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    Message par bye Sam 6 Oct - 10:54



    Transports en commun gratuits : l’exemple d’Aubagne

    Colette | spirale.attac.org | mercredi 19 septembre 2012

    samedi 29 septembre 2012





    TRANSPORTS EN COMMUN GRATUITS : L’EXEMPLE D’AUBAGNE
    Colette | spirale.attac.org | mercredi 19 septembre 2012





    La communauté d’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Etoile a instauré la gratuité des transports publics pour tous depuis le 15 mai 2009, dans une visée écologique et sociale, et à la suite d’autres villes moyennes : Colomiers (près de Toulouse) pionnière dans les années 70, puis Compiègne (Oise), plus récemment, Vitré (Ille-et-Vilaine), Châteauroux et Issoudun (Indre), Mayenne (Mayenne), Gap (Hautes-Alpes), Bar-le-Duc (Meuse), Cluses (Haute-Savoie)…

    La question des transports est un des problèmes importants de la communauté d’Aubagne avec 45% de personnes qui travaillent sur Marseille et l’étang de Berre. Plus de 330 000 déplacements, dont 70% en voitures, sont recensés chaque jour sur le territoire du Pays d’Aubagne et de l’Etoile.

    Depuis le 15 mai 2009, les lignes régulières, les services scolaires et le transport à la demande sont gratuits pour tous et sur les 12 communes du Pays d’Aubagne et de l’Etoile : aucun justificatif n’est demandé lors de l’entrée dans les bus. Pour la municipalité, il s’agit, avec la gratuité des transports et la mise en place programmée d’un tramway, de créer une rupture avec tout ce qui existait précédemment et de modifier en profondeur les comportements des personnes. L’objectif est à la fois écologique en diminuant le trafic automobile, et donc la pollution liée entre autres au CO2, mais aussi social, en réduisant le budget transport des familles.

    Les échanges avec la Communauté d’agglomération de Châteauroux dans l’Indre ont permis de gagner beaucoup de temps pour élaborer le projet sur Aubagne, tout en évitant certaines erreurs . Châteauroux a en effet instauré depuis 2001 une gratuité totale des transports, doublant ainsi le nombre de voyage annuels en transports en commun. A Aubagne, au bout de seulement 6 mois, le système de comptage automatique des passagers attestait d’une hausse de 70% de voyageurs transportés en plus sur les lignes régulières.


    Ce projet, intitulé "Liberté, égalité, gratuité", a été mis en place dans le cadre d’un travail important de concertation avec la population. Il a eu un impact très positif au niveau du lien social et de la mobilité. Il a généré une réappropriation du centre ville par des personnes habitant la périphérie (femmes avec enfants, personnes âgées...) et pour qui le coût d’un abonnement représentait une somme trop élevée à payer en une fois en début de mois. Les commerces du centre ville sont beaucoup plus fréquentés, de même que le parc ou la piscine. Les transports collectifs deviennent eux-mêmes des lieux de socialisation, d’échange, de rencontre...

    Contrairement à ce que certains craignaient, les bus ne sont pas dégradés du fait de la gratuité. Les chauffeurs peuvent se concentrer sur la conduite des bus et sont satisfaits de ne plus avoir à faire la police et de ne plus contrôler les passagers, ce qui était en soi source de conflits. Par ailleurs, l’augmentation de la fréquentation des bus procure un sentiment de sécurité aux passagers.


    La répercussion de la gratuité des transports sur la réduction de la circulation automobile est plus longue à venir mais la fréquentation des parkings en centre ville a déjà baissé de 15 à 20%. Un bilan carbone est prévu afin d’évaluer plus précisément l’impact environnemental de la démarche.



    La mise en place de la gratuité des transports en commun s’inscrit dans le cadre d’une politique de développement durable et de rénovation totale du réseau de transport entreprise depuis 2007 :

    •Les lignes régulières de bus sont complétées par de plus petits véhicules assurant le transport à la demande (TAD) pour les habitants résidant dans des secteurs sans grandes lignes. Les arrêts sont matérialisés par des poteaux. Les personnes appellent une centrale téléphonique pour dire à quel arrêt elles souhaitent être prises et à quelle heure. La centrale organise les trajets en fonction des différentes personnes, ce qui s’avère plus pertinent que de faire circuler quelques bus, souvent à vide comme c’était le cas auparavant. Les jeunes utilisent massivement le TAD et s’abonnent sur des horaires au mois pour aller au collège. Ils délaissent les lignes scolaires et préfèrent être transportés avec le reste de la population, comme tout le monde et sans être « captifs » des horaires des bus scolaires.
    • Le réseau de bus fait la liaison entre les villages et la gare SNCF où un TER rapide rejoint Marseille. Un projet de réouverture de la voie ferrée de Valdonne est en cours.
    • L’inauguration d’un tramway est prévue pour 2014.
    •Le plan vélo permet le prêt d’un vélo de qualité pendant 3 mois renouvelables une ou 2 fois et destiné à inciter les personnes à en acheter un ensuite.
    • L’opération « marchons vers l’école » encourage les enfants à se rendre à pied à l’école grâce à l’aménagement de plusieurs « chemins de l’école ».
    • Un schéma d’accessibilité des transports collectifs a été adopté. En 2010, 90% des bus seront adaptés au transport des personnes handicapées ou à mobilité réduite. Les points d’arrêt sont aussi aménagés de manière spécifique.


    La faisabilité de la gratuité des transports en commun a été facilitée par la reconnaissance récente de la communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile (101 000 hab., 12 villes et villages à l’est de Marseille). La Taxe Versement Transport payée par les entreprises de plus de 9 personnes est ainsi passée de 0,6% à 1,05% du fait du changement de taille de l’agglomération (plus de 100 000 habitants). L’augmentation de cette taxe a été relativement bien acceptée par les industriels dans la mesure où les lignes ont été prolongées jusqu’aux entreprises. Elle atteindra 1,80% lorsque le tramway sera ouvert. Ce surplus versé par les entreprises a compensé la perte du budget billetterie. D’autre part, ce manque à gagner a été limité du fait que le ticket de bus était un des moins chers de France et que les personnes touchant le RMI ainsi que celles plus de 60 ans non imposables bénéficiaient déjà de la gratuité des transports.


    Remarque : Cette gratuité des transports collectifs a pu être mise en place bien que la compagnie de bus soit privée, Véolia ayant racheté l’ancienne compagnie locale, les Autobus Aubagnais, dans le cadre d’une délégation de service public.



    Article réalisé grâce aux renseignements fournis par Daniel Fontaine, maire d’Aubagne, et Antoine Di Ciaccio, vice-président de la Communauté d’agglomération et président de la commission développement économique et tourisme.



    Pour plus de renseignements :
    •Un diaporama réalisé pour présenter le projet dans son ensemble. Il comprend entre autres des indications chiffrées sur la fréquentation des bus, l’évolution des budgets etc. : voir ci-dessous en pièce jointe.
    •Un reportage diffusé au JT de France 2 le 24 novembre 2011 http://vimeo.com/33002208


    http://www.spirale.attac.org/content/transports-en-commun-gratuits-lexemple-daubagne
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    Message par bye Sam 8 Déc - 8:15

    Ces villes qui expérimentent les services publics gratuits

    Par Anthony Laurent (6 décembre 2012)


    Les expériences de gratuité se multiplient dans les services publics locaux. Transports en commun totalement gratuits à Aubagne ou Châteauroux, premiers litres d’eau gratuits dans des communes de l’Essonne ou des Bouches-du Rhône... A qui profite cette gratuité ? Comment est-elle financée ? Implique-t-elle une baisse de la qualité du service ? Incarne-t-elle une alternative face au dogme de la « consommation marchande » ? Réponses par les faits.


    Monter dans un bus sans composter un ticket, et sans risquer de passer pour fraudeur, tel est le quotidien des Aubagnais. Depuis trois ans, cette localité de 104 000 habitants, en périphérie de Marseille, a fait le choix de la gratuité totale dans les transports en commun. Cette gratuité était auparavant réservée aux demandeurs d’emplois, aux allocataires du RMI et aux personnes âgées et handicapées. S’inspirant de l’esprit du « droit au transport pour tous » énoncé par la loi d’orientation des transports intérieurs votés par la gauche en 1982, le maire communiste d’Aubagne, Daniel Fontaine, et son équipe proposent cette mesure à leurs administrés lors des élections municipales de 2008.

    Réélue, la municipalité entame alors un bras de fer avec la société des Autobus Aubagnais, propriété du groupe Veolia, qui exploite le réseau depuis 2007 dans le cadre d’une délégation de service public. Pour que Veolia accepte de mettre en œuvre la gratuité, les élus demandent à l’entreprise de revoir les objectifs de fréquentation à la hausse. Et les objectifs sont largement dépassés : durant les six premiers mois de gratuité, la fréquentation fait un bon de 70%. Entre 2008 et fin 2011, le nombre d’usagers progresse de 146% ! Bien au-dessus des objectifs initiaux, fixés dans le cadre de la délégation de service public avec des transports payants (+2% par an). Une enquête réalisée en mars 2010 par l’agglomération aubagnaise [1] montre que la gratuité, en plus de créer de la mobilité, attire de nouveaux usagers, parmi lesquels les jeunes de moins de 18 ans et les personnes « non captives » disposant d’un véhicule motorisé (deux-roues ou voiture).

    A qui profite la gratuité ?

    Dans l’agglomération de Châteauroux (76 000 habitants), les transports collectifs sont gratuits depuis une décennie. A la différence d’Aubagne, ce sont des considérations d’ordre économique qui ont conduit le maire UMP Jean-François Mayet à faire de la gratuité un thème de campagne pour les élections municipales. Son intention ? Dynamiser l’économie locale – notamment les commerces du centre-ville – sans remettre en cause l’usage de la voiture.

    Dix ans après l’instauration de la gratuité, la fréquentation sur le réseau géré par Keolis, filiale de la SNCF, a progressé de 208% ! Selon une étude menée par la Communauté d’agglomération castelroussine [2], la gratuité profite surtout aux bénéficiaires de la Couverture maladie universelle (CMU) et de l’Aide médicale d’État [3]. Plus de la moitié des usagers dispose de revenus mensuels inférieurs à 1 100 euros. Près d’un nouveau voyageur sur dix n’utilisait pas auparavant les transports en commun en raison du prix des tickets.

    Qui finance les transports gratuits ?

    En plus d’Aubagne et de Châteauroux, 23 réseaux de transports urbains, sur 290, ont fait le choix de la gratuité totale pour les usagers (dont sept communes de plus de 40 000 habitants [4]). Et donc de se passer des recettes de billetterie. Les ventes de ticket couvrent en moyenne 20% des besoins de financement d’un réseau de transport urbain, rappelle le Groupement des autorités responsables de transport (GART), derrière les impôts locaux (30%), et les contributions des entreprises et des administrations (48%). Le GART, qui rassemble les villes et collectivités disposant d’un réseau de transport public, « n’encourage pas cette pratique » : la gratuité ne serait pertinente que pour les petits réseaux.

    Pour remplacer les recettes de billetterie, Aubagne et Châteauroux ont décidé d’augmenter la contribution « versement transport » (VT). Celle-ci est payée par les entreprises privées ou publiques situées sur le territoire et employant plus de neuf salariés. Dans les deux villes, cette contribution a été portée respectivement à 1,8 et 0,6% de la masse salariale de l’entreprise [5]. S’y ajoute une ponction limitée au budget général de la collevctivité. Alors que la billetterie rapportait 710 000 euros, la hausse de la contribution des entreprises aux infrastructures de transports rapporte 5 millions d’euros supplémentaires. La Communauté d’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Étoile projette même de construire un tramway totalement gratuit d’ici cinq ans. La gratuité totale n’interdit pas non plus les investissements futurs.

    La gratuité, une « fausse bonne idée » ?

    Malgré ces expériences, les méfiances à l’égard de la gratuité des transports collectifs demeurent fortes. Sans surprise, l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP), qui regroupe les grandes entreprises du secteur – SNCF, RATP, Veolia-Transdev, Keolis (filiale privée de la SNCF)… –, considère la gratuité comme un « épiphénomène ». Et affiche son hostilité. Trop onéreuse, ne facilitant pas le report de la voiture vers les transports collectifs, menaçant la qualité de service, « la gratuité pour tous ne répond pas aux objectifs de développement d’un réseau de transport », juge l’UTP dans un rapport.

    La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) partage également ces critiques. La gratuité est une « fausse bonne idée » qui « induit des déplacements inutiles, encourage l’étalement urbain et prive de ressources le système de transport au moment où la clientèle augmente et où les recettes fiscales des collectivités diminuent », estime l’association d’usagers. Elle lui préfère le système de tarification sociale pour les jeunes, les sans emplois ou les familles nombreuses. [6].

    La gratuité entraîne-t-elle une baisse de la qualité ?

    A Châteauroux, la mise en place de la gratuité a pour conséquence « une très légère baisse de la qualité » du service, constate Bruno Cordier, directeur du bureau d’études Adetec. Une qualité moindre qui se manifeste surtout, selon les usagers, par une dégradation de la propreté des bus, le fait qu’ils sont plus souvent bondés et moins ponctuels. C’est l’un des arguments contre la gratuité : elle favoriserait l’irrespect vis-à-vis des infrastructures, voire le vandalisme, suivant l’a priori « ce qui est gratuit n’a pas de valeur » (selon l’UTP). « La hausse du vandalisme observé à Châteauroux ne peut être imputée uniquement à la gratuité en tant que telle. Elle correspond malheureusement à une évolution de la société. Par ailleurs, il est logique que le vandalisme augmente quand la fréquentation augmente », tempère Bruno Cordier.

    L’expert nuance également les critiques estimant que la gratuité ne favoriserait pas vraiment le report de la voiture vers les transports en commun. Pour être efficace, la gratuité « doit s’accompagner de contrainte sur l’automobile (circulation et stationnement) et d’un urbanisme cohérent [...]. Rendre les transports publics financièrement plus attractifs passe également par une information sur les coûts réels de la voiture et par une hausse de ces coûts (carburant, stationnement, péage urbain...) », explique-t-il [7]. Précisons que les transports – voitures comprises – restent le deuxième poste de dépense des ménages (14%), derrière le logement (25%) et devant l’alimentation (13%). Selon l’étude réalisée à Aubagne, l’instauration de la gratuité a permis de réduire de 63% les déplacements polluants, que ce soit pour se rendre à son travail, ou pour les loisirs.

    Trois litres d’eau potable gratuits par jour et par personne

    L’expérience de la gratuité se retrouve également dans le secteur de l’eau potable. Depuis décembre 2011, la ville de Roquevaire (8 700 habitants), située, elle aussi, dans la communauté d’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Étoile, applique la « quasi-gratuité » de l’eau vitale : les 30 premiers mètres cubes sont facturés 1 euro HT – soit 0,03 euro le mètre cube –, les prix variant ensuite en fonction de la consommation [8]. Désireuse de s’affranchir des groupes privés, Roquevaire a opté pour une gestion en régie publique. Ce choix lui permet de réaliser ses propres forages à grande profondeur, de mobiliser son propre personnel et de financer elle-même les équipements nécessaires.

    En Île-de-France, la Communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne (CALE), qui regroupe les villes de Grigny et Viry-Châtillon (60 000 habitants), est allée plus loin en instaurant la gratuité pour les premiers mètres cubes d’eau consommés, indispensables à la vie, soit trois litres par jour et par personne. Cette décision a été prise par son président, Gabriel Amard (Parti de Gauche), suite à la tenue d’une votation citoyenne en juin 2010 au cours de laquelle 95% des 4 949 votants se sont exprimés en faveur du passage en régie publique autonome. Cette dernière a été créée, après délibération, et en rompant le contrat alors en vigueur avec Veolia, le 1er juillet suivant.

    Guerre de l’eau contre Suez et Veolia

    Ce n’est pas tout. Gabriel Amard projette désormais de se passer des services de Eau du Sud Parisien, branche régionale de la Lyonnaise des Eaux (groupe Suez Environnement), pour l’approvisionnement en eau et de se tourner vers la régie publique Eau de Paris. Une décision qui n’est pas du goût de l’entreprise, qui a fait appel, en 2011, au cabinet de conseil en stratégie de communication et gestion de crise Vae Solis Corporate pour « limiter et réduire, en la discréditant sur le fond, la communication », jugée « agressive » et « outrancière » du président de la communauté d’agglomération (lire notre article). Soutenu par Eau de Paris, l’élu a porté plainte en juillet dernier contre Eau du Sud Parisien et le cabinet pour « trafic d’influence actif ». La Lyonnaise des Eaux, qui a condamné officiellement les pratiques de sa filiale Eau du Sud Parisien, a demandé le lancement d’une enquête interne… Tout en déclarant à son tour vouloir porter plainte contre Gabriel Amard pour « dénonciation calomnieuse ». L’affaire suit son cours.

    « Pour nous, la gratuité permet de redistribuer l’impôt en cohérence avec notre planification écologique, affirme Nathanaël Uhl, le directeur de la communication de la CALE. Nous désirons aussi montrer par là que l’eau est un bien commun et qu’il est de notre responsabilité collective d’en prendre soin. » Et d’ajouter : « Nous avons pris le parti de rompre avec une certaine idée qui prévaut parmi les élus de gauche disant que la seule façon de responsabiliser les gens est de les faire payer... » Pour la CALE, la distribution de l’eau potable a été la première expérience de la gratuité. Aujourd’hui, la communauté d’agglomération de l’Essonne loue des vélos et fournit des composteurs gratuitement à ses administrés. « Nous voulons être un exemple car nous proposons des alternatives politiques concrètes. Ce ne sont pas uniquement des mots, ce sont des actes ! », insiste Nathanaël Uhl.

    Quand la gratuité pulvérise « le dogme du libéralisme »

    « Chaque fois que l’on prend une initiative dans le domaine de la gratuité, on fait revenir les gens à la politique, y compris lorsque c’est un échec », observe Paul Ariès (lire aussi notre entretien). Pour le politologue et objecteur de croissance, l’un des enjeux de la gratuité est de « sortir de l’économisme ». « De même qu’il n’y a pas de société marchande sans culture du marché, il ne peut advenir de société de la gratuité, sans culture de la gratuité », souligne-t-il.

    « Saisir le capitalisme par la queue », non pas en s’en prenant directement à la propriété du capital, mais « en subvertissant le principe de consommation marchande » sur lequel elle se fonde. Voilà à quoi nous invite la gratuité selon Magali Giovannangeli, présidente de la communauté d’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Étoile, et le philosophe Jean-Louis Sagot-Duvauroux, auteur de Voyageurs sans ticket [9] Avec l’instauration de la gratuité – cette « forme supérieure de dérégulation » qui n’établit aucune distinction entre les riches et les pauvres –, « le dogme du libéralisme, qui a pris une telle assise dans nos têtes, est pulvérisé par l’expérience », estiment-ils.

    La gratuité contre la croissance ?

    La gratuité de l’eau vitale, des transports en commun urbains, de la restauration scolaire, des services funéraires comme des services culturels, permet, selon Paul Ariès, de mettre en place des « modes de vie radicalement différents », de « repenser un projet global », devant être « au cœur de nos rêves, de nos réflexions et de nos actions ». Dans cette optique, Paul Ariès suggère, par exemple, la création d’une Agence nationale de la gratuité qui mutualiserait les expériences existantes. « Le système rend invisibles un certain nombre d’alternatives ; la gratuité en fait partie. Or, il nous faut rendre visible l’invisible », suggère-t-il.

    Projet d’émancipation, la gratuité fait cependant débat au sein de la gauche, notamment entre partisans et opposants au revenu inconditionnel. « Pourtant, le combat de la gratuité permet de dépasser ce conflit, dans le sens où ce revenu social peut être donné à la fois en monnaie nationale, en monnaie régionale – à inventer – mais aussi sous forme de droit d’accès démonétarisé aux services publics et aux biens communs », indique Paul Ariès. « La gratuité doit notamment permettre de faire passer le discours de l’objection de croissance dans toute une culture de gauche. » Sa refondation est à ce prix.

    Anthony Laurent


    Notes

    [1] Télécharger l’enquête.

    [2] L’étude ici.

    [3] L’article 123 de la loi relative à la Solidarité et au renouvellement urbains (SRU) impose aux Autorités organisatrices de transport urbain (AOTU) d’accorder une réduction d’au moins 50% aux personnes bénéficiant de la CMU complémentaire et de l’Aide médicale d’État.

    [4] Aubagne, Castres, Châteauroux, Compiègne, Muret, Vitré, Gap.

    [5] Le VT est plafonné à 0,6% de la masse salariale pour les agglomérations de moins de 100 000 habitants ; à 1,05% jusqu’à 400 000 habitants ; à 1,8% au-delà, et à 2,6% pour Paris et les Hauts-de-Seine. Les collectivités disposant en outre de transports collectifs en site propre (tramway, métro, tram-train, etc.) peuvent appliquer un taux de 1,8%.

    [6] Lire ici.

    [7] Dans un rapport remis à l’Ademe.

    [8] De 0,75 à 1,15 euro HT le mètre cube de 31 à 120 m3 consommés (« eau utile ») et de 1,4 à 3 euros HT le mètre cube de 121 à 10 000 m3 consommés (« eau de confort »). Un abonnement spécial à 0,25 euro HT le mètre cube est prévu pour une consommation d’eau excédant les 10 000 m3.

    [9] Magali Giovannangeli et Jean-Louis Sagot-Duvauroux, Voyageurs sans ticket, Liberté, Égalité, Gratuité, une expérience sociale à Aubagne, Au diable vauvert, août 2012, 240 p., 15 euros.

    http://www.bastamag.net/article2809.html
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    Message par bye Sam 14 Mar - 10:04

    Des lignes de bus à des « tarifs populaires » autogérées par les chauffeurs

    C’est l’une des rares coopératives de transports collectifs : en Uruguay, des chauffeurs de bus ont récupéré leur société d’autocars urbains, abandonnée par leurs patrons. Et ça fonctionne ! Des profits sont générés, des emplois sont créés, et les salaires augmentés. De nouvelles lignes de bus sont même ouvertes, malgré l’acharnement des grands patrons des sociétés privées et d’élus hostiles à la coopérative. Les usagers, eux, ont gagné la préservation de « tarifs populaires » accessibles, l’ouverture d’un centre culturel et d’une radio de quartier.

    La ville de Colonia del Sacramento, la plus ancienne cité de l’Uruguay fondée par les colons portugais, est surtout connue pour la richesse de son patrimoine historique, qui lui a permis d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1995 [1]. Mais au hasard des déambulations dans le centre-ville, l’œil du visiteur est interpellé par l’apparition d’autobus rouge et noir, ornés d’énormes inscriptions latérales « Gestión obrera » (gestion ouvrière). Ces bus desservent la ligne qui relie le centre historique et le quartier Real San Carlos, au nord de la ville. Ils sont gérés par ABC Coop, une entreprise pas comme les autres.

    L’histoire d’ABC Coop débute en septembre 2001, quand les premiers signes de la crise économique argentine se répercutent dans le pays voisin. Les propriétaires de l’entreprise, endettés, décident d’abandonner celle-ci, purement et simplement. L’Uruguay entre en récession. Sur la rive d’en face, de l’autre coté du Rio de la Plata, les travailleurs argentins entreprennent la récupération d’entreprises abandonnées par les patrons, pour reprendre la production. Les autocaristes d’ABC décident de les imiter. Devant le risque de perdre leur emploi, ils organisent des assemblées pour débattre de leur avenir et décident d’assumer la gestion de leur entreprise. « La tâche la plus difficile était d’expliquer aux travailleurs que l’unique sortie était de s’organiser, de remettre en marche les moyens de production, et que nous pouvions faire mieux que le patron si nous en étions convaincus », décrira, plus tard, Luis Rivas, secrétaire général de la coopérative [2].

    Des trajets de bus au « tarif populaire »

    Cette même année, sous l’égide du ministère du Travail, un accord est conclu avec le patron qui prévoit la cession, jusqu’en 2006, de trois véhicules et des installations de l’entreprise. Ceci en compensation des salaires impayés. Ce ne fut pas facile : cet accord pouvait créer un précédent. « Nous représentions un risque imminent pour les intérêts du patronat car nous pouvions être un exemple pour les autres travailleurs en montrant que nous pouvions mieux gérer l’entreprise. Pour cette raison, il était nécessaire de nous éliminer », explique Luis Rivas.

    Si dans un premier temps, l’affrontement a lieu avec l’ancien propriétaire, après 2001 la coopérative doit livrer une bataille féroce avec les autres entreprises de transport de la ville. En défendant et en appliquant un « tarif populaire », ABC Coop s’oppose systématiquement à toute augmentation de tarifs, préjudiciable pour la population de Colonia. Comme ces tarifs dépendent d’une décision consensuelle prise entre les différentes parties – le service de la mairie et les entreprises –, ABC Coop bloque toute possibilité d’augmentation depuis des années.

    Entraves du capitalisme de connivence

    Ce statu quo aurait d’ailleurs causé un préjudice à l’entreprise Cotuc, qui assurait un service depuis 30 ans dans la ville et qui maintenait des relations étroites avec la mairie. En faillite, Cotuc a créé une nouvelle entreprise Sol Antigua SA, qui obtient immédiatement la concession de trois lignes de bus, alors qu’ABC Coop continue de n’assurer qu’une seule ligne. A chaque fois qu’elle tente de développer ses services, ABC en est empêchée par la municipalité. « Nous étions dans une guerre contre cette entreprise privée concurrente, une entreprise de 30 ans, amie du pouvoir politique. Ensemble, ils voulaient notre disparition », dénonce Luis Rivas.

    En 2009, avec l’appui de la Banque de développement du Venezuela (BanDes), ABC Coop acquiert un nouveau véhicule et sollicite l’attribution de la ligne du quartier El General. Mais la principale entreprise concurrente, sous une autre dénomination, obtient le marché, alors qu’elle ne propose pourtant aucune amélioration de service. Depuis, ABC Coop ne cesse de dénoncer le favoritisme illicite de la municipalité en faveur de Sol Antigua, et continue de revendiquer l’attribution de cette ligne. La même situation se répète en 2012, quand ABC Coop postule auprès du département lors de l’attribution de la ligne inter-cités reliant les villes de Carmelo et Colonia, distantes de 80 kilomètres. Bien que seule entreprise à se présenter, ABC Coop est récusée sans aucun motif recevable.

    Des lignes de bus au nom de révolutions

    Comment fonctionne la coopérative de transport ? Tous les samedis, les travailleurs se réunissent en assemblée générale pour débattre collectivement du fonctionnement de l’entreprise. Tous les aspects de la vie de l’entreprise sont débattus : horaires de service, maintenance des véhicules, gestion des fonds, organisation des repas... Désignés par vote, les postes de direction et de secrétariat de la coopérative sont révocables à chaque assemblée. En cela, ABC Coop se distingue des autres coopératives de transport de l’Uruguay, généralement gérées par un conseil directeur qui ne se réunit pas plus d’une fois par an avec les employés, pour les informer de la situation de l’entreprise. « Dans nos assemblées, il n’y a pas d’un coté les camarades qui informent et de l’autre ceux qui écoutent, décrit Luis Rivas. Les moindres propositions sont débattues et adoptées par vote. C’est l’expression même de la démocratie ouvrière, où les camarades sont convaincus que tous contribuent à la résolution des problèmes ». A l’issue de chaque assemblée, les responsables sont chargés de mettre en œuvre les résolutions.

    ABC Coop a instauré une rotation des fonctions : production, direction, administration. L’entreprise a également créé une école de conduite d’autobus, qui forme à la fois les nouveaux travailleurs de la coopérative et ceux qui travailleront pour d’autres entreprises de transport. Tout un symbole, les bus d’ABC sont numérotés en référence à d’illustres personnalités ou mouvements révolutionnaires : le « 17 », en référence à la révolution russe d’octobre 1917, le « 26 » pour le mouvement du 26 juillet (le début de la guérilla cubaine en 1953), le « 28 » pour l’année de naissance du Che (1928). Le prochain sera le « 43 » en mémoire du nombre d’étudiants disparus de l’école normale d’Ayotzinapa, dans l’Etat de Guerrero au Mexique, le 26 septembre 2014 [3].

    Une réussite économique et sociale

    Contre tous les pronostics, ABC Coop est parvenue à relever le défi économique. Sous gestion ouvrière, elle a pu rembourser les dettes laissées par le patron à la mairie et régler les cotisations dues à la Banque de Protection sociale. La coopérative a augmenté les salaires, qui se situent aujourd’hui à 50 % au-dessus de la moyenne nationale, et à créer de nouveaux postes de travail, en passant de 9 salariés à 15, en 2013. En période de crise économique, ABC Cooperativa continue à investir et à créer des emplois.

    Comme il n’existe pas de syndicat d’autocaristes à Colonia, les travailleurs d’ABC ont sollicité l’aide de l’Union nationale des travailleurs du transport (Unott) et de deux coopératives d’omnibus de Montevideo, pour acquérir de nouveaux véhicules à un coût moindre. Cette solidarité a pris fin quand ABC Cooperativa a été expulsée de la centrale syndicale unique (PIT-CNT) pour avoir critiqué la politique gouvernementale soutenue par la centrale syndicale.

    Des transports contrôlés par les travailleurs et les usagers

    A l’opposé de la tendance générale des entreprises de transport qui ont supprimé les postes de contrôleurs en confiant cette tâche aux conducteurs, ABC Coop maintient deux travailleurs dans chaque autobus. Il ne s’agit pas seulement d’éviter d’augmenter le nombre de chômeurs, mais aussi de maintenir une qualité de service à la population, permettant à des contrôleurs d’être disponibles et d’orienter les passagers pendant que le chauffeur se concentre sur la conduite. En 2006, ABC Coop a également concrétisé sa volonté d’ouverture en direction de la population, en créant un centre culturel dans un quartier de la périphérie et en installant une radio communautaire [4].

    Avec ses succès et ses difficultés, l’expérience d’ABC Coop, sous gestion ouvrière depuis plus d’une décennie, met en lumière un horizon possible pour la lutte des mouvements sociaux des transports. Comme celle qui s’est propagée dans de nombreuses villes au Brésil en juin 2013 contre l’augmentation des tarifs (lire notre article) [5]. Cette expérience d’ABC pose la question de l’expropriation du transport collectif, en le retirant à l’initiative privée pour le transférer sous le contrôle des travailleurs et de la population, sous forme de services publics ou de coopératives. Le transport collectif représente un marché énorme dans toute l’Amérique latine, qui reste essentiellement contrôlé par les entreprises du secteur privé. Il génère des profits élevés et une grande corruption, avec l’assentiment des pouvoirs publics. Ce secteur, constitué en puissant lobby, exerce une influence énorme dans la vie sociale et politique à tous les échelons. Dans le sous-continent, le secteur coopératif y détient une part infime. En Uruguay, il n’existe que deux autres entreprises récupérées de transport collectif, à Montevideo (Raincoop et Copay).

    Richard Neuville

    Cet article a été initialement publié par Association Autogestion. Association Autogestion veut promouvoir la réflexion et l’éducation populaire sur la thématique de l’autogestion. Elle vise à mutualiser les expériences de façon critique sans les transformer en modèles normatifs, et à appuyer toute initiative s’inscrivant dans le sens d’un projet émancipateur.

    Pour en savoir plus sur les entreprises récupérées en Uruguay :

    - Le blog d’ABC Coop
    - Gabriel Burdín, “La autogestión en Uruguay : Economía social y empresas sin patrones”, Brecha, 30 Agosto de 2013.
    - Pablo Guerra, “Promoción del empleo autogestionado en empresas recuperadas : El caso de desarrollo (FONDES) en Uruguay”, Quebec 2014 : Cumbre internacional de cooperativas.
    - Pablo Guerra, “Autogestión empresarial en Uruguay – análisis de caso del FONDES”, Facultad de Derecho – Universidad de la República, Septiembre 2013.
    - Juan Pablo Martí, Florencia Thul y Valentina Cancela “Las empresas recuperadas como cooperativas de trabajo en Uruguay : entre la crisis y la oportunidad”, Montevideo, marzo de 2013.
    - Anabel Rieiro, "Representación y democracia : sujetos colectivos en el campo de la autogestión", in OSERA n°7, 2012.
    - Raúl Zibechi, “Una década de fábricas recuperadas : Reinventar la vida desde el trabajo”, Programa de las Américas, 3 noviembre de 2010.

    Notes
    [1] Elle fut fondée en 1680 par les Portugais et appartint successivement au Portugal, à l’Espagne et au Brésil avant de devenir le chef-lieu de département de Colonia lors de l’indépendance de l’Uruguay en 1825. Elle est située au sud-ouest du pays, sur la rive septentrionale du Rio de la Plata en face de Buenos Aires, à une heure de traversée en car-ferry. Outre son caractère touristique dû à son charme architectural et urbanistique, elle est également une ville de transit entre Buenos Aires et Montevideo.
    [2] Source : « Entrevista a los obreros de la cooperativa de transports ABC Coop – Gestión obrera – de Colonia de Sacramento (Uruguay) », Mars 2009.
    [3] Luis Rivas, “Trabajadores de Gestión Obrera ABC solidarios con la causa por los 43 de Ayotzinapa”, Journal La Izquierda diario, Décembre 2014. Source.
    [4] La radio communautaire est Iskra 102,9 FM. Source : « La historia de la ABC Cooperativa », Janvier 2013.
    [5] « ABC Cooperativa : empresa de ônibus gerida por seus trabalhadores », 5 octobre 2014.

    http://www.bastamag.net/ABC-Cooperative-gestion-ouvriere

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