ecotone a écrit:Bonsoir mon cher Résistance,
Ravie de te retrouver parmi nous. Oui, je sais que tu n'imagines pas qu'elle ait raison. D'ailleurs, t'as vu, elle ne m'avait pas répondu, elle n'a pas dû trouver l'objet de mon délit! Que des calomnies, c'est son genre!
Et puis, elle est la spécialiste du "tout et son contraire" en dehors de sa vulgarité, sa xénophobie...
Alors, faut voir dans le sujet de polanski, qu'elle a ouvert elle-même, qui traite de la pédophilie, comme elle répond...
https://expressions-libres.forumdediscussions.com/la-place-de-l-enfant-dans-nos-societes-le-forum-f127/roman-polanski-t1139.htm#11742
Je crois que pour les séquelles d'abus sexuels, il est très difficile de s'en débarrasser. Si comme tu dis, l'environnement affectif et une thérapie sont au rendez-vous, j'espère que les victimes peuvent atténuer le traumatisme, je l'espère. Mais ce doit-être au combien difficile, tant l'humiliation doit être ressentie.
Je sais que tu n'es pas violent, moi non plus d'ailleurs ; mais peut-être dans certain cas, je crois que je pourrais le devenir, face à un pédophile selon les circonstances, est-ce que péter un plomb ça ne m'arriverait pas??!! Je ne sais pas.
Je comprends bien ce que tu dis.
Chère amie, nous nous comprenons. Et je n’ai rien de plus à dire sur ce gouffre sans fond de vulgarité.
J’imagine bien qu’on ne se remet pas facilement d’un tel traumatisme: le viol fait parti des pires crimes qu’on puisse faire subir à une personne. C'est une marque indélébile. Certains se suicident, se drogue, se mutilent, tombent dans la délinquance, après un tel traumatisme.
Je me souviens lors d'une arrestation d'un criminel qui avait séquestré et violé pendant quelques heures une femme d'une trentaine d'années mariée et mère. Ce salopard se réjouissait d'avance à l'idée que rien ne serait plus pour cette femme comme avant, certain qu'il était qu'elle ne pourrait jamais l'oublier. Et qu'ainsi, il serait toujours entre elle et son mari.
Dans ce cas, le violeur connaissait la victime.
Et ce jour-là, j’ai pris conscience que certains violeurs prennent plaisir à savoir que les enfants ou les femmes qu’ils violent ne les oublieront jamais et au fait qu’elles détruiront peut-être même leur vie à cause de ce traumatisme et donc d'eux.
Dès lors, je pense que la meilleure réponse et frustration que peuvent leur rendre ces enfants lorsqu’ils deviennent adultes et ces femmes s’est de poursuivre leur vie et de trouver leur bonheur. De se reconstruire.
Évidemment, je ne nierais jamais la difficulté de la chose. Je pense qu’un entourage médical et familial prévenant, à l’écoute, est indispensable. Je ne prétendrais jamais pour autant que ce soit suffisant. Et je ne croirais jamais qu’on ne garde pas des séquelles d’avoir subit un tel traumatisme. Je pense que tu l'auras compris, Ecotone.
Mais je suis toujours heureux de constater que biens des victimes ne restent pas victimes toutes leurs vies durant, qu’elles cherchent à se sortir de cet enfer physique et psychologique.
Certaines s’organisent autour d’association d’aide à d’autres victimes et leur montre que leur vie ne s’est pas arrêté le jour de leur agression. Qu’elles peuvent avoir une vie, et que cette vie peut être riche et pleine, si elles le veulent.
Je ne veux pas dire par-là qu’il suffit de vouloir pour pouvoir. Je veux simplement dire que cela ne dépend pas de leur agresseur. Mais de leur capacité à elles, et à elles seules, à savoir reprendre le contrôle de leur vie.
Et ces femmes lorsqu’elles reprennent le contrôle de leur vie : pour moi, rien n'est plus beau que cette victoire sur leur agresseur.
Et c’est le plus grand des échecs des criminels sexuels lorsqu’ils apprennent, savent qu’ils ne contrôlent plus par procuration leurs victimes.
Cependant, et je sais que je vais en choquer encore beaucoup en disant ce qui suit. Je ne pense pas qu’on se donne les véritables moyens de lutter contre la criminalité sexuelle. Certains médias véhiculent une image dégradante de la femme et de la sexualité. Nos sociétés véhiculent encore trop souvent l’idée de la supériorité de l’homme sur la femme. Le viol, s’il est majoritairement condamné par tous, la victime reste encore trop souvent suspectée d'avoir provoqué son malheur. Certains intellectuels pis, certains philosophes, comme Alain Finkielkraut, vont jusqu’à justifier le viol, le nier même, puisque la victime avait posé nue ou était déjà sortie avec un garçon. Donc poser nue, ou sortir avec un garçon, dédouane un homme de 40 ans, de soûler cette fille de 13 ans et de la violer. Et que dire de ces médias pour lesquels un viol sur une mineur de moins de 15 ans, devient une vague affaire de mœurs?
De plus l'enfermement du violeur est-il la seule réponse qu'on puisse opposer au criminel sexuel ? Que fait-on pour se prémunir de toute récidive ?
Je suis intimement persuadé que si les hommes étaient autant touché que les femmes par le viol, il y aurait une prise de conscience bien plus grande pour lutter véritablement contre cette autre forme de violence faite à la femme principalement. Et qu’on prendrait bien plus sérieusement encore les choses en main : judiciairement, socialement, sociologiquement, psychologiquement.