LIBRE DISCUSSION DANS LES COULISSES DE DEMAIN

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
LIBRE DISCUSSION DANS LES COULISSES DE DEMAIN

Débattons en toute liberté, dans le respect de l’autre, sur tous les sujets qui composent notre société : politique, économie, environnement, religion, philosophie, paranormal, sciences, famille, santé, mode, sexualité, loisirs, sports, divertissements…

Derniers sujets

» Attal contre la jeunesse
par bye Lun 22 Avr - 8:41

» Ce mercredi 10 avril, le Pacte sur la migration et l’asile est soumis au vote des députés européens : s’ils sont adoptés, ces textes entraineront une forte dégradation des conditions d’accueil des demandeurs d’asile partout en Europe, et particulièrement
par bye Ven 12 Avr - 10:20

» Groupes de « niveaux », groupes de « besoins » : le gouvernement acte le tri social !
par bye Lun 8 Avr - 17:09

» ETUDE « ELIPA 2 »: ENTRE TENDANCES ENCOURAGEANTES ET OBSTACLES PERSISTANTS À L’INTÉGRATION DES ÉTRANGERS EN FRANCE
par bye Lun 25 Mar - 18:01

» 21 mars : Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale
par bye Sam 23 Mar - 9:50

» Les conséquences des dispositions du décret Piantedosi un an après
par bye Ven 8 Mar - 20:36

» Victoire féministe : L'avortement devient une liberté garantie par la Constitution !
par bye Mar 5 Mar - 16:29

» UN 24 FÉVRIER 2024 PLACÉ SOUS LE SIGNE DU RASSEMBLEMENT ET POUR LA PAIX EN UKRAINE
par bye Ven 23 Fév - 10:09

» tournant du 18 février
par bye Lun 19 Fév - 11:26

» Pétition intersyndicale : Ensemble nous disons « NON » au « Choc des savoirs » !
par bye Mer 14 Fév - 21:27

» ACTUALITÉ SOCIÉTÉ ET POLITIQUE
par gramophone Jeu 18 Jan - 19:27

» l'amour libre
par gramophone Mer 27 Déc - 15:35

» Pacte sur la migration et l’asile : un accord trouvé mais déjà fortement critiqué
par bye Ven 22 Déc - 19:40

» En Argentine, Javier Milei, candidat ultra-libéral, climatosceptique et antiféministe, vient d’être élu Président du pays
par gramophone Dim 10 Déc - 13:14

» Cours criminelles départementales : une justice de seconde classe.
par bye Sam 9 Déc - 11:36

» PISA 2022
par bye Mar 28 Nov - 10:39

» Le 25 novembre 2023, journée internationale contre les violences faites aux femmes, manifestons contre toutes les violences sexistes et sexuelles !
par bye Mer 22 Nov - 15:03

» Narges Mohammadi et Anne L'Huillier ont reçu le prix Nobel de la paix et celui de physique en octobre 2023
par bye Jeu 16 Nov - 12:47

» Pour une pédagogie de la libération et de la solidarité : comment nous résistons à la guerre d’Israël contre les enfants palestiniens
par bye Lun 13 Nov - 17:31

» conflit Israël- Palestine
par bye Ven 3 Nov - 18:51

» pornocriminalité
par bye Ven 29 Sep - 8:54

» Pénalisation des clients prostitueurs
par bye Lun 4 Sep - 12:02

» La loi Rilhac est passée, « enfin » ?
par bye Sam 19 Aoû - 9:06

» Pacte sur la migration et l’asile
par bye Lun 31 Juil - 19:43

» Mobilisation contre l'assistanat sexuel : Le président Macron doit arrêter de faire planer le doute
par bye Ven 21 Juil - 18:17

» Pacte sur la migration et l’asile : accélération des négociations dans un contexte de tensions entre les États membres
par bye Mar 18 Juil - 8:11

» Pourquoi brûle-t-on des bibliothèques ? Entretien avec Denis Merklen
par bye Lun 17 Juil - 17:40

» Droits des femmes en Europe : les Etats membres refusent la criminalisation du viol
par bye Jeu 13 Juil - 18:55

» Comment espérer mettre fin aux violences masculines avec des policiers et des magistrats sexistes et racistes ?
par bye Jeu 15 Juin - 19:33

» MAYOTTE : CE QUI SE JOUE DERRIÈRE L’OPÉRATION WUAMBUSHU
par bye Jeu 15 Juin - 19:28

» https://www.france-terre-asile.org/communiques-presse/communiques-de-presse/empechons-la-violence-communique
par bye Sam 3 Juin - 9:04

» Exposition des mineur·es à la pornographie : les chiffres édifiants de l'ARCOM
par bye Ven 26 Mai - 11:32

» Le SNU hors l’école
par bye Mar 23 Mai - 9:14

» Réforme de l'asile dans l'UE : le Parlement adopte ses positions ; le Conseil entre en terrain inconnu.
par bye Jeu 18 Mai - 9:52

» Festival de Cannes : Pas d'honneur pour les agresseurs !
par bye Mar 16 Mai - 18:55

» Choisissons la solidarité !
par bye Mer 10 Mai - 12:26

» Propagande pro-stérilisations à Mayotte, en pleine pénurie de pilules abortives : une politique française coloniale et misogyne !
par bye Ven 28 Avr - 12:17

» Accueillir les Afghanes : pour un accueil d'urgence des femmes afghanes
par bye Ven 21 Avr - 19:17

» Loi de programmation militaire : la mobilisation des pacifistes doit être à la hauteur des enjeux
par bye Ven 21 Avr - 12:19

» Le 13 avril, la justice doit ordonner le blocage des sites pornocriminels qui exposent les mineur.es à des contenus pornographiques, violents et traumatiques.
par bye Jeu 13 Avr - 9:47

» SOMMET FRANCO-BRITANNIQUE : LA FRANCE NE PEUT PLUS RESTER COMPLICE DES POLITIQUES INDIGNES DU ROYAUME-UNI
par bye Ven 7 Avr - 8:45

» Royaume-Uni : un nouveau projet de loi piétine le droit d’asile
par bye Dim 2 Avr - 9:56

» PROJET DE LOI ASILE ET IMMIGRATION
par bye Mar 7 Fév - 19:11

» Présidence suédoise du Conseil de l’Union européenne : plus de sécurité, moins de solidarité ?
par bye Mer 1 Fév - 10:33

» Les femmes grandes perdantes de la réforme des retraites : Appel à la manifestation !
par bye Mer 18 Jan - 17:58

» L’école est inégalitaire… …encore et encore
par bye Sam 31 Déc - 16:13

» Réinstallation au sein de l’Union en 2023 : des engagements en-deçà des besoins
par bye Jeu 22 Déc - 7:07

» Pour le 25 novembre, journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes, nous appelons à une contre-offensive féministe qui combat à la racine le continuum des violences patriarcales.
par bye Sam 26 Nov - 8:56

» Méditerranée centrale : l’UE présente un plan d’action axé sur le renforcement de la coopération avec les pays tiers
par bye Ven 25 Nov - 9:19

» Journée mondiale pour la protection des enfants contre la pédocriminalité
par bye Ven 18 Nov - 13:24

» Cartographier les inégalités sociales entre écoles
par bye Lun 14 Nov - 9:03

» La Grande Cause définitivement classée sans suite ?
par bye Ven 11 Nov - 11:34

» Brésil – Quand l’extrême droite fait école
par bye Ven 4 Nov - 17:25

» Les Européens face au gouffre de la précarité
par bye Ven 4 Nov - 17:17

» COP27, ou comment répondre aux impacts du changement climatique ?
par bye Jeu 3 Nov - 18:37

» Le Lycée pro, personne ne le connait. Personne de ceux qui décident de notre vie. Le lycée pro, c’est cette institution qui n’a aucun ancien élève au gouvernement ou à l’Assemblée.
par bye Dim 30 Oct - 12:25

» Régularisation des déboutés en Allemagne, un modèle à suivre ?
par bye Mar 25 Oct - 8:39

» Mobilisons-nous contre la casse des lycées pro !
par bye Sam 22 Oct - 8:03

» Répression au lycée Joliot-Curie de Nanterre : libération immédiate et sans poursuite des 14 lycéens gardés à vue !
par bye Mar 18 Oct - 8:57

» Déclaration commune : un accord sur le règlement relatif à l'instrumentalisation porterait un coup de grâce au Régime d'asile européen commun
par bye Jeu 13 Oct - 12:45

» "Porno, l'enfer du décor" 40 associations saluent la portée historique du rapport du Sénat sur l'industrie pornocriminelle et appellent aux actes
par bye Lun 10 Oct - 13:46

» LYCÉE PROFESSIONNEL : EN GRÈVE LE 18 OCTOBRE POUR LE RETRAIT DU PROJET MACRON
par bye Sam 8 Oct - 19:09

» Evaluations, bonjour l’angoisse ?
par bye Ven 30 Sep - 9:43

» Élections en Italie : le droit d’asile menacé par l’ascension de l’extrême droite
par bye Sam 24 Sep - 8:55

» MERCREDI 28 SEPTEMBRE : MOBILISATION NATIONALE EN FAVEUR DU DROIT A L'AVORTEMENT !
par bye Jeu 22 Sep - 18:41

» Pénuries de postes, inflation, recrutements et formations bidons… Coup de chaud sur la rentrée 2022 !!
par bye Ven 16 Sep - 8:38

» La liberté au temps du capital (des individus et des écoles)
par bye Mer 7 Sep - 9:14

» Le 21 septembre 2022 marchons ensemble pour la Paix !
par bye Mar 23 Aoû - 14:18

» Moi, Nestor Makhno (épisode 9) – Il y a 100 ans, l’autre guerre d’Ukraine – Feuilleton
par bye Jeu 21 Juil - 20:17

» AVORTEMENT AUX USA, NOUS NE VOULONS PAS PERDRE DE DROITS, NOUS VOULONS EN GAGNER !
par bye Mar 28 Juin - 12:51

» Michel Piron en garde à vue. Derrière Jacquie et Michel : un système organisé de proxénétisme et de viols.
par bye Jeu 16 Juin - 15:33

» EuroSatory : Visioconférence et Rassemblements contre le commerce des armes
par bye Lun 6 Juin - 17:32

» Entretien avec Yamina Saheb (GIEC) : “Il y a eu quelques réticences pour mettre le terme de sobriété dans le dernier rapport”.
par bye Mer 1 Juin - 8:37

» Retour sur l’accueil des déplacés d’Ukraine dans les Hautes-Alpes
par bye Mar 31 Mai - 16:17

» L’industrie pornocriminelle cible les enfants et la justice abdique !
par bye Mer 25 Mai - 16:23

» Le Royaume-Uni renforce son arsenal juridique contre les personnes en besoin de protection
par bye Jeu 19 Mai - 10:42

» Recrutement enseignant : une crise des plus inquiétantes pour l’avenir de l’école
par bye Jeu 19 Mai - 10:36

» Moi, Nestor Makhno (épisode 7) – Il y a 100 ans, l’autre guerre d’Ukraine – Feuilleton
par bye Mer 11 Mai - 11:53

» Le "Tous capables" l'Education Nouvelle Le Groupe Français d'Education Nouvelle
par bye Ven 6 Mai - 12:42

» Menaces sur le droit à l’avortement aux Etats-Unis : le collectif Avortement Europe dénonce une énième tentative de restreindre le droit des femmes à disposer de leur corps !
par bye Ven 6 Mai - 12:30

» Biélorussie : la plus grande attaque anti-syndicale du siècle en Europe
par bye Ven 29 Avr - 12:15

» Les associations dénoncent la différence de traitement envers les ressortissants non-Ukrainiens
par bye Ven 22 Avr - 6:21

» SUD éducation gagne l’indemnité REP/REP+ pour les AED !
par bye Jeu 21 Avr - 17:21

» Guerre en Ukraine : que contient la directive sur la protection temporaire de 2001 ?
par bye Dim 17 Avr - 9:50

» Mutations-sanctions à l'école Pasteur (93) : dans « l'intérêt du service public », nous devons faire front !
par bye Jeu 14 Avr - 8:42

» 6e rapport du GIEC : quelles solutions face au changement climatique ?
par bye Ven 8 Avr - 12:34

» Cabinets de conseil : quand le Sénat fustige le gouvernement
par bye Mer 6 Avr - 16:36

» Les fresques carabines : une institutionnalisation des violences sexistes à l’hôpital
par bye Dim 13 Mar - 12:35

» L’Ukraine au coeur… de la classe, l’école au coeur du monde
par bye Ven 4 Mar - 17:34

» 8 Mars 2022 : Grève féministe Déferlante pour l'égalité !
par bye Mar 1 Mar - 11:08

» Une guerre “culturelle”
par bye Jeu 24 Fév - 19:27

» Nouveau camp fermé de Samos : « Barbelés, clôtures, couvre-feu […] le camp ressemble à une prison. »
par bye Jeu 17 Fév - 18:07

» Exterminez toutes ces brutes
par bye Ven 4 Fév - 10:22

» Entretien avec Laurence Scialom : « Ne pas mettre la lutte contre la dégradation de notre biosphère au cœur de la gouvernance européenne serait une erreur historique »
par bye Mer 26 Jan - 15:55

LE SITE

Dans Les Coulisses de Demain

FORUMS & SITES AMIS

FORUM EST INSCRIT SUR

Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

    Rapport des enquêteurs de l’ONU sur la Birmanie : crimes de masse, impunité et transition démocratique à l’arrêt

    bye
    bye
    Administratrice


    Masculin
    Nombre de messages : 9060
    Localisation : souvent nuages
    Emploi/loisirs : décalé
    Humeur : main tendue
    Date d'inscription : 19/12/2007

    Rapport des enquêteurs de l’ONU sur la Birmanie : crimes de masse, impunité et transition démocratique à l’arrêt Empty Rapport des enquêteurs de l’ONU sur la Birmanie : crimes de masse, impunité et transition démocratique à l’arrêt

    Message par bye Mar 2 Oct - 14:36

    « La communauté internationale a échoué, engageons-nous désormais à ne plus décevoir le peuple de Birmanie.»

    La Mission d’établissement des faits mandatée par le Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU en mars 2017 pour examiner la situation des droits humains en Birmanie vient de remettre son rapport complet dans le cadre de la 39e session ordinaire du CDH. Ce rapport de plus de 400 pages est le fruit de quinze mois d’enquête sur la situation dans l’état d’Arakan, et dans les états Shan et Kachin.

    Au vu de l’ampleur des violences et des violations des droits humains documentées, le président de la Mission, Marzuki Darusman, fait valoir devant le CDH que « l’heure n’est plus au dialogue, mais à la vérité. » Il déclare n’avoir jamais été « confronté à des crimes aussi effroyables et à une telle échelle.»

    Violations massives des droits de l’Homme : modus operandi de la Tatmadaw

    Le rapport établit distinctement les modes opératoires de la Tatmadaw (l’armée birmane), d’une violence insoutenable à travers le pays. L’armée birmane se caractérise en effet par la violence qu’elle exerce à l’encontre de son propre peuple. Les enquêteurs de l’ONU relèvent la similitude des opérations et de la conduite de l’armée dans les états d’Arakan, Kachin et Shan : les civils sont systématiquement pris pour cibles, femmes et enfants y compris, la violence sexuelle est utilisée comme arme de guerre, et l’armée fait la promotion d’un discours d’exclusion et de discrimination à l’encontre des minorités, mettant en place un climat d’impunité totale pour ses soldats.

    Les enquêteurs se sont aussi penchés sur les actions de l’ARSA dans l’Arakan et des organisations armées ethniques dans les états Shan et Kachin. Les violations des droits humains commises sont sans commune mesure avec celles commises par l’armée. Le rapport établit cependant des cas d’exécutions extra-judiciaires et pointe l’incapacité de ces organisations à prendre les mesures nécessaires à la protection des civils lors des attaques. Destructions de propriété et recrutement forcé de civils sont évoqués parmi d’autres abus.

    Rohingya : génocide, crimes contre l’Humanité, crimes de guerre

    Le rapport confirme que la Tatmadaw a mené des attaques d’une extrême violence contre les Rohingya depuis le 25 août 2017, en tuant des milliers de civils. Il documente des disparitions forcées, des viols commis en masse, et la destruction de centaines de villages par le feu. Il détaille les meurtres de masse perpétrés, notamment à Min Gyi (Tula Toli en Rohingya) Chut Pyin et Maung Nu. Ces meurtres de masse impliquent une planification et une exécution délibérée. Des dizaines, et parfois des centaines de civils, hommes, femmes et enfants, ont ainsi été tués. Des modes opératoires similaires sont documentés dans de nombreuses autres localités. Ce sont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

    « Les crimes en eux-mêmes et la manière dont ils ont été exécutés sont similaires par leur nature, leur gravité et leur ampleur à ceux qui ont permis d’établir une intention génocidaire dans d’autres contextes » affirme Radhika Coomaraswamy, membre de la mission. Des centaines voire des milliers de femmes et de filles Rohingya ont été violées, y compris dans le cadre de viols collectifs perpétrés en public. De nombreuses victimes ont été tuées ou mutilées par la suite. Le rapport établit que cette violence sexuelle est orchestrée et approuvée par l’armée. Viols et violences sexuelles s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie délibérée d’intimidation, de terreur et de punition à l’encontre de la population civile. Ils sont utilisés comme une arme de guerre.

    S’agissant de la condamnation des deux journalistes de Reuters, les enquêteurs expriment leurs plus vives inquiétudes à leur sujet et indiquent pouvoir corroborer les meurtres de Rohingya sur lesquels ils ont enquêté dans le village d’Inn Din. Ces faits, portés à la lumière par l’enquête des journalistes, sont malheureusement un cas parmi tant d’autres au milieu de tant de crimes de masse.

    Contexte historique : des décennies de persécution et d’oppression

    Le rapport replace cette violence extrême à l’encontre des Rohingya dans une perspective historique. Pour la comprendre, il faut revenir sur des décennies d’oppression institutionnalisée et de persécutions, qui affectent la vie des Rohingya « de la naissance à la mort. » La mission a enquêté sur les violences de 2012 entre Rohingya et communautés Rakhine, concluant qu’elles n’étaient pas uniquement « intercommunautaires » comme l’affirment les autorités, mais activement appuyées par ces dernières, avec des campagnes de haine concertées, impliquant la Tatmadaw, la Police et d’autres autorités étatiques.

    Des retours impossibles

    Les images satellites publiées montrent que l’incendie des villages Rohingya a été suivi d’opérations de nettoyage au bulldozer sur de vastes étendues de terres. Ainsi, de nombreux villages Rohingya ont été rendus méconnaissables, dépourvus de tout équipement et de toute végétation. Désormais, de nouvelles infrastructures et de nouveaux villages, quasiment tous construits pour des non-Rohingya, sont en train d’émerger là où se tenaient auparavant des maisons Rohinga. A la lumière de ce constat, le rapport met sérieusement en doute tout plan de rapatriement : « dans les circonstances actuelles, les retours sont impossibles. »

    Violences à l’encontre de la communauté Rakhine

    La Tatmadaw est aussi l’auteur de violations importantes des droits humains à l’encontre de la communauté Rakhine : travail forcé, violence sexuelle, meurtres et évictions forcées. Ces violences, sous-documentées par le passé, doivent faire l’objet d’une enquête plus poussée, affirment les enquêteurs.

    Etats Shan et Kachin : crimes contre l’Humanité et crimes de guerre

    Les enquêteurs soulignent que les conflits persistants dans le nord du pays ont reçu peu d’attention de la part de la communauté internationale. Ils espèrent que leur rapport permettra une prise de conscience par rapport à la situation critique dans les états Shan et Kachin. Les combats continuent en 2018 et de nouvelles allégations de violations des droits de l’Homme continuent d’émerger.

    Les enquêteurs de l’ONU détaillent les crimes contre l’Humanité et les crimes de guerre perpétrés par la Tatmadaw depuis 2011 dans ces deux états du nord de la Birmanie. Le conflit oppose l’armée aux organisations armées ethniques, mais les civils sont pris pour cible en raison de leur appartenance ethnique commune aux organisations armées. Comme dans l’Arakan, les civils sont victimes de meurtres, de viols, d’arrestations et de détentions arbitraires, de disparitions forcées, de travail forcé, de torture et de persécutions en raison de leur origine ethnique ou de leur croyance religieuse. Le rapport relève également un mode opératoire de destruction des habitations et des propriétés des civils dans ces deux états.

    Poursuites et sanctions

    Les enquêteurs réitèrent leur appel à ce que des enquêtes et des poursuites soient menées à l’encontre du commandant en chef des armées, Min Aung Hlaing, et des plus hauts-gradés de l’armée pour génocide, crimes contre l’Humanité et crimes de guerre. Les violations massives des droits de l’Homme et les crimes internationaux commis dans l’Arakan, le Kachin et l’état Shan viennent appuyer les recommandations des enquêteurs en vue de la poursuite des auteurs des crimes. Le contenu du rapport montre aussi pour quelles raisons les plus hauts-gradés doivent être mis en cause et poursuivis pour génocide dans l’Arakan.

    Transition démocratique à l’arrêt et responsabilité des autorités civiles

    Marzuki Darusman, le président de la Mission de l’ONU, déclare que la transition démocratique est à l’arrêt : les autorités civiles cherchent à faire taire les critiques sur la situation des droits humains d’un côté, mais elles autorisent les discours de haine, en particulier à l’encontre des Rohingya, de l’autre.

    Selon le rapport complet, les autorités civiles, par leurs actes et leurs omissions, ont tacitement accepté et approuvé les actions brutales, criminelles et totalement disproportionnées de la Tatmadaw. Elles ont contribué à la commission des crimes. Elles ont soutenu et publiquement défendu le système d’oppression subi par les Rohingya et promu, sur la période étudiée, les discours de haine. Leur déni des violations documentées est un encouragement pour les auteurs des crimes. Les enquêteurs notent qu’il s’agit de violations du droit international des droits de l’Homme et que les autorités civiles portent également atteinte à la transition démocratique. A ce stade, le rapport n’établit pas une responsabilité pénale individuelle des autorités civiles, mais il souligne que des enquêtes plus poussées sont requises à ce sujet au vu de la jurisprudence internationale.

    Processus de paix, réforme de la Constitution, retrait de l’armée de la vie politique

    Le rapport livre une analyse de fond de la situation en Birmanie. Les enquêteurs soulignent que la paix ne sera pas atteinte tant que la Tatmadaw restera au-dessus des lois. La Tatmadaw est le principal obstacle à la transition démocratique et au développement de la Birmanie en tant que nation démocratique moderne. Et le rapport de conclure que le commandant en chef de l’armée et tous les hauts-gradés doivent être remplacés. Une restructuration complète doit avoir lieu, qui passe par la réforme de la Constitution, afin que l’armée soit placée sous contrôle civil. La transition démocratique, dont le processus est en danger, en dépend.

    Parmi les nombreuses recommandations du rapport, la mission d’établissement des faits recommande que :

    Le Conseil de sécurité des Nations Unies saisisse la Cour Pénale Internationale (de préférence) ou à défaut mette en place une juridiction internationale ad hoc ; qu’il adopte des sanctions ciblées à l’encontre des plus hauts responsables et impose un embargo sur les armes
    L’Assemblée générale de l’ONU ou le Conseil des droits de l’Homme mette en place un mécanisme ad hoc de collecte des preuves dans la perspective de poursuites judiciaires à venir (en attendant l’action du Conseil de sécurité)
    Le CDH mandate une seconde mission d’établissement des faits pour poursuivre le travail accompli par la première, sur une période délimitée
    Les Nations Unies adoptent une stratégie commune dans leurs engagements avec la Birmanie, mettant le respect des droits humains au premier plan
    Une enquête indépendante sur le rôle de l’ONU en Birmanie depuis 2011 soit menée
    La communauté internationale s’assure que le rapatriement des réfugiés et le retour des personnes déplacées n’aient pas lieu tant que les conditions d’un retour sécurisé ne sont pas réunies (elles ne le sont pas aujourd’hui)
    Chaque Etat membre de l’ONU s’assure que tout projet développé en lien avec la Birmanie tienne compte et aborde les droits humains, le principe de non-discrimination et le principe d’égalité
    Toute entreprise présente en Birmanie ou qui y investit s’assure que ses opérations sont conformes aux principes établis par l’ONU en la matière (UN Guiding principles on business and human rights). Aucune entreprise active en Birmane ou qui y investit ne doit avoir de relations économiques ou financières avec les forces de sécurité birmanes, ni avec les entreprises détenues ou contrôlées par celles-ci, tant que la situation n’évolue pas.
    L’Union Européenne, l’ASEAN et chaque Etat membre soutiennent les mécanismes de justice internationale et s’assurent que les auteurs des crimes rendent des comptes. Les Etats membres doivent exercer leur juridiction pour enquêter et poursuivre les auteurs de ces crimes.
    Les Nations Unies mettent en place un fonds de soutien aux victimes
    Les réseaux sociaux doivent appliquer le droit international des droits de l’Homme comme référence de modération des contenus
    INFO BIRMANIE réitère son appel auprès des autorités françaises pour qu’elles appuient une saisine de la Cour Pénale Internationale par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

    http://www.info-birmanie.org/rapport-des-enqueteurs-de-lonu-sur-la-birmanie-crimes-de-masse-impunite-et-transition-democratique-a-larret/

      La date/heure actuelle est Dim 28 Avr - 11:59