La petite affaire tournait bien pour les escrocs - trop bien :
selon Le Dauphiné Libéré, elle aurait rapporté au moins 1,5 million d'euros.
selon Le Dauphiné Libéré, elle aurait rapporté au moins 1,5 million d'euros.
Et à chacun des "dossiers" traités, 10 000 à 30 000 euros tombaient dans leur proche... Les victimes visées : des agences d'interim.
Une trentaine d'entre elles seraient concernées en France. Les policiers de Grenoble ont mis fin à cette juteuse escroquerie. Cinq Isérois ont été mis en examen.
Le mécanisme de l'arnaque était relativement simple : les escrocs se faisaient passer pour les directeurs d'entreprises ou d'associations fictives qui concluaient de vrais contrats avec des agences d'interim disséminées dans toute la France.
Pour cela, "avant d'entamer leurs démarches, ils déposaient leurs statuts en chambre des métiers ou en préfecture (pour les associations) en produisant de faux papiers d'identité", détaille Le Dauphiné Libéré.
Faux patrons et faux employés
Aux agences contactées, ils proposaient ensuite les services de faux employés, complices de l'escroquerie, arguant qu'ils avaient l'habitude de travailler avec eux et qui percevaient de vrais salaires pour une tâche qu'ils n'effectuaient pas.
Le montant de leur salaire était ensuite partagé avec leurs donneurs d'ordre. Lesquels menaient grand train avec cet argent mal acquis...
L'affaire avait débuté en octobre 2007 sur la foi d'informations recueillies par la police aux frontières et la sûreté dans le cadre d'une enquête sur un tout autre dossier : un trafic de stupéfiants.
Le parquet de Grenoble avait alors ouvert une information judiciaire pour escroquerie en bande organisée et confié l'enquête à l'antenne grenobloise de la Police judiciaire de Lyon.
Cette escroquerie qui pourrait être de plus grande ampleur, selon les enquêteurs, avait été mise en place à l'été 2006 et s'est achevée fin 2007.
Le préjudice actuellement connu de 1,5 million d'euros pourrait être revu largement à la hausse lors de la suite de l'enquête.
Selon Le Dauphiné Libéré, "une centaine de professionnels de l'intérim pourraient avoir ainsi été floués; il est très probable que certains, pensant avoir affaire à des impayés dans les dossiers "contentieux commerciaux", n'ont pas encore dénoncé ces faits à la justice".
L'affaire a par ailleurs des ramifications dans de nombreuses villes : "Outre certaines grandes villes de la région Rhône-Alpes telles que Lyon, Grenoble, Valence, Chambéry et Saint-Etienne, la fine équipe a écumé les pays de Loire, la Bretagne, la région strasbourgeoise et le Midi de la France", détaille Le Dauphiné Libéré.