GDF Suez: des difficultés à venir sur le nucléaire ou la concurrence
PARIS - Le nouveau groupe d'énergie GDF Suez, né après beaucoup d'obstacles, va affronter maintenant ses premières difficultés, sur le nucléaire ou la concurrence, estime Jean-Marie Chevalier, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières à l'Université Paris-Dauphine.
Q: Quelles sont les difficultés auxquelles va être confronté GDF Suez?
R: La première des difficultés, ce sont les ressources humaines. Il faut que GDF Suez fasse adhérer l'ensemble du personnel à son projet.
La deuxième difficulté va être la surveillance très vigilante des autorités de la concurrence, à Bruxelles, à Paris et en Belgique. Au nouveau groupe de trouver les bonnes réponses.
Une autre difficulté sera pour GDF Suez d'expliquer que ce n'est pas de sa faute si les prix du gaz ou de l'électricité augmentent. Le grand coupable, c'est l'Etat, qui effectue une sorte de blocage des prix en fixant les tarifs réglementés, qui sont un très mauvais signal pour les consommateurs.
Or, à l'heure actuelle, le vrai message à faire passer est que l'énergie va être plus chère.
Enfin, sur le nucléaire et la construction en France d'un deuxième réacteur de troisième génération EPR, ouvrir ce chantier à un groupe privé peut être très compliqué, quand les centrales en France sont toutes exploitées par le groupe public EDF. Si GDF Suez rencontre trop de difficultés en France pour éventuellement construire cet EPR, il ira peut-être en construire en Grande-Bretagne.
Q: Par quoi a été motivée cette fusion?
R: GDF avait besoin de trouver un partenaire électrique, et Suez était le meilleur en raison de cultures pas très éloignées les unes des autres.
Le financier belge Albert Frère (deuxième actionnaire de GDF Suez, ndlr) a joué un rôle très important, car il avait besoin de conforter sa position dans l'establishment politico-financier français mais aussi parce qu'il a toujours été convaincu que cette opération ouvrait un très important potentiel de création de valeur.
Pour le marché français, la bonne nouvelle est que ce mariage va créer un concurrent de taille pour EDF. Même si cette fusion ne va pas entraîner de baisses de prix de l'énergie, on peut s'attendre à des offres qui aboutissent à des baisses des consommations d'énergie.
Q: Pourquoi la fusion a mis autant de temps à voir le jour?
R: Il a fallu convaincre la majorité politique de voter une loi qui permette à l'Etat de descendre en dessous de 70% du capital de Gaz de France. Il y a eu aussi des jours et des jours de négociations très difficiles avec la Commission européenne pour savoir si elle donnerait son feu vert. Il y a eu aussi un obstacle social. Les syndicats notamment de GDF estimaient ne pas avoir assez de garanties et ont tout fait pour retarder le mariage.
Enfin il y a eu un obstacle financier sur la parité de fusion, et le coup de génie, fruit des discussions entre Suez et l'Elysée, a été de décider de mettre en Bourse Suez Environnement, le pôle eau et déchets de Suez, pour compenser la différence de valeur entre les deux entreprises.
PARIS - Le nouveau groupe d'énergie GDF Suez, né après beaucoup d'obstacles, va affronter maintenant ses premières difficultés, sur le nucléaire ou la concurrence, estime Jean-Marie Chevalier, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières à l'Université Paris-Dauphine.
Q: Quelles sont les difficultés auxquelles va être confronté GDF Suez?
R: La première des difficultés, ce sont les ressources humaines. Il faut que GDF Suez fasse adhérer l'ensemble du personnel à son projet.
La deuxième difficulté va être la surveillance très vigilante des autorités de la concurrence, à Bruxelles, à Paris et en Belgique. Au nouveau groupe de trouver les bonnes réponses.
Une autre difficulté sera pour GDF Suez d'expliquer que ce n'est pas de sa faute si les prix du gaz ou de l'électricité augmentent. Le grand coupable, c'est l'Etat, qui effectue une sorte de blocage des prix en fixant les tarifs réglementés, qui sont un très mauvais signal pour les consommateurs.
Or, à l'heure actuelle, le vrai message à faire passer est que l'énergie va être plus chère.
Enfin, sur le nucléaire et la construction en France d'un deuxième réacteur de troisième génération EPR, ouvrir ce chantier à un groupe privé peut être très compliqué, quand les centrales en France sont toutes exploitées par le groupe public EDF. Si GDF Suez rencontre trop de difficultés en France pour éventuellement construire cet EPR, il ira peut-être en construire en Grande-Bretagne.
Q: Par quoi a été motivée cette fusion?
R: GDF avait besoin de trouver un partenaire électrique, et Suez était le meilleur en raison de cultures pas très éloignées les unes des autres.
Le financier belge Albert Frère (deuxième actionnaire de GDF Suez, ndlr) a joué un rôle très important, car il avait besoin de conforter sa position dans l'establishment politico-financier français mais aussi parce qu'il a toujours été convaincu que cette opération ouvrait un très important potentiel de création de valeur.
Pour le marché français, la bonne nouvelle est que ce mariage va créer un concurrent de taille pour EDF. Même si cette fusion ne va pas entraîner de baisses de prix de l'énergie, on peut s'attendre à des offres qui aboutissent à des baisses des consommations d'énergie.
Q: Pourquoi la fusion a mis autant de temps à voir le jour?
R: Il a fallu convaincre la majorité politique de voter une loi qui permette à l'Etat de descendre en dessous de 70% du capital de Gaz de France. Il y a eu aussi des jours et des jours de négociations très difficiles avec la Commission européenne pour savoir si elle donnerait son feu vert. Il y a eu aussi un obstacle social. Les syndicats notamment de GDF estimaient ne pas avoir assez de garanties et ont tout fait pour retarder le mariage.
Enfin il y a eu un obstacle financier sur la parité de fusion, et le coup de génie, fruit des discussions entre Suez et l'Elysée, a été de décider de mettre en Bourse Suez Environnement, le pôle eau et déchets de Suez, pour compenser la différence de valeur entre les deux entreprises.