Nos habitudes alimentaires, une fois établies, sont très résistantes au changement. En général, nous aimons manger ce que nous connaissons et éprouvons certaines craintes devant l'inconnu, surtout quand il comporte six pattes et des antennes... Consommer des insectes frappe notre imagination et remet en cause tous nos préjugés à leur égard. Pourtant, tout comme les crustacés, leurs proches parents, les insectes présentent une haute valeur nutritive. Ils contiennent des protéines, des lipides, des minéraux (surtout du zinc et du fer), des vitamines (notamment de la riboflavine et de la thiamine) et, bien sûr, de l'eau.
Cette richesse nutritive ne parvient cependant pas à combattre nos barrières psychologiques. Ainsi, pour la plupart des Occidentaux, la consommation des insectes demeure une curiosité alimentaire associée, le plus souvent, à des sociétés tribales qui n'ont d'autre choix que de manger des insectes pour survivre. Bien sûr, certains peuples mangent des insectes par nécessité. D'autres les apprécient simplement parce qu'ils sont abondants, accessibles et bon marché. Certains les consomment pour ce qu'ils symbolisent (dans certaines régions d'Afrique, par exemple, on conseille aux femmes stériles et aux hommes impuissants de manger des reines termites, prodigieusement fertiles) alors que d'autres les préfèrent pour leurs qualités nutritives et gustatives.
Quelle qu'en soit la raison, la consommation d'insectes est une pratique très répandue dans le monde. Elle fait partie des traditions de nombreuses civilisations et, pour en comprendre les motivations, il nous faut d'abord découvrir les us et coutumes associés à ce mode d'alimentation.
Parmi les insectes consommés en Asie du Sud-Est, la punaise d'eau géante (Lethocerus indicus) est considérée comme un véritable délice. Réduite en purée puis mélangée avec des légumes et des condiments, elle sert à fabriquer le nam prik mangda, une sauce que les Laotiens et les Thaïlandais mangent avec des légumes et du riz. Cette punaise, dont on compare le goût prononcé à celui du fromage gorgonzola, se vend congelée dans certains marchés asiatiques de la Californie. Les immigrants peuvent ainsi concocter leur recette maison et éviter d'acheter la préparation commerciale dont le goût, semble-t-il, est incomparable à celui du mélange obtenu avec des punaises fraîches.
Photo de la punaise d'eau géante:
ICI
Un deuxième insecte très populaire en Orient pour ses vertus alimentaires est la chrysalide de ver à soie. Une chrysalide est le stade de développement par lequel passe la chenille avant de devenir papillon. Chez certaines espèces, la chenille sécrète de la soie et tisse un cocon à l'intérieur duquel elle se transforme en chrysalide. C'est le cas du papillon (Bombyx mori) élevé massivement en de nombreux pays d'Asie pour la production de la soie et dont la chenille est incorrectement appelée « ver » à soie.
Pour filer l'unique brin de soie qui forme le cocon, il faut d'abord ébouillanter ce dernier pour tuer la chrysalide et ainsi éviter l'émergence du papillon, ce qui aurait comme conséquence de casser le brin de soie. La coutume veut que les fileuses se nourrissent des chrysalides qui, libérées de leur cocon, flottent dans le bassin d'eau bouillante. En raison de la haute valeur protéique d'une chrysalide de ver à soie, soit près de 63 % de son poids sec, cette collation prise à la hâte s'avère bénéfique pour ces jeunes femmes dont la journée de travail est souvent très longue.
Les grandes quantités de chrysalides rendues disponibles par l'industrie de la soie ont fait naître de nombreuses autres habitudes alimentaires dans les pays producteurs. Réputées pour leur goût semblable aux noix d'acajou, les chrysalides de ver à soie frites apparaissent au menu de certains restaurants de Chine et du Japon. En Corée du Sud, elles sont mises en conserve puis vendues dans les marchés locaux ou importées dans les pays occidentaux comme les États-Unis. Dans certaines régions de Chine, les chrysalides sont séchées au soleil afin d'être consommées en cours d'année en omelette ou frites avec de l'oignon et de la sauce. Cette pratique, beaucoup plus usuelle en régions rurales, est cependant peu courante dans les régions industrialisées où les chrysalides sont recueillies pour nourrir le poisson et la volaille.
Cette richesse nutritive ne parvient cependant pas à combattre nos barrières psychologiques. Ainsi, pour la plupart des Occidentaux, la consommation des insectes demeure une curiosité alimentaire associée, le plus souvent, à des sociétés tribales qui n'ont d'autre choix que de manger des insectes pour survivre. Bien sûr, certains peuples mangent des insectes par nécessité. D'autres les apprécient simplement parce qu'ils sont abondants, accessibles et bon marché. Certains les consomment pour ce qu'ils symbolisent (dans certaines régions d'Afrique, par exemple, on conseille aux femmes stériles et aux hommes impuissants de manger des reines termites, prodigieusement fertiles) alors que d'autres les préfèrent pour leurs qualités nutritives et gustatives.
Quelle qu'en soit la raison, la consommation d'insectes est une pratique très répandue dans le monde. Elle fait partie des traditions de nombreuses civilisations et, pour en comprendre les motivations, il nous faut d'abord découvrir les us et coutumes associés à ce mode d'alimentation.
Parmi les insectes consommés en Asie du Sud-Est, la punaise d'eau géante (Lethocerus indicus) est considérée comme un véritable délice. Réduite en purée puis mélangée avec des légumes et des condiments, elle sert à fabriquer le nam prik mangda, une sauce que les Laotiens et les Thaïlandais mangent avec des légumes et du riz. Cette punaise, dont on compare le goût prononcé à celui du fromage gorgonzola, se vend congelée dans certains marchés asiatiques de la Californie. Les immigrants peuvent ainsi concocter leur recette maison et éviter d'acheter la préparation commerciale dont le goût, semble-t-il, est incomparable à celui du mélange obtenu avec des punaises fraîches.
Photo de la punaise d'eau géante:
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Un deuxième insecte très populaire en Orient pour ses vertus alimentaires est la chrysalide de ver à soie. Une chrysalide est le stade de développement par lequel passe la chenille avant de devenir papillon. Chez certaines espèces, la chenille sécrète de la soie et tisse un cocon à l'intérieur duquel elle se transforme en chrysalide. C'est le cas du papillon (Bombyx mori) élevé massivement en de nombreux pays d'Asie pour la production de la soie et dont la chenille est incorrectement appelée « ver » à soie.
Pour filer l'unique brin de soie qui forme le cocon, il faut d'abord ébouillanter ce dernier pour tuer la chrysalide et ainsi éviter l'émergence du papillon, ce qui aurait comme conséquence de casser le brin de soie. La coutume veut que les fileuses se nourrissent des chrysalides qui, libérées de leur cocon, flottent dans le bassin d'eau bouillante. En raison de la haute valeur protéique d'une chrysalide de ver à soie, soit près de 63 % de son poids sec, cette collation prise à la hâte s'avère bénéfique pour ces jeunes femmes dont la journée de travail est souvent très longue.
Les grandes quantités de chrysalides rendues disponibles par l'industrie de la soie ont fait naître de nombreuses autres habitudes alimentaires dans les pays producteurs. Réputées pour leur goût semblable aux noix d'acajou, les chrysalides de ver à soie frites apparaissent au menu de certains restaurants de Chine et du Japon. En Corée du Sud, elles sont mises en conserve puis vendues dans les marchés locaux ou importées dans les pays occidentaux comme les États-Unis. Dans certaines régions de Chine, les chrysalides sont séchées au soleil afin d'être consommées en cours d'année en omelette ou frites avec de l'oignon et de la sauce. Cette pratique, beaucoup plus usuelle en régions rurales, est cependant peu courante dans les régions industrialisées où les chrysalides sont recueillies pour nourrir le poisson et la volaille.