Mort d’un Ivoirien au centre fermé de Brugge
À quand une politique migratoire européenne digne de ce nom?
C’est avec consternation que les associations militantes pour le droit des migrants ont appris ce 5 décembre la mort d’un Ivoirien d’une trentaine d’années au centre fermé de Brugge.
P. a été arrêté le 5 novembre au prétexte que son identité ne correspondait pas à l’identité qu’il avait déclinée lors de son audition au CGRA. Il était depuis plus de dix ans en Belgique où il avait femme et deux enfants.
La veille, les gardiens l’avaient prévenu que sa femme viendrait le visiter à 21h00. Les gardiens sont venus le chercher mais ses camarades de chambre ne peuvent confirmer qu’il a bien rencontré sa femme.
Ce 5 décembre, au matin, P. était découvert mort dans son lit. Ses compagnons de chambre ont été priés de quitter les lieux et le médecin du centre est venu constater le décès.
Selon les témoignages recueillis, P. ne s’est pas suicidé, au contraire, ses amis font état de sa combativité, du courage qu’il donnait aux uns et aux autres pour supporter l’enfermement et l’arbitraire. « C’est un enfer ici ! », « Faut dénoncer ça ! », répètent, affligés, les amis de l’Ivoirien.
En réaction à ce drame et en soutien aux quatre grévistes de la faim engagés aux côtés des réfugiés afghans, une quarantaine de détenus du centre fermé de Brugge et une vingtaine à Vottem ont entamé une grève de la faim.
Cette mort en centre fermé soulève plusieurs questions. La détention administrative des étrangers est un outil de la politique migratoire qui fait fi des raisons réelles invoquées par les migrants. Au prétexte qu’une identité déclarée n’est pas forcément l’authentique, les instances chargées de l’examen d’une demande d’asile ou de régularisation ne veulent pas admettre que souvent ce « mensonge » est une première manière de sauver sa vie. Si certains brûlent leurs documents d’identité avant d’arriver en Europe, si d’autres posent leurs doigts sur un réchaud pour effacer leurs empreintes digitales, d’autres comme P. n’ont pas donné leur nom véritable. Et alors ? Les preuves administratives sont-elles plus probantes que les déclarations faisant état de menaces de mort, de discriminations flagrantes au pays, de persécutions ?
Demain Migreurop lancera une nouvelle base de données sur les centres de rétention des étrangers en Europe. Chaque année, estime le réseau, environ 600.000 personnes sont enfermées dans ces lieux de non droit.
Le 4 décembre, un Arménien s’est pendu dans sa cellule d’isolement au Centre de rétention de Barcelone.
Ce 5 décembre, un Ivoirien est mort au centre fermé de Brugge.
Combien de morts en centres fermés faudra-t-il dénoncer pour qu’enfin une politique migratoire digne de ce nom soit appliquée en Europe?
Contact presse: Oscar 0496 40 33 09
CRER
http://regularisation.canalblog.com/
À quand une politique migratoire européenne digne de ce nom?
C’est avec consternation que les associations militantes pour le droit des migrants ont appris ce 5 décembre la mort d’un Ivoirien d’une trentaine d’années au centre fermé de Brugge.
P. a été arrêté le 5 novembre au prétexte que son identité ne correspondait pas à l’identité qu’il avait déclinée lors de son audition au CGRA. Il était depuis plus de dix ans en Belgique où il avait femme et deux enfants.
La veille, les gardiens l’avaient prévenu que sa femme viendrait le visiter à 21h00. Les gardiens sont venus le chercher mais ses camarades de chambre ne peuvent confirmer qu’il a bien rencontré sa femme.
Ce 5 décembre, au matin, P. était découvert mort dans son lit. Ses compagnons de chambre ont été priés de quitter les lieux et le médecin du centre est venu constater le décès.
Selon les témoignages recueillis, P. ne s’est pas suicidé, au contraire, ses amis font état de sa combativité, du courage qu’il donnait aux uns et aux autres pour supporter l’enfermement et l’arbitraire. « C’est un enfer ici ! », « Faut dénoncer ça ! », répètent, affligés, les amis de l’Ivoirien.
En réaction à ce drame et en soutien aux quatre grévistes de la faim engagés aux côtés des réfugiés afghans, une quarantaine de détenus du centre fermé de Brugge et une vingtaine à Vottem ont entamé une grève de la faim.
Cette mort en centre fermé soulève plusieurs questions. La détention administrative des étrangers est un outil de la politique migratoire qui fait fi des raisons réelles invoquées par les migrants. Au prétexte qu’une identité déclarée n’est pas forcément l’authentique, les instances chargées de l’examen d’une demande d’asile ou de régularisation ne veulent pas admettre que souvent ce « mensonge » est une première manière de sauver sa vie. Si certains brûlent leurs documents d’identité avant d’arriver en Europe, si d’autres posent leurs doigts sur un réchaud pour effacer leurs empreintes digitales, d’autres comme P. n’ont pas donné leur nom véritable. Et alors ? Les preuves administratives sont-elles plus probantes que les déclarations faisant état de menaces de mort, de discriminations flagrantes au pays, de persécutions ?
Demain Migreurop
Le 4 décembre, un Arménien s’est pendu dans sa cellule d’isolement au Centre de rétention de Barcelone.
Ce 5 décembre, un Ivoirien est mort au centre fermé de Brugge.
Combien de morts en centres fermés faudra-t-il dénoncer pour qu’enfin une politique migratoire digne de ce nom soit appliquée en Europe?
Contact presse: Oscar 0496 40 33 09
CRER
http://regularisation.canalblog.com/