Agriculture. Le réseau Amap organise la vente directe entre maraîchers et citadins.
De notre correspondant à Nantes NICOLAS DE LA CASINIÈRE
QUOTIDIEN : samedi 3 mai 2008
’est ce qui s’appelle être submergé. La formule des Amap - Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne - repose sur un principe simple : un consommateur préachète un panier de légumes ou de fruits bio à un producteur au plus près de chez lui, ce qui limite le transport et les dégâts sur l’environnement. Mais à court terme, ce circuit court a l’horizon bouché… Non pas qu’il manque de clients. Bien au contraire : les Amap peinent à fournir la demande de paniers hebdomadaires en vente directe, pour un prix de 12 à 15 euros (soit un panier composé d’un kilo de pommes de terre, un kilo de carottes, une botte de radis, un navet, de la salade, des betteraves et du persil). Le principe de ce réseau solidaire entre urbains et agriculteurs a été importé des Etats-Unis en 2001 par Daniel et Denise Vuillon, des maraîchers du Var en lien avec le réseau Attac d’Aubagne. Depuis, c’est la ruée chez les urbains.
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A Nantes, accros et déçus du réseau
Charte. Résultats, les paysans bio sont débordés et certains groupes s’ouvrent à des produits d’agriculture conventionnelle - pesticides et engrais chimiques compris. Ce que récuse la charte des Amap. «Toutes les chambres d’agriculture nous courtisent pour qu’on devienne un débouché pour des paysans conventionnels», témoigne Patrice Hurel, coordinateur du réseau nantais des Amap. «En Ile-de-France par exemple, il y a une grosse demande et assez peu d’installations bio, poursuit Julien Jouanneau, conseiller maraîcher bio en Loire-Atlantique après un poste similaire en région parisienne. Il y a désormais une dérive possible vers un genre de prestation commerciale qui évite le supermarché, mais sans l’exigence bio et la solidarité avec le paysan.» Car dans la charte Amap, il y a aussi l’obligation pour le client de s’investir auprès du producteur. En tenant la permanence hebdomadaire de livraison des paniers, en plantant les choux ou désherbant les carottes. Sans compter le pique-nique de fin de saison à la ferme. Une philosophie parfois un peu perdue de vue par les nouveaux adhérents urbains (lire ci-contre).
En Loire-Atlantique, la liste d’attente est estimée à 2 500 familles alors qu’un millier seulement est déjà membre d’Amap, avec une bonne douzaine de maraîchers bio du cru. Sans solution immédiate, l’attente commence à agacer les candidats à ces ventes directes par abonnement.«Le comble, c’est quand certains nous reprochent de ne pas avoir anticipé pour mieux structurer et étoffer notre filière ! tousse Vincent Delabouglise, président du Groupement des agriculteurs biologiques en Loire-Atlantique. Les consommateurs doivent justement faire pression sur l’évolution de la politique agricole pour que celle-ci aide vraiment l’installation et la conversion bio. C’est aussi le principe d’une économie solidaire entre villes et campagne.»
Partage. Pour encourager l’offre, les AFA (Associations foncières agricoles) permettent de regrouper sous un seul bail des petites surfaces en friche et des lopins épars. Le but : «Installer des jeunes maraîchers, mais sans se précipiter, explique Patrice Hurel. Sans expérience, alimenter 60 paniers, instaurer la confiance, ce n’est pas évident.»
De notre correspondant à Nantes NICOLAS DE LA CASINIÈRE
QUOTIDIEN : samedi 3 mai 2008
’est ce qui s’appelle être submergé. La formule des Amap - Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne - repose sur un principe simple : un consommateur préachète un panier de légumes ou de fruits bio à un producteur au plus près de chez lui, ce qui limite le transport et les dégâts sur l’environnement. Mais à court terme, ce circuit court a l’horizon bouché… Non pas qu’il manque de clients. Bien au contraire : les Amap peinent à fournir la demande de paniers hebdomadaires en vente directe, pour un prix de 12 à 15 euros (soit un panier composé d’un kilo de pommes de terre, un kilo de carottes, une botte de radis, un navet, de la salade, des betteraves et du persil). Le principe de ce réseau solidaire entre urbains et agriculteurs a été importé des Etats-Unis en 2001 par Daniel et Denise Vuillon, des maraîchers du Var en lien avec le réseau Attac d’Aubagne. Depuis, c’est la ruée chez les urbains.
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