Un peloton d'exécution indonésien a tué huit condamnés à mort, dont sept étrangers, dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 avril.
Deux Australiens, quatre Nigérians, un Brésilien et un Indonésien ont été fusillés peu après minuit, le gouvernement de Djakarta ayant rejeté les derniers appels à la clémence venus du monde entier. Le Français Serge Atlaoui, également condamné à mort pour trafic de drogue, a obtenu un sursis il y a plusieurs jours et se trouve toujours dans le couloir de la mort.
L'exécution de la Philippine Mary Jane Veloso, femme de ménage et mère de deux enfants, arrêtée en 2010 après avoir été trouvée en possession de 2,6 kg d'héroïne dissimulés dans sa valise à son arrivée en Indonésie, a été reportée à la dernière minute. Devant l'ambassade d'Indonésie à Manille, les manifestants qui veillaient là ont pleuré de joie à l'annonce de la nouvelle.
Les huit hommes exécutés ont apparemment tous refusé d'avoir les yeux bandés, comme ils en avaient la possibilité, et ont chanté des hymnes peu avant d'être fusillés par un peloton d'exécution dans une clairière au milieu de la jungle, selon un pasteur qui était présent.
>> Lire nos explications : Indonésie : qui sont les condamnés à mort ?
L'Autralie furieuse, le Brésil « choqué »
Muhammad Prasetyo, procureur général d'Indonésie, a défendu ces exécutions, déclarant que son pays faisait face à une « guerre contre les horribles crimes liés à la drogue, qui menacent la survie de [la] nation ». « Nous ne faisons pas des ennemis de pays d'où venaient les exécutés », a-t-il ajouté.
L'Australie et le Brésil, deux pays hostiles à la peine capitale, avaient dénoncé la décision de Joko Widodo, le président de l'Indonésie, au pouvoir depuis juillet, d'accroître le rythme des exécutions après un moratoire de cinq ans. L'exécution des deux Australiens, Myuran Sukumaran et Andrew Chan, représente un acte « cruel et inutile », a estimé Tony Abbott, le premier ministre de l'Australie, qui a rappelé son ambassadeur, mais a déconseillé un boycottage commercial.
« Nous respectons la souveraineté de l'Indonésie, mais nous déplorons ce qui a été fait, qui ne peut passer dans l'indifférence. Je tiens à souligner que la relation liant l'Australie et l'Indonésie est très importante, mais vient de pâtir de ce qui a eu lieu ces dernières heures. »
Le gouvernement brésilien s'est dit choqué par l'annonce de l'exécution d'un de ses ressortissants – la seconde d'un Brésilien en Indonésie en trois mois –, malgré les appels à la clémence lancés par la présidente Dilma Rousseff en personne. Après la première exécution, le Brésil avait rappelé son ambassadeur en poste à Djakarta. Les Nations unies ont jugé les exécutions « extrêmement regrettables, extrêmement tristes » et ont demandé à Djakarta de rétablir le moratoire sur la peine de mort.
La France a réagi en rappelant « son opposition à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances » et s'est dit « solidaire avec les pays des ressortissants » étrangers exécutés. « Tout l'effort diplomatique continue » pour tenter d'éviter l'exécution de Serge Atlaoui, a affirmé le ministre des affaires étrangères. Laurent Fabius a dit avoir « des contacts réguliers avec la famille et les avocats » du ressortissant français.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/04/29/l-indonesie-a-execute-huit-condamnes-a-mort-malgre-la-mobilisation-internationale_4624704_3216.html
Deux Australiens, quatre Nigérians, un Brésilien et un Indonésien ont été fusillés peu après minuit, le gouvernement de Djakarta ayant rejeté les derniers appels à la clémence venus du monde entier. Le Français Serge Atlaoui, également condamné à mort pour trafic de drogue, a obtenu un sursis il y a plusieurs jours et se trouve toujours dans le couloir de la mort.
L'exécution de la Philippine Mary Jane Veloso, femme de ménage et mère de deux enfants, arrêtée en 2010 après avoir été trouvée en possession de 2,6 kg d'héroïne dissimulés dans sa valise à son arrivée en Indonésie, a été reportée à la dernière minute. Devant l'ambassade d'Indonésie à Manille, les manifestants qui veillaient là ont pleuré de joie à l'annonce de la nouvelle.
Les huit hommes exécutés ont apparemment tous refusé d'avoir les yeux bandés, comme ils en avaient la possibilité, et ont chanté des hymnes peu avant d'être fusillés par un peloton d'exécution dans une clairière au milieu de la jungle, selon un pasteur qui était présent.
>> Lire nos explications : Indonésie : qui sont les condamnés à mort ?
L'Autralie furieuse, le Brésil « choqué »
Muhammad Prasetyo, procureur général d'Indonésie, a défendu ces exécutions, déclarant que son pays faisait face à une « guerre contre les horribles crimes liés à la drogue, qui menacent la survie de [la] nation ». « Nous ne faisons pas des ennemis de pays d'où venaient les exécutés », a-t-il ajouté.
L'Australie et le Brésil, deux pays hostiles à la peine capitale, avaient dénoncé la décision de Joko Widodo, le président de l'Indonésie, au pouvoir depuis juillet, d'accroître le rythme des exécutions après un moratoire de cinq ans. L'exécution des deux Australiens, Myuran Sukumaran et Andrew Chan, représente un acte « cruel et inutile », a estimé Tony Abbott, le premier ministre de l'Australie, qui a rappelé son ambassadeur, mais a déconseillé un boycottage commercial.
« Nous respectons la souveraineté de l'Indonésie, mais nous déplorons ce qui a été fait, qui ne peut passer dans l'indifférence. Je tiens à souligner que la relation liant l'Australie et l'Indonésie est très importante, mais vient de pâtir de ce qui a eu lieu ces dernières heures. »
Le gouvernement brésilien s'est dit choqué par l'annonce de l'exécution d'un de ses ressortissants – la seconde d'un Brésilien en Indonésie en trois mois –, malgré les appels à la clémence lancés par la présidente Dilma Rousseff en personne. Après la première exécution, le Brésil avait rappelé son ambassadeur en poste à Djakarta. Les Nations unies ont jugé les exécutions « extrêmement regrettables, extrêmement tristes » et ont demandé à Djakarta de rétablir le moratoire sur la peine de mort.
La France a réagi en rappelant « son opposition à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances » et s'est dit « solidaire avec les pays des ressortissants » étrangers exécutés. « Tout l'effort diplomatique continue » pour tenter d'éviter l'exécution de Serge Atlaoui, a affirmé le ministre des affaires étrangères. Laurent Fabius a dit avoir « des contacts réguliers avec la famille et les avocats » du ressortissant français.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/04/29/l-indonesie-a-execute-huit-condamnes-a-mort-malgre-la-mobilisation-internationale_4624704_3216.html