La fraise de Huelva : la mondialisation à l’œuvre
La région de Huelva, petit coin d’Andalousie océanique est devenu, depuis les années 1970, le paradis de la fraise.
Bien qu’espagnole, cette agriculture, essentiellement exportatrice, avec ses milliers de tonnes de fruits produits
chaque année (286 000 en 2004, 87% à l’export, principalement vers la France, le Royaume-Uni, la Belgique et
l’Allemagne), n’a plus grand-chose de méditerranéenne hormis son nom.
Huelva est le royaume de la fraise camarosa, une variété brevetée. Les semences ont été mises au point au soleil de
Californie. C’est là que le pionnier espagnol, Antonio Médina, est allé se fournir, dans les années 1960. C’est
toujours le cas. Aujourd’hui, l’entreprise Las Madres y achète les plants, puis les commercialise, après pépiniérage,
dans toute la Région.
La cueillette de la fraise reste totalement manuelle. La main d’œuvre est donc un élément majeur du coût de
production de ce fruit fragile, et une préoccupation permanente des producteurs. Aujourd’hui, elle vient du Maroc,
de pays subsahariens, un peu d’Amérique latine et pour plus de la moitié d’Europe centrale et de l’Est,
majoritairement de Pologne et de Roumanie
Michel Sanson, Le Monde, 14 juin 2006
Roumanie : les salariés partent, les chinois les remplacent
Environ deux millions de Roumains sont déjà partis travailler dans l’espace Schengen de l’UE, où ils circulent sans
visa depuis 2002. De source officielle, l’Italie en accueille 300 000. Mais ils seraient 1 million. Leur seconde
destination préférée est l’Espagne. On y compte officiellement 317 000 Roumains, et environ 500 000
officieusement. L’Allemagne et la France viennent ensuite. Ils y travaillent principalement dans le bâtiment, la
restauration, l’Hôtellerie et l’agriculture.
Malgré une forte croissance économique depuis 6 ans, la Roumanie n’offre à ses 22 millions d’habitants qu’un
salaire moyen de 250 euros. En 2005, selon la Banque Centrale, ces travailleurs à l’étranger y ont renvoyé 3
milliards d’euros (...) qui contribuent à faire tourner l’économie.
Mais en même temps, de plus en plus d’entrepreneurs se plaignent des difficultés qu’ils rencontrent pour trouver de
la main d’œuvre. En mai, une entreprise textile de Bacau, une ville à l’est du pays, a dû embaucher un millier de
chinoises pour pouvoir pallier le manque de main d’œuvre locale. En même temps, à Bucarest, rue Bezescu, des
dizaines de Roumains attendent tous les matins l’autocar qui les emmènera vers les champs ensoleillés
d’Andalousie.
Mirel Bran, Le Monde, 14 juin 2006
La région de Huelva, petit coin d’Andalousie océanique est devenu, depuis les années 1970, le paradis de la fraise.
Bien qu’espagnole, cette agriculture, essentiellement exportatrice, avec ses milliers de tonnes de fruits produits
chaque année (286 000 en 2004, 87% à l’export, principalement vers la France, le Royaume-Uni, la Belgique et
l’Allemagne), n’a plus grand-chose de méditerranéenne hormis son nom.
Huelva est le royaume de la fraise camarosa, une variété brevetée. Les semences ont été mises au point au soleil de
Californie. C’est là que le pionnier espagnol, Antonio Médina, est allé se fournir, dans les années 1960. C’est
toujours le cas. Aujourd’hui, l’entreprise Las Madres y achète les plants, puis les commercialise, après pépiniérage,
dans toute la Région.
La cueillette de la fraise reste totalement manuelle. La main d’œuvre est donc un élément majeur du coût de
production de ce fruit fragile, et une préoccupation permanente des producteurs. Aujourd’hui, elle vient du Maroc,
de pays subsahariens, un peu d’Amérique latine et pour plus de la moitié d’Europe centrale et de l’Est,
majoritairement de Pologne et de Roumanie
Michel Sanson, Le Monde, 14 juin 2006
Roumanie : les salariés partent, les chinois les remplacent
Environ deux millions de Roumains sont déjà partis travailler dans l’espace Schengen de l’UE, où ils circulent sans
visa depuis 2002. De source officielle, l’Italie en accueille 300 000. Mais ils seraient 1 million. Leur seconde
destination préférée est l’Espagne. On y compte officiellement 317 000 Roumains, et environ 500 000
officieusement. L’Allemagne et la France viennent ensuite. Ils y travaillent principalement dans le bâtiment, la
restauration, l’Hôtellerie et l’agriculture.
Malgré une forte croissance économique depuis 6 ans, la Roumanie n’offre à ses 22 millions d’habitants qu’un
salaire moyen de 250 euros. En 2005, selon la Banque Centrale, ces travailleurs à l’étranger y ont renvoyé 3
milliards d’euros (...) qui contribuent à faire tourner l’économie.
Mais en même temps, de plus en plus d’entrepreneurs se plaignent des difficultés qu’ils rencontrent pour trouver de
la main d’œuvre. En mai, une entreprise textile de Bacau, une ville à l’est du pays, a dû embaucher un millier de
chinoises pour pouvoir pallier le manque de main d’œuvre locale. En même temps, à Bucarest, rue Bezescu, des
dizaines de Roumains attendent tous les matins l’autocar qui les emmènera vers les champs ensoleillés
d’Andalousie.
Mirel Bran, Le Monde, 14 juin 2006