Voici 1 an, les déplacements de Fillon et Sarkozy étaient accueillis chaleureusement par une population sous le charme de leur discours incantatoires et démagogiques. La vacuité de leur capacité à ( vouloir ) apporter de véritables solutions aux problèmes sociaux et économiques s'est vite imposée aux yeux de tous, électorat de droite compris. Les déplacements de ces 2 hauts personnages de l'Etat, notamment, est sécurisée par un "vidage d'écran": tout ce qui pourrait alimenter un peu plus la déconfiture publique et médiatique de ces histrions doit être gommée.
A quand la distribution de petits drapeaux à l'effigie du chef de l'Etat, brandis par les enfants des écoles, et des chansons " Nicolas, nous voilà " ?
Etrange ambiance, vendredi matin, dans le centre de Nancy. La somptueuse place Stanislas est désertée, le trafic quasiment nul. La ville a-t-elle oublié de se réveiller ? Non : elle attend le Premier ministre. Le préfet est sur les dents. Car des manifestations sont à craindre : des ambulanciers et des chauffeurs de taxis étranglés par le prix du carburant convergent vers le centre-ville. On dit aussi que des étudiants et des lycéens ont l’intention de se faire entendre. A Nancy, les instructions sont claires : tolérance zéro pour les perturbateurs. Les policiers sont partout, aux portes de la ville, à tous les accès de la place et devant tous les commerces. Ils ne veulent prendre aucun risque, comme pour la visite de Nicolas Sarkozy à Melun (Seine-et-Marne) le 16 mai. Ce jour-là, les forces de l’ordre omniprésentes avaient préventivement écarté tous les gêneurs potentiels. Elles étaient même allées jusqu’à confisquer les tee-shirts et casquettes siglées CGT sur le parcours présidentiels.
Séduire. En décembre déjà, la Lorraine a eu droit à une visite éclair de Nicolas Sarkozy. Avec Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, le chef de l’Etat avait parcouru la Cité des oiseaux à Vandœuvre. Dans les jours précédents, les habitants de ce quartier populaire ont vu débarquer des agents en civil qui après interrogatoires, les ont invités à fermer leurs fenêtres lors de la visite. Pour l’exécutif, le «terrain» est décidément devenu un peu dur. Et il ne l’est pas moins pour François Fillon que pour Nicolas Sarkozy, en dépit de son avance toujours significative dans les sondages.
Le fiasco de la visite du Premier ministre au lycée Paul-Bert à Paris, lundi dernier, en témoigne. De ce déplacement, consacré à la prévention contre la drogue en milieu scolaire, les Français n’ont retenu que les images des interpellations musclées de trois lycéens. Il est vrai que François Fillon n’avait ce jour-là aucune annonce à faire. A l’Elysée et dans plusieurs ministères, cette sortie dans l’un des établissements les plus mobilisés contre les suppressions de postes dans l’Education nationale a été vivement critiquée. D’autant que Nicolas Sarkozy prononçait le jour même à l’Elysée un discours de politique éducative censé séduire les lycéens.
«Fleurs». En dépit des colères élyséennes, des ratés médiatiques et des mécontents catégoriels, Fillon ne veut absolument pas renoncer à ce terrain que Nicolas Sarkozy a tendance à préempter. «Le Premier ministre se déplace comme il veut, quand il veut, dans des établissements qui appartiennent à la République et qui sont ouverts à tous», lance-t-il fièrement alors que son autorité de chef du gouvernement et de la majorité est de plus en plus ébranlée par les initiatives du Président de la République.
Ce vendredi, à Nancy, Fillon est accompagné de trois de ses secrétaires d’Etat : Hervé Novelli, Luc Chatel et la régionale de l’étape, Nadine Morano, qui confie, radieuse, qu’elle fête un anniversaire : «Le 6 juin 2002, Bernadette Chirac est venue me soutenir ici en Lorraine pour ma première campagne, faut que je lui envoie des fleurs.»
Bonbons. Le Premier ministre est là pour rassurer les petits commerçants de centre-ville. C’est sa première visite de travail en province depuis un déplacement à Dijon le 28 avril. Pas question, cette fois, de laisser les caméras filmer d’éventuelles interpellations. Une cinquantaine d’ambulanciers et de chauffeurs de taxi en colère ont été bloqués aux portes de la ville. «N’oubliez pas le gazole Monsieur le Premier ministre», parvient tout de même à lancer un badaud. Et quand une poignée d’éducateurs spécialisés qui ont réussi à s’approcher haussent le ton pour signaler leurs difficultés, les policiers se précipitent pour les faire taire.
L’ordre règne dans la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Tandis que François Fillon déguste les bonbons à la bergamote du célèbre confiseur Lalonde, un hélicoptère de la gendarmerie tourne au-dessus du centre-ville. L’entourage du Premier ministre lance des regards vers le ciel. L’air de trouver qu’on en fait un peu trop?
A quand la distribution de petits drapeaux à l'effigie du chef de l'Etat, brandis par les enfants des écoles, et des chansons " Nicolas, nous voilà " ?
Etrange ambiance, vendredi matin, dans le centre de Nancy. La somptueuse place Stanislas est désertée, le trafic quasiment nul. La ville a-t-elle oublié de se réveiller ? Non : elle attend le Premier ministre. Le préfet est sur les dents. Car des manifestations sont à craindre : des ambulanciers et des chauffeurs de taxis étranglés par le prix du carburant convergent vers le centre-ville. On dit aussi que des étudiants et des lycéens ont l’intention de se faire entendre. A Nancy, les instructions sont claires : tolérance zéro pour les perturbateurs. Les policiers sont partout, aux portes de la ville, à tous les accès de la place et devant tous les commerces. Ils ne veulent prendre aucun risque, comme pour la visite de Nicolas Sarkozy à Melun (Seine-et-Marne) le 16 mai. Ce jour-là, les forces de l’ordre omniprésentes avaient préventivement écarté tous les gêneurs potentiels. Elles étaient même allées jusqu’à confisquer les tee-shirts et casquettes siglées CGT sur le parcours présidentiels.
Séduire. En décembre déjà, la Lorraine a eu droit à une visite éclair de Nicolas Sarkozy. Avec Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, le chef de l’Etat avait parcouru la Cité des oiseaux à Vandœuvre. Dans les jours précédents, les habitants de ce quartier populaire ont vu débarquer des agents en civil qui après interrogatoires, les ont invités à fermer leurs fenêtres lors de la visite. Pour l’exécutif, le «terrain» est décidément devenu un peu dur. Et il ne l’est pas moins pour François Fillon que pour Nicolas Sarkozy, en dépit de son avance toujours significative dans les sondages.
Le fiasco de la visite du Premier ministre au lycée Paul-Bert à Paris, lundi dernier, en témoigne. De ce déplacement, consacré à la prévention contre la drogue en milieu scolaire, les Français n’ont retenu que les images des interpellations musclées de trois lycéens. Il est vrai que François Fillon n’avait ce jour-là aucune annonce à faire. A l’Elysée et dans plusieurs ministères, cette sortie dans l’un des établissements les plus mobilisés contre les suppressions de postes dans l’Education nationale a été vivement critiquée. D’autant que Nicolas Sarkozy prononçait le jour même à l’Elysée un discours de politique éducative censé séduire les lycéens.
«Fleurs». En dépit des colères élyséennes, des ratés médiatiques et des mécontents catégoriels, Fillon ne veut absolument pas renoncer à ce terrain que Nicolas Sarkozy a tendance à préempter. «Le Premier ministre se déplace comme il veut, quand il veut, dans des établissements qui appartiennent à la République et qui sont ouverts à tous», lance-t-il fièrement alors que son autorité de chef du gouvernement et de la majorité est de plus en plus ébranlée par les initiatives du Président de la République.
Ce vendredi, à Nancy, Fillon est accompagné de trois de ses secrétaires d’Etat : Hervé Novelli, Luc Chatel et la régionale de l’étape, Nadine Morano, qui confie, radieuse, qu’elle fête un anniversaire : «Le 6 juin 2002, Bernadette Chirac est venue me soutenir ici en Lorraine pour ma première campagne, faut que je lui envoie des fleurs.»
Bonbons. Le Premier ministre est là pour rassurer les petits commerçants de centre-ville. C’est sa première visite de travail en province depuis un déplacement à Dijon le 28 avril. Pas question, cette fois, de laisser les caméras filmer d’éventuelles interpellations. Une cinquantaine d’ambulanciers et de chauffeurs de taxi en colère ont été bloqués aux portes de la ville. «N’oubliez pas le gazole Monsieur le Premier ministre», parvient tout de même à lancer un badaud. Et quand une poignée d’éducateurs spécialisés qui ont réussi à s’approcher haussent le ton pour signaler leurs difficultés, les policiers se précipitent pour les faire taire.
L’ordre règne dans la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Tandis que François Fillon déguste les bonbons à la bergamote du célèbre confiseur Lalonde, un hélicoptère de la gendarmerie tourne au-dessus du centre-ville. L’entourage du Premier ministre lance des regards vers le ciel. L’air de trouver qu’on en fait un peu trop?