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    L'Affaire Fourniret

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    L'Affaire Fourniret Empty L'Affaire Fourniret

    Message par admin Jeu 27 Mar - 13:16

    C'est aujourd’hui que débute le procès de Michel Fourniret à Charlevilles-Mézières.

    Voici quelques éléments de cette monstrueuse affaire...


    Sources Arrow L'Express.fr et Arrow Le Monde.fr


    Dernière édition par Bettina le Jeu 27 Mar - 13:27, édité 1 fois
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    L'Affaire Fourniret Empty Re: L'Affaire Fourniret

    Message par admin Jeu 27 Mar - 13:16

    Un monstre sur la route

    Le parcours sanglant de Michel Fourniret a duré dix-sept ans, avec la complicité de sa femme. Retour sur de mortelles randonnées qui auraient coûté la vie à au moins sept jeunes filles entre la France et la Belgique


    Des fillettes enlevées sur le bord d'une route par un prédateur qui «part en chasse», des séquestrations pour assouvir ses fantasmes sexuels avec la complicité d'une femme sous influence, des corps enterrés ou abandonnés, des braquages et des vols et, surtout, une diabolique habileté à brouiller les pistes: les récentes découvertes sur le parcours sanglant de Michel Fourniret, un marginal de 62 ans né à Sedan, rouvrent dix-sept ans d'archives criminelles en France et en Belgique. Sept assassinats de jeunes filles, commis près d'Auxerre, de Nantes, dans les Ardennes belges et françaises, sont en passe d'être élucidés. Ainsi que deux meurtres pour des motifs purement crapuleux. Retracer le parcours de Fourniret, c'est aussi poser cette question: comment ce monstre a-t-il pu échapper aussi longtemps à la police et à la justice?

    • «Depuis sa sortie de prison, en 1987, Michel Fourniret n'avait jamais été inquiété»
    C'est une miraculée qui donne l'alerte, le 26 juin 2003. Marie-Ascension, 13 ans, vient d'échapper à un kidnapping. En début d'après-midi, un automobiliste s'arrête à sa hauteur dans une camionnette Citroën C 15, à Ciney, un village belge proche de la frontière française. L'homme lui demande de le guider jusqu'à l'école. Marie-Ascension refuse. Mais l'inconnu, un homme sec aux petites lunettes, s'indigne, avec des airs de prof: «C'est pas bien de ne pas faire confiance aux gens!» Cette phrase, cette injonction, est un peu la recette de Fourniret pour attirer les enfants. Marie-Ascension finit par accepter de monter. L'automobiliste la ligote soudain et la jette à l'arrière. Une dizaine de kilomètres plus loin, à un carrefour, la fillette réussit à ouvrir la porte arrière et à se jeter hors du véhicule.

    L'alerte est aussitôt donnée. Fourniret est arrêté. Les policiers belges qui interrogent leurs collègues français s'aperçoivent que le suspect, connu depuis 1966 pour des affaires sexuelles commises à Nantes et à Verdun, a été incarcéré, le 25 mars 1984, pour une série de 11 agressions et viols en région parisienne. Le 26 juin 1987, Fourniret est condamné par les assises de l'Essonne à sept ans d'emprisonnement, dont cinq ferme, et à trois ans de mise à l'épreuve. Avec le jeu des remises de peine et sa détention provisoire, il recouvre la liberté dès le mois d'octobre suivant. Depuis lors, l'homme n'a jamais attiré l'attention.

    Pourtant, sa mise à l'épreuve, il l'a passée sur la route plus que sur le divan d'un psy. Depuis sa sortie de prison, Fourniret accumule les crimes. C'est ce que révèle son épouse, Monique Olivier, le 29 juin 2004, lors d'une audition qui, au départ, devait être banale. Hallucinante et terrifiante confession...

    Le 11 décembre 1987, à la sortie d'Auxerre, une silhouette se dessine le long de la nationale, à la nuit tombante. Isabelle Laville, une collégienne de 17 ans, rentre chez elle. Fourniret, qui passe en voiture avec sa femme, improvise un stratagème: Monique abordera l'adolescente pour la mettre en confiance. Lui jouera le rôle d'un simple autostoppeur muni d'un bidon d'essence. Le couple emmène la jeune fille dans sa maison, à Saint-Cyr-les-Colons, un bourg de 350 habitants, dans les vignobles de Chablis. C'est là que Fourniret, selon ses propres aveux, tente de la violer. Mais, n'y parvenant pas, il la tue avant de jeter le corps dans un puits.


    • «Sa force? Avoir commis ses crimes des deux côtés de la frontière franco-belge»
    Cet effroyable scénario se renouvellera à plusieurs reprises. Depuis des années, Fourniret est obsédé par ses fantasmes et ulcéré par ses difficultés sexuelles. Il développe une attirance violente pour les jeunes filles vierges, qui l'a conduit plusieurs fois en prison. A Fleury-Mérogis, il a d'ailleurs rencontré sa troisième femme, Monique, visiteuse de prison. Ce père de cinq enfants fut un bon artisan, avant de vivre de petits boulots de carreleur ou de soudeur dans le voisinage. «A Saint-Cyr, il se montrait discret et effectuait quelques travaux de maçonnerie», se souvient un habitant. Mais les pulsions qui le hantent le poussent à reprendre la route. Le couple Fourniret quitte la Bourgogne pour s'installer à Floing, près de Sedan. En août 1988, il reconnaît avoir enlevé Fabienne Leroy à Mourmelon, et l'avoir tuée d'un coup de fusil de chasse, car elle aussi lui résistait.

    Mais les randonnées mortelles de Fourniret n'ont pas que des motivations sexuelles. Il affirme avoir supprimé, sur une aire de stationnement de l'autoroute A 6, près d'Auxerre, un représentant de commerce, d'un coup de fusil de chasse, pour lui voler son portefeuille, qui contenait quelques billets. Toutefois Fourniret va bientôt faire main basse sur un trésor.

    En prison, il a partagé sa cellule avec un ancien activiste d'extrême gauche, devenu voyou, Jean-Pierre Hellegouarch. Ce trafiquant d'héroïne lui avoue qu'il a mis de côté plusieurs dizaines de kilos d'or dans une planque insoupçonnable: un cimetière du nord de Paris! Il demande à Fourniret, qui s'apprête à sortir de prison, d'aider sa compagne, Farida, à récupérer ces «économies». Le plan se déroule comme convenu, jusqu'à ce que Farida confie la moitié de l'argent à sa famille. Furieux, Fourniret l'aurait supprimée. Avec son or, l'artisan, qui se dit forestier, s'offre le château du Sautou, près de Donchéry, dans les Ardennes. Monique Olivier conduira plus tard les enquêteurs jusqu'à l'endroit où était caché le restant du pactole qui a permis d'acheter le domaine. Cette propriété, qu'il retape lui-même, est desservie par un chemin caillouteux. Fourniret passe son temps libre dans cet endroit retiré du monde. Il y enterre aussi, avoue-t-il, deux nouvelles victimes dans des fosses creusées à la tractopelle.

    Le 18 mars 1989, dans un train, entre Paris et Charleville-Mézières, il rencontre une étudiante de 22 ans, Jeanne-Marie Desramault. Il lie connaissance et l'invite chez lui, à Floing. Là, la même scène se reproduit: après avoir tenté d'abuser d'elle, il l'étrangle. Le 20 décembre, Fourniret repart en chasse, en Belgique, avec sa femme à ses côtés. Il est 18 h 50, à Saint-Servais, près de Namur, lorsque le couple croise Elisabeth Brichet, 12 ans, partie jouer chez une amie. Il l'aurait, elle aussi, assassinée à son domicile, trente-six heures après l'avoir enlevée. Voilà quinze ans que l'affaire de la petite Elisabeth, restée mystérieuse, bouleversait la Belgique.

    Le 24 novembre 1990, Michel Fourniret traverse la France, mais, cette fois, il a une obligation impérative: il est convoqué devant le tribunal de Nantes. Il reconnaît aujourd'hui avoir enlevé une fillette de 13 ans, Natacha Danais, dès sa sortie de l'audience. La mère de la petite fille, qui faisait alors des courses, lui avait demandé de retourner à la maison, toute proche, pour prendre un peu d'argent. L'adolescente traverse le parking du supermarché, à Rezé, mais elle ne reviendra jamais. On retrouvera son corps, frappé de deux coups de couteau, à 70 kilomètres de là, dans les dunes de Brem-sur-Mer...

    En 1993, le couple passe une petite annonce pour trouver une jeune fille au pair, chargée de s'occuper de son fils de 6 ans, Sélim. De la jeune femme qui s'est présentée cette année-là on sait peu de chose. Elle est plutôt jolie, blonde et s'exprime sans accent. Elle a disparu un jour. Monique Olivier affirme aujourd'hui qu'elle a surpris son mari nu dans sa chambre. Fourniret nie avoir supprimé la jeune fille. Son épouse a néanmoins indiqué aux policiers où aurait été enterré le corps, en Belgique. Mais, au terme d'un long interrogatoire, le 1er juillet, il finit par avouer son implication dans deux meurtres récents commis dans les Ardennes. Céline Saison, 18 ans, venait de passer une épreuve du bac lorsqu'elle a disparu, le 16 mai 2000, à Charleville-Mézières. Mananya Thumpong, suivie par le prédateur, n'avait que 13 ans lorsqu'elle s'est volatilisée à la sortie de la discothèque de Sedan, le 5 mai 2001. Les corps ont tous deux été retrouvés dans des pinèdes toutes proches, en Belgique. La randonnée mortelle de Fourniret n'a donc pris fin que grâce à la débrouillardise de Marie-Ascension, qui a pu sauter de sa camionnette.

    Depuis sa sortie de prison, en 1987, Michel Fourniret n'avait jamais été inquiété. La plupart des affaires qu'il a avouées n'avaient même pas été reliées entre elles. La force de Fourniret? Avoir commis ses crimes des deux côtés de la frontière franco-belge. Frappé à des endroits parfois très éloignés les uns des autres. Tué de différentes façons. Si bien qu'on n'a jamais détecté la trace d'un tueur en série. Auprès des proches et des voisins, Michel Fourniret donnait si bien le change que, six mois avant son arrestation, il a réussi à obtenir un poste de surveillant dans une école communale belge...
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    L'Affaire Fourniret Empty Re: L'Affaire Fourniret

    Message par admin Jeu 27 Mar - 13:20

    Comment il s'est mis à tuer


    Face aux enquêteurs, le monstre des Ardennes est revenu sur ses crimes commis, à la fin des années 1980, dans la région d'Auxerre. Des dossiers non élucidés sont rouverts et les proches des victimes demandent des comptes à la justice


    Au fil des interrogatoires, les aveux glaçants du tueur en série Michel Fourniret, et notamment le récit de ses crimes dans la région d'Auxerre, traduisent une personnalité égocentrique, imperméable au remords et à la douleur des familles. Ses déclarations devant les enquêteurs belges et français détaillent, de façon quasi clinique, ses premiers pas dans le terrible itinéraire criminel au cours duquel il tuera à au moins neuf reprises. Des premières confessions, froidement livrées, qui permettent désormais de comprendre comment Michel Fourniret a fait ses débuts dans l'horreur.

    C'est en octobre 1987, à sa sortie de Fleury-Mérogis, que Michel Fourniret s'installe discrètement à Saint-Cyr-les-Colons, un paisible village proche d'Auxerre. Il a définitivement quitté Clairefontaine-en-Yvelines, en région parisienne, où vivent encore sa deuxième femme et ses deux filles. Pendant sa détention - il a été condamné à sept ans de prison pour viols de mineurs et libéré après quatre années, dont trois de préventive - il a connu Monique Olivier, sa «visiteuse», rencontrée par une petite annonce passée dans un journal catholique. Elle est devenue sa compagne. Ils ont décidé d'avoir un enfant et de se marier. Ensemble, ils ont vaguement l'intention de monter un gîte rural à Saint-Cyr-les-Colons, pour accueillir les randonneurs des sentiers chablisiens...

    • «Quelqu'un a systématiquement classé ce dossier, et pas par inadvertance»
    Le couple prend ses quartiers dans une maison d'un étage à la façade anonyme qui, le long de la rue principale, s'ouvre sur la place de l'église. La bâtisse appartient au beau-père de l'ex-détenu, décédé deux ans plus tôt et inhumé dans le cimetière communal. Dans le village, on se souvient de Fourniret comme d'un homme discret allant chercher du lait à la ferme voisine, vivant de petits travaux de maçonnerie au noir. Aux yeux du monde, sa compagne n'existe pas. Fourniret impose en effet à Monique un véritable enfermement physique et psychologique. Elle ne sort jamais et reste pour les voisins un véritable fantôme.

    Le 11 décembre 1987, la 304 sombre des Fourniret ralentit devant le collège Bienvenu-Martin, à la sortie ouest d'Auxerre. En cette veille de week-end, à la fin des cours, l'endroit est très fréquenté. Monique Olivier est au volant, son compagnon assis sur le siège passager. Celui-ci laisse aujourd'hui entendre, sans convaincre, qu'ils passaient là par hasard. «J'ai remarqué une jeune piétonne qui marchait dans le même sens que nous. Sans réfléchir, j'ai dit à Monique d'accélérer et elle m'a déposé un peu plus loin, raconte Fourniret aux enquêteurs d'une voix monocorde, le 30 juin dernier. J'avais pris un bidon d'essence dans la voiture.» Il demande à Monique d'aborder la collégienne pour lui indiquer son chemin. «La jeune fille a accepté de l'accompagner et Monique est revenue dans ma direction. J'ai fait le geste d'un auto-stoppeur. Monique s'est arrêtée et je suis monté à l'arrière, explique Fourniret. Comme à son habitude, Monique roulait lentement.»

    Soudain, tout bascule: «J'ai saisi les cheveux de la passagère pour la maîtriser. (...) Nous sommes sortis de l'agglomération et, dans un chemin à l'écart, j'ai fait passer la jeune fille à l'arrière et j'ai pris le volant.» «Instinctivement», dit-il, il enclenche la sécurité enfant qui bloque les portières. «J'ai roulé sans but jusqu'à la tombée de la nuit et nous sommes retournés jusqu'à chez nous, à Saint-Cyr-les-Colons.» C'était la première fois, selon lui, que Monique était «témoin d'une telle situation». Fourniret entraîne sa victime «dans une chambre à l'étage de la maison». Il décrit alors ce qui se reproduira à plusieurs reprises dans sa longue course meurtrière: une tentative de viol et un blocage devant la résistance de l'adolescente. Et, comme une évidence, il ajoute: «La seule solution pour moi, pour me sortir de cette situation dans laquelle je m'étais mis, était de la tuer.»

    Le couple porte le corps jusqu'à la voiture et roule plusieurs dizaines de kilomètres dans la nuit. «Sur la droite de la route, à un moment donné, je trouvai un ancien transformateur électrique, en brique rouge, désaffecté.» Fourniret affirme avoir jeté sa victime dans un puits de dispersion tout proche. Lors d'une deuxième audition, l'assassin donne même un détail géographique supplémentaire qui incite aujourd'hui les enquêteurs à restreindre leurs recherches à un triangle de quelques dizaines de kilomètres carrés, situé entre Auxerre et Migennes.

    La jeune fille de 17 ans, timide et réservée, qui regagnait à pied son domicile, à 800 mètres de l'école, s'appelait Isabelle Laville. Ses parents s'étaient installés quelques mois plus tôt à Saint-Georges-sur-Baulche, une commune à la périphérie d'Auxerre. Les Laville ont vécu les aveux de Fourniret comme un nouveau coup de poing à l'estomac. «Je me suis revu dans les tout premiers jours, recherchant Isabelle, témoigne, les yeux rougis, son père, Jean-Pierre, qui était à l'époque directeur de supermarché. Dès les premières heures, j'étais sûr qu'il ne pouvait s'agir d'une fugue. Il était forcément arrivé quelque chose. Vous savez, elle nous quittait rarement, comme si elle ne souhaitait pas prendre sa liberté. Ma femme s'est rendue au collège, a appelé nos amis. Lorsque je suis rentré à la maison, vers 20 heures, j'ai repris la voiture. C'était l'un des tout premiers jours de décembre si froids. J'ai refait le chemin, cherché partout, même dans les jardins ouvriers et les bois environnants.» Au matin débutent des fouilles de grande ampleur. Gendarmes et policiers ratissent le terrain. Les pompiers sondent l'Yonne. Un hélicoptère scrute le ciel. La disparition d'Isabelle suscite une réelle émotion à Auxerre. Les membres du club de foot, notamment Guy Roux et Basile Boli, se mobilisent. En vain...

    J'ai dû reprendre mon travail à Casino un mois après la disparition de ma fille. C'était ça ou le suicide», s'excuse presque Jean-Pierre Laville. Mais, désormais, c'est aussi la colère qui l'anime. A Auxerre, quelqu'un a systématiquement classé ce dossier, et pas par inadvertance, assure le père d'Isabelle Laville. Une enquête sérieuse aurait pu permettre de confondre Fourniret. Nous n'aurions peut-être pas pu sauver Isabelle, mais les autres?» Son avocat se montre encore plus incisif: «Une gamine disparaît un soir le long d'une route et on ne se pose pas la question de l'éventuelle implication d'un criminel sexuel habitant à quelques kilomètres de là», dénonce aujourd'hui Me Alain Behr.

    L'indigent traitement judiciaire du «dossier» Isabelle Laville a été étudié de près à l'occasion d'une opération d'inspection générale que le ministre de la Justice a ordonnée au tribunal de grande instance d'Auxerre, en décembre 2001, après l'affaire Emile Louis. Les magistrats locaux n'avaient, en effet, pas non plus pris en compte les disparitions de jeunes handicapées mentales, attribuées depuis à cet autre tueur en série qui sévissait dans la région au début des années 1980. Du coup, l'Inspection des services judiciaires avait décortiqué tous les dossiers non élucidés, dont celui concernant Isabelle Laville.

    Les enquêteurs ont alors constaté que l'affaire Laville avait été correctement gérée par le parquet d'Auxerre dans les premières semaines qui ont suivi la disparition de la jeune fille. Le substitut du procureur, Frédéric Clot, avait coordonné le travail de recherche des gendarmes, sollicité la presse locale afin que des avis de disparition soient publiés et personnellement suivi les investigations. Mais il n'avait, en revanche, pas ouvert d'information judiciaire et donc aucun magistrat instructeur n'avait alors été désigné pour poursuivre l'enquête. En conséquence, le dossier Laville a été classé, deux fois - autre bizarrerie du tribunal d'Auxerre. Une première fois le 14 janvier 1988, par le procureur André Ride lui-même, et une deuxième fois le 7 juin 1988, par le substitut Frédéric Clot...

    L'Inspection des services judiciaires n'a, pourtant, pas relevé de faute de la part des magistrats d'Auxerre, qui n'étaient pas, à proprement parler, dans l'obligation d'ouvrir une information judiciaire. Aucun corps n'avait été retrouvé et l'hypothèse d'une fugue d'Isabelle Laville restait envisageable. Mais en refusant de donner à cette enquête les développements qu'elle méritait, la justice s'est mise dans l'incapacité de traquer Fourniret, un homme au casier judiciaire chargé, condamné aux assises pour des viols et des agressions sexuelles et placé sous le contrôle d'un juge d'application des peines après sa libération.

    La famille Laville n'est pas la seule à demander des comptes à la justice. D'autant que l'ombre de Fourniret plane sur d'autres affaires non résolues.

    Lorsqu'elle disparaît à son tour, le 8 juillet 1988, Marie-Angèle Domece souffre d'un léger retard mental et ne fait pas les 19 ans qu'elle s'apprête à fêter. Comme pour Isabelle, on perd sa trace un vendredi soir, à la sortie de son institution spécialisée d'Auxerre. Cette enfant placée par la Ddass s'apprête alors à prendre le train qui doit l'emmener chez sa nourrice, à Migennes, à 25 kilomètres de là. La révélation de l'implication des Fourniret dans l'assassinat d'Isabelle Laville a relancé ce dossier inabouti. D'autant que la tante de Marie-Angèle habite Saint-Cyr-les-Colons. Comme Fourniret à cette époque... Ces éléments troublants ont d'ailleurs permis à Me Pierre Gonzalez de Gaspard, l'avocat des parties civiles, d'obtenir une prochaine audition du tueur en série dans ce dossier.

    En attendant, dans son petit appartement d'Avallon (Yonne), Claude Domece, le père de Marie-Angèle, et Véronique, son autre fille, se débattent avec leurs tourments intérieurs. «Quelques jours après sa disparition, lâche le père de Véronique, on m'a dit que Marie-Angèle avait été aperçue discutant avec un couple étrange dans Auxerre. On l'a vue sortir avec un petit sac de sport alors qu'elle avait laissé tous les vêtements de la semaine dans sa chambre. On a d'abord pensé qu'elle avait pu partir avec un petit copain. «A 75 ans, il me restait une ambition: finir ma vie paisiblement. Je n'aurai même pas cette chance», conclut Claude Domece.

    Si ni Michel Fourniret ni sa compagne n'ont évoqué le cas Domece, ils ont mis les enquêteurs sur la piste d'un autre crime commis près d'Auxerre. Un crime sans cadavre. Fourniret, qui habite encore à Saint-Cyr-les-Colons, a besoin d'argent. A l'arrêt sur un parking de l' «autoroute Paris-Sens», à la nuit tombée, il remarque un homme seul qui regagne sa voiture, «une grosse Peugeot». Fourniret met en joue l'automobiliste, «un représentant de commerce», se souvient-il, et réclame son portefeuille. Lorsque celui-ci lui jette avec dédain sa veste à la figure, Fourniret tire au fusil de chasse, pensant, dit-il, l'avoir «touché à l'abdomen». Dans sa fuite, il prend le temps d'aviser les secours depuis une borne d'autoroute. Dans la veste, Fourniret ne découvre qu'une «carte de téléphone, des chewing-gums et une carte d'identité». Le tueur en série se souvient même vaguement du nom qui figurait sur le document d'identité: «Piquina» ou «Viguina».

    Les souvenirs semblent précis. Et pourtant, aussi incroyable que cela paraisse, aucun incident de ce type ne semble avoir été enregistré par les services de police ou de gendarmerie à l'époque! Le seul rapprochement qui peut être esquissé concerne une femme, représentante de prêt-à-porter, assassinée dans sa voiture sur une aire de l'autoroute A 26 et dont le corps a été retrouvé enterré dans les bois, en octobre 1988...

    Le tueur en série n'a pas, on le voit, livré tous ses secrets. Un seul de ses crimes, hormis celui qu'il revendique sur l'autoroute, répondra à un mobile non sexuel. C'est en effet pour de l'argent qu'il tua la femme de son ancien compagnon de cellule, Jean-Pierre Hellegouarch, qui avait commis l'imprudence de lui confier l'endroit où était dissimulé un trésor en lingots d'or: le reliquat du butin du gang des postiches. «Il n'y avait là aucun aspect d'agression sexuelle, mon but unique était un transfert de propriété», précisera cyniquement Fourniret aux enquêteurs belges.

    C'est grâce au magot des «postiches» qu'il a pu quitter Saint-Cyr-les-Colons et s'acheter la propriété de Sautou, dans les Ardennes. Un nouveau «terrain de chasse».


    Post-scriptum
    Michel Fourniret a pour l'instant reconnu neuf assassinats. Mais les gendarmes, qui ont créé une plate-forme d'enquête à Dijon, réexaminent une soixantaine de meurtres ou de disparitions.
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    Message par admin Jeu 27 Mar - 13:21

    Les victimes des Fourniret

    Michel Fourniret doit répondre de sept meurtres de jeunes femmes ou adolescentes - dont deux avec préméditation - et autant de viols ou tentatives, commis entre 1987 et 2003 des deux côtés de la frontière franco-belge. Il vient d'être mis en examen dans deux autres dossiers similaires.


    L'Affaire Fourniret Isabel10
    • Isabelle Laville - Enlevée en 1987.
    La collégienne de 17 ans disparaît le 11 décembre, à Auxerre (Yonne). Son corps est retrouvé au fond d'un puits, le 11 juillet 2006, à Bussy-en-Othe (Yonne).

    L'Affaire Fourniret Marie-10
    • Marie-Angèle Domège - Enlevée en 1988.
    La jeune handicapée de 18 ans a disparu le 8 juillet 1988, entre le foyer où elle était placée et la gare d'Auxerre.

    • Fabienne Leroy - Enlevée en 1988.
    L'étudiante de 20 ans disparaît le 3 août, à Châlons-en-Champagne (Marne). Le 4, son corps est retrouvé près du camp militaire de Mourmelon-le-Grand (Marne).

    • Jeanne-Marie Desramault - Enlevée en 1989.
    L'étudiante de 22 ans disparaît le 18 mars, à Charleville-Mézières (Ardennes). Son corps est découvert au Sautou (Ardennes), le 3 juillet 2004.

    L'Affaire Fourniret Elisab10
    • Elisabeth Brichet - Enlevée en 1989.
    L'adolescente belge de 12 ans disparaît le 20 décembre près de Namur. Son corps est retrouvé, le 3 juillet 2004, au château du Sautou.

    L'Affaire Fourniret Joanna10
    • Joanna Parrish - Enlevée en 1990.
    Une Britannique de 20 ans, assistante d'anglais à Auxerre, a été retrouvée morte le 17 mai 1990.

    L'Affaire Fourniret Natach10
    • Natacha Danais - Enlevée en 1990.
    L'élève de 13 ans disparaît le 21 novembre, à Rezé (Loire-Atlantique). Trois jours plus tard, son corps est retrouvé sur la plage de Brem-sur-Mer (Vendée).

    • Céline Sainson - Enlevée en 2000.
    La lycéenne de 18 ans disparaît le 16 mai, à Charleville-Mézières. Le 22 juillet, son corps est découvert dans un bois à Sugny, en Belgique.

    L'Affaire Fourniret Manany10
    • Mananya Thumpong - La collégienne de 13 ans disparaît le 5 mai, à Sedan (Ardennes).
    Son corps est retrouvé le 1er mars 2002 à Nollevaux, en Belgique.
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    Message par admin Jeu 27 Mar - 13:22

    Monique Olivier, l'ombre du tueur

    Le procès des Fourniret débute le 27 mars à Charleville-Mézières. Derrière Michel, accusé de 7 homicides et viols de jeunes filles, se dessine la personnalité troublante de son épouse. Otage passive de son mari ou complice diabolique?


    Monique Olivier réclame des livres. Des bandes dessinées et des guides sur l'Egypte. N'importe quoi, sauf ses mots à lui. Elle a demandé à ne plus recevoir les lettres de son mari. Ni ses dessins, où Michel Fourniret la caricature en forme d'œuf, ligotée à un arbre, affublée de bas résille. Dans sa cellule de Charleville-Mézières (Ardennes), elle ne regarde pas la télévision. Monique Olivier déteste les actualités. Une couleur a foncé ses racines blanches, qui, il y a quatre ans, lui donnaient l'air d'une sorcière au journal de 20 heures. L'ogresse des Ardennes, c'est elle. «Si je dois être considérée comme une bête curieuse, non merci, ce n'est pas ce que je recherche», écrit-elle à son père, installé en Vendée. Elle ajoute: «Il me faut beaucoup de temps pour refaire surface.»

    • Scénario diabolique
    Son silence a longtemps protégé celui qui est peut-être l'un des plus grands tueurs en série français. Il tombait, elle tomberait. Entre Michel Fourniret, 65 ans, et son épouse, Monique Olivier, 59 ans, le scénario diabolique était écrit à la virgule près. Et les virgules, il aime ça, Fourniret. Jusqu'à les rajouter sur ses procès-verbaux. Lui, le fils de métallo, petit gabarit au regard bleu, fut son baril de poudre. Elle, grande bringue à la peau de cire, son allumette. Pendant les seize ans qu'a duré leur fusion conjugale, personne n'a rien soupçonné: le prédateur repérait des filles, «jeunes, vierges et jolies», elle les lui fournissait des deux côtés de la frontière franco-belge. Il les violait, puis les tuait. Sept «beaux petits sujets», comme disait le tandem, ont été piégés. Peut-être plus, beaucoup plus.

    Jugé pour homicide sur six Françaises et une jeune Belge entre 1987 et 2001, Fourniret doit comparaître à partir du 27 mars devant la cour d'assises des Ardennes. Sa femme est accusée d'un meurtre et de complicité dans les six autres cas. Ils risquent la perpétuité.


    • La clef du procès
    La clef du procès, qui devrait durer deux mois, ce n'est pas lui, le pervers égocentrique qui cite Bachelard et écoute Mozart en cellule, c'est elle, sa Monique aux airs de chien battu, qui a fini par le dénoncer, en 2004. Sa moitié qui bégaie, tremble en public et qui, au soleil couchant, pointe un pistolet sur une fille de 20 ans. La même qui envoie à son frère Jacques Olivier une carte ensoleillée en 1988 - «Nous profitons d'un moment de répit pour vous envoyer un bonjour d'Istanbul» - l'année où, effectivement, le couple ne chôme pas: bientôt un troisième meurtre à son actif.

    «Avant de la rencontrer, Fourniret avait déjà été condamné pour agressions sexuelles, mais il n'a a priori jamais tué, souligne le procureur de Charleville-Mézières, Francis Nachbar. Elle a servi de catalyseur.» Comment une femme, même sous l'emprise de son mari, a-t-elle pu se taire si longtemps? Quel a vraiment été son rôle: l'otage impuissante ou la muse machiavélique prenant du plaisir chaque fois qu'il passait à l'acte?

    Face au cas Olivier, les tests psychométriques s'affolent. Côté belge, son QI atteint 97, la moyenne. Côté français, 131, une intelligence très supérieure. Deux QI et, selon les experts psychiatres Michel Dubec et Daniel Zagury, «deux versants opposés». Elle affiche à la fois une passivité totale et un langage glacé.


    • «La première fois, je n'ai pas supposé qu'il allait la tuer»
    Les médecins estiment qu'on ne peut concevoir sa participation «sans considérer qu'elle y a pris du plaisir ou une jouissance au moment de la réalisation de tels actes». Elle aurait tiré «le plus grand bénéfice personnel» de son quotidien avec Fourniret sur tous les plans, matériel, relationnel et fantasmatique. «Moi-même je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas réagi, a-t-elle soufflé. Avec le recul, je m'aperçois que c'est énorme, ce qu'il m'a fait faire.»

    Leur histoire commence un jour de décembre 1986. Monique s'ennuie à Nîmes, où elle est garde-malade. Chez une handicapée, elle feuillette Le Pèlerin.Une annonce l'interpelle: «Prisonnier aimerait correspondre avec une personne de tout âge pour oublier solitude.» Elle écrit au matricule 130655S à Fleury-Mérogis: Michel Fourniret. Il lui répond.


    • Correspondance passionnée
    Deux fois divorcé et père de quatre enfants, l'homme purge une peine pour agressions sexuelles. Elle ne le voit pas comme un détraqué, le fan de Dostoïevski. Son style ampoulé fait mouche. Elle devient sa Natouchka. Lui, Shere Khan, le tigre du Livre de la jungle.En recevant sa photo, il lui envoie un feu d'artifice de métaphores: «Je m'imaginais que tes seins tenaient dans un dé à coudre, et je découvre deux Everest qui me donnent envie de faire de l'alpinisme.» Elle lui promet un voyage. Le détenu répond: «Le plus beau que tu puisses m'offrir, c'est de me prendre dans tes bras.»

    Jamais on ne lui a parlé comme ça, à Monique. Les gosses de Nantes, où elle a grandi, la traitaient de girafe. Son père, peintre en bâtiment, n'avait d'yeux que pour ses frères. Sa mère, douce et adorée, que pour la bouteille. Et voilà que l'inconnu derrière les barreaux l'appelle sa «mésange». «Quand je lui écris, c'est pas pour faire ma vie avec, dira-t-elle aux psychiatres. C'est pour recevoir du courrier, pour exister pour quelqu'un.» Elle a 38 ans, deux divorces derrière elle et deux fils. Il était temps que sa vie commence.

    Son rêve d'adolescente, c'était d'être médecin. Sinon, coiffeuse. Son père lui a payé des cours de dactylo, elle a séché l'examen: «Têtue et capricieuse», se lamente-t-il. En mai 1968, Monique a 19 ans et une passion, l'archéologie. Sur un chantier, à Metz, elle croise un jeune militaire: «Je le rencontre dans la journée; le soir, je couche avec», résume-t-elle, le remords à vif d'avoir bradé sa virginité.

    Elle lui écrit ça, à Fourniret. Lui raconte ses dix ans de mariage avec un moniteur d'auto-école, jaloux maladif, peintre à ses heures. Pour lui, elle a posé nue et accepté de faire des fellations à d'autres hommes. Michel s'offusque. En plein désert affectif, la garde-malade pense avoir trouvé «l'être qui va la remplir de bonheur», c'est la thèse soutenue par deux enquêteurs belges qui ont épluché leur correspondance, saisie lors d'une perquisition.

    Un rapport de 33 pages décrypte comment, «naïvement, Monique Olivier se livre à celui qui va rapidement la neutraliser par une entreprise de séduction». La voici prête à accepter son pacte, le pacte fondateur qu'il lui détaille du fond de sa cellule: Fourniret tuera les hommes qui l'ont humiliée, elle lui offrira des vierges. Selon l'avocat de cette dernière, Richard Delgenes, elle se trouvait «sous l'emprise du gourou Fourniret».

    D'autres femmes auraient fui. Elle, fidèle recrue, l'attend à sa sortie de prison, en octobre 1987. Celle qui était incapable de remplir une feuille de Sécu se sent désormais indispensable. L'asociale devient l'associée. Le bras armé. Leur premier scénario, ils le rodent deux mois plus tard, à Auxerre (Yonne), le 11 décembre 1987.

    Au volant de sa Peugeot, Monique roule près d'un collège. Elle fait mine d'être perdue. Isabelle Laville, 17 ans, grimpe pour lui indiquer le chemin. Plus loin, un auto-stoppeur attend, son bidon d'essence à la main. Fourniret, évidemment. Le piège se referme, direction Saint-Cyr-les-Colons, où vit le couple. Une panne sexuelle paralyse son homme, Monique lui fait une fellation. Il rejoint sa proie, la caresse, l'étrangle. «C'était la première fois, je n'ai pas pu supposer qu'il allait la tuer», dira l'épouse aux policiers.
    Deux semaines plus tard, en Loire-Atlantique, ils mènent une expédition punitive chez l'ex-mari de Monique, où ils brûlent ses toiles. Donnant-donnant: le pacte est sanctifié.


    • Déménagements et gang des postiches
    Scénario n° 2, Châlons-en-Champagne (Marne), le 3 août 1988. Sur le parking d'un supermarché, les Fourniret demandent l'adresse d'un médecin à une étudiante. Le ventre rond de Monique, alors enceinte de huit mois, amadoue Fabienne Leroy, 20 ans. Elle monte. Le break file vers un chemin isolé, au milieu d'un bois. Monique vérifie l'hymen de la jeune fille avant qu'il ne la viole et la tue d'un coup de fusil. Dans les années 1990, il y aura tant d'autres stratagèmes que la rabatteuse - qui n'hésitera pas à se servir de leur fils comme appât - appellera cela le «scénario habituel».

    Le couple s'installe chichement, sans télé ni carte de crédit, à Floing (Ardennes), dans une bicoque rafistolée. Leur fils, Sélim, naît le 9 septembre 1988. On lui flanque le prénom d'un détenu albanais que Michel a croisé à Fleury. On ne cultive pas l'art de la fête chez les Fourniret. La preuve, leur mariage, en juillet 1989: une cérémonie sans buffet, sans amis, sans alliance. Les voisins, qui servent de témoins, s'en souviennent: les Fourniret, «ils étaient comme frère et sœur».

    Evidemment, la troisième épouse Fourniret ne convole pas sous le soleil. Mais dans la région de Reims. Au bout d'un chemin cabossé se dresse un château aux tours en poivrières effilées, le Sautou. C'est là qu'emménagent les époux. Ils ont payé cash: 1,2 million de francs. Pas avec l'argent du RMI ni des boulots de forestier de Michel. Avec le magot du gang des postiches. Un compagnon de cellule lui a soufflé la cachette à lui, son ami, et à Farida, sa compagne. Fourniret a récupéré l'or et tué Farida. Les châtelains en jogging vivent dans des pièces vides. Il joue aux échecs, elle s'occupe de Sélim. La baby-sitter confiera: «Madame ne faisait pas grand-chose, un peu de sport, un peu de ménage, un peu de cuisine.»


    • Elle bâillonne Jeanne-Marie pour étouffer ses cris
    Mais Madame se surpasse dans l'intendance post-mortem. Entre août 1988 et novembre 1990, son mari tue quatre jeunes filles. Elle conduit la Renault chargée du corps d'Elisabeth Brichet, 12 ans. Nettoie le duvet taché du sang de Natacha Danais, 13 ans. Bâillonne Jeanne-Marie Desramault, 22 ans, pour étouffer ses cris. «Dans ma tête c'était calme», dit-elle, le jour de la reconstitution. L'avocat de la famille Desramault, Didier Seban, lui demande ce qu'elle éprouve devant ce canapé vide. «Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Je, je, je... C'est sûr, ça fait de la peine. Je regrette de ne pas être intervenue.»

    En Belgique, dans le bourg de Sart-Custinne, 4 500 habitants, où s'est replié le couple après avoir quitté le Sautou dans le plus grand secret, en 1992, les villageois se sont habitués à l'étrange famille du n° 18, route de Vencimont. Monique garde des malades pendant que son époux surveille les gamins à la cantine scolaire. Elle s'est inscrite à la chorale, personne n'a jamais entendu sa voix. Ses grands fils viennent rarement la voir, refroidis par l'ambiance qui règne à la fermette: «Ma mère et Sélim sursautaient au moindre bruit», confie l'un d'eux aux policiers. Un détail a surpris la nièce de Monique, venue en visite: «Fourniret nommait les meubles: la cuisinière, c'était Berthe, le vent aussi avait un nom. Ils ne devaient pas voir beaucoup de monde.»

    La solitude, Fourniret la cultive. Il chasse désormais sans Monique. Mais, le soir, à son retour, le mari lui raconte fièrement que «c'était positif». «Intelligente, calculatrice, elle prenait du plaisir à l'écouter!» s'insurge Gérard Chemla, avocat de plusieurs parties civiles.


    • Ses fils lui ont dit qu'elle resterait toujours leur mère
    Quand Monique voit la fourgonnette démarrer, un jour de juin 2003, elle n'imagine pas que c'est la fin. Fourniret enlève une petite, route d'Hulsonniaux, mais la miraculée s'échappe du fourgon et relève l'immatriculation. La police ne se doute pas qu'elle tient là un tueur en série. Pendant un an, Monique conserve le secret, tandis que son mari est incarcéré. Dans une lettre à son père, elle reproche au vieil homme de lui avoir fermé sa porte, puis se ravise: «Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire, services sociaux, divorce, revente de la maison, de quoi te mêles-tu?»

    Convoquée par la police fédérale de Dinant, le 22 juin 2004, Monique finit par craquer. «Son mari allait sortir, l'idée ne lui plaisait pas trop, confie l'enquêteur belge Jacques Fagnart. Il a fallu lui arracher chaque mot, elle tremblait comme si elle allait s'évanouir, son rôle préféré. Je ne l'ai jamais vue pleurer, même quand elle a donné les détails les plus scabreux.»

    Ses fils lui ont dit qu'elle resterait toujours leur mère. Le premier rêve d'entrer au CNRS; l'autre, de devenir prof de sport. Sélim Fourniret, lui, veut changer de nom. Il a 19 ans. Sa mère a confié à la juge que, pour la première fois, le garçon chantonne: «Je n'avais jamais entendu Sélim chanter.» Depuis son transfert à Charleville-Mézières, elle s'est remise à trembler, la silhouette voûtée. Elle se prépare à retrouver son mari dans le box. Il n'a jamais chargé sa femme. Ce serait lui faire trop d'honneur. Fourniret refuse que Monique Olivier lui vole la vedette le jour de son procès.
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    Message par admin Jeu 27 Mar - 13:22

    «Ce couple-là est totalement banal!»
    Propos recueillis par Marie Huret

    La juriste Corinne Herrmann a mené une enquête passionnante sur les serial-killers, Un tueur peut en cacher un autre (Stock), qui paraît le 2 avril. Elle assiste l'avocat de la famille Desramault durant le procès Fourniret.


    • Quelle peut être l'attitude de Monique Olivier devant la cour d'assises?
    On l'a vue, en reconstitution, jouer la victime prostrée. Elle peut rester dans ce rôle-là, ou décider de parler, montrer aux jurés qu'elle n'est pas ce monstre que l'on pense. Plus que Fourniret, elle possède une carte à jouer. Depuis que leur pacte a été révélé, son épouse l'a surpassé dans le domaine de l'horreur. Il est possible qu'elle lâche: «Maintenant, je vais tout vous dire.» Je pense aux disparitions d'Estelle Mouzin ou de Joanna Parrish.

    • Comment des femmes en arrivent-elles à aider, ou aimer, un tueur en série?
    Dans l'imaginaire populaire, il s'agit d'un solitaire, en réalité, comme dans les contes, la femme de l'ogre joue un rôle actif. Elle présente un intérêt pratique et fantasmatique. Leur couple est animé par la recherche du plaisir sexuel. La femme qui offre une victime à son homme ressent une jouissance, comme si elle lui préparait un bon plat, c'est basique, terrifiant, mais il y a la notion: «S'il a du plaisir, il va me donner du plaisir.» Sans elle, le tueur n'est rien. Elle possède la toute-puissance.

    • Vous affirmez qu'un couple à la Fourniret n'a rien d'extraordinaire...
    Arrêtons de fantasmer sur les Fourniret, ce couple-là est totalement banal, c'est cela le plus grave! Les annales judiciaires le prouvent: comme ces Canadiens surnommés Ken et Barbie, beaux et blonds. Lui voulait des esclaves sexuelles, elle les lui fournissait. Michelle Martin, la femme de Dutroux, lavait le linge des petites. Les dysfonctionnements de la justice sont affligeants dans le cas Fourniret, mais ils ont pu exister parce qu'il y avait un couple. La criminologie doit avancer sur ce registre-là, il est nécessaire que sexologues, psychiatres ou psychologues travaillent ensemble. On risque encore de passer à côté du prochain couple, d'écarter la femme de la procédure ou de l'acquitter.
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    Message par admin Jeu 27 Mar - 13:23

    Le parquet d'Evry se repenche sur le dossier des "meurtres de la RN 20"

    Le parquet d'Evry (Essonne) recherche les scellés judiciaires de quatre meurtres de jeunes femmes non élucidés au début des années 1980 qui pourraient avoir un lien avec l'affaire Michel Fourniret, a-t-on appris mardi de source judiciaire.


    "La question de son implication ne peut pas rester sans suite au niveau judiciaire même s'il y a un problème de prescription", reconnaît-on au parquet. "Si nous trouvons des pièces à conviction exploitables, nous les ferons examiner à la lumière des nouvelles technologies".

    La justice souhaite donc exhumer les dossiers de quatre meurtres commis entre mars 1980 et août 1983 le long de la Route nationale 20 dans un secteur rapproché autour d'Etampes (Essonne). Michèle Couturat, Sylvie Le Helloco, Christine Devauchelle et Pasacle Lecam, quatre jeunes femmes âgées de 17 à 26 ans qui habitaient Paris et sa proche banlieue, avaient alors été retrouvées mortes, étranglées pour la plupart.

    A l'époque, Michel Fourniret, qui habitait à 50km de là, à Clairefontaine (Yvelines), sillonnait les routes de la région. Il avait été interpellé le 23 mars 1984 dans l'Essonne après l'agression d'une jeune automobiliste. A la grande surprise des gendarmes, il avait alors avoué spontanément une quinzaine d'agressions sexuelles commises entre 1977 et 1984.

    Incarcéré à Fleury-Mérogis (Essonne), Michel Fourniret avait été placé en garde à vue le 1er juin 1984 dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Michèle Couturat. Cette Charentaise avait été retrouvée nue et pendue dans un château d'eau à Mondésir (Essonne) en bordure de la RN 20. Soupçonné, l'Ardennais n'avait pu être impliqué dans cette affaire.

    A la lumière du parcours criminel de Michel Fourniret, l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) souhaite aujourd'hui réexaminer les quatre "crimes de la RN 20", qui ont cessé huit mois avant son incarcération. Les victimes, dont deux faisaient de l'auto-stop aux portes sud de Paris, présentaient un profil similaire à celles agressées par l'Ardennais. Un véhicule semblable au sien a également été aperçu sur lune des scènes de crime.

    En revanche, certaines victimes ayant réchappé à ses attaques ont indiqué que Michel Fourniret s'enfuyait quand on lui résistait. De surcroît, les enquêteurs du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Versailles, en charge des investigations, ont soupçonné le compagnon de Christine Devauchelle de l'avoir tuée. Mais ce dernier a bénéficié d'un non-lieu.

    "Si l'on parvient à trouver de l'ADN exploitable et si ça ne colle pas avec celui de Fourniret, il sera intégré dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG)", indique-t-on de source policière. "Et qui sait? Cela permettra peut-être d'élucider un ou plusieurs crimes".
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    Message par admin Jeu 27 Mar - 13:23

    Comment l'affaire Fourniret a fait évoluer
    les pratiques policières dans la traque des tueurs en série


    Pendant de longues années, les autorités françaises ont considéré que les crimes en série étaient des histoires pour films américains. Il a fallu attendre février 2006, et l'émotion suscitée par l'affaire Fourniret, qui suivait Guy Georges, Emile Louis ou Francis Heaulme, pour que le garde des sceaux d'alors, Pascal Clément, crée un groupe de travail sur le traitement de cette criminalité particulière. Le rapport du groupe de travail fait vingt-trois préconisations pour améliorer la connaissance et le traitement des crimes en série.

    "Le fait de consacrer un rapport au sujet est déjà une révolution culturelle, explique Yves Charpenel, ancien procureur général de Reims, au moment des affaires Fourniret et Chanal. Il faut se souvenir que, pour Guy Georges, le tueur de l'est parisien a d'abord été une imagination journalistique avant d'être une piste d'enquête."

    Travailler sur des crimes qui ont lieu sur différentes parties du territoire, voire au-delà des frontières, cela veut dire faire travailler ensemble des gens qui n'en ont pas l'habitude, et leur demander, le cas échéant, de se dessaisir d'une enquête au bénéfice d'autres services de police ou de gendarmerie ou d'autres magistrats. Ce n'était pas dans la culture française. Le manque de communication entre services de police a entravé la recherche de Guy Georges. "Les enquêteurs et les juges se sentent vite propriétaires de leurs dossiers", explique Yves Charpenel. Il se souvient de la diplomatie qu'il a fallu employer pour organiser une réunion des quatre juges d'instruction, en charge d'une partie du dossier, au moment de l'affaire Sid Ahmed Rezala, le "tueur des trains". Dans l'affaire Fourniret, la chancellerie a donné des consignes aux procureurs généraux pour favoriser le regroupement des instructions à Charleville-Mézières.


    • DÉONTOLOGIE
    Le rapport insiste sur l'utilisation de fichiers, comme le Fichier national automatisé des empreintes génétiques ou le Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes, qui s'est considérablement étendue depuis la fin des années 1990.

    La police a développé un système d'analyse des liens de la violence associée aux crimes (salvac), une base de données alimentée par un questionnaire très fourni et très lourd à gérer. Le décret d'application de la loi créant le salvac n'a pas encore été publié. La gestion de ces fichiers se heurte à deux problèmes : un manque de moyens pour renseigner à temps les fichiers ; une question déontologique sur leur contrôle et les conséquences d'inscription par erreur.

    Cette affaire montre que les criminels en série peuvent se jouer des frontières. Le rapport préconise des partages d'information au niveau européen, comme l'interconnexion des casiers judiciaires, qui est l'un des objectifs de la présidence française de l'UE. Ainsi Michel Fourniret a-t-il travailler dans une école en Belgique, alors qu'il avait été condamné pour viols et attentats à la pudeur sur des mineurs.

    Le rapport insiste enfin sur l'importance du procès. Celui de Fourniret donne lieu à une organisation exceptionnelle, avec une attention apportée aux victimes, un aménagement de la maison d'arrêt de Charleville. Coût total : 1,9 million d'euros.

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