages appartenant à Sami al-‘Zabout, dans laquelle vivent 6 familles, près de la mosquée Mos’ab Bin Omair. Dix minutes plus tard, les avions de guerre israélien ont largué 2 missiles sur la maison, la détruisant complètement. Nombre de maisons avoisinantes ont été également endommagées.



    A environ 05 H.00, des avions de guerre israéliens ont tiré un missile sur une forge près de al-Shuja’iya. Résultat, la forge a été entièrement détruite.



    Le Nord de la Bande de Gaza :



    Des avions de guerre israélien ont lancé 36 attaques utilisant 45 missiles visant des maisons, des terrains agricoles, des sites d’entraînement de groupes armés palestiniens et une ferme avicole. Résultat de ces attaques : 19 civils palestiniens, dont 5 femmes et 5 enfants, ont été blessés, 2 maisons ont été partiellement détruites et une ferme avicole a été complètement détruite.



    A environ 03 H.00, des drones israéliens ont envoyé 3 missiles sur une maison de 2 étages appartenant à Eyad Rebhi Obayan, dans laquelle vivent 24 personnes, à Beit Lahia. Les trois missiles ont atterri dans la cour de la maison causant d’amples dégâts, mais les résidents ont survécu à l’attaque.



    A environ 03 H.50, des avions de guerre israéliens ont tiré 3 missiles sur une maison appartenant à Mohammed Shabat, dans laquelle vivent 5 personnes, à Beit Hanoun. La maison a été gravement endommagée et une voiture appartenant à Shabat a été détruite, mais pas de mort mentionné.



    Le PCHR condamne fermement ces attaques israéliennes sur la Bande de Gaza. Le PCHR somme la communauté internationale de prendre des mesures immédiates et efficaces pour mettre fin à de tels crimes et elle réitère son appel pour que les Hautes Parties Contractantes de la Quatrième Convention de Genève de 1949 remplissent leurs obligations selon l’article 1 ; c’est-à-dire, respecter et assurer le respect de la Convention en toutes circonstances, et leur obligation selon l’article 146 de poursuivre les personnes soupçonnées de commettre de graves infractions à la Quatrième Convention de Genève. Ces graves infractions constituent des crimes de guerre selon l’article 147 de la même Convention et du Protocole I en supplément des Conventions de Genève.

    Traduction : J.Ch.pour l’Agence Média Palestine

    Source: http://www.pchrgaza.org/portal/en/index.php?option=com_content&view=article&id=10454:serious-israeli-escalation-israeli-warplanes-launch-dozens-of-airstrikes-on-targets-in-the-gaza-strip-including-houses-27-palestinian-civilians-including-10-women-and-5-children-wounded&catid=145:in-focus

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/07/09/gaza-rapport-du-p-c-h-r-centre-palestinien-pour-les-droits-de-lhomme/
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    Message par bye Sam 9 Aoû - 10:09



    L'ambassade américaine à Tel-Aviv n'ignorait pas qu'Israël a délibérément maintenu "au bord du gouffre" l'économie dans la bande de Gaza, territoire palestinien contrôlé par le Hamas qui refuse de reconnaître l'Etat hébreu, ressort-il des notes diplomatiques publiées lundi par Wikileaks.
    "Dans le cadre de leur embargo global sur Gaza, des responsables israéliens ont confirmé (...) à de multiples occasions leur intention de maintenir l'économie gazaouie au bord du gouffre, sans aller jusqu'à l'y précipiter", stipule une dépêche secrète de l'ambassade en date du 3 novembre 2008, envoyée au Trésor et au département d'Etat.
    Selon ce document, les autorités israéliennes "ont l'intention de laisser l'économie gazaouie fonctionner à petit feu, le plus petit possible, tout en évitant une crise humanitaire".
    Pour y parvenir, le gouvernement pratiquait une politique monétaire extrêmement dure à l'égard de l'enclave palestinienne. Imposé en juin 2006 à la suite de l'enlèvement d'un soldat israélien, le blocus de la bande de Gaza avait été renforcé après la prise de contrôle de ce territoire en juin 2007 par les islamistes du Hamas.

    Ces nouvelles fuites diplomatiques sur le site de Wikileaks surviennent sur fond de nouvelle confrontation entre Israël et le Hamas. L'Etat hébreu mène depuis le 8 juillet dernier une opération militaire Bordure protectrice à Gaza lancée en représailles à des tirs de roquettes palestiniens. Le Hamas a rejeté le plan de règlement pacifique proposé par l'Egypte, en insistant sur la levée inconditionnelle du blocus de l'enclave palestinienne.
    Selon les dernières informations, 1.626 Palestiniens, en grande majorité des civils, ont trouvé la mort en 25 jours des hostilités et 8.830 autres ont été blessés.
    Côté israélien, 66 personnes, dont 63 soldats et officiers de Tsahal, ont trouvé la mort depuis le début de l'opération.

    http://fr.ria.ru/world/20140804/202031113.html
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    Message par bye Dim 1 Fév - 19:47

    Gaza: l’ONU suspend son aide aux réparations de maisons

    L'Agence pour l'aide aux réfugiés de Palestine, en manque de fonds, dénonce les promesses internationales non tenues.
    L’ONU a annoncé mardi suspendre son aide financière à des dizaines de milliers de Palestiniens pour réparer leur maison ou payer leur loyer à Gaza, dévastée par la guerre avec Israël. «5,4 milliards de dollars avaient été promis en octobre à la conférence du Caire» pour la reconstruction du territoire après la guerre de juillet-août 2014, et rien «n’est pour ainsi dire arrivé à Gaza. C’est douloureux et inacceptable», a dit dans un communiqué Robert Turner, directeur à Gaza de l’Agence pour l’aide aux réfugiés de Palestine (UNRWA).
    L’agence lance un appel «urgent» à la levée de 100 millions de dollars pour ce seul premier trimestre. Elle met en garde contre le risque de déstabilisation de la petite enclave durement frappée par la pauvreté et le chômage et contrôlée par le mouvement islamiste Hamas. Ce dernier a dénoncé dans un communiqué une décision «inquiétante» qui vient «aggraver la tragédie que vivent des milliers de familles» à Gaza. Il a appelé l’UNRWA à «faire pression sur les donateurs pour qu’ils honorent leurs promesses pour la reconstruction».

    720 MILLIONS DE DOLLARS NÉCESSAIRES
    Il faudrait 720 millions de dollars pour répondre aux besoins, ajoute l’UNRWA, mais «à cette heure, l’agence n’a reçu que 135 millions». Une partie de cet argent, alloué à la reconstruction des maisons entièrement détruites, est encore disponible ; en revanche, l’argent dédié à réparer les maisons ou à aider les Gazaouis à payer un loyer quand ils n’ont plus de toit est, lui, épuisé, explique-t-elle.

    Des milliers de familles continuent à souffrir du manque d’abri malgré la rigueur de l’hiver, souligne Robert Turner. «Les gens dorment littéralement dans les décombres, des enfants sont morts d’hypothermie», alors que le ministre de la Santé à Gaza a recensé la mort d’au moins trois bébés lors de la vague de froid qui s’est abattue début janvier sur le Proche-Orient. Environ 12 000 personnes continuent à vivre dans des écoles de l’UNRWA. L’agence s’inquiète que les Palestiniens déplacés n’affluent à nouveau vers ces refuges si elle ne peut plus les aider à payer un loyer.

    Robert Turner dit ne pas savoir pourquoi l’aide promise au Caire n’arrive pas. «L’UNRWA est un facteur de stabilisation dans un contexte politique et sécuritaire très difficile et les conséquences seront graves si nous arrêtons notre programme. Nous l’avons déjà dit: le calme ne durera pas. A présent, le calme est menacé», met-il en garde.

    «L’arrêt de la reconstruction aura des conséquences dangereuses», prévient Adnane Abou Hasna, porte-parole de l’UNRWA à Gaza. «En retardant l’envoi d’argent pour la reconstruction, les donateurs mettent en danger le cessez-le-feu», a-t-il déclaré à l’AFP.

    BLOCUS ISRAÉLIEN
    Plus de 96 000 maisons ont été endommagées ou détruites au cours de la guerre entre troupes israéliennes et combattants palestiniens, rappelle l’UNRWA. Les cinquante jours de conflit ont tué près de 2 200 Palestiniens, majoritairement des civils, et 73 Israéliens, pour la plupart des soldats. Ils ont détruit des pans entiers du territoire enclavé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée. La reconstruction se fait attendre.

    La bande de Gaza, où s’entassent 1,8 million de Palestiniens sur un territoire de 41 kilomètres de long et 12 kilomètres de large au maximum, reste soumis à un strict blocus israélien et, plus récemment à la fermeture par l’Egypte de sa seule frontière non contrôlée par l’Etat hébreu, qui étouffe son économie.

    Les pourparlers indirects entre Palestiniens et Israéliens censés tenter de résoudre les questions de fond après le cessez-le-feu de fin août 2014 semblent une histoire ancienne. Mais le territoire souffre aussi des divisions profondes et persistantes interpalestiniennes, malgré un accord de réconciliation en 2014.

    AFP

    http://www.liberation.fr/monde/2015/01/27/gaza-l-onu-a-court-d-argent-suspend-son-aide-aux-reparations-de-maisons_1189642

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