Chauffage au centre de la Terre
Au nord de la capitale, un puits géothermique de 1 800 mètres alimentera dès 2011 l’équivalent de 10 000 habitants...
Le forage, propulsé par un compresseur à haute pression, atteindra 1.800 mètres de profondeur à la mi-mai
Le sol tremble un peu autour du chantier de forage, coincé entre le périphérique et Aubervilliers, aux abords des ZAC Claude-Bernard et MacDonald (XIXe). De puissants moteurs font tourner inlassablement les tiges de forage, parvenues à 1 700 mètres sous la terre, et des nuages de vapeur remontent du puits.
C’est le nombre de réseaux de géothermie utilisés aujourd’hui dans la région. Six projets (l’équivalent de 30 000 logements) sont en cours, soit un investissement de 22 millions d’euros pour l’Ademe et la Région sur la période 2008-2013. Le Grenelle de l’environnement a recommandé une multiplication par six de la géothermie d’ici à
2020.
De l’eau à 57 degrés
Depuis le lancement du forage, fin mars, la machine a percé quelques mètres de craie, puis du marbre, de l’argile et du calcaire. “Ensuite, à 800 mètres, il a fallu traverser la nappe de l’Albien, une zone de sable où se trouvait une plage, il y a près de cent millions d’années”, s’enthousiasme Daniel Lallemand, directeur général de la société de forage Cofor, qui œuvre pour la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) et la Ville.
Aujourd’hui, ce que nous creusons est plus dur : ça a cent soixante millions d’années”. Mais la mission de la foreuse n’est pas archéologique. Elle cherche, à 1 800 mètres de profondeur, une nappe d’eau souterraine nommée le Dogger, qu’elle devrait atteindre à la mi-mai, à raison de cinq mètres à l’heure. Une eau dont la température se situe entre 57 et 78 degrés, et qui sera reliée à une
centrale géothermique en surface pour chauffer, à l’horizon 2011, l’équivalent de 10 000 habitants dans le XIXe arrondissement, sur les ZAC Claude-Bernard, Mac-Donald ou encore les quartiers Curial et la Villette. Cette eau, très corrosive, ne sera pas rejetée en surface : la centrale va la réinjecter sous terre, ce qui a nécessité le forage d’un second puits.
C’est cher, mais rentable
Le recours à la géothermie a une visée écologique : il doit permettre d’éviter l’émission de 14 000 tonnes de CO2 par an, soit 62,5% de gaz à effet de serre en moins dans ce secteur de la capitale. Le coût du chantier est élevé : 31 millions d’euros, dont 5,5 millions venant de la Région et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Pour Michel Vampouille, vice-président (Verts) à la Région chargé de l’Environnement, il est néanmoins justifié : “Le retour sur investissement est raisonnable, comme pour la plupart des énergies renouvelables en Ile-de-France. Il s’agit d’une ressource stable, dont le prix ne changera pas d’ici à trente ans, contrairement
aux énergies fossiles. L’enjeu n’est pas financier : la vraie difficulté est de trouver les professionnels. Les foreurs, mobilisés par la prospection pétrolière, sont souvent indisponibles”. Le potentiel de la géothermie est illimité : un simple bâtiment peut être alimenté par le creusement d’un puits de 140 mètres lors de sa construction. Reste à encourager les maîtres d’œuvre, souvent inquiets de ne pas trouver au terme du forage, la source de chaleur espérée. Un risque actuellement estimé entre 10 et 20%. Pour cela, la Région et
l’Ademe ont créé un fonds de garantie qui financera 90% du forage si les machines ont creusé pour rien.
http://www.metrofrance.com/planete/chauffage-au-centre-de-la-terre/midw!QBtogLjkMaI/
Au nord de la capitale, un puits géothermique de 1 800 mètres alimentera dès 2011 l’équivalent de 10 000 habitants...
Le forage, propulsé par un compresseur à haute pression, atteindra 1.800 mètres de profondeur à la mi-mai
Le sol tremble un peu autour du chantier de forage, coincé entre le périphérique et Aubervilliers, aux abords des ZAC Claude-Bernard et MacDonald (XIXe). De puissants moteurs font tourner inlassablement les tiges de forage, parvenues à 1 700 mètres sous la terre, et des nuages de vapeur remontent du puits.
C’est le nombre de réseaux de géothermie utilisés aujourd’hui dans la région. Six projets (l’équivalent de 30 000 logements) sont en cours, soit un investissement de 22 millions d’euros pour l’Ademe et la Région sur la période 2008-2013. Le Grenelle de l’environnement a recommandé une multiplication par six de la géothermie d’ici à
2020.
De l’eau à 57 degrés
Depuis le lancement du forage, fin mars, la machine a percé quelques mètres de craie, puis du marbre, de l’argile et du calcaire. “Ensuite, à 800 mètres, il a fallu traverser la nappe de l’Albien, une zone de sable où se trouvait une plage, il y a près de cent millions d’années”, s’enthousiasme Daniel Lallemand, directeur général de la société de forage Cofor, qui œuvre pour la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) et la Ville.
Aujourd’hui, ce que nous creusons est plus dur : ça a cent soixante millions d’années”. Mais la mission de la foreuse n’est pas archéologique. Elle cherche, à 1 800 mètres de profondeur, une nappe d’eau souterraine nommée le Dogger, qu’elle devrait atteindre à la mi-mai, à raison de cinq mètres à l’heure. Une eau dont la température se situe entre 57 et 78 degrés, et qui sera reliée à une
centrale géothermique en surface pour chauffer, à l’horizon 2011, l’équivalent de 10 000 habitants dans le XIXe arrondissement, sur les ZAC Claude-Bernard, Mac-Donald ou encore les quartiers Curial et la Villette. Cette eau, très corrosive, ne sera pas rejetée en surface : la centrale va la réinjecter sous terre, ce qui a nécessité le forage d’un second puits.
C’est cher, mais rentable
Le recours à la géothermie a une visée écologique : il doit permettre d’éviter l’émission de 14 000 tonnes de CO2 par an, soit 62,5% de gaz à effet de serre en moins dans ce secteur de la capitale. Le coût du chantier est élevé : 31 millions d’euros, dont 5,5 millions venant de la Région et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Pour Michel Vampouille, vice-président (Verts) à la Région chargé de l’Environnement, il est néanmoins justifié : “Le retour sur investissement est raisonnable, comme pour la plupart des énergies renouvelables en Ile-de-France. Il s’agit d’une ressource stable, dont le prix ne changera pas d’ici à trente ans, contrairement
aux énergies fossiles. L’enjeu n’est pas financier : la vraie difficulté est de trouver les professionnels. Les foreurs, mobilisés par la prospection pétrolière, sont souvent indisponibles”. Le potentiel de la géothermie est illimité : un simple bâtiment peut être alimenté par le creusement d’un puits de 140 mètres lors de sa construction. Reste à encourager les maîtres d’œuvre, souvent inquiets de ne pas trouver au terme du forage, la source de chaleur espérée. Un risque actuellement estimé entre 10 et 20%. Pour cela, la Région et
l’Ademe ont créé un fonds de garantie qui financera 90% du forage si les machines ont creusé pour rien.
http://www.metrofrance.com/planete/chauffage-au-centre-de-la-terre/midw!QBtogLjkMaI/