LIBRE DISCUSSION DANS LES COULISSES DE DEMAIN

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    Message par bye Dim 6 Avr - 20:54

    La convergence entre les nombreux problèmes (économiques, sociaux, écologiques,
    culturels, politiques) qui se posent depuis plusieurs décennies a conduit à la naissance d’un courant de pensée qui privilégie la critique de cette notion de développement.

    Mais, aujourd’hui, de nombreux théoriciens de la « décroissance » abordent la
    question de la « sortie » du développement en passant sous silence la nécessité d’en finir avec le capitalisme.

    Pourtant, le capitalisme, voué à une croissance continue, est un mouvement historiquement suicidaire qui entraînera inexorablement l’ensemble de l’humanité dans sa chute.
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    Message par bye Dim 6 Avr - 21:11

    Video Décroissance & Révolution Tertrais FA - décroissance ...

    Regarder Décroissance & Révolution Tertrais FA sur Dailymotion Partagez Vos Videos. meeting de jean-pierre Tertrais: "décroissance et révolution", rennes, ...
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    Message par bye Dim 6 Avr - 21:34

    Ci-dessous, un message que j'ai reçu et qui constitue une contribution supplémentaire à notre réflexion.

    Appel à la Révolution des Silencieux


    Parce qu’une croissance matérielle infinie sur une planète aux ressources limitées est illusoire,

    Parce que les vraies richesses ne sont pas dans la spéculation monétaire et boursière,
    Parce qu’une agriculture productiviste et génétique conduit inexorablement à l’impasse tandis que la nature, si nous la respectons, dispose de toutes les ressources pour nourrir
    sainement et durablement l’humanité,Parce que le modèle dominant de la mondialisation génère exclusion, séparatisme et pollution, tandis que des échanges planétaires plus limités et plus respectueux de la vie engendreront équité et fraternité,
    Parce que l’état de notre planète nous accule au changement pour ne pas disparaître..

    Pour toutes ces raisons, nous poursuivons notre appel à une insurrection pacifique des consciences, c’est-à-dire à la non-soumission au modèle qui nous est imposé par notre société de sur-consommation.


    Le pouvoir est entre nos mains. Notre responsabilité citoyenne ne peut se limiter à mettre un bulletin dans une urne. C’est avant tout en nous changeant nous-même que nous
    pourrons changer la société.



    Texte de l’Appel

    Nous paraissons bien petits face à la puissance gigantesque des multinationales, face aux pouvoirs politiques, économiques et financiers qui dirigent ce monde, face à tous ceux qui font et défont les choses à leur propre profit.


    Et pourtant, et pourtant...
    Nous, petits consommateurs, qui sommes si insignifiants, possédons un pouvoir
    extraordinaire :

    celui d’acheter ou non tel ou tel produit,celui de nourrir de notre argent ou non, telle ou telle entreprise,celui de cautionner ou non, tel ou tel organisme.



    Nous avons la possibilité de choisir à qui nous donnons notre argent... et de là, à qui nous donnons du pouvoir économique et financier... que nous pérénisons.


    Alors sans plus attendre, sans tambour ni trompette, sans fourche ni canon, faisons la Révolution des Silencieux.


    Si nous voulons une terre saine et dépolluée, donnons notre argent-pouvoir à ceux qui respectent la planète et voient les choses à long terme, dans une dynamique de développement durable, à ceux dont on sait ce qu’ils font et comment ils le font.


    Si nous ne voulons plus de drogues, de mafias et d’argent sale, donnons notre argent-pouvoir aux gens, aux associations, aux entreprises, aux banques et aux institutions financières qui fonctionnent avec des choix éthiques, dans la transparence et le respect reconnus.


    Si nous ne voulons plus de guerres, cessons d’engraisser de notre argent les gens et les entreprises qui, directement ou indirectement, travaillent pour l’industrie des armes.


    Chaque euro qui sort du système des pouvoirs sans lendemain, afin de nourrir les entreprises, les paysans ou les artisants qui respectent les êtres humains et la nature, est important.




    Ensemble, comme les gouttes qui, se réunissant, finissent par faire les ruisseaux et les fleuves, puis les océans, faisons la Révolution des Silencieux !
    Devenons des consommateurs conscients et attentifs, informés et informateurs, et surtout prêts à remettre en question notre façon de consommer, notre mode de vie ainsi que nos attitudes et comportements pour cette cause noble et juste ! La croissance économique, laquelle se poursuit d’ailleurs au détriment des populations aux revenus les
    plus modestes, est le piège par lequel nous devenons dépendants des systèmes de
    pouvoirs pour qui seul compte le profit à court terme... sans autre considération !
    Servons-nous de l’expérience de ceux qui paient en milliers de morts les conséquences de cascades d’actions, à tous les niveaux, où les seules visions sont les profits uniquement personnels ! N’attendons pas que cela nous arrive ! N’attendons pas d’être des millions à mourir des diverses pollutions et aveuglements ou laxismes pour devenir conscients et agir !


    Photocopiez (et traduisez) cet appel à volonté puis distribuez ou envoyez-le à 1, 10, 20, 100, 1000 personnes : passons-nous le mot afin d’être ainsi dégagés et unis comme un seul homme ! Car si cette révolution appartient à tous, elle est avant tout affaire de responsabilité et d’engagement individuels.


    N’attendons personne pour agir ! Mobilisons-nous individuellement pour tous !
    Texte écrit par Gilbert M.




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    Message par Rabasse du sud Lun 7 Avr - 10:56

    La décroissance 384533737
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    Message par Rabasse du sud Lun 7 Avr - 10:57

    La décroissance Decroissance2006affiche
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    sam


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    Message par sam Jeu 10 Avr - 14:34

    Voici ce que nous rappelle Albert Jacquard à ce sujet:

    L'équation du nénuphar :
    "On plante un nénuphar dans un grand lac. Ce nénuphar a la propriété héréditaire de produire chaque jour un autre nénuphar. Il se trouve qu'au bout de 30 jours, la totalité du lac est recouverte par les descendants de ce nénuphar et que l'espèce entière meurt étouffée, privée d'espace et de nourriture.
    Question : Au bout de combien de jours les nénuphars ne couvraient-ils que la moitié du lac ?"

    (Si vous ne connaissez pas cette équation, détournez-vous de l'ordinateur et réfléchissez)

    La réponse est le vingt-neuvième jour.
    Ce qui veut dire que les échéances inquiétantes peuvent être plus proches qu'on l'imagine.
    Le vingt-neuvième jour, le lac n'était recouvert qu'à moitié... pourquoi s'inquiéter ?
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    Message par Rabasse du sud Jeu 10 Avr - 15:01

    La décroissance Bebe_nenuphar_geant_en_fleur_carre_

    le petit albert est au centre du problème !
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    Message par bye Ven 23 Mai - 23:28

    En 2008, le constat d'une crise environnementale globale ( épuisement des ressources, effet de serre, déforestation, dégradation de la biodiversité,..) est désormais largement partagé.
    Partout, la réponse des tenants du système consista à désamorcer la contestation en organisant le consensus autour de fausses solutions. En France, cette stratégie s'est traduite par l'organisation d'un Grnelle de l'environnement. Les solutions proposées visent avant tout à offrir de nouveaux débouchés au complexe industriel. la fuite en avant technologique aboutit à des aberrations, comme els agrocarburants, dont le développement entre directement en concurrence avec la production alimentaire et accélère la déforestation.
    Face aux ravages causés par le développement durable...du système capitaliste, les populations en sont réduites en France à contester la baisse de leur pouvoir d'achat tandis que dans plusieurs pays éclatent des émeutes de la faim.
    Le système connaît aujourd'hui un basculement. Si aucun gouvernement ne le reconnaît encore, ce sont bien les limites de la planète qui sont largement dépassées: nous savons désormais, le coût du pétrole ne baissera plus.
    Le discours dominant s'enferre dans une attitude schizophrène:poursuivre la logique productiviste en accélérant la croissance ( rapport Attali ), tout en culpabilisant les individus par rapport à leur consommation ( discours de Nicolas Hulot ). le démantèlement des services publics participe en ce sens à la disparition de toute gestion collective en limitant ses prestations aux seuls individus solvables.
    Insister sur les solutions technologiques et entretenir l'illusion d'une croissance propre permet à la classe dirigeante d'éviter le niveau politique, notamment les questions explosives de la répartition et de la redéfinition des richesses. En effet, le capitalisme, qui tire profit du gaspillage des ressources, est condamné à la croissance.
    Sur une planète peuplée de 9 milliards d'individus en 2050, il n'y aura pas d'avenir durable , sans un ralentissement production-consommation. La seule perspective est une forte réduction de la sphère marchande te donc une diminution du temps de travail ( travailler moins pour vivre mieux ), bénéfique tant pour l'individu que pour la société: développement du relationnel, usage optimal, social et économe des biens et des services produits.
    La relocalisation de l'activité économique doit permettre de renforcer l'autonomie des individus. Toutefois, il faut se garder de toute tentation autarcique de repli sur soi; aucun îlot écologiste ne pouvant survivre dans un océan capitaliste, l'objectif principal reste l'élimination du système capitaliste.
    Contrairement au projet réformiste de décroissance soutenable, nous réaffirmons qu'il est parfaitement illusoire de s'en remettre à l'Etat, alors que celui-ci concentre depuis toujours les moyens et oriente la production au service des multinationales ( subventions, infrastructures, recherche et développement, crédits de formation, privatisations, externalisation des coûts, prise en charge des pertes financières,...)
    La participation d'écologistes dans les institutions montre que les étapes vers l'accession au pouvoir sont jalonnées de tous les renoncements et de toutes els trahisons.
    L'autolimitation de l'activité humaine tenant compte des capacités de la planète , ne peut résulter que dse individus eux-mêmes , s'autogérant et se fédérant entre eux.La croissance est vitale pour le capitalisme, la décroissance lui est mortelle.
    Un certain nombre de pratiques alternatives existent dans la société actuelle, préfigurant un autre futur. Mais aucune autre société ne sera possible tant que ne sera pas mis fin à l'exploitation capitaliste.
    Aujourd'hui, les pays riches se satisfont de pseudo-progrès en matière d'environnement alors q u'ils tirent leur niveau de consommation insoutenable de l'exploitation des pays du Sud.
    Désormais, nous savons que la décroissance est inévitable, et l'humanité se trouve face à un choix décisif: l'organiser ou la subir; écologie sociale ou barbarie!
    Ne pas rompre définitivement avec la croissance, c'est condamner les populations à un avenir proche dans lequel les classes dirigeantes imposeront des restrictions toujours plus sévères au prix d'un contrôle social toujours plus fort, et des populations livrées à toutes les guerres et à toutes les pénuries.
    bye
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    Message par bye Lun 2 Mar - 9:22

    Surplus : La Consommation par la
    Terreur

    Pourquoi abondance ne rime-t-elle plus avec jouissance ?
    S’appuyant sur les propos de l’écrivain anarcho-primitiviste John Zerzan, le
    film met en évidence les dérives et les dangers du développement effréné de nos
    sociétés de consommation et s’amuse habilement des propos irresponsables de nos
    dirigeants politiques et industriels. Ironique et sans concessions, cet essai en
    forme de collage virtuose dénonce les dérives du libéralisme, la coercition
    médiatique et publicitaire, la course insensée au profit et le gâchis produit
    par la société de consommation. Ses paroles croisent ici celles de Berlusconi,
    Bush, Chirac, Poutine, Bill Gates et Fidel Castro, sur des images des
    manifestations de Gênes ou des dérives consuméristes (détritus, management,
    publicité...). Collage, manipulation des sons et des synchronisations,
    répétitions suggestives, montage incisif, musique dub et électro, slogans
    martelés, le film utilise les mêmes techniques que la publicité et les shows
    télévisés...

    La Cause du Peuple - Vidéo 51mn12
    http://www.lacausedupeuple.com/documentaires/2009/02/27/surplus-consommation-terreur
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    Message par bye Sam 18 Avr - 8:22

    De l'idée de décroissance au fascisme vert
    http://www.ufal.info/media_flash/2,article,566,,,,,_De-l-idee-de-decroissance-au-fascisme-vert.htm
    Par Christian GAUDRAY
    Vendredi 10 avril 2009

    article publié dans la lettre 76

    Lien permanent vers cet article

    Dans Libération du 6 avril, on peut lire la brève suivante :
    « Le député des Verts Yves Cochet a profité, samedi, d’un colloque de la revue de la décroissance Entropia, à Paris, pour apporter une solution surprenante à l’actuelle crise économique et écologique.
    Selon lui, un enfant européen ayant «un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York», il faudrait faire voter une directive baptisée «grève du troisième ventre» qui inverserait l’échelle des prestations familiales.

    En d’autres termes, dissuader financièrement les familles qui envisageraient de concevoir un trop-plein d’enfants. «Aujourd’hui, plus on a d’enfants, plus on touche. Je propose qu’une famille continue de percevoir des aides pour les deux premiers enfants, mais que ces aides diminuent sensiblement à partir du troisième», a déclaré le député devant les 150 participants des milieux écologistes et altermondialistes. »

    Qu'en penser ?

    * Encore une fois l'absence de visibilité d'une position égalitaire va structurer
    le débat autour de deux positions que nous rejetons : une politique nataliste et
    une politique anti-nataliste (la polémique est lancée). L'indifférence portée à
    des propositions républicaines égalitaires, comme celle de l'UFAL d'instaurer un
    revenu social à l'enfant et au jeune en lieu et place des allocations
    familiales, va ainsi faire dévier le débat vers des positions minoritaires dans
    la population (le sondage à venir sera «êtes-vous pour des prestations
    familiales croissantes ou décroissantes », parions que la réponse « les mêmes
    prestations pour tous les enfants » n'apparaîtra pas !).
    * Les milieux de la décroissance sont une fois de plus en train de franchir la ligne qui les sépare du fascisme vert. Un membre éminent des Verts s'affiche ainsi ouvertement sur la ligne des partisans de la décroissance démographique. En comparant des enfants à des vols d'avions, Cochet transforme ainsi l'humain en variable d'ajustement qui permettrait non pas de régler les problèmes environnementaux, mais de cesser de porter atteinte à une nature essentialisée.
    * L'écologie sans le social et qui s'impose à la politique, ça peut mener au pire.
    C'est pourquoi la prise en compte de la crise écologique ne doit être abandonnée
    ni à l'écologisme ni au libéralisme et doit être intégrée dans tout projet de
    transformation sociale.


    On voit bien à travers cette affaire que la politique familiale est intimement liée à un projet de société et à l'idéologie qui le sous-tend, elle ne peut pas être ignorée.
    Et quand le député Cochet dépose une proposition de loi instituant le droit de mourir dans la dignité, dont nous défendons le principe, on est obligé de s'interroger sur les
    motivations réelles qui sont derrière.
    Dans la période actuelle, la liaison des combats s'appuyant sur une analyse globale est une absolue nécessité si on ne veut pas sombrer dans des impasses ou tenir des propos imbéciles ou dangereux.

    C'est toute la pertinence et toute la force de l'UFAL,
    association familiale non familialiste qui lie les combats laïque, social,
    féministe, démocratique et écologique.

    par Christian GAUDRAY
    Secrétaire national de l'UFALvoir tous ses articles

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    Message par bye Mar 3 Aoû - 6:36

    la décroissance, une théorie économique bien trop sage
    http://calebirri.unblog.fr/2010/07/25/la-decroissance-une-theorie-economique-bien-trop-sage/
    Posté par calebirri le 25 juillet 2010

    La décroissance est une théorie attrayante et qui peut paraître censée, et qui même pour certains semble devoir lutter contre le capitalisme. Mais dans la réalité, et malgré la bonne volonté évidente de ses défenseurs, cette théorie sert moins les idées qu’elle défend que celles qu’elle attaque. Partant du principe que les ressources planétaires sont limitées et mis en rapport avec la soif infinie de consommation des êtres humains, certains penseurs philanthropes et raisonnables ont imaginé qu’il fallait que l’homme se restreigne dans ses mouvements naturels, afin de protéger les futures générations du mal qui ronge notre planète, et qui finira par nous engloutir ensuite. Mais si cette idée est fortement teintée d’humanisme, et qu’elle semble parée des meilleures intentions du monde, il ne faut tout de même pas oublier qu’elle prône clairement une baisse de la consommation maintenant, pour ne pas à avoir à faire face à une brutale pénurie, plus tard.

    Mais s'il ne fait aucun doute que je considère la surconsommation comme un mal à combattre, et que pour moi aussi le fait de rechercher à tout prix la croissance est cause de notre surproduction et de la surexploitation des ressources, je ne peux me satisfaire d'une théorie qui frustre les désirs et les espoirs d'un monde meilleur, sans lesquels il est vain de vouloir perpétuer l'espèce humaine.

    Car il faut discuter de ce que l’on appelle « croissance », à savoir si elle n’est qu’économique ou s’il faut prendre d’autres facteurs en compte. Et si il est assez aisé de définir ce qu’est la croissance économique (augmentation du PIB, c’est à dire de la production dans un temps donné), il est beaucoup plus délicat d’expliquer ce qu’est la croissance « pure », qui n’est en quelque sorte qu’une augmentation sans objet précis, ou une simple vue de l’esprit. Il faut pour qu’il y ait croissance un qualificatif à y ajouter (la croissance « de quelque chose »). C’est ainsi que la théorie de la décroissance se trouve devenir soit une décroissance « économique », soit une décroissance sans objet. Et une décroissance économique, c’est encore du capitalisme, calculé selon des facteurs économiques, à l’intérieur du système que cette théorie dénonce.

    Que veulent donc les « décroissants » ? le retour à une vie plus censée, moins tournée vers la rentabilité et le profit, vers moins de consommation, moins de pollution et plus de morale, de raison ? faut-il alors dénoncer la technologie et ses avancées pour retourner en arrière, se passer de la machine à vapeur et de ses mines de charbon pour partager notre misère avec les autres misérables ? faut-il réapprendre à vivre dans des cabanes en bois insalubres, avec des chevaux pour moyen de locomotion et la bougie pour éclairage ?
    Non, personne ne peut vouloir cela, car en quittant le monde de la consommation et de la production ce n’est pas seulement la croissance économique et le capitalisme que nous renverserions, mais aussi et surtout l’idée de progrès, idée sans laquelle l’homme ne peut avancer. C’est nier l’homme en même temps que ses désirs, et faire preuve d’obscurantisme, car nous ne réglerons pas le problème des inégalités et de l’injustice sociale en retournant en arrière, ni en abaissant nos prétentions au point de vouloir devenir tous pauvres. L’égalité, la justice ne sont pas des concepts minimums, orientés selon des critères revus à la baisse pour satisfaire au plus grand nombre, mais au contraire l’expression de la volonté des êtres humains d’accéder tous à “plus” d’une part, et à “mieux” d’une autre.

    Consommer moins c’est produire moins, c’est travailler moins, c’est gagner moins. On ne brisera ni le capitalisme ni les inégalités par la décroissance, on ne fera que satisfaire aux désirs de ceux qui veulent licencier sans peine. Et si il est effectivement possible que les riches, à terme, soient contraints à moins de consommation par manque de ressources, ce ne sera pas le signe d’une plus grande justice, mais plutôt le constat d’échec de l’humanité qui ne sera pas parvenu à faire profiter des bienfaits de la civilisation à tous. La décroissance ne peut pas renverser le capitalisme pour sauver l’humanité, mais l’humanité doit renverser le capitalisme pour parvenir à une croissance juste. Ce n’est qu’une fois le capitalisme supprimé qu’une sorte de décroissance pour certains(ou une croissance pour d’autres) pourra être instituée. Elle doit être le résultat de l’éducation à l’inutilité du superflu, de l’inutile et du jetable, comme une philosophie ou une religion dans laquelle la planète serait le Dieu à honorer. Ce n’est pas la croissance qu’il faut donc supprimer, mais sa définition qu’il faut revoir. Une croissance économique est un contresens, alors qu’une croissance « humaniste » exclut la croissance économique. Ce sont les règles du capitalisme qui impliquent la première définition, et pour en sortir c’est le capitalisme qu’il faut détruire, pas l’humain.

    Cette erreur d’interprétation sur la conception décroissante provient en effet d’un diagnostic erroné, que l’on peut résumer par la phrase d’un certain Kenneth Boulding, « celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ». Car aujourd’hui nous savons que le monde n’est pas fini. La croissance infinie n’est pas une croissance économique détruisant les ressources, mais la potentialité d’un univers dont on ne connaît pas le quart du millième, et qui peut nous offrir les ressources infinies dont « l’aventure humaine » a besoin pour son développement. Nous savons comment produire beaucoup et propre, renouvelable et durable, juste et équitable. Nous avons la capacité de nourrir et de loger plus et mieux, sans nuire ni à la planète ni à l’être humain.

    Mais nous n’y arriverons pas sans devenir un peu fous, c’est à dire en se donnant la possibilité de devenir sages. Pour parvenir à une croissance infinie en symbiose avec la nature (elle-même infinie), il nous faut avoir suffisamment de rêves et d’imagination pour se séparer des concepts négatifs tels que la croissance (ou la décroissance) économique, pour nous projeter dans autre monde, sans économie, c’est à dire sans argent.

    La rareté supposée des ressources sur laquelle s'appuie les décroissants est une illusion capitaliste permettant de rendre “vendable” ce qui appartient en commun à l'humanité, car en réalité les énergies comme l'air, le soleil et l'eau sont quasiment inépuisables, pour peu qu'on passe d'une réflexion économique à une réflexion en accord avec l'être humain. Ce n'est donc pas en utilisant moins sa voiture qu'on sauvera la planète, mais en supprimant le pouvoir de ceux qui nous empêchent d'accéder à une ressource gratuite, afin de pouvoir rouler en voitures solaires tout notre saoul. Cela implique donc de remplacer la rareté par l'opulence, de remplacer l'argent par la gratuité.

    Alors à tout prendre, je préfère être considéré comme fou, et appeler de mes voeux non pas la décroissance, non pas la croissance, mais à l’abolition pure et simple de l’argent, seul responsable de tous les maux qui nous accablent, et qui détruisent la planète. La gratuité est le seul moyen d’y parvenir, car elle allierait à la fois croissance infinie et justice, et tout cela sans nuire aux ressources offertes par la Nature.


    Caleb Irri

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    Message par bye Dim 26 Sep - 19:13

    Paul Ariès : « Les décroissants ne sont pas des talibans verts »

    Paul Ariès est considéré par beaucoup comme un « gourou ». L’idéologue de la décroissance a longtemps prêché dans le désert, mais la crise a donné à son discours un nouvel écho, qui lui vaut d’être invité à débattre par Europe écologie, ou de faire une (modeste) apparition sur les plateaux de télévision. Rue89 l’a interrogé sur sa vision, et sa stratégie, notamment en vue d’une possible candidature « décroissante » en 2012.

    Longtemps spécialiste des sectes contre lesquelles il s’est fortement engagé, puis parti en guerre contre la malbouffe comme symbole de la mondialisation, le politologue et écrivain Paul Ariès est aujourd’hui la figure la plus en vue du courant, très divers, de la décroissance.

    Ultra-minoritaire dans un pays où la quasi totalité des partis politiques fondent leurs hypothèses sur un retour de la croissance, ce courant a longtemps été associé à l’idée d’une régression, d’un retour à la bougie et au puits, avant de commencer à entrer dans le champs du débat politique, notamment au sein des écologistes divisés sur la question commel’ont montré les Journées d’été Verts-Europe écologie de Nantes.

    Paul Ariès reconnaît que la décroissance a longtemps été négative avant de commencer à devenir une force de proposition. Dans cet entretien, réalisé en complément du dossier du numéro 3 de Rue89 Le Mensuel, titré « et si la croissance ne revenait plus ? », « l’objecteur de croissance », comme il se définit, évoque l’hypothèse, non encore tranchée, d’une candidature à la présidentielle de 2012 pour avancer ses idées. Entretien.

    Rue89 : Votre cible est autant la gauche que le système capitaliste ?

    Paul Ariès : Il y a deux systèmes qui, par-delà leurs différences qui sont énormes, ont totalement pillé la planète pour nourrir leur machine productiviste. Sauf que ces deux systèmes ne se trouvent pas aujourd’hui dans la même situation.

    Les droites, les milieux d’affaires, ont un vrai projet, qui est celui du capitalisme vert. Alors que les gauches, à l’échelle internationale, restent largement aphones. Parce qu’elles ne savent pas comment concilier ces nouvelles contraintes environnementales, avec le souci de justice sociale, et le besoin de reconnaissance face à une société du mépris.

    Mais il y a toujours eu deux gauches. L’une antiproductiviste, d’un antiproductivisme populaire spontané, celui des paysans qui pendant un siècle et demi ont combattu contre le passage de la faucille à la faux pour préserver le droit de glanage, un certain mode de vie ; celui de ces ouvriers cassant les usines qui prenaient leur place ; celui du « Droit à la paresse » de Paul Lafargue, c’est ce mouvement historique pour la réduction du temps de travail. Cette gauche a toujours été minoritaire, et surtout, elle a été ridiculisée, moquée.

    Et on a toujours eu une gauche productiviste, qui avait foi dans le progrès. Sauf que cette gauche productiviste, qui a été dominante au XXe siècle, a aujourd’hui du plomb dans l’aile. Elle ne peut plus promettre que demain on vivra tous comme des petits bourgeois, que demain sera le pays de Cocagne.

    Donc ça crée des possibilités, je l’espère, c’est un pari, de créer aujourd’hui une gauche antiproductiviste qui devienne optimiste.

    « Etre des empêcheurs de développer en rond »

    Pourquoi avoir fait de Daniel Cohn-Bendit le symbole de ce que vous combattez, en le qualifiant d’« idiot utile du capitalisme vert » ?

    Ce qui m’intéressait dans Cohn-Bendit [« Cohn-Bendit, l’imposture », par Paul Ariès et Florence Leray, éd. Milo, ndlr], ce n’est pas la personne mais de quoi il est le symptôme. Le succès électoral d’Europe écologie repose sur des bases idéologiques pas claires. Si les gens ont voté Cohn-Bendit en pensant sauver la gauche et pour sauver une écologie politique antiproductiviste, ils ont été abusés. On voit bien qu’aujourd’hui Europe écologie est à la croisée des chemins. Tout comme la gauche.

    Il va falloir choisir entre Corinne Lepage et l’objection de croissance. Il y a des positionnements politiques qui doivent se faire. Ces divisions, qui sont bien réelles à l’intérieur du mouvement, sont effectivement masquées par les succès électoraux.

    Ce qui est urgent, c’est une recomposition véritable d’une gauche antiproductiviste. Je travaille avec d’autres au rapprochement des écologistes antilibéraux -ce qui exclue fondamentalement CohnBendit ou Lepage- et des gauches antiproductivistes.

    Je ne dis surtout pas que c’est autour de la décroissance que les choses vont se faire. Nous ne sommes pas la petite grenouille qui a vocation à devenir aussi grosse que le bœuf. Notre fonction, c’est d’être des empêcheurs de développer en rond. C’est de poser des questions à l’ensemble des forces politiques, avec l’espoir qu’effectivement on arrive à faire que les minorités qui portent ces idées arrivent à converger.

    « Nous marquons le retour des “partageux” »

    Votre discours est-il audible auprès des gens qui manifestent pour maintenir la retraite à 60 ans ?

    D’abord il me semble que les premiers qui ont à gagner à la décroissance, ce sont les plus pauvres. Pas seulement parce que ce que nous voulons avant tout c’est la décroissance des inégalités sociales, mais aussi parce que le style de vie, qui est tout à fait à distinguer de la notion de pouvoir d’achat, correspond effectivement à des styles de vie populaires.

    Avec la revue Le Sarkophage, nous avons organisé l’an dernier notre premier grand colloque sur le thème « Ralentir la ville pour la rendre aux plus pauvres ». Des projets comme Slow Food, ou le Réseau international des villes lentes, posent les bonnes questions. Et notre deuxième colloque, dans l’Essonne en novembre, sera sur le thème de la gratuité des services publics locaux, là encore avec cette visée sociale.

    Comme on sait que le gâteau -le PIB- ne peut plus grossir, la grande question devient celle du partage. Nous marquons le retour des « partageux ».

    « Passer du socialisme du nécessaire à un socialisme gourmand »

    Par rapport à la question des retraites, la décroissance, si elle devait être appliquée, ne créerait pas effectivement des ressources, d’où la nécessité de déplacer le débat.

    La question des retraites pose aujourd’hui la question des revenus garantis. On justifie les écarts de revenus, au moment de l’activité des salariés, par la nécessité de rémunérer les compétences et de ne pas faire fuir les plus performants. Ce discours ne tient plus quand on parle à des gens qui deviennent inactifs.

    De la même manière qu’il faut rendre aux anciens toute leur place dans la société, parce qu’ils sont les meilleurs représentants de la lenteur, nous pensons que les anciens peuvent être le vecteur de ce combat pour le revenu garanti.

    Je me reconnais pleinement dans le mouvement lancé par d’anciens résistants autour de la republication du programme du Conseil national de la résistance, « Les Jours heureux ». Au moment où la France était ruinée, à genoux sur le plan économique et industriel, on a su trouver effectivement les moyens financiers pour permettre cette solidarité avec la Sécurité sociale. Aujourd’hui, avec une France beaucoup plus riche, on voudrait casser cette Sécurité sociale. Il nous semble possible de rénover, d’approfondir les services publics.

    Ce qui est urgent, c’est de passer du socialisme du nécessaire à un socialisme gourmand. Il faut en finir avec cette idée de génération sacrifiée, de lendemains qui chantent, c’est dès maintenant qu’il faut construire une société totalement différente.

    Nous avons besoin, dans le cadre de la société capitaliste, de pouvoir faire sécession, c’est-à-dire de reconstruire des façons d’être. On a su le faire au XIXe siècle, et même au début du XXe, avec ce qu’on a appelé le « socialisme municipal ». On a su avoir une gauche qui était une contre-société qui reposait sur des valeurs, sur des façons d’être, qui n’étaient pas celles du mode dominant.

    « La décroissance, une politique des petits pas »

    Peut-on pratiquer la décroissance dans un seul pays ? Ne risque-t-on pas de se retrouver avec la décroissance au Nord, et la croissance au Sud ?

    C’est un vrai débat. Mais les questions que pose la décroissance ne sont pas réservées à la France ou aux pays riches. Elles sont abordées en Afrique, de façon massive en Amérique latine, et moins en Asie. Le mouvement de la décroissance n’est pas séparable de ce qu’a pu être le mouvement des paysans sans terre ou de Via Campesina. Les questions que nous posons, avec notre vocabulaire spécifique, appartiennent aux plus humbles.

    La décroissance, ce n’est pas l’annonce du Grand Soir, c’est exactement l’inverse. La décroissance, c’est aussi une politique des petits pas, comme celui qu’ont fait des communes de l’Essonne qui ont décidé de donner gratuitement une quantité d’eau à tous leurs administrés.

    Donc vous pouvez avoir une période de cohabitation entre croissance et décroissance ?

    Bien sûr, l’enjeu c’est de créer des dynamiques de rupture. Bien sûr qu’il faut en finir avec le capitalisme, mais à nos yeux ça ne suffit pas. Parce que le pétrole socialiste n’est pas plus écolo que le pétrole capitaliste, ou le nucléaire socialiste ne serait pas plus autogérable. Nous sommes à la fois anticapitalistes et antiproductivistes.

    Il faut penser la transition, ça ne se fera pas d’un coup. Cette politique des petits pas, qui n’oppose pas chaque petit pas avec l’objectif final, est la seule possible. C’est aussi la seule démarche possible pour rendre le projet désirable.

    Par où commencez-vous ?

    Nous avons décidé de nous battre d’ici 2012 sur quatre grands mots d’ordre d’égale importance :

    1. la question du ralentissement, car on sait depuis les travaux de Paul Virilio que toute accélération de la société se fait au détriment des plus faibles ;
    2. la relocalisation, ce qui peut poser la question d’une fiscalité adaptée, voire la création de monnaies régionales ;
    3. la question de la simplicité volontaire contre le mythe de l’abondance ;
    4. la question du partage, c’est-à-dire la question du revenu garanti couplé à nos yeux à un revenu maximal autorisé.

    Ce revenu garanti est l’une des manières que nous avons de réduire la part de l’économie dans nos sociétés. Il doit être attribué en partie en monnaie nationale, l’euro, en partie en monnaie régionale à inventer, et en partie en droits de tirage sur les biens communs (tant de Kw/heure gratuits, tant de mètres cubes d’eau gratuits, de transports en commun urbains gratuits…). Le fait de raisonner en terme d’usage et plus en termes monétaires marque une rupture.

    Ce revenu garanti est aussi un pari anthropologique, je veux dire que nous sommes conscients que ça peut foirer. Il s’agit de dire que nous ne sommes pas seulement des forçats du travail et de la consommation, mais beaucoup d’autres choses.

    Un des coups de génie du capitalisme a été d’« insécuriser » les gens. « Insécurisés » sur le plan économique, mais aussi sur le plan social avec la casse des identités collectives, « insécurisés » aussi sur le plan individuel avec la difficulté que l’on a de se construire. Nous pouvons au moins agir sur la sécurité économique. Ce n’est pas la fin du travail, mais la fin du travail aliéné.

    On vous rétorquera à droite comme à gauche que ça fera fuir l’investissement dans un monde ouvert.

    C’est ce même discours qu’on entendait déjà au XIXe siècle quand on a voulu supprimer le travail des enfants, au XXe siècle quand on a créé les congés payés. D’où l’importance symbolique de la republication du programme du Conseil national de la résistance qui montre que quand on a la volonté politique, l’intendance suit.

    J’ai été furieux, lors des dernières régionales, d’entendre des listes de gauche dire qu’elles étaient contre la gratuité des transports en commun. Pourquoi refuser aux transports ce qu’on accorde à l’école publique ?

    Il y a deux conceptions de la gratuité :

    * l’une d’accompagnement du système, qui n’est étendu qu’aux plus démunis, et qui s’accompagne de condescendance et d’un certain flicage ;
    * l’autre est une gratuité d’émancipation, qui dit que nous héritons solidairement d’une planète. Une gratuité créatrice de lien social.

    Nous ne sommes pas des talibans verts, pour nous les questions sociales et écologiques ont la même importance. Nous cherchons à élargir la critique habituelle que la gauche fait du capitalisme.

    « Nous sommes dans une utopie pratique »

    D’ici à 2012, comment allez-vous vous faire entendre ? Une candidature à la présidence ?

    Il y a un débat dans le milieu de la décroissance sur la manière de traduire politiquement ce demi succès culturel que nous avons pu emporter. Un appel m’a été lancé par plusieurs réseaux d’objecteurs de croissance. J’accepte de faire campagne, la candidature c’est autre chose…

    Nous nous sommes posés la question en 2005 de savoir si nous allions renouer, en 2007, avec le geste de René Dumont en 1965, candidature écolo avant même la création de tout parti écolo. On avait réuni tout le monde, ce fut un échec politique total. Nous avions le versant négatif, on savait ce qui n’allait pas, mais on n’avait rien à proposer.

    Depuis les choses ont fortement avancé. Et si j’ai signé un livre-manifeste, qui est une œuvre collective, c’est parce que nous pensons qu’il est possible de peser sur les débats. Nous nous sommes dotés de deux outils :

    * une charte a minima -il ne faut pas le cacher, la décroissance c’est aussi une auberge espagnole…-,
    * et un logo pour assurer la visibilité du mouvement, l’escargot.

    Ces campagnes -présidentielle et législative- seront moins l’occasion d’avoir des candidats, même s’il y en aura, que de créer des collectifs locaux pour fonder une maison commune des objecteurs de croissance qui réunira des gens qui seront membres d’autres organisations.

    Fondamentalement, notre objectif est de faire avancer nos thèmes afin qu’ils deviennent des enjeux de lutte sociale. Nous voulons montrer que nous sommes dans une utopie pratique, que nous avons des propositions qui commencent à être réalisées.

    Le succès d’estime du terme de décroissance permet à chacun de mettre des mots sur ce que chacun ressent : on ne peut pas continuer à produire et consommer plus. Et pas seulement sur le plan écologique, mais humain, sans aller jusqu’à péter les plombs.


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    Message par bye Dim 27 Fév - 8:12

    Une critique de la décroissance

    Presse-toi à gauche fait écho du débat qui traverse le mouvement écologiste à propos de l’objectif de décroissance. Remettant en question le modèle productiviste du capitalisme, la mouvance en faveur de la décroissance pose le problème du type de développement qu’une société écologiste devrait mettre sur pied. Nous vous proposons à ce sujet la contribution de Laurent Garrouste.

    La mouvance décroissante est hétérogène. Je choisis, sans y associer aucune connotation péjorative, le terme de mouvance plutôt que celui de mouvement parce qu’il me semble mieux décrire la grande diversité de cet ensemble traversé de courants contraires voire hostiles. Elle comprend des militants proches de la gauche radicale ou de l’extrême gauche, comme des militants refusant de se positionner sur l’axe gauche droite, certains défendant des conceptions pouvant les apparenter à la deep ecology anglo-saxonne [1] susceptibles de les conduire à des dérives réactionnaires. Il est cependant visible que cette mouvance est travaillée par un courant de radicalisation vers la gauche, un courant plus ou moins explicitement anticapitaliste, lui-même composite, courant dont nous discuterons plus particulièrement les orientations dans cet article.

    Il est erroné de polémiquer avec cette mouvance en faisant comme s’il s’agissait d’un tout homogène. La lecture du livre collectif Objectif décroissance [2] par exemple permet assez bien de repérer cette diversité. Les désaccords sur l’orientation et la stratégie politiques sont profonds. La critique apportée aux décroissants pris en bloc telle qu’elle est formulée par exemple par Cyril Di Méo dans son livre La face cachée de la décroissance apparaît ainsi unilatérale. Si elle touche souvent juste s’agissant de diverses figures se réclamant de la décroissance et démonte efficacement les discours réactionnaires, elle minimise les désaccords au sein de la mouvance décroissante, et la portée radicale et progressiste de la critique de la croissance formulée par de nombreux militants [3].

    L’auteur réduit certains courants à leur versant réactionnaire : ainsi l’écoféminisme est-il par exemple ramené à l’orientation de ses représentantes les plus régressives par certaines citations triées sur le volet sans mentionner les débats qui traversent ce courant ni préciser qu’il en existe une version incontestablement progressiste [4]. D’autre part, le fait que des critiques virulentes contre les dérives émanent de nombreux militants décroissants est largement gommé du livre, par exemple le combat exemplaire de Paul Ariès contre les courants environnementalistes néo-malthusiens, réactionnaires ou sectaires.

    Il est important de reconnaître l’existence d’un courant militant décroissant défendant la perspective d’un mode de rupture radical et progressiste avec le système, même si cela n’empêche pas des désaccords importants avec beaucoup de ses membres. Il faut aussi reconnaître l’apport de ce courant dans le débat politique de ces dernières années en France : la réactivation d’un mode de critique de l’irrationalité du capitalisme, par la critique frontale de la croissance capitaliste et la dénonciation de son insoutenabilité sociale et écologique.

    La critique décroissante a une autre vertu, celle de provoquer le débat à gauche sur ce que peut-être une politique économique alternative. Trop de courants à gauche ont fait l’économie d’une critique ouverte et sans concession de la fuite en avant productiviste du capitalisme dont l’apologie de la croissance comme objectif de la politique économique constitue un élément idéologique essentiel. Cela nécessite de se démarquer d’une approche keynésienne, s’efforçant de crédibiliser la perspective de conquête d’améliorations sociales grâce à une politique de relance économique.

    Cette approche a pour caractéristique de faire l’impasse sur les conséquences écologiques de la croissance capitaliste. Sans compter qu’elle est économiquement et socialement inopérante comme le montre Michel Husson dans son dernier livre, car elle ignore « la crise systémique d’un capitalisme qui revendique ouvertement son incapacité à répondre aux besoins les plus urgents de la population ». Les propositions se focalisent alors sur les outils d’une autre politique macroéconomique sans prendre en compte la réalité du « fonctionnement d’un capitalisme hyperconcurrentiel » [5]

    Avant d’examiner de manière détaillée quelques uns des principaux problèmes soulevés par le projet de la décroissance, il convient d’aborder la question des bases scientifiques de cette théorie. Bon nombre de décroissancistes s’appuient en effet sur la théorie de l’entropie développée par l’économiste roumain Nicolas Georgescu-Roegen [6]. S’appuyant sur la seconde loi de la thermodynamique, selon laquelle l’énergie utilisable dans un système isolé est irrémédiablement dégradée ce qui conduit à une augmentation de l’entropie, il l’a complété en formulant ce qu’il considère être une quatrième loi de la thermodynamique : « dans un système clos, l’entropie de la matière doit tendre vers un maximum », « la matière dissipée (n’étant) pas recyclable ».

    L’activité humaine dégraderait donc de manière inéluctable la quantité d’énergie et de matière utilisables disponibles sur terre, rendant nécessaire d’opérer une décroissance de l’activité économique afin de ralentir le processus et d’augmenter la durée de vie sur terre de l’espèce humaine qui ne saurait se passer d’énergie et de matière de basse entropie : « la croissance actuelle doit non seulement cesser, mais être inversée ». Ce raisonnement en apparence implacable est critiquable à plusieurs égards. En premier lieu, la perspective d’épuisement des ressources - à échéance de quelques décennies au rythme de la consommation actuelle - concerne l’énergie fossile et l’énergie nucléaire, issues de stocks non renouvelables (pétrole, gaz, charbon et uranium).

    L’apport en énergie solaire à la surface de la terre est par contre surabondant pour une durée fabuleusement longue à l’échelle humaine (plusieurs milliards d’années) puisqu’il dépend de la durée de vie du soleil : système clos mais non pas isolé au sens thermodynamique, la terre, si elle n’échange pas de matière, échange en effet de l’énergie avec l’espace (rayonnement solaire incident mais aussi rayonnement infrarouge émis). L’homme n’utilise aujourd’hui qu’une très faible part de ce potentiel qui pourrait couvrir six à sept fois sa consommation énergétique totale globale actuelle [7]. L’autre point clé est la question de la disponibilité de la matière elle-même : cette question, comme la précédente est abordée de manière purement déterministe par Georgescu-Roegen en postulant un écoulement temporel linéaire.

    Il n’est pas tenu compte de facteurs déterminants dans les processus de recyclage de la matière à la surface de la terre, à commencer par le rôle joué par les processus vivants constitutifs de la biosphère [8]. Comme l’ont montré Ilya Prigogine et Isabelle Stengers, la vie, qui obéit à une thermodynamique des systèmes non isolés loin de l’équilibre thermodynamique, est créatrice d’ordre à partir de l’énergie solaire reçue [9]. Elle structure et régule les grands cycles biogéochimiques des différents éléments clés, carbone, azote, phosphore, soufre, etc. Le potentiel d’énergie disponible permettant d’effectuer un recyclage est potentiellement indéfini du fait de l’apport solaire [10].

    Même si cela ne suffit sans doute pas à exclure la possibilité de pénurie de certains éléments sous des formes utilisables à une échelle lointaine, la question n’est pas tant une inéluctabilité physique que celle des choix politiques permettant d’ouvrir un autre avenir. Ceci dépend en premier lieu de la capacité de l’homme à passer d’un système économique basé sur les énergies fossiles à un système économique basé sur les énergies renouvelables, dérivant de manière directe ou indirecte pour l’essentiel de l’énergie solaire [11]. Cela suppose aussi de rompre avec le gaspillage intrinsèque au système capitaliste afin d’optimiser les processus de recyclage et de minimiser les pollutions générées.

    La critique sans concession de la croissance capitaliste est nécessaire à toute critique anticapitaliste conséquente. La racine de la crise écologique globale actuelle renvoie en effet au caractère intrinsèquement productiviste du capitalisme. Fondé sur la concurrence entre capitaux nombreux pour la recherche et la maximisation du profit, la dynamique du système conduit chaque capitaliste individuel à toujours étendre l’échelle de sa production, pour pouvoir vendre plus et moins cher.

    Cette tendance permanente à la croissance et à la surproduction se combine avec l’absence de valeur économique de la nature. L’évaluation monétaire des ressources naturelles et des services des écosystèmes étant impossible, le système fonctionne comme si ses prélèvements et ses rejets n’avaient aucun coût puisqu’ils n’ont pas de coût économique (ou un coût économique estimé sans rapport avec l’utilité réelle). Le capital agit comme s’il pouvait puiser dans une corne d’abondance et rejeter dans un puits sans fond. La nécessité d’accroître toujours la production est donc immanente au mouvement même de valorisation du capital qui se déploie sans intégration de la contrainte environnementale.

    Nous partageons donc avec les décroissants cette critique radicale de la croissance capitaliste, sans laquelle il ne saurait y avoir de réponse sérieuse à la crise écologique. Nous n’en tirons pas pour autant les mêmes conséquences. Opposer la décroissance à la croissance, c’est en effet opposer à un système érigeant en but suprême un objectif économique, un autre objectif économique, son double inversé. Or les décroissants se trouvent bien en peine d’indiquer jusqu’à quel point il convient de décroître et à quel rythme [12]. Ce qu’il convient d’opposer à la recherche permanente du profit, et à la croissance destructive socialement et écologiquement qu’elle induit, c’est bien une autre finalité sociale, que l’on peut résumer par la formule de satisfaction écologique des besoins sociaux.

    Cela suppose de maîtriser démocratiquement les choix économiques : donc de rompre avec le capitalisme qui par essence laisse ces choix aux mains de la minorité détentrice des grands moyens de production et d’échange. Bref de s’engager d’ouvrir la voie à un écosocialisme. La perspective fondamentale structurant le fonctionnement social et économique change radicalement. Dès lors la croissance n’est qu’un problème second. Notre projet de société ne fait donc pas de la croissance économique son but [13]. La croissance ne peut être qu’un moyen, subordonné à l’objectif de satisfaction écologique des besoins sociaux. Dans ce cadre, la croissance, si croissance il y a, ne peut être qu’utile et soutenable, c’est à dire en cohérence avec l’avancée vers l’objectif.

    Suivant les moments et les pays, le résultat aggloméré de l’activité économique peut-être soit la croissance soit la décroissance. En tout état de cause, la phase de transition, où s’opère un bouleversement du système productif implique nécessairement la croissance forte de certains secteurs comme la décroissance radicale d’autres (arrêt du nucléaire, réduction drastique de la production d’armement ou de la production de pesticides et d’engrais, etc.). Il est cependant important de souligner que le processus de ce bouleversement ne peut que se traduire par de la croissance à court et moyen terme, en effet les activités de reconversion et de création de nouvelles filières sont génératrices de croissance (si l’on s’en tient aux catégories comptables actuelles), et au Sud la croissance est nécessaire pour enclencher un autre développement.

    Il ne peut cependant suffire de mettre en avant la nécessité d’une croissance utile et soutenable comme alternative au discours croissanciste dominant, d’autant que celui-ci joue aussi de plus en plus sur le registre ambigu de la « croissance durable ». En effet, un discours anticapitaliste doit être structuré autour de la nécessité de satisfaire les besoins sociaux de manière écologique et sa déclinaison concrète (construire des logements, les isoler, démanteler les centrales nucléaires, développer les énergies renouvelables,…) : l’objectif politique doit être celui là et non une croissance utile et soutenable qui ne peut être qu’un moyen éventuel pour atteindre cet objectif [14].

    Il est tout à fait paradoxal que les théoriciens décroissants qui ne cessent pour beaucoup de répéter qu’il faut sortir de l’économie, du développement, et même de la production et de la consommation, identifiant ces catégories avec le capitalisme lui-même et affirmant qu’il ne saurait y avoir d’autre économie, d’autre développement d’autre manière de produire ou de consommer que capitalistes, ne trouvent pour s’y opposer qu’une catégorie économique. Cette contradiction est justifiée par un argument de tactique politique : « la décroissance est un mot obus destiné à briser l’idéologie dominante » précise Paul Ariès [15].

    C’est « un slogan politique aux implications théoriques » renchérit Serge Latouche convenant qu’en « toute rigueur, il conviendrait de parler au niveau théorique d’a-croissance, comme on parle d’athéisme, plus que de dé-croissance » [16]. Ces considérations n’ont cependant pas pour effet de changer l’utilisation du mot de décroissance par ces deux auteurs, employé comme un concept. Le moins que l’on puisse dire est que cette indétermination théorique et cette confusion des registres ne facilite pas le débat politique. Ce qui unifie – superficiellement – la mouvance décroissante est en effet un accord sur un moyen de transformation sociale (décroître) non sur une vision de la société transformée. Le temps n’est il pas venu de la clarification sur les buts ?

    L’examen des projets politiques des différents théoriciens fait apparaître une grande diversité et de profonds désaccords. La question de la stratégie politique est ici déterminante : faut-il s’engager dans le champ politique ? Créer un parti ou un mouvement comme le plaident Vincent Cheynet ou Paul Ariès ? Tabler sur une hypothétique révolution culturelle et attendre la grande catastrophe en suivant Serge Latouche ? Ou miser sur les changements à la base via les expérimentations collectives voire les seuls comportements individuels en pariant sur l’exemplarité de la « simplicité volontaire » ?

    La sortie de la société industrielle et de l’industrialisme constitue un thème récurrent. Je ne peux être que d’accord sur la nécessité de rompre avec le mode actuel d’organisation du travail et les conditions du travail qu’il détermine. Mais comment et pour quoi faire ?

    Les décroissants prompts à dénoncer le conservatisme syndical ne semblent guère compter sur les travailleurs à qui leur discours ne s’adresse pas. Cette extériorité au monde du travail est hautement problématique. Peut-on penser sortir de la société industrielle sans ceux qui la font tourner et la subissent au premier chef ? Quant au projet, il peine à articuler choix productifs et choix démocratiques : il s’agit certes d’une question complexe, mais peut-elle trouver une solution dans la petite unité de production et le seul pouvoir local ? Ce qui est en débat ici n’est pas la nécessité de relocaliser la production, mais dans le fait de savoir si cette production peut être organisée en juxtaposant les petites unités de production avec en modèle la petite production marchande de proximité [17].

    Comme le résume Alain Caillé dans un article critique le projet décroissant s’apparente à « l’utopie rurale nostalgique » de « l’organisation de la planète entière sous forme d’une myriade de villages et de quartiers de villes (…) économiquement autarciques et politiquement autonomes » [18]. Ce modèle flou paraît au pire régressif au mieux totalement illusoire. Sortir du capitalisme suppose d’acquérir la maîtrise des grands choix de société dont les choix économiques : cela suppose d’articuler les niveaux de décision démocratiques. Si la gestion de la production devrait relever des travailleurs des unités de production concernées, ce ne peut être le cas du type et de la quantité de ce qui est produit. Or toute cette problématique est ignorée ou esquivée par la plupart des décroissants.

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    La décroissance Empty Re: La décroissance

    Message par bye Dim 27 Fév - 8:13

    critique de la décroissance (suite de cette pièce à verser au débat)

    Cette extériorité au monde salarié se retrouve dans la tendance à survaloriser le rôle joué par la consommation, et par voie de conséquence à s’illusionner sur les réponses à mettre en avant. « Il est un domaine où l’innovation peut vraiment porter ses fruits : celui des actions personnelles.

    L’innovation de produits et services doit laisser place à « l’innovation d’un style de vie » qui réduise notre consommation (…) pour qu’un autre type d’économie se développe, basée sur l’entraide, la convivialité, la réponse aux vrais besoins et non à ceux créés par la publicité et la mode » écrit par exemple François Schneider [19]. Ainsi il serait possible de changer l’économie et le mode de vie par la consommation. Evitons un faux débat : la critique du mode de consommation est indispensable à toute critique du capitalisme conséquente, cependant cette critique doit s’articuler à une critique du mode de production, et se baser sur le lien réel entre production et consommation.

    Contrairement à la mythologie consumériste, ce sont ceux qui décident de ce qui est produit qui décident de ce qui est consommé, donc pas les travailleurs. Paul Ariès est conscient du danger politique : « Un piège serait de nous enfermer dans l’idée que l’essentiel se joue désormais au niveau de la consommation et des consommateurs. » [20]. Le pilotage par le profit a pour effet l’incapacité du système à satisfaire de nombreux besoins fondamentaux du fait de leur insolvabilité. Le pilotage par la valeur d’échange implique que coexistent à la fois surproduction et sous-production, surconsommation et sous-consommation.

    Choix productifs non démocratiques, subordination du travailleur, gaspillage d’énergie et de matière, misère, aliénation des besoins, mode et biens de consommation dangereux pour la santé et l’environnement : toutes ces dimensions sont étroitement liées, et doivent être contestées simultanément.

    Le discours visant à reprocher aux salariés de défendre le niveau de leur salaire est le fréquent corollaire d’une vision déformée de la sphère de la consommation. « Un second piège serait de devenir malgré nous les meilleurs alliés du Medef en dénigrant ceux qui revendiquent de meilleurs salaires.

    Salauds de pauvres qui osez revendiquer alors qu’il y a beaucoup plus pauvres que vous et que la Terre est au plus mal », écrit lucide Paul Ariès. Les salariés sont prisonniers d’un mode de consommation aliénant. La dégradation du niveau de vie n’en est pas moins réelle et chiffrée. De nombreux besoins de base non satisfaits. La lutte pour les salaires est une lutte pour le partage de la richesse produite. Elle n’a pas bien sûr ipso facto une dynamique anticapitaliste, cependant aujourd’hui une lutte généralisée sur les salaires impliquerait une confrontation avec le fonctionnement même du capitalisme ultralibéral contemporain.

    Peut-on penser que s’engage un mouvement visant à bouleverser cette société sans que la question de la richesse produite et de son contrôle soit cardinale ? Plutôt que se focaliser sur les salariés défendant leur niveau de vie dans le cadre du système, l’important n’est il pas de s’en prendre à ceux qui décident et imposent les modes de consommation, et en profitent, c’est-à-dire les membres des classes dominantes. Car pour reprendre le titre du remarquable livre du journaliste Hervé Kempf ce sont bien les riches qui détruisent la planète : « Pourquoi, dès lors les caractéristiques actuelles de la classe dirigeante mondiale sont elles le facteur essentiel de la crise écologique ? Parce qu’elle s’oppose aux changements radicaux qu’il faudrait mener pour empêcher l’aggravation de la situation. Comment ?

    Indirectement par le statut de sa consommation : son modèle tire vers le haut la consommation générale, en poussant les autres à l’imiter. Directement, par le contrôle du pouvoir économique et politique, qui lui permet de maintenir cette inégalité (de consommation) » [21]. Exiger qu’un revenu maximum soit fixé au-delà duquel tout gain supplémentaire est récupéré constitue sans doute une bonne revendication dans cette perspective.

    Combiner question sociale et question écologique suppose d’articuler à la bataille sur les salaires, un combat pour l’extension de la sphère de la gratuité sur lequel Paul Ariès insiste à juste titre dans son dernier livre. Ainsi l’exigence de l’attribution d’un quota gratuit de killowatts/heures (ou de litres de fiouls) et de litres d’eau pour la consommation privée de chacun (fixés au niveau de consommation moyen d’un salarié), au-delà duquel la consommation supplémentaire serait facturée à un coût croissant et progressif et certains usages pénalisés (piscine, jet, yacht, 4/4, etc.) paraît essentielle.

    Elle permet de combiner bataille pour l’effectivité des droits, pour l’amélioration du niveau de vie, et orientation écologique. Encore faut-il s’assurer que ce sont bien les riches qui payent cette gratuité et non pas l’ensemble des salariés pour les plus pauvres d’entre eux. La bataille pour une réforme fiscale radicale prend alors toute son importance. Elle suppose de se démarquer des versions dominantes de l’écotaxe qui propose de taxer tous les consommateurs sans distinguer ni le niveau de revenu ni l’usage, et sont fréquemment assorties d’un projet visant à récupérer le montant de la taxe par une baisse des cotisation sociales qui aurait pour effet de fragiliser un peu plus le système de protection sociale [22].

    Nous ne partageons pourtant pas l’autre axe, tenant souvent une place importante dans les projets politiques décroissants, par exemple chez Paul Ariès ou chez André Gorz, du revenu minimum d’existence inconditionnel. Outre que ces deux auteurs sont discrets sur le niveau de ce revenu [23], que beaucoup fixent sans état d’âme au-dessous du niveau actuel du SMIC français [24], il nous semble totalement erroné de tabler sur son instauration pour permettre un début de sortie de la société industrielle du travail exploité et de ses dommages écologiques. L’instauration de ce type de revenu aurait pour effet de scinder profondément le salariat, l’immense majorité des salariés ne pouvant se contenter d’un revenu dont le montant ne pourrait être que dérisoire. Ceux qui pourraient échapper au travail côtoieraient donc ceux qui en resteraient prisonniers, tout en bénéficiant de l’activité de ces derniers.

    Plus fondamentalement, l’exigence d’égalité implique de défendre un modèle où chacun et chacune participe à la production des biens et services nécessaires à la société dans son ensemble. Pour que tous et toutes puissent travailler, le temps de travail doit être réduit à due proportion sans réduction de salaire et sans flexibilité. Ce qui n’a évidemment rien à voir avec la version libérale du plein emploi qui consiste à démultiplier les petits boulots précaires, sous payés et à temps partiel. Enfin ces auteurs ne daignent pas répondre à une objection pourtant bien connue : comment éviter que l’allocation universelle ne se transforme en formidable tremplin pour l’instauration d’un salaire maternel de fait et ne renforce les inégalités entre sexes au lieu de contribuer à la libération de tous et toues ?

    Autre question clé de l’identité décroissanciste : le développement. Serge Latouche prétend qu’aucune conception possible du développement ne saurait être acceptable : le mot serait « toxique ». Cette assertion renvoie à un désaccord profond qui va bien au-delà d’une querelle sémantique. Non que j’ai une quelconque illusion sur le « développement durable » et sur l’utilisation idéologique de cette formule. Mais le dévoiement d’un terme ne suffit pas à justifier son abandon. D’autant que peu de termes restent indemnes après les désastres du siècle. Mais ce que le terme de développement peut exprimer d’authentiquement progressiste ne trouve pas aujourd’hui à s’exprimer par un meilleur terme.

    Sans doute est-il nécessaire de parler d’autre développement ou d’alterdéveloppement pour se démarquer des conceptions libérales dominantes, tout comme les décroissants se résolvent à, parler de décroissance conviviale ou équitable pour éviter toute confusion avec les fieffés réactionnaires. Le désaccord porte sur la nécessité de conserver la perspective même d’un développement. « Il y a, dans la proposition, qui part d’un bon sentiment de nos amis altermondialistes, de vouloir « construire des écoles, des centres de soins, des réseaux d’eau potable et retrouver une autonomie alimentaire », un ethnocentrisme ordinaire qui est précisément celui du développement », écrit-il ainsi. Reste que ces objectifs sont bel et bien défendus par de nombreuses forces sociales progressistes au Sud.

    Une orientation anticapitaliste doit être basée sur une critique radicale du développement capitaliste : loin de constituer un modèle le Nord subit un mal développement insoutenable socialement et écologiquement, dont l’envers est le sous-développement du Sud, exploité et pillé. Cette évolution historique n’invalide pas la nécessité de garantir à tout être humain la possibilité d’accéder effectivement à l’intégralité des droits civils, sociaux et environnementaux, hors d’atteinte aujourd’hui, dans le cadre du capitalisme au Sud comme au Nord.

    La perspective de cet égal accès à l’échelle mondiale constitue bien un horizon de développement sans précédent des sociétés humaines. Elle n’implique nullement un modèle unique. Au contraire, dans la mesure où elle ne peut être que le résultat d’une prise de pouvoir démocratique subordonnant les choix économiques à des décisions politiques, elle implique une diversité de trajectoires. Rappelons que cette perspective était déjà celle de Marx au 19e siècle qui invitait les socialistes russes à s’appuyer sur le mode de fonctionnement de la commune rurale basée sur la propriété commune, et non à considérer comme une « fatalité » que la Russie rejoigne le chemin suivi par l’occident [25].

    Si le socialisme ne saurait être construit dans un seul pays, sa construction dans chaque pays doit chercher à s’appuyer les éléments progressistes de la tradition comme de la modernité ce qui suppose de les préserver en les transformant. Faut-il pour autant abandonner universalisme et même humanisme comme nous y convie Serge Latouche, identifiant l’humanisme à un « occidentalocentrisme » et plaidant pour un « pluriversalisme » [26], en total désaccord sur ces points avec Paul Ariès et Vincent Cheynet par exemple [27].

    Que l’universalisme ait servi et puisse servir un discours idéologique justifiant la domination, voilà qui n’est guère contestable. Ce qui l’est plus c’est de prétendre que l’on ne saurait porter un jugement sur telle ou telle pratique ou représentation culturelle sous prétexte qu’on ne peut le faire que « de l’intérieur de sa propre culture ». Les différences culturelles primeraient sur la commune appartenance à l’espèce humaine et les principes politiques découlant du postulat d’égalité, de liberté et de dignité de chaque homme et femme à la base de l’humanisme. Latouche souffle d’ailleurs le chaud et le froid : « En tant qu’occidental, je suis prêt à défendre bec et ongles des tas de valeurs « humanistes ».

    Mais je n’en fais pas un absolu, et je ne me sens pas le droit d’empêcher un hindou de considérer comme un crime le meurtre d’une vache, ce qui ne m’empêchera pas de savourer un bon steak. » L’exemple est trop bien choisi et ne porte guère à conséquence. On aurait aimé que notre provocateur daigne répondre par exemple à la question suivante : Faut-il faire un absolu de l’interdiction de la pratique de l’excision ?

    Face aux tergiversations d’un Serge Latouche, nombreux sont les militants, tels Paul Ariès et Vincent Cheynet qui plaident pour une entrée en politique de la décroissance. Le programme qu’ils défendent est progressiste et souvent radical. La stratégie proposée n’en est pas moins problématique.

    D’un côté on affirme par exemple que les objecteurs de croissance doivent « s’opposer frontalement aux puissances économiques et aux intérêts des classes dominantes », de l’autre on semble indiquer que le passage à une autre société peut et doit s’opérer dans le cadre démocratique actuel, pourtant façonné par ces mêmes classes. Alors que la critique portée au capitalisme appelle à réorganiser la société de fond en comble, la nécessité d’une perspective et d’une stratégie de transformation révolutionnaire est occultée.

    Comment penser pourtant que les dominants laisseront par exemple « démanteler leurs multinationales » sans coup férir [28] ? Et comment penser vouloir tout changer sans s’appuyer sur un profond mouvement de contestation porté par ceux là même qui produisent les biens et les services ? L’avenir du courant décroissant progressiste suppose de répondre à ces questions. Mai dès lors ne doivent t-ils pas définir leur identité d’après le nom de la société qu’ils entendent construire plutôt que par un objectif économique sur lequel convergent des orientations opposées ?


    --------------------------------------------------------------------------------

    Notes

    [1] La deep ecology ou écologie profonde tend à mettre sur le même plan la vie humain et non humaine. Elle débouche fréquemment sur des positions néo-malthusianistes. On peut lire en français : Arne Naess, « Qu’est ce que l’écologie profonde ? », L’écologiste, n°12, avril-mai-juin 2004, pp. 40-47, ainsi que le débat contradictoire entre Murray Bookchin, défendant une écologie sociale libertaire, et Dave Foreman, fondateur de Earth First !, défenseur de l’écologie profonde : Murray Bookchin et Dave Foreman, Quelle écologie radicale ?, Ecologie sociale et écologie profonde en débat, Atelier de création libertaire et Silence, 1994, 139 pages.

    [2] Silence, sous la coordination de Michel Bernard, Vincent Cheynet, Bruno Clémentin, Objectif décroissance, vers une société harmonieuse, Parangon/Vs, 2005, 225 pages

    [3] Cyril Di Méo, La face cachée de la décroissance, L’Harmattan, 2006, 202 pages

    [4] Cyril Di Méo mentionne le livre de Maria Mies et Vandana Shiva sans en discuter le contenu avant d’exposer les vues d’autres écoféministes, si bien que le lecteur pense que les positions sont identiques, ce qui n’est pas le cas. Voir Maria Mies et Vandana Shiva, Ecoféminisme, L’Harmattan, 1998, 363 pages, spécialement pp. 26-33, 117-126, 181-182, 253-254, 335-336 et 347-355. Voir aussi sur ESSF l’interview de Maria Mies par Pierre Rousset : L’écoféminisme, unité et diversité : comprendre le lien

    [5] Michel Husson, Un capitalisme pur, Page Deux, 2008, pages 144-148.

    [6] Nicolas Georgescu-Roegen, La décroissance, entropie, écologie, économie, Editions Sang de la Terre, 2006, notamment pp. 67-78, 129, 180-183. A différents endroits, le théoricien confond les notions thermodynamiques de système clos et de système isolé, voir par exemple p. 70.

    [7] Daniel Tanuro, Face au changement climatique, solutions technologiques et défis sociaux, en ligne sur http://www.europe-solidaire.org/

    [8] Sylvie Faucheux et Jean-Pierre Noël, Economie des ressources naturelles et de l’environnement, Armand Colin, 1995, pp. 39-61

    [9] Ilya Prigogine et Isabelle Stengers, La Nouvelle Alliance, métamorphose de la science, Gallimard, 1979 : « le vivant fonctionne loin de l’équilibre, dans un domaine où les conséquences de la croissance de l’entropie ne peuvent plus être interprétées selon le principe d’ordre de Boltzmann, il fonctionne dans un domaine où les processus producteurs d’entropie, les processus qui dissipent l’énergie, jouent un rôle constructif, sont source d’ordre. », p.193.

    [10] David Schawrtzmann, “The limits to entropy : the continuing misuse of thermodynamics in environnemental and marxist theory”, Science and Society, 2008, v.72, n°1, pp. 43-62. Comme le précise cet auteur : “le défaut évident de la quatrième loi est de négliger le flux possible d’énergie vers/hors du système qui est défini comme clos mais non isolé. En convertissant l’énergie de basse entropie et haute température (radiation solaire) en chaleur de haute entropie et basse température, un travail peut être produit pour opérer le recyclage indéfiniment ».

    [11] Pour mémoire, à l’exception de la géothermie, toutes les autres énergies renouvelables sont issues de manière directe ou indirecte de l’apport énergétique solaire (solaire photovoltaïque et thermique bien sûr, mais aussi éolien, hydrolien, hydraulique, biomasse).

    [12] Comme le souligne par exemple Jean-Paul Harribey, « Que faire : croître et décroître ? », Contretemps, n°21, février 2008, pp. 85-95.

    [13] Cette approche n’est pas nouvelle dans le courant marxiste critique. Voir ainsi Ernest Mandel, Traité d’économie marxiste, Christian Bourgois, 1986, p. 663 : « la croissance économique n’est pas un but en soi. Le but, c’est la satisfaction des besoins de la société, des consommateurs, dans l’optique d’un développement rationnel optimum de toutes les possibilités humaines. De même que l’optimum de la consommation n’implique nullement une croissance illimitée de celle-ci, la satisfaction des besoins humains n’implique pas en elle-même un développement continuel et illimité des forces productive. ».

    [14] C’est un peut-être point de débat par exemple avec Michel Husson (op.cit., pp.132-134).

    [15] Paul Ariès, La décroissance, un nouveau projet politique, Golias, 2007, pp. 157-166

    [16] Serge Latouche, Petit traité de décroissance sereine, Mille et une nuits, 2008, pp. 20-22.

    [17] Voir par exemple Vincent Cheynet, Le Choc de la Décroissance, Seuil, 2008, 214 pages, pp. 84-85, 113.

    [18] Alain Caillé, « Les ambiguïtés d’un discours », Entropia, n°5, automne 2008, p.66.

    [19] François Schneider in Objectif décroissance, op.cit., p. 43.

    [20] Paul Ariès, op. cit., p. 253.

    [21] Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, Seuil, 2007, 150 pages, pp. 85-8.

    [22] Serge Latouche défend un projet d’écotaxes qui ne se démarque pas clairement de ces dangers : op.cit., pp. 113-115.

    [23] Voir Paul Ariès, op. cit., pp. 342-343, et André Gorz, Ecologica, Galilée, 2008, pp. 150-154.

    [24] Tel est la cas par exemple du courant Utopia du Parti Socialiste, qui bien que ne défendant pas l’idée de décroissance, entretient des liens de débat étroit avec les cercles défendant cette orientation. Il fixe le montant du revenu à 600€ mensuels. Voir les contributions de ce courant dans le livre collectif coordonné par Baptiste Mylondo, Pour une politique de décroissance, Golias, 2007, 124 pages, spécialement pp. 70-72.

    [25] Karl Marx, Œuvres, Economie II, Gallimard, 1968, pp. 1551-1573. Dans la lettre du 8 mars 1881 à Vera Zassoulitch, il indique ainsi : « L’analyse donnée dans le Capital n’offre donc de raisons ni pour ni contre la vitalité de la commune rurale, mais l’étude spéciale que j’en ai faite (…) m’a convaincu que cette commune est le point d’appui de la régénération sociale en Russie, mais, afin qu’elle puisse fonctionner comme tel, il faudrait d’abord éliminer les influences délétères qui l’assaillent de tous les côtés et ensuite lui assurer les conditions normales d’un développement spontané. » (p. 1558).

    [26] Serge Latouche, op.cit., pp. 147-158.

    [27] Paul Ariès, op. cit., pp. 299-307, et Vincent Cheynet, op.cit., pp. 131-139. Paul Ariès récuse la perspective d’un altermondialisme pour celle d’un antimondialisme, insistant sur la primauté du local et de l’Etat nation pour organiser démocratiquement une autre société. Le défi est bien pourtant de changer le monde tant les crises sociales et écologiques sont planétaires. Cela implique que des réponses doivent être élaborées à l’échelle planétaire et pose le redoutable défi de l’organisation d’une démocratie mondiale. L’articulation des niveaux de délibération démocratiques avec l’édiction d’un véritable principe de subsidiarité est indispensable, mais il ne saurait y avoir de solution nationale à un problème mondial, ni de sortie nationale durable d’un monde qui resterait dominé par le capitalisme et l’impérialisme.

    [28] Comme le propose Vincent Cheynet, op.cit. pp. 113 et 133.

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    La décroissance Empty Re: La décroissance

    Message par bye Sam 18 Juin - 11:50

    Décroissance - Appel campagnes 2012

    Pour une transition démocratique vers des sociétés soutenables et surtout souhaitables de Décroissance.
    La société de croissance accumule dramatiquement toutes les crises : économique, environnementale, sociale, culturelle et politique. L’absurdité de ce modèle de société n’est malheureusement plus à démontrer tant les inégalités sont devenues flagrantes, le mal-être de plus en plus insoutenable et les catastrophes industrielles, sociales et/ou naturelles, presque quotidiennes. Il est aujourd’hui grand temps de construire ensemble une transition démocratique vers des sociétés soutenables et surtout souhaitables de Décroissance.

    Il s’agit de mieux partager le gâteau, de limiter sa taille, mais aussi de lui donner un meilleur goût !

    C’est pourquoi, nous, Collectif Décroissance 2012, proposons de participer aux élections présidentielles, rendez-vous politique majeur de notre démocratie malade, afin :

    •D’ouvrir un débat sur la Décroissance et de proposer des pistes, des réflexions de transition vers une sortie de la société de croissance et sur quelles sociétés de Décroissance construire ensemble.
    •De critiquer la politique spectacle et la personnalisation de la politique sacralisée par l’institution présidentielle, devenue la caricature monarchique d’une oligarchie au service des riches qui ne convainc plus grand monde.
    •De faire se rencontrer localement des objectrices et objecteurs de croissance afin de nous réapproprier nos choix de vie.
    Nous proposons ainsi de participer aux débats en nous appuyant sur un collectif de porte-parole ouvert.

    Notre candidat-e est le projet de la Décroissance.

    A l’occasion de cette campagne nous proposons de développer nos thèmes principaux qui sont :

    •Projet de transition démocratique vers des sociétés de Décroissance soutenables et souhaitables : la première des Décroissances doit être celles des inégalités. C’est pourquoi nous proposons une redistribution des richesses notamment à travers la mise en place d’une dotation inconditionnelle d’autonomie nécessairement couplée à un revenu maximum autorisé. Cette dotation a pour but aussi de relocaliser l’économie tout en préservant les solidarités nationales et internationales, de s’émanciper de la centralité de la valeur travail et du capitalisme pour s’orienter vers l’autogestion, de tendre vers des souverainetés alimentaires et énergétiques en sortant de notre dépendance aux ressources finies (en particulier le pétrole) et de participer à une réappropriation de la politique. Cette dotation serait versée de la naissance à la mort de manière inconditionnelle en droit de tirage (énergie, eau, alimentation), d’accès (logement, éducation, santé, transport), en monnaies locales fondantes et aussi éventuellement, pour partie, en monnaie nationale.
    •Pour une décolonisation de nos imaginaires, vers une société du bien-vivre : il est temps de sortir de notre toxico-dépendance à la consommation et de passer du quantitatif au qualitatif. Travailler moins, pour produire moins mais mieux, pour consommer moins et surtout pour vivre mieux ; privilégier la culture, la convivialité, le partage et la solidarité plutôt que la compétition économique et le toujours plus ; s’affranchir des guerres provoquées par les logiques économiques, des replis identitaires ou encore des frustrations engendrées par la publicité.
    •Mise en place d’une assemblée constituante vers une démocratie réelle : il est temps de sortir des institutions de la 5ème république afin de promouvoir une repolitisation de la société à travers une relocalisation des décisions et une plus forte participation de chacun-e. La transformation de notre société ne viendra pas d’en haut. A nous de nous l’approprier.
    Une croissance illimitée dans un monde limité est une absurdité.

    La campagne s’inscrit dans la démarche des quatre niveaux politiques de la Décroissance :

    •Le projet : projet de transition et aussi réflexion sur ce que peuvent être des sociétés de Décroissance.
    •Le collectif : à travers les alternatives concrètes.
    •La visibilité : l’organisation de rencontres-débats, de manifestations, le passage dans les médias, la participation à des élections de manière non-électoraliste.
    •L’individuel : à travers la simplicité volontaire et la décolonisation de l’imaginaire.
    Aussi, nous invitons toutes celles et ceux qui adhèrent à ce projet à nous accompagner dans ce « pas de côté » et à nous rejoindre pour construire ensemble une Décroissance sereine, soutenable et conviviale.


    - Pour signez l'appel : http://decroissance2012.fr/?page_id=82
    - Genèse et démarche du collectif : http://decroissance2012.fr/?page_id=88
    - Version imprimable à distribuer autour de vous : version pdf
    - N'hésitez pas à faire circuler cette information.



    Collectif Décroissance 2012
    contact@decroissance2012.fr
    http://decroissance2012.fr/



    http://www.decroissance2012.fr/

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