LIBRE DISCUSSION DANS LES COULISSES DE DEMAIN

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
LIBRE DISCUSSION DANS LES COULISSES DE DEMAIN

Débattons en toute liberté, dans le respect de l’autre, sur tous les sujets qui composent notre société : politique, économie, environnement, religion, philosophie, paranormal, sciences, famille, santé, mode, sexualité, loisirs, sports, divertissements…

Derniers sujets

» Attal contre la jeunesse
par bye Lun 22 Avr - 8:41

» Ce mercredi 10 avril, le Pacte sur la migration et l’asile est soumis au vote des députés européens : s’ils sont adoptés, ces textes entraineront une forte dégradation des conditions d’accueil des demandeurs d’asile partout en Europe, et particulièrement
par bye Ven 12 Avr - 10:20

» Groupes de « niveaux », groupes de « besoins » : le gouvernement acte le tri social !
par bye Lun 8 Avr - 17:09

» ETUDE « ELIPA 2 »: ENTRE TENDANCES ENCOURAGEANTES ET OBSTACLES PERSISTANTS À L’INTÉGRATION DES ÉTRANGERS EN FRANCE
par bye Lun 25 Mar - 18:01

» 21 mars : Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale
par bye Sam 23 Mar - 9:50

» Les conséquences des dispositions du décret Piantedosi un an après
par bye Ven 8 Mar - 20:36

» Victoire féministe : L'avortement devient une liberté garantie par la Constitution !
par bye Mar 5 Mar - 16:29

» UN 24 FÉVRIER 2024 PLACÉ SOUS LE SIGNE DU RASSEMBLEMENT ET POUR LA PAIX EN UKRAINE
par bye Ven 23 Fév - 10:09

» tournant du 18 février
par bye Lun 19 Fév - 11:26

» Pétition intersyndicale : Ensemble nous disons « NON » au « Choc des savoirs » !
par bye Mer 14 Fév - 21:27

» ACTUALITÉ SOCIÉTÉ ET POLITIQUE
par gramophone Jeu 18 Jan - 19:27

» l'amour libre
par gramophone Mer 27 Déc - 15:35

» Pacte sur la migration et l’asile : un accord trouvé mais déjà fortement critiqué
par bye Ven 22 Déc - 19:40

» En Argentine, Javier Milei, candidat ultra-libéral, climatosceptique et antiféministe, vient d’être élu Président du pays
par gramophone Dim 10 Déc - 13:14

» Cours criminelles départementales : une justice de seconde classe.
par bye Sam 9 Déc - 11:36

» PISA 2022
par bye Mar 28 Nov - 10:39

» Le 25 novembre 2023, journée internationale contre les violences faites aux femmes, manifestons contre toutes les violences sexistes et sexuelles !
par bye Mer 22 Nov - 15:03

» Narges Mohammadi et Anne L'Huillier ont reçu le prix Nobel de la paix et celui de physique en octobre 2023
par bye Jeu 16 Nov - 12:47

» Pour une pédagogie de la libération et de la solidarité : comment nous résistons à la guerre d’Israël contre les enfants palestiniens
par bye Lun 13 Nov - 17:31

» conflit Israël- Palestine
par bye Ven 3 Nov - 18:51

» pornocriminalité
par bye Ven 29 Sep - 8:54

» Pénalisation des clients prostitueurs
par bye Lun 4 Sep - 12:02

» La loi Rilhac est passée, « enfin » ?
par bye Sam 19 Aoû - 9:06

» Pacte sur la migration et l’asile
par bye Lun 31 Juil - 19:43

» Mobilisation contre l'assistanat sexuel : Le président Macron doit arrêter de faire planer le doute
par bye Ven 21 Juil - 18:17

» Pacte sur la migration et l’asile : accélération des négociations dans un contexte de tensions entre les États membres
par bye Mar 18 Juil - 8:11

» Pourquoi brûle-t-on des bibliothèques ? Entretien avec Denis Merklen
par bye Lun 17 Juil - 17:40

» Droits des femmes en Europe : les Etats membres refusent la criminalisation du viol
par bye Jeu 13 Juil - 18:55

» Comment espérer mettre fin aux violences masculines avec des policiers et des magistrats sexistes et racistes ?
par bye Jeu 15 Juin - 19:33

» MAYOTTE : CE QUI SE JOUE DERRIÈRE L’OPÉRATION WUAMBUSHU
par bye Jeu 15 Juin - 19:28

» https://www.france-terre-asile.org/communiques-presse/communiques-de-presse/empechons-la-violence-communique
par bye Sam 3 Juin - 9:04

» Exposition des mineur·es à la pornographie : les chiffres édifiants de l'ARCOM
par bye Ven 26 Mai - 11:32

» Le SNU hors l’école
par bye Mar 23 Mai - 9:14

» Réforme de l'asile dans l'UE : le Parlement adopte ses positions ; le Conseil entre en terrain inconnu.
par bye Jeu 18 Mai - 9:52

» Festival de Cannes : Pas d'honneur pour les agresseurs !
par bye Mar 16 Mai - 18:55

» Choisissons la solidarité !
par bye Mer 10 Mai - 12:26

» Propagande pro-stérilisations à Mayotte, en pleine pénurie de pilules abortives : une politique française coloniale et misogyne !
par bye Ven 28 Avr - 12:17

» Accueillir les Afghanes : pour un accueil d'urgence des femmes afghanes
par bye Ven 21 Avr - 19:17

» Loi de programmation militaire : la mobilisation des pacifistes doit être à la hauteur des enjeux
par bye Ven 21 Avr - 12:19

» Le 13 avril, la justice doit ordonner le blocage des sites pornocriminels qui exposent les mineur.es à des contenus pornographiques, violents et traumatiques.
par bye Jeu 13 Avr - 9:47

» SOMMET FRANCO-BRITANNIQUE : LA FRANCE NE PEUT PLUS RESTER COMPLICE DES POLITIQUES INDIGNES DU ROYAUME-UNI
par bye Ven 7 Avr - 8:45

» Royaume-Uni : un nouveau projet de loi piétine le droit d’asile
par bye Dim 2 Avr - 9:56

» PROJET DE LOI ASILE ET IMMIGRATION
par bye Mar 7 Fév - 19:11

» Présidence suédoise du Conseil de l’Union européenne : plus de sécurité, moins de solidarité ?
par bye Mer 1 Fév - 10:33

» Les femmes grandes perdantes de la réforme des retraites : Appel à la manifestation !
par bye Mer 18 Jan - 17:58

» L’école est inégalitaire… …encore et encore
par bye Sam 31 Déc - 16:13

» Réinstallation au sein de l’Union en 2023 : des engagements en-deçà des besoins
par bye Jeu 22 Déc - 7:07

» Pour le 25 novembre, journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes, nous appelons à une contre-offensive féministe qui combat à la racine le continuum des violences patriarcales.
par bye Sam 26 Nov - 8:56

» Méditerranée centrale : l’UE présente un plan d’action axé sur le renforcement de la coopération avec les pays tiers
par bye Ven 25 Nov - 9:19

» Journée mondiale pour la protection des enfants contre la pédocriminalité
par bye Ven 18 Nov - 13:24

» Cartographier les inégalités sociales entre écoles
par bye Lun 14 Nov - 9:03

» La Grande Cause définitivement classée sans suite ?
par bye Ven 11 Nov - 11:34

» Brésil – Quand l’extrême droite fait école
par bye Ven 4 Nov - 17:25

» Les Européens face au gouffre de la précarité
par bye Ven 4 Nov - 17:17

» COP27, ou comment répondre aux impacts du changement climatique ?
par bye Jeu 3 Nov - 18:37

» Le Lycée pro, personne ne le connait. Personne de ceux qui décident de notre vie. Le lycée pro, c’est cette institution qui n’a aucun ancien élève au gouvernement ou à l’Assemblée.
par bye Dim 30 Oct - 12:25

» Régularisation des déboutés en Allemagne, un modèle à suivre ?
par bye Mar 25 Oct - 8:39

» Mobilisons-nous contre la casse des lycées pro !
par bye Sam 22 Oct - 8:03

» Répression au lycée Joliot-Curie de Nanterre : libération immédiate et sans poursuite des 14 lycéens gardés à vue !
par bye Mar 18 Oct - 8:57

» Déclaration commune : un accord sur le règlement relatif à l'instrumentalisation porterait un coup de grâce au Régime d'asile européen commun
par bye Jeu 13 Oct - 12:45

» "Porno, l'enfer du décor" 40 associations saluent la portée historique du rapport du Sénat sur l'industrie pornocriminelle et appellent aux actes
par bye Lun 10 Oct - 13:46

» LYCÉE PROFESSIONNEL : EN GRÈVE LE 18 OCTOBRE POUR LE RETRAIT DU PROJET MACRON
par bye Sam 8 Oct - 19:09

» Evaluations, bonjour l’angoisse ?
par bye Ven 30 Sep - 9:43

» Élections en Italie : le droit d’asile menacé par l’ascension de l’extrême droite
par bye Sam 24 Sep - 8:55

» MERCREDI 28 SEPTEMBRE : MOBILISATION NATIONALE EN FAVEUR DU DROIT A L'AVORTEMENT !
par bye Jeu 22 Sep - 18:41

» Pénuries de postes, inflation, recrutements et formations bidons… Coup de chaud sur la rentrée 2022 !!
par bye Ven 16 Sep - 8:38

» La liberté au temps du capital (des individus et des écoles)
par bye Mer 7 Sep - 9:14

» Le 21 septembre 2022 marchons ensemble pour la Paix !
par bye Mar 23 Aoû - 14:18

» Moi, Nestor Makhno (épisode 9) – Il y a 100 ans, l’autre guerre d’Ukraine – Feuilleton
par bye Jeu 21 Juil - 20:17

» AVORTEMENT AUX USA, NOUS NE VOULONS PAS PERDRE DE DROITS, NOUS VOULONS EN GAGNER !
par bye Mar 28 Juin - 12:51

» Michel Piron en garde à vue. Derrière Jacquie et Michel : un système organisé de proxénétisme et de viols.
par bye Jeu 16 Juin - 15:33

» EuroSatory : Visioconférence et Rassemblements contre le commerce des armes
par bye Lun 6 Juin - 17:32

» Entretien avec Yamina Saheb (GIEC) : “Il y a eu quelques réticences pour mettre le terme de sobriété dans le dernier rapport”.
par bye Mer 1 Juin - 8:37

» Retour sur l’accueil des déplacés d’Ukraine dans les Hautes-Alpes
par bye Mar 31 Mai - 16:17

» L’industrie pornocriminelle cible les enfants et la justice abdique !
par bye Mer 25 Mai - 16:23

» Le Royaume-Uni renforce son arsenal juridique contre les personnes en besoin de protection
par bye Jeu 19 Mai - 10:42

» Recrutement enseignant : une crise des plus inquiétantes pour l’avenir de l’école
par bye Jeu 19 Mai - 10:36

» Moi, Nestor Makhno (épisode 7) – Il y a 100 ans, l’autre guerre d’Ukraine – Feuilleton
par bye Mer 11 Mai - 11:53

» Le "Tous capables" l'Education Nouvelle Le Groupe Français d'Education Nouvelle
par bye Ven 6 Mai - 12:42

» Menaces sur le droit à l’avortement aux Etats-Unis : le collectif Avortement Europe dénonce une énième tentative de restreindre le droit des femmes à disposer de leur corps !
par bye Ven 6 Mai - 12:30

» Biélorussie : la plus grande attaque anti-syndicale du siècle en Europe
par bye Ven 29 Avr - 12:15

» Les associations dénoncent la différence de traitement envers les ressortissants non-Ukrainiens
par bye Ven 22 Avr - 6:21

» SUD éducation gagne l’indemnité REP/REP+ pour les AED !
par bye Jeu 21 Avr - 17:21

» Guerre en Ukraine : que contient la directive sur la protection temporaire de 2001 ?
par bye Dim 17 Avr - 9:50

» Mutations-sanctions à l'école Pasteur (93) : dans « l'intérêt du service public », nous devons faire front !
par bye Jeu 14 Avr - 8:42

» 6e rapport du GIEC : quelles solutions face au changement climatique ?
par bye Ven 8 Avr - 12:34

» Cabinets de conseil : quand le Sénat fustige le gouvernement
par bye Mer 6 Avr - 16:36

» Les fresques carabines : une institutionnalisation des violences sexistes à l’hôpital
par bye Dim 13 Mar - 12:35

» L’Ukraine au coeur… de la classe, l’école au coeur du monde
par bye Ven 4 Mar - 17:34

» 8 Mars 2022 : Grève féministe Déferlante pour l'égalité !
par bye Mar 1 Mar - 11:08

» Une guerre “culturelle”
par bye Jeu 24 Fév - 19:27

» Nouveau camp fermé de Samos : « Barbelés, clôtures, couvre-feu […] le camp ressemble à une prison. »
par bye Jeu 17 Fév - 18:07

» Exterminez toutes ces brutes
par bye Ven 4 Fév - 10:22

» Entretien avec Laurence Scialom : « Ne pas mettre la lutte contre la dégradation de notre biosphère au cœur de la gouvernance européenne serait une erreur historique »
par bye Mer 26 Jan - 15:55

LE SITE

Dans Les Coulisses de Demain

FORUMS & SITES AMIS

FORUM EST INSCRIT SUR

Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

    L’écologie selon La Poste : suppressions d’emplois, malaise social et greenwashing

    bye
    bye
    Administratrice


    Masculin
    Nombre de messages : 9060
    Localisation : souvent nuages
    Emploi/loisirs : décalé
    Humeur : main tendue
    Date d'inscription : 19/12/2007

    L’écologie selon La Poste : suppressions d’emplois, malaise social et greenwashing Empty L’écologie selon La Poste : suppressions d’emplois, malaise social et greenwashing

    Message par bye Sam 11 Oct - 11:04

    Engagée depuis dix ans dans un gigantesque plan de restructuration visant à préparer sa mise en concurrence, La Poste ne cesse de communiquer sur les bienfaits de cette transformation. Lancée en grandes pompes à l’automne 2011, la lettre verte serait le symbole d’une politique « respectueuse de la planète et de ses habitants ». Pourtant, au gré des conflits sociaux qui secouent le service encore public, associations de consommateurs et salariés de l’entreprise remettent en cause une stratégie qu’ils considèrent comme une aberration, à la fois sociale et écologique.

    Plus 7% en moyenne au 1er janvier 2015. C’est la plus forte augmentation de l’histoire du timbre en France, malgré une très faible inflation. La lettre prioritaire passera de 0,66 à 0,76 euros et la lettre « verte » de 0,61 à 0,68 euros. L’argument de la direction de La Poste ? La baisse de l’activité courrier, qui a quand même rapporté à l’entreprise à capitaux publics 11,1 milliards d’euros en 2013. Le groupe a également réalisé un bénéfice confortable de 627 millions d’euros en 2013. L’usager n’est pas le seul à payer le prix de l’ouverture progressive de ce service public à la concurrence. En dix ans, La Poste a supprimé plus de 66 000 emplois ! Une restructuration massive qui n’a pas fait la Une des médias [1].

    En interne, la situation sociale s’est dégradée. En Picardie, des experts constatent une « situation alarmante », mal-être, tensions et souffrance, « avec une présence de symptômes physiques et psychiques » se banalisant chez un postier sur quatre. A Paris, l’inspection du travail pointe du doigt l’organisation du travail après le suicide d’un cadre [2]. Quelques mois seulement après l’annonce par Philippe Wahl, le PDG du groupe, d’une nouvelle « transformation en profondeur » de l’entreprise, les conflits se multiplient dans les agences et sur les plate-formes de tri. Les syndicats dénoncent un climat de répression croissante. Certains craignent que ce ne soit que les prémices de la crise sociale et morale qui a frappé de plein fouet France Télécom en 2008 et 2009, après l’aboutissement du processus de privatisation. Un contexte qui tranche avec la stratégie optimiste affichée par le groupe, qui se lance dans « un projet de conquête et de développement au service du client ».

    Un « développement durable » pas très enthousiasmant

    Si le prix augmente pour les usagers, si des bureaux ferment, si en moyenne plus de 6 000 emplois ont disparu chaque année depuis 2003, si un mal-être semble se répandre parmi facteurs, guichetiers et conseillers, La Poste ne veut cependant pas rater le tournant du « développement durable »... Son « timbre vert », lancé en grandes pompes à l’automne 2011, constitue l’un des piliers d’une politique plus « respectueuse de la planète et de ses habitants » [3]. Le timbre vert, c’est l’assurance que votre lettre ne prendra pas l’avion, sauf pour la Corse et les DOM. Et ce, pour un coût légèrement inférieur à la lettre prioritaire. « La lettre verte, distribuée en quarante-huit heures, a été conçue pour émettre -15% de CO2 dès à présent et jusqu’à -30% (...) par rapport à la lettre prioritaire. Plus cette offre sera choisie par les clients, plus l’impact sur l’environnement sera favorable », vante alors sa communication. Seule contrainte : une lettre verte mettra 48h à arriver à destination, une journée de plus que son homologue prioritaire.

    La Poste serait si soucieuse de l’écologie qu’elle semble favoriser dans ses agences la vente des lettres vertes aux dépens des autres produits. « Les guichetiers sont incités à vendre prioritairement le timbre vert », dénonce l’UFC Que choisir en 2013. Une politique d’incitation commerciale que dément la direction. L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, l’Arcep, ouvre cependant une enquête, Clôturée en février 2012, elle pointe plusieurs incitations avantageant la lettre verte, comme l’octroi de remises exceptionnelles aux revendeurs, les buralistes par exemple, ou l’indisponibilité des autres produits au guichet ou dans certaines machines automatiques en agence. Depuis, « rien n’a bougé », déplore Nicolas Galepides, secrétaire fédéral du syndicat Sud-PTT et représentant des salariés au CA de La Poste.

    Une vision de l’écologie qui coûte cher aux usagers

    Pourquoi La Poste fait-elle tout pour promouvoir son timbre vert ? Sa direction serait-elle devenue écologiste, voire décroissante ? Pas vraiment. Il s’agit d’abord d’un joli tour de passe-passe commercial, qui a permis d’augmenter de fait le tarif économique. Avant l’arrivée du timbre vert, La Poste proposait deux tarifs : le timbre rouge ou « lettre prioritaire », livré en J+1, et l’écopli, de couleur verte, livré en J+2. A l’automne 2011, ce dernier, moins cher de cinq centimes, change de couleur et devient gris. Il voit son délai de livraison passer à quatre jours. Pour assurer le même service en 48h, le timbre vert le remplace... à un prix plus élevé, 57 centimes au lieu de 55. Des associations de consommateurs protestent. La CGT dénonce l’équivalent postal de la « troisième classe SNCF », abolie en 1956 au nom du principe d’égalité de traitement des usagers. En vain. Entre 2011 et 2014, le prix de la lettre verte s’envole de 15 %, tandis que la lettre prioritaire augmente de 14 %.

    Les usagers ne sont pas les seules victimes de ce marketing vert. La lettre verte permet aussi de restructurer en profondeur, aux dépens des conditions de travail des agents et... de l’écologie. Pour les représentants des syndicats Sud-PTT et CGT, majoritaires au sein de La Poste, cette promotion massive du timbre vert au détriment de la lettre prioritaire vise à saper, lentement mais sûrement, le principe même de la livraison en 24 heures. Objectif : réduire les coûts de fonctionnement de l’entreprise. Pour les postiers, historiquement attachés à la conception d’un service public égalitaire et performant, et notamment à la norme du J+1, la pilule verte est difficile à avaler.

    Adresser un courrier en 24h coûte cher. Son acheminement implique un recours massif au transport aérien. Une douzaine d’avions affrétés par la compagnie Europe Airpost – l’ancienne Aéropostale – effectuent, chaque nuit, de Brest à Marseille en passant par Toulouse, Lyon et Paris, près de quarante liaisons. Sans compter les vols opérés par Air France. Pour La Poste, la facture totale s’élève à 120 millions d’euros par an, soit le plus gros budget de dépense externe du groupe. Une facture qui a gonflé après 2007, quand le groupe s’est séparé de sa filiale Europe Airpost, alors bénéficiaire, pour la vendre au groupe irlandais Air Contractors. Une décision justifiée, selon la direction, par les coûts de renouvellement de la flotte d’avions et par le basculement annoncé du trafic aérien vers le transport ferroviaire, plus « propre » du point de vue environnemental.

    De l’aérien au ferroviaire, du ferroviaire aux... camions

    Deux ans plus tard, La Poste décide pourtant une réduction du nombre de rotations effectuées quotidiennement par le TGV postal. Et ajourne le développement d’une filiale commune avec la SNCF. Au printemps 2014, c’est le retrait pur et simple des sept demi-rames du TGV postal qui est annoncé. La Poste souhaite désormais développer le fret combiné : l’acheminement du courrier en containers mobiles, alternativement transportés par camion et sur le rail. Ce mode de transport ne devrait concerner qu’une partie des plis : courrier lent, courrier d’entreprise, presse et « petits objets ». Et le plan d’investissement ne prévoit l’acquisition que d’une vingtaine de containers. Malgré la création prochaine d’une grande plate-forme multimodale en région parisienne, ajoutant le transport fluvial à ces possibilités, la mise en place des « caisses mobiles » sera-t-elle suffisante pour éviter que l’essentiel du trafic qui n’est plus acheminé par avion (lettre verte oblige), ni par TGV (bientôt supprimé), ne se retrouve massivement sur les routes ?

    Acheminer le courrier, cela signifie le ramasser, le trier puis le distribuer. D’énormes plateformes industrielles de courrier (PIC) ont fait leur apparition. Un budget supérieur à trois milliards d’euros a permis l’acquisition de machines de tri nouvelle génération, capables de traiter jusqu’à 35 000 enveloppes par heure. Des centres de distribution disparaissent. Conséquence directe, La Poste vit un gigantesque plan social silencieux. Depuis 2003, près d’un salarié sur quatre est parti (en effectif mensuel moyen).

    Aberrations sociales et environnementales

    Les postiers soulignent aussi les aberrations logistiques causées par cette industrialisation du tri. Les zones couvertes par les plateformes industrielles sont de plus en plus vastes. Chaque courrier collecté doit y transiter, avant de repartir vers son point de livraison. Traduction : un courrier posté à Briançon dans les Hautes-Alpes, à destination de la même commune, doit parcourir 250 kilomètres pour gagner la plateforme de Marseille, avant de repartir en sens inverse pour être livré à son destinataire. Un trajet total de 500 kilomètres ! Difficile d’imaginer comment l’allongement des distances parcourues par le courrier local, qui représente entre 30 et 50 % du trafic, pourrait ne pas augmenter les quantités de CO2 générées par ses aller-retours. Sans oublier l’augmentation des temps de déplacement domicile-travail occasionnée, pour le personnel, par la fermeture des centres de tri intermédiaires.

    « Ce nouveau réseau de production et de distribution du courrier, qui repose sur une optimisation des liaisons de transport, permet une réduction structurelle des émissions de CO2, indique cependant le groupe dans son Rapport développement durable 2013. Entre 2008 et 2012, le nombre de kilomètres parcourus a baissé de 4,7 %. » Les représentants du personnel demeurent sceptiques : « On nous donne le nombre de tournées, le nombre de courriers ; on nous dit : actuellement, il y a tant de salariés, tant de trafic, tant de parts de marché. Mais nous n’avons aucun moyen de vérifier les informations qui nous sont communiquées par La Poste », regrette Luc Grolé, responsable syndical de la Fédération CGT des activités postales et de télécommunications.

    Augmentation de plus de 12 % des émissions de CO2

    Charge à La Poste de donner des gages de confiance sur la validité des données qu’elle produit. En attendant, certaines données des rapports « développement durable » et « responsabilité sociale » publiés par le groupe entre 2006 et 2012 disent le contraire. Ils laissent apparaître une augmentation de plus de 12 % des émissions de CO2 liées aux activités de transport [4]. A comparer avec un chiffre d’affaires en hausse de 8 % sur la même période. Et à l’engagement du groupe de réduire ses émissions de 20 % d’ici 2018... Un objectif ambitieux qui cache cependant – encore – une subtilité.

    Cette réduction de 20 % s’applique uniquement aux émissions directes de La Poste, ce qui a pour conséquence d’exclure l’ensemble des opérations de transport effectuées en sous-traitance. C’est à dire, en 2013, pas moins de... 60 % des émissions de CO2 du groupe, dont celles de ses prestataires aériens ! L’externalisation massive des activités, avec son lot de précarité, est une autre facette des transformations engagées par l’entreprise depuis dix ans. Alors, une seule certitude : le nouveau modèle d’organisation industriel mis en place à La Poste est un modèle pauvre en emploi. Quant à ses effets positifs d’un point de vue écologique, ils restent encore à démontrer.

    Thomas Clerget (avec Ivan du Roy)

    http://www.bastamag.net/Derriere-le-timbre-vert-les

      La date/heure actuelle est Sam 27 Avr - 1:24