Au Botswana, l’homicide, la haute trahison, et la piraterie sont des crimes capitaux. Selon les données fournies par l’association Ditshwanelo, entre 1966, année de l’indépendance du pays, et 2006, au moins 39 personnes ont été exécutées. Parmi elles, trois femmes.
En 1995, alors qu’aucune exécution n’avait été conduite dans le pays depuis huit ans, le Botswana a exécuté cinq personnes accusées de meurtre – crime pour lequel la peine de mort est obligatoire dans le pays. La même année, une tentative pour dénoncer la peine de mort comme inconstitutionnelle a été déboutée par la Cour d’appel. Depuis, les exécutions se poursuivent : une personne a été exécutée en 2001, quatre en 2003 et une en 2006.
L’exécution la plus controversée fut celle, en mars 2001, de Mariette Bosch, une citoyenne sud-africaine condamnée pour homicide, suscitant un grand débat national et international sur la peine de mort au Botswana, mais qui n’a pas été suivi d’effet. Mariette Bosch avait été pendue en secret, à la hâte. Depuis, cinq personnes ont été exécutées.
Au Botswana, les pauvres ne bénéficient pas d’une défense efficace : les avocats commis d’office par l’Etat sont payés six fois moins que les avocats qui travaillent pour leur propre compte. Il en résulte que seuls les jeunes avocats qui manquent d’expérience défendent les personnes les plus démunies.
Les familles ne sont prévenues de l’exécution d’un proche que lorsque celui-ci est déjà mort, parfois depuis plusieurs jours. Elles n’ont pas le droit d’assister aux funérailles, ni de se rendre sur la tombe de leur proche exécuté. Au Botswana, les décrets d’exécution sont signés par le président, qui n’a jamais, jusqu’à présent, accordé la grâce à un condamné.
En mars 2005, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a appelé le Botswana à cesser d’appliquer la peine de mort ainsi que des traitements « inhumains et dégradants ». Le gouvernement britannique s’est joint à cet appel. Mais les autorités du Botswana ont répondu qu’ils ne faisaient que répondre à la volonté du peuple.
En 2006, des associations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé les condamnations rapides, les exécutions sommaires, et le traitement inhumain réservé aux familles des prisonniers. Elles ont critiqué le statu quo en ce qui concerne la peine de mort, ainsi que la position du président Festus Mogae, qui s’affiche ouvertement comme un partisan de la peine capitale.
Le Botswana a voté contre la résolution sur la peine de mort de la Commission pour les Droits Humains de l’ONU, le 26 avril 2004.
Le Botswana a ratifié le Pacte international sur les droits civils et politiques ; la Convention sur les Droits de l’Enfant, et la Convention contre la Torture et les traitements et punitions cruels, inhumains ou dégradants, et la Charte Africaine des Droits de l’Homme.