pour les mamans et futures mamans
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Journal International de Médecine
ACTUALITE MEDICALE
Le congé maternité n’est pas qu’un acquis social…
Publié le 22/01/2009
Les résultats des deux études de cohorte tirées de l’étude « Juggling work
andlife during pregnancy »* tombent à pic pour nourrir la polémique soulevée
par une de nos ministres, à l’occasion de son récent accouchement.
Les cohortes étaient composées de femmes californiennes de 18 ans, qui
avaient accouché à 35 semaines d’un singleton vivant et bien formé et qui
pouvaient prétendre à un congé maternité (CM) payé en pré (le 9ème mois) et en
post-partum (6-8 sem) parce qu’elles avaient un emploi à temps plein.
Dans la cohorte « prénatale » (1), 15 % des futures mères avaient pris le
congé du 9ème mois de grossesse ; les autres (85 %) avaient travaillé
jusqu’à l’accouchement. Proportionnellement, il y avait plus d’employées de bureau
dans le premier groupe (p=0,02).
Le congé prénatal réduisait le risque de première césarienne. En effet,
les
femmes qui prenaient un congé prénatal subissaient moins de premières
césariennes que celles qui n’en prenaient pas (11 % versus 24 %) et
elles
avaient quatre fois moins de chances d’être césarisées que ces dernières
(Odds Ratio=0,27 ; Intervalle de Confiance 95 % : 0,08-0,94).
Le congé prénatal n’allongeait pas la durée de la gestation, sauf chez
les
femmes qui faisaient un travail fatigant et mal rémunéré, et il
n’augmentait pas non plus le poids de naissance, mais la cohorte ne comprenait que 447
sujets.
Dans la cohorte « post-natale » (2), 82 % des enfants étaient allaités par
leur mère à la fin du 1er mois de vie ; les autres (18 %) étaient considérés
comme des échecs de l’allaitement.
Plus le congé post-natal était long et plus la mise en route de
l’allaitement
avait des chances de réussir. Par rapport aux femmes qui prenaient un
congé
post-natal plus long ou n’avaient pas repris leur travail quand elles
étaient
interrogées, celles qui retravaillaient moins de 6 semaines après avoir
accouché avaient quatre fois plus de chances d’échouer (OR=4,49 ; IC 95 % :
2,04-9,90), et celles qui retravaillaient moins de 12 semaines après, deux fois plus
de chances d’échouer (OR=2,42 ; IC 95% : 1,28-4,56).
L’arrêt de l’allaitement était d’autant plus rapide que le congé
post-natal
était bref. Cet effet était plus accusé chez les femmes qui n’avaient pas
de
fonctions de responsabilité, ne pouvaient pas aménager leur travail ou
se
trouvaient en état de détresse psychosociale. A l’inverse, 75 % des femmes
qui n’avaient pas repris leur travail allaitaient encore leur enfant 6 mois
après
l’accouchement.
Le congé prénatal n’avait pas d’influence sur la mise en route de
l’allaitement
et sa durée.
Dans les pays où les femmes qui travaillent ont droit à des
indemnités
journalières en fin de grossesse et après l’accouchement, on a un peu
tendance à considérer le CM comme un « acquis social » et à oublier ses effets
positifs sur la santé de la mère et de son enfant. Il n’est donc pas inutile de
démontrer que le congé prénatal évite des césariennes et que le congé post-natal
favorisel’allaitement.
* « Concilier travail et vie extraprofessionnelle pendant la grossesse
»
Dr Jean-Marc Retbi
1) Guendelman S et coll. : Maternity leave in the ninth month of pregnancy
and birth outcomes among working women. Women’s Health Issues 2009 ; 19 :
30-37
2) Guendelman S et coll. : Juggling work and breastfeeding : effects
of
maternity leave and occupational characteristics. Pediatrics 2009 ; 123 :
e38-e46