par L’ONUDI préconise une réduction du temps de travail
ONUDI | 4JOURS.EU | VENDREDI 19 AVRIL 2013
mardi 14 mai 2013
L’ONUDI préconise une réduction du temps de travail
ONUDI | 4jours.eu | vendredi 19 avril 2013
la seule façon de créer des emplois est de passer à la semaine de travail de 32 heures sur 4 jours
– Alfonso Guerra, président de la Commission des finances du Congrès espagnol –
Dans son rapport « La croissance verte : De la productivité du travail à la productivité des ressources« , l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) identifie des leviers fondamentaux de la transition vers un nouveau modèle économique, social et environnemental.
Nous devons nous adapter aux nouvelles réalités du XXIe siècle, alors que nous nous trouvons dans un contexte de triple crise : crise économique dont nous avons du mal à sortir, crise sociale, et crise écologique, toujours plus préoccupante.
« Les remèdes traditionnels de la politique de la croissance ne marchent plus à la lumière de ces défis sans précédent. » (p 12)
La grande solution préconisée par ce rapport est de cesser de poursuivre l’augmentation de la productivité du travail, et d’utiliser nos ressources de façon plus efficace. En clair, de faire augmenter la productivité de nos ressources naturelles. A noter : cette productivité des ressources est croissante, mais n’a pas pu freiner notre consommation en ressources naturelles, qui a augmenté de 80% en 30 ans. Au-delà de cette solution, le rapport préconise de nombreux changements capables d’initier une transition vers un nouveau modèle économique, social et environnemental, plus adapté aux enjeux du XXIe siècle.
A propos de la productivité :
Page 12 :
« Ces dernières décennies, l’innovation était avant tout tournée vers l’objectif d’accroître la productivité du travail, sans promouvoir la productivité des ressources ou du capital ».
« La productivité du travail a été multipliée par 20 ces 200 dernières années. Aujourd’hui, les taux de chômage croissants le montrent : on est loin de manquer de force de travail. »
Page 25 :
« Un des grands principes d’économie stipule que la croissance crée de l’emploi et réduit le taux de chômage. Cependant, même avec la croissance, le taux de chômage n’a pas diminué ces dernières années. Cela a été particulièrement visible dans les pays occidentaux, comme en Europe. Cela s’explique de façon simple : la croissance du PIB n’a pas suivi celle des gains de productivité. Ces gains de productivité font que moins de personnes sont nécessaires pour assurer le même niveau de production. »
« La productivité a été l’une des sources majeures de la croissance au long terme, et de façon plus générale elle a permis le développement social et l’amélioration du niveau de vie. Les pays où les revenus par tête sont les plus élevés sont aussi ceux qui ont bénéficié des plus grandes augmentations de productivité du travail ces 200 dernières années. »
Sur la réduction du temps de travail :
Page 74 :
« Une réduction du temps de travail, pour un même niveau de productivité, a le potentiel de stabiliser et même de faire augmenter le nombre d’emplois. Il s’agirait d’un pas essentiel vers un partage plus juste de l’emploi au sein de la société, vers une économie plus inclusive. »
Page 75 :
« Réduire le temps de travail permettrait à chacun de reprendre le contrôle de son temps, un facteur important de bien-être au vu des problèmes croissants de santé (dépressions, burn-out) dus à la surcharge de travail et au stress. »
« Comme la productivité est élevée, une extension générale du temps de travail pour des raisons de compétitivité, une question ressassée depuis de nombreuses années, serait contre-productive sur le plan social. »
« Dans son essai de 1930, Possibilités économiques pour nos petits-enfants, John Maynard Keynes imaginait que les gains de productivité permettraient une forte augmentation du temps libre au cours des 100 prochaines années. Il prédit ainsi une semaine de 15h dès 2030, en se basant sur l’idée que des revenus croissants permettraient une consommation élevée et des horaires de travail réduits ».
« Malgré une tendance de long terme vers une réduction du temps de travail ces 80 dernières années, et ce dans la majorité des pays du monde, la vision de Keynes semble hors de portée. On constate que 22% de travailleurs dans le monde travaillent plus de 48h par semaine. Néanmoins, au cours du XXe siècle, le temps de travail a baissé de quasiment 50%. »
« Au milieu du XXe siècle, deux outils principaux ont permis de limiter le temps de travail hebdomadaire : les premiers instruments internationaux posent d’abord la limite de 48h, puis apparaît l’objectif plus récent de la semaine de 40h. Ils ne sont pas vus comme le moyen de simplement stimuler l’emploi, ils sont également reconnus comme étant bénéfiques sur différents plans, pour des questions de santé, ou, plus récemment, pour améliorer l’équilibre entre le travail et la vie privée. »
« Après la Seconde Guerre Mondiale le temps de travail a décliné régulièrement, à environ 40h, dans la plupart des pays industrialisés. Le déclin s’est poursuit de façon plus rapide en Europe, la France par exemple a adopté la semaine de 35h en 2000 afin de créer des emplois. Quelques années plus tard, les Pays-Bas furent le premier pays à atteindre une semaine moyenne de travail inférieure à 30h. »
« Aujourd’hui, nous avons besoin d’une nouvelle réduction du temps de travail pour résoudre les problèmes que nous avons évoqués : le chômage d’une part, et la surcharge de travail de l’autre ».
« Le temps de travail moyen dans les pays en développement, bien que plus élevé que celui des pays développées, commence également à décliner régulièrement. »
« Une étude attentive de la situation des pays de l’UE montre que des niveaux faibles de chômage ne sont pas le résultat d’un temps de travail allongé. Empiriquement, c’est plutôt l’inverse qui se vérifie. Les pays ayant un temps de travail hebdomadaire réduit ont plus de succès en matière d’emploi. En prenant en compte le temps partiel, le temps de travail hebdomadaire au Danemark était de 33,8 heures en 2011 et de 30,5 heures aux Pays-Bas, contre une moyenne de 37,4h en Union Européenne. Or les taux de chômage sont très bas dans ces deux pays : 7,6% au Danemark en 2011, et 4,4% aux Pays Bas (Eurostat). »
« Le plus efficace pour faire baisser le taux de chômage est une réduction du temps de travail sans baisse de salaire. »
Page 76 :
« La question de la réduction du temps de travail s’inscrit dans un contexte de montée des critiques visant la croissance économique. Il est dit que le dogme de la semaine de plus de 40h est dépassé, car datant de l’âge industriel. Nous devons trouver un nouvel équilibre entre le travail et la vie privée. La New Economics Foundation recommande de passer à une semaine standard de 21h afin de tacler les problèmes de chômage, de dégradation de l’environnement, de mal-être, de l’enracinement des inégalités, du travail domestique, de surcharge de travail, et du manque général de temps libre. »
« Si nous sommes confrontés à la persistance d’une croissance faible dans le futur (…) la volonté d’augmenter la productivité du travail va causer davantage de chômage. »
Page 79 :
« Mesures qui amélioreraient le partage et la réorganisation du travail »
(Parmi les) « Mesures qui affecteraient la durée moyenne du temps de travail et la flexibilité »
Mettre en place des modèles flexibles de temps de travail (temps flexible, temps partiel, décomptes d’heures travaillées, périodes sabbatiques, systèmes de relais, etc.) via une régulation légale (temps de travail, loi sur le temps partiel) et des accords d’entreprise volontaires
Fin de la défiscalisation des heures supplémentaires
Inciter les entreprises à créer des emplois de long terme
Promouvoir le télé-travail
Télécharger le rapport complet (en anglais)
Traductions : Clémence Hutin
http://www.4jours.eu/lonudi-preconise-une-reduction-du-temps-de-travail/
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L’ONUDI préconise une réduction du temps de travail
ONUDI | 4jours.eu | vendredi 19 avril 2013
la seule façon de créer des emplois est de passer à la semaine de travail de 32 heures sur 4 jours
– Alfonso Guerra, président de la Commission des finances du Congrès espagnol –
Dans son rapport « La croissance verte : De la productivité du travail à la productivité des ressources« , l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) identifie des leviers fondamentaux de la transition vers un nouveau modèle économique, social et environnemental.
Nous devons nous adapter aux nouvelles réalités du XXIe siècle, alors que nous nous trouvons dans un contexte de triple crise : crise économique dont nous avons du mal à sortir, crise sociale, et crise écologique, toujours plus préoccupante.
« Les remèdes traditionnels de la politique de la croissance ne marchent plus à la lumière de ces défis sans précédent. » (p 12)
La grande solution préconisée par ce rapport est de cesser de poursuivre l’augmentation de la productivité du travail, et d’utiliser nos ressources de façon plus efficace. En clair, de faire augmenter la productivité de nos ressources naturelles. A noter : cette productivité des ressources est croissante, mais n’a pas pu freiner notre consommation en ressources naturelles, qui a augmenté de 80% en 30 ans. Au-delà de cette solution, le rapport préconise de nombreux changements capables d’initier une transition vers un nouveau modèle économique, social et environnemental, plus adapté aux enjeux du XXIe siècle.
A propos de la productivité :
Page 12 :
« Ces dernières décennies, l’innovation était avant tout tournée vers l’objectif d’accroître la productivité du travail, sans promouvoir la productivité des ressources ou du capital ».
« La productivité du travail a été multipliée par 20 ces 200 dernières années. Aujourd’hui, les taux de chômage croissants le montrent : on est loin de manquer de force de travail. »
Page 25 :
« Un des grands principes d’économie stipule que la croissance crée de l’emploi et réduit le taux de chômage. Cependant, même avec la croissance, le taux de chômage n’a pas diminué ces dernières années. Cela a été particulièrement visible dans les pays occidentaux, comme en Europe. Cela s’explique de façon simple : la croissance du PIB n’a pas suivi celle des gains de productivité. Ces gains de productivité font que moins de personnes sont nécessaires pour assurer le même niveau de production. »
« La productivité a été l’une des sources majeures de la croissance au long terme, et de façon plus générale elle a permis le développement social et l’amélioration du niveau de vie. Les pays où les revenus par tête sont les plus élevés sont aussi ceux qui ont bénéficié des plus grandes augmentations de productivité du travail ces 200 dernières années. »
Sur la réduction du temps de travail :
Page 74 :
« Une réduction du temps de travail, pour un même niveau de productivité, a le potentiel de stabiliser et même de faire augmenter le nombre d’emplois. Il s’agirait d’un pas essentiel vers un partage plus juste de l’emploi au sein de la société, vers une économie plus inclusive. »
Page 75 :
« Réduire le temps de travail permettrait à chacun de reprendre le contrôle de son temps, un facteur important de bien-être au vu des problèmes croissants de santé (dépressions, burn-out) dus à la surcharge de travail et au stress. »
« Comme la productivité est élevée, une extension générale du temps de travail pour des raisons de compétitivité, une question ressassée depuis de nombreuses années, serait contre-productive sur le plan social. »
« Dans son essai de 1930, Possibilités économiques pour nos petits-enfants, John Maynard Keynes imaginait que les gains de productivité permettraient une forte augmentation du temps libre au cours des 100 prochaines années. Il prédit ainsi une semaine de 15h dès 2030, en se basant sur l’idée que des revenus croissants permettraient une consommation élevée et des horaires de travail réduits ».
« Malgré une tendance de long terme vers une réduction du temps de travail ces 80 dernières années, et ce dans la majorité des pays du monde, la vision de Keynes semble hors de portée. On constate que 22% de travailleurs dans le monde travaillent plus de 48h par semaine. Néanmoins, au cours du XXe siècle, le temps de travail a baissé de quasiment 50%. »
« Au milieu du XXe siècle, deux outils principaux ont permis de limiter le temps de travail hebdomadaire : les premiers instruments internationaux posent d’abord la limite de 48h, puis apparaît l’objectif plus récent de la semaine de 40h. Ils ne sont pas vus comme le moyen de simplement stimuler l’emploi, ils sont également reconnus comme étant bénéfiques sur différents plans, pour des questions de santé, ou, plus récemment, pour améliorer l’équilibre entre le travail et la vie privée. »
« Après la Seconde Guerre Mondiale le temps de travail a décliné régulièrement, à environ 40h, dans la plupart des pays industrialisés. Le déclin s’est poursuit de façon plus rapide en Europe, la France par exemple a adopté la semaine de 35h en 2000 afin de créer des emplois. Quelques années plus tard, les Pays-Bas furent le premier pays à atteindre une semaine moyenne de travail inférieure à 30h. »
« Aujourd’hui, nous avons besoin d’une nouvelle réduction du temps de travail pour résoudre les problèmes que nous avons évoqués : le chômage d’une part, et la surcharge de travail de l’autre ».
« Le temps de travail moyen dans les pays en développement, bien que plus élevé que celui des pays développées, commence également à décliner régulièrement. »
« Une étude attentive de la situation des pays de l’UE montre que des niveaux faibles de chômage ne sont pas le résultat d’un temps de travail allongé. Empiriquement, c’est plutôt l’inverse qui se vérifie. Les pays ayant un temps de travail hebdomadaire réduit ont plus de succès en matière d’emploi. En prenant en compte le temps partiel, le temps de travail hebdomadaire au Danemark était de 33,8 heures en 2011 et de 30,5 heures aux Pays-Bas, contre une moyenne de 37,4h en Union Européenne. Or les taux de chômage sont très bas dans ces deux pays : 7,6% au Danemark en 2011, et 4,4% aux Pays Bas (Eurostat). »
« Le plus efficace pour faire baisser le taux de chômage est une réduction du temps de travail sans baisse de salaire. »
Page 76 :
« La question de la réduction du temps de travail s’inscrit dans un contexte de montée des critiques visant la croissance économique. Il est dit que le dogme de la semaine de plus de 40h est dépassé, car datant de l’âge industriel. Nous devons trouver un nouvel équilibre entre le travail et la vie privée. La New Economics Foundation recommande de passer à une semaine standard de 21h afin de tacler les problèmes de chômage, de dégradation de l’environnement, de mal-être, de l’enracinement des inégalités, du travail domestique, de surcharge de travail, et du manque général de temps libre. »
« Si nous sommes confrontés à la persistance d’une croissance faible dans le futur (…) la volonté d’augmenter la productivité du travail va causer davantage de chômage. »
Page 79 :
« Mesures qui amélioreraient le partage et la réorganisation du travail »
(Parmi les) « Mesures qui affecteraient la durée moyenne du temps de travail et la flexibilité »
Mettre en place des modèles flexibles de temps de travail (temps flexible, temps partiel, décomptes d’heures travaillées, périodes sabbatiques, systèmes de relais, etc.) via une régulation légale (temps de travail, loi sur le temps partiel) et des accords d’entreprise volontaires
Fin de la défiscalisation des heures supplémentaires
Inciter les entreprises à créer des emplois de long terme
Promouvoir le télé-travail
Télécharger le rapport complet (en anglais)
Traductions : Clémence Hutin
http://www.4jours.eu/lonudi-preconise-une-reduction-du-temps-de-travail/
