Pour la première fois, La Poste va verser un dividende à l'Etat
C'est une bonne nouvelle pour La Poste et pour son actionnaire, l'Etat. En 2007, l'année de la crise financière, l'entreprise publique dirigée par Jean-Paul Bailly a réalisé des bénéfices de 943 millions d'euros, en hausse de 16,1 % par rapport à 2006.
Le conseil d'administration devait se réunir, jeudi 27 mars, pour avaliser le versement à l'Etat, pour la première fois de son histoire, d'un dividende de 141 millions d'euros. Une contribution bienvenue pour les finances publiques.
Pour la première fois également, La Poste, en réorganisation permanente depuis dix ans, est aussi rentable que la Deutsche Post allemande, présentée depuis toujours comme "le modèle". Sa marge d'exploitation (résultat d'exploitation rapporté au chiffre d'affaires) passe de 4,2 % en 2006 à 6,2% en 2007. Sa dette s'est allégée d'un peu plus d'1 milliard d'euros, à 6,2 milliards.
Avec un chiffre d'affaires en hausse de 3,4 % en 2007, à 20,8 milliards d'euros, La Poste a profité de tous ses métiers : malgré la baisse du trafic postal liée à Internet (– 1 %, hors effet de l'élection présidentielle), les revenus du courrier ont augmenté de 2,2 % (11,5 milliards d'euros), notamment grâce au marché des entreprises. Les revenus de l'activité colis et des envois en express progressent de 8 % (4,5 milliards d'euros) et ceux des services financiers de 2,2 % (4,7 milliards).
Créée il y a deux ans, La Banque postale, qui doit se cantonner, jusqu'à la fin 2009, à la collecte d'épargne et à la distribution de crédits immobiliers, s'est bien tenue dans un paysage financier très chahuté. Elle gère désormais plus de 250 milliards d'euros d'épargne (+ 4,5 %) et 23 milliards d'euros d'encours de crédits.
Fait notable, La Banque postale n'a pas investi dans des produits adossés aux fameux crédits immobiliers américains à risques, les subprimes, mais a, au contraire, profité de la crise financière pour prêter de l'argent aux banques en mal de liquidités. Cette activité de prêts interbancaires lui aurait rapporté près de 100 millions d'euros.
Ces bons résultats de 2007, toutefois, n'enlèvent rien à l'ampleur des défis qui attendent La Poste dans les années à venir : d'abord, la perte du monopole du Livret A au 1er octobre 2008; ensuite, l'ouverture totale du marché du courrier, à compter du 1er janvier 2011. Les réformes seront accélérées, afin de moderniser une entreprise dont la manœuvrabilité reste insuffisante, aux yeux de ses dirigeants, dans le contexte de mise en concurrence de toutes ses activités.
Pour faire face, les dirigeants de l'entreprise publique entendent accélérer les réformes. Dans l'activité courrier, de nouvelles "plate-formes industrielles" seront installées pour moderniser les circuits de traitement : 6 sont déjà opérationnelles, 10 autres sont annoncées en 2008, dont une à la Roche-sur-Yon capable de traiterjusqu'à 30 millions de plis par an pour les entreprises.
Le réseau de bureaux de poste aussi poursuivra sa mue. La Poste veut continuer à en transférer la gestion à des partenaires, communes ou commerçants. Sur les 17 000 points de vente que maintient aujourd'hui La Poste sur le territoire, il ne reste plus aujourd'hui que 12 000 "vrais" bureaux de poste, dont 4 500 de plein exercice, distribuant toute la palette des services postaux et financiers. En 2008, plusieurs centaines de bureaux seront rénovés, pour améliorer le service aux clients, encore souvent critiqué.
L'accélération des réformes à La Poste ne va pas sans déstabiliser le personnel. Les guichetiers se disent un peu perdus face à la nouvelle politique "d'enseigne", qui les conduit à vendre, en même temps que les timbres, des services à la personne, la carterie et des gadgets. Les facteurs se plaignent de tournées à rallonge, avec des salaires souvent proches du SMIC. Pour 2007, l'intéressement des postiers n'excédera pas 102 euros bruts quand celui des salariés de La Banque postale atteint 2 800 euros en moyenne.
"La Poste se banalise, augmente ses tarifs, s'éloigne des usagers. L'incompréhension est d'autant plus forte que la précarité de l'emploi augmente, avec un recours accru à l'intérim", commente Régis Blanchot, du syndicat SUD-PTT. En 2007, La Poste maison mère a supprimé 7 000 postes, ramenant ses effectifs de 271 937 à 264 781 personnes.
Le conseil d'administration devait se réunir, jeudi 27 mars, pour avaliser le versement à l'Etat, pour la première fois de son histoire, d'un dividende de 141 millions d'euros. Une contribution bienvenue pour les finances publiques.
Pour la première fois également, La Poste, en réorganisation permanente depuis dix ans, est aussi rentable que la Deutsche Post allemande, présentée depuis toujours comme "le modèle". Sa marge d'exploitation (résultat d'exploitation rapporté au chiffre d'affaires) passe de 4,2 % en 2006 à 6,2% en 2007. Sa dette s'est allégée d'un peu plus d'1 milliard d'euros, à 6,2 milliards.
Avec un chiffre d'affaires en hausse de 3,4 % en 2007, à 20,8 milliards d'euros, La Poste a profité de tous ses métiers : malgré la baisse du trafic postal liée à Internet (– 1 %, hors effet de l'élection présidentielle), les revenus du courrier ont augmenté de 2,2 % (11,5 milliards d'euros), notamment grâce au marché des entreprises. Les revenus de l'activité colis et des envois en express progressent de 8 % (4,5 milliards d'euros) et ceux des services financiers de 2,2 % (4,7 milliards).
Créée il y a deux ans, La Banque postale, qui doit se cantonner, jusqu'à la fin 2009, à la collecte d'épargne et à la distribution de crédits immobiliers, s'est bien tenue dans un paysage financier très chahuté. Elle gère désormais plus de 250 milliards d'euros d'épargne (+ 4,5 %) et 23 milliards d'euros d'encours de crédits.
Fait notable, La Banque postale n'a pas investi dans des produits adossés aux fameux crédits immobiliers américains à risques, les subprimes, mais a, au contraire, profité de la crise financière pour prêter de l'argent aux banques en mal de liquidités. Cette activité de prêts interbancaires lui aurait rapporté près de 100 millions d'euros.
Ces bons résultats de 2007, toutefois, n'enlèvent rien à l'ampleur des défis qui attendent La Poste dans les années à venir : d'abord, la perte du monopole du Livret A au 1er octobre 2008; ensuite, l'ouverture totale du marché du courrier, à compter du 1er janvier 2011. Les réformes seront accélérées, afin de moderniser une entreprise dont la manœuvrabilité reste insuffisante, aux yeux de ses dirigeants, dans le contexte de mise en concurrence de toutes ses activités.
Pour faire face, les dirigeants de l'entreprise publique entendent accélérer les réformes. Dans l'activité courrier, de nouvelles "plate-formes industrielles" seront installées pour moderniser les circuits de traitement : 6 sont déjà opérationnelles, 10 autres sont annoncées en 2008, dont une à la Roche-sur-Yon capable de traiterjusqu'à 30 millions de plis par an pour les entreprises.
Le réseau de bureaux de poste aussi poursuivra sa mue. La Poste veut continuer à en transférer la gestion à des partenaires, communes ou commerçants. Sur les 17 000 points de vente que maintient aujourd'hui La Poste sur le territoire, il ne reste plus aujourd'hui que 12 000 "vrais" bureaux de poste, dont 4 500 de plein exercice, distribuant toute la palette des services postaux et financiers. En 2008, plusieurs centaines de bureaux seront rénovés, pour améliorer le service aux clients, encore souvent critiqué.
L'accélération des réformes à La Poste ne va pas sans déstabiliser le personnel. Les guichetiers se disent un peu perdus face à la nouvelle politique "d'enseigne", qui les conduit à vendre, en même temps que les timbres, des services à la personne, la carterie et des gadgets. Les facteurs se plaignent de tournées à rallonge, avec des salaires souvent proches du SMIC. Pour 2007, l'intéressement des postiers n'excédera pas 102 euros bruts quand celui des salariés de La Banque postale atteint 2 800 euros en moyenne.
"La Poste se banalise, augmente ses tarifs, s'éloigne des usagers. L'incompréhension est d'autant plus forte que la précarité de l'emploi augmente, avec un recours accru à l'intérim", commente Régis Blanchot, du syndicat SUD-PTT. En 2007, La Poste maison mère a supprimé 7 000 postes, ramenant ses effectifs de 271 937 à 264 781 personnes.