Yves Bertrand, ancien patron des Renseignements généraux de 1992 à 2004, est interrogé depuis ce matin par les policiers de la Division nationale des investigations financières (DNIF), dans le cadre de l'affaire Clearstream, ont révélé LePoint.fr et Lexpress.fr. Selon des informations LCI, la garde à vue de M. Bertrand pourrait être prolongée.
Sur commission rogatoire des juges d'Huy et Pons, des perquisitions ont par ailleurs eu lieu ce matin au domicile de l'intéressé. Toujours selon nos informations, ces perquisitions auraient notamment permis la saisie de plusieurs documents et petits carnets dans la cave d'Yves Bertrand. Une autre perquisition était en cours dans l'après-midi à l'Inspection générale de l'Administration, dont Yves Bertrand est membre depuis son éviction des RG. Les enquêteurs cherchent entre autre à comprendre le rôle qu'Yves Bertrand a pu jouer dans cette affaire et les relations qu'il pouvait entretenir avec Imad Lahoud, l'informaticien suspecté d'avoir trafiqué les fichiers Clearstream.
Toujours dans le cadre de l'affaire Clearstream, Dominique de Villepin doit être à nouveau entendu par les juges dans les tout prochains jours. Selon nos informations, l'ancien Premier ministre, après s'être enfermé pendant une semaine avec ses avocats pour potasser son dossier pendant les fêtes de fin d'année, aurait demandé à ne pas se rendre à ce rendez-vous, prétextant un "empêchement professionnel". Demande que les juges auraient rejetée, rappelant que cette requête n'est pas autorisée lorsque l'on est sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, l'ancien Premier ministre chercherait à gagner du temps dans la procédure, son objectif étant d'obtenir le déssaisissement des juges d'Huy et Pons au profit de la Cour de justice de la République. Or, Dominique de Villepin n'a plus que jusqu'au 27 janvier pour demander l'annulation de sa mise en examen et la saisie de la CJR. C'est en effet la date à laquelle expirera le délai légal de six mois suite à sa mise en examen le 27 juillet 2007 pour "complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol et d'abus de confiance et complicité d'usage de faux".
Sur commission rogatoire des juges d'Huy et Pons, des perquisitions ont par ailleurs eu lieu ce matin au domicile de l'intéressé. Toujours selon nos informations, ces perquisitions auraient notamment permis la saisie de plusieurs documents et petits carnets dans la cave d'Yves Bertrand. Une autre perquisition était en cours dans l'après-midi à l'Inspection générale de l'Administration, dont Yves Bertrand est membre depuis son éviction des RG. Les enquêteurs cherchent entre autre à comprendre le rôle qu'Yves Bertrand a pu jouer dans cette affaire et les relations qu'il pouvait entretenir avec Imad Lahoud, l'informaticien suspecté d'avoir trafiqué les fichiers Clearstream.
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- Alliot-Marie entendue comme témoin vendredi prochain
La ministre de l'Intérieur sera entendue comme "simple témoin le vendredi 21 décembre dans l'après-midi" par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, en charge de l'affaire Clearstream, a indiqué vendredi son entourage. L'audition de Michèle Alliot-Marie avait été autorisée le 21 novembre par le Conseil des ministres.
Ce sera son deuxième interrogatoire dans cette affaire de dénonciation calomnieuse après une première audition de 12 heures en novembre 2006, alors qu'elle était ministre de la Défense et numéro 3 du gouvernement Villepin. Le statut de simple témoin signifie que l'enquête n'a pas mis en évidence d'indices qui la rendent suspecte d'une éventuelle complicité des infractions poursuivies. Les juges d'Huy et Pons tentent de déterminer le degré de connaissance que Michèle Alliot-Marie a eu de cette affaire dans laquelle l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin a été mis en examen le 27 juillet.
Cette nouvelle demande d'audition fait suite à une confrontation organisée en novembre par les juges entre le général Philippe Rondot, témoin clef de l'affaire, et Philippe Marland, ancien chef de cabinet de Michèle Alliot-Marie au ministère de la Défense. Ex-conseiller de la ministre de la Défense pour le renseignement et les opérations spéciales (Cros), le général Rondot avait été chargé par Michèle Alliot-Marie d'une enquête sur certaines des personnes citées dans les listings bancaires de Clearstream. Transmis à la justice en mai 2004, ces listings étaient des faux et auraient pu mettre injustement en cause plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy, comme détentrices de fonds à l'origine éventuellement suspecte.
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- Le corbeau et le général contredisent Villepin
Dominique de Villepin s'est retrouvé mardi en contradiction avec les versions de Jean-Louis Gergorin et du général Philippe Rondot lors d'une confrontation organisée par les juges chargés de l'affaire Clearstream, selon des sources proches du dossier. Elle a pris fin peu après 18 heures. L'ancien Premier ministre s'est retrouvé en porte-à-faux avec l'ancien vice-président d'EADS et l'ancien officier de renseignement sur le contenu d'une réunion des trois hommes, le 9 janvier 2004, dans son bureau du Quai d'Orsay, selon ces sources.
M. de Villepin a toujours affirmé avoir alors simplement demandé au général Rondot de "le tenir informé" de l'enquête qu'il menait sur ces listings bancaires pour le compte du ministère de la Défense et sur ses éventuelles implications internationales. Il soutient qu'il n'a "pas souhaité rentrer dans le détail nominatif des listings" dans lesquels apparaissait le patronyme de M. Sarkozy. Il a à nouveau confirmé sa position lors de la confrontation. Mais, selon des sources proches du dossier, M. Gergorin et le général Rondot ont affirmé aux juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons que la mission confiée à l'officier était "bien plus large" et portait sur les titulaires présumés des comptes.Gergorin évoque une intervention de Villepin en faveur de Lahoud
Jean-Louis Gergorin a en outre affirmé mardi pour la première fois devant les juges de Clearstream que Dominique de Villepin était intervenu auprès du général Philippe Rondot en mars 2004 pour faire libérer Imad Lahoud, en garde à vue dans une affaire d'escroquerie, selon des sources proches du dossier. M. de Villepin a toujours contesté être intervenu en faveur de M. Lahoud, affirmant ne pas connaître personnellement le mathématicien soupçonné d'être le falsificateur des faux listings de l'affaire Clearstream. M. Lahoud a aussi toujours nié cette intervention affirmant lui aussi ne pas connaître M. de Villepin.
Or si des liens entre les deux hommes étaient établis cela renforcerait la thèse de l'implication de M. de Villepin dans cette affaire de dénonciation calomnieuse. L'ancien vice-président d'EADS a expliqué avoir personnellement appelé M. de Villepin (alors ministre des Affaires étrangères) pour qu'il demande au général Rondot d'intervenir pour faire libérer M. Lahoud. Le général avait déjà relaté cette intervention présumée de M. de Villepin en faveur de M. Lahoud lors d'une audition par les juges le 28 mars 2006.
Cette réunion a contribué à donner un tour politique à cette affaire de dénonciation calomnieuse dans laquelle des personnalités industrielles et politiques, dont Nicolas Sarkozy, ont été faussement accusées de détenir des comptes occultes à la chambre de compensation financière Clearstream. MM. de Villepin et Gergorin ont été mis en examen dans ce dossier dans lequel le général Rondot est témoin assisté. Une nouvelle confrontation est prévue mercredi à 14 heures entre Dominique de Villepin et le général Rondot.
Villepin ne veut plus se rendre chez les juges
Toujours dans le cadre de l'affaire Clearstream, Dominique de Villepin doit être à nouveau entendu par les juges dans les tout prochains jours. Selon nos informations, l'ancien Premier ministre, après s'être enfermé pendant une semaine avec ses avocats pour potasser son dossier pendant les fêtes de fin d'année, aurait demandé à ne pas se rendre à ce rendez-vous, prétextant un "empêchement professionnel". Demande que les juges auraient rejetée, rappelant que cette requête n'est pas autorisée lorsque l'on est sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, l'ancien Premier ministre chercherait à gagner du temps dans la procédure, son objectif étant d'obtenir le déssaisissement des juges d'Huy et Pons au profit de la Cour de justice de la République. Or, Dominique de Villepin n'a plus que jusqu'au 27 janvier pour demander l'annulation de sa mise en examen et la saisie de la CJR. C'est en effet la date à laquelle expirera le délai légal de six mois suite à sa mise en examen le 27 juillet 2007 pour "complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol et d'abus de confiance et complicité d'usage de faux".