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    Message par bye Ven 20 Juin - 14:27

    A l'occasion de la présentation du nouveau "Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale" devant 3000 militaires et policiers, Sarkozy explique - outre la perspective de réintégration de la France au commandement militaire intégré de l'OTAN - la nécessité de réorganiser les armées face à des "menaces" qui "n'ont pas disparues" mais "changé de nature". Face à elles, selon Sarkozy, "La défense de la France se joue désormais tout autant à l'intérieur de son territoire qu'à des milliers de kilomètres. [...] Nous devons accroître la résilience du pays, c'est-à-dire sa capacité à retrouver un fonctionnement acceptable, sinon normal, face à une crise majeure". (Le Monde ajoute : "D'où la priorité accordée par le Livre Blanc aux moyens des services de renseignement, afin de détecter à temps les menaces". cf. l'article du Monde d'aujourd'hui "Nicolas Sarkozy défend le retour de la France dans la structure militaire de l'OTAN") La déclaration complète de Sarkozy peut-être lue sur https://pastel.diplomatie.gouv.fr/editorial/actual/ael2/bulletin.asp?liste=20080617.html, et le nouveau "Livre Blanc" est en ligne sur http://www.premier-ministre.gouv.fr/information/les_dossiers_actualites_19/livre_blanc_sur_defense_875/livre_blanc_1337/livre_blanc_1340/) Le terme de "résilience" était déjà dans l'air avec la "Commission pour la libération de la croissance française" présidé par Jacques Attali, qui affirme que "le retard français de croissance est d'abord une affaire culturelle, de mentalités". La commission intégrait "Boris CYRULNIK, neuropsychiatre et théoricien de la résilience, pour déterminer sans doute les conditions dans lesquelles il sera possible de lever ces obstacles psychologiques qui empêchent les français d'entreprendre, de produire et de consommer". (http://www.sarkozynicolas.com/nicolas-sarkozy-commission-sur-la-liberation-de-la-croissance/). Va-t-on vers un traitement psychiatrique des résistances sociales et politiques (déjà présente dans le rapport Bénisti, etc.). à étudier.
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    Message par bye Jeu 26 Juin - 6:25

    Conseils des ministres
    25-06-2008 13:37
    Missions et organisation de la direction centrale du renseignement intérieur
    La ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales a présenté un décret relatif aux missions et à l’organisation de la direction centrale du renseignement intérieur.

    La réforme des services de renseignement, que le président de la République a souhaitée, va conduire à la création le 1er juillet prochain d’un service de renseignement intérieur unique, la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). A la même date disparaîtront la direction de la surveillance du territoire (DST) et la direction centrale des renseignements généraux (DCRG).

    La DCRI assurera quatre missions principales :

    la lutte contre l’espionnage et les ingérences étrangères,

    la lutte contre le terrorisme,

    la protection du patrimoine et la sécurité économique,

    la surveillance des mouvements subversifs violents et des phénomènes de société précurseurs de menaces.

    Parallèlement, la recherche, la centralisation et l’analyse des renseignements destinés à informer le Gouvernement et le représentant de l’Etat dans les domaines institutionnel, économique et social, ainsi qu’en matière de phénomènes urbains violents et dans tous les domaines susceptibles d’intéresser l’ordre public, seront confiées à la direction centrale de la sécurité publique (DCSP). Le transfert de cette mission garantira une parfaite continuité entre le recueil d’information et l’exploitation opérationnelle au service de la sécurité et du maintien de la paix publique.

    Le décret relatif aux missions et à l’organisation de la DCRI définit le cadre général du renseignement intérieur : sous l’autorité du ministre de l’intérieur, la DCRI sera chargée de centraliser toute l’information liée à ses missions de manière à pouvoir répondre aux menaces de manière coordonnée, y compris dans un cadre judiciaire. Grâce au réseau issu de la DCRG, elle disposera de services territoriaux dans toute la France.
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    Message par bye Jeu 26 Juin - 6:28

    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/06/24/securite-contre-liberte_1062130_3232.html#ens_id=1062283

    Edito du Monde
    Sécurité contre liberté
    LE MONDE | 24.06.08 | 14h05

    Nicolas Sarkozy défend l'ordre et la sécurité. Ce n'est pas une surprise.
    Quatre ans ministre de l'intérieur entre 2002 et 2007, il avait fait de ce
    credo son fonds de commerce, n'hésitant pas à bousculer la justice et à donner
    aux policiers et aux gendarmes davantage de moyens pour surveiller et punir,
    sans gêne ni tabous. A LIRE AUSSI Décryptage Fichiers, écoutes, pouvoir des
    juges : les points durs de la loi "sécurité intérieure" Forum Société

    Il n'a pas changé de philosophie depuis qu'il est président de la République.
    Promise durant la campagne de 2007 pour prolonger et compléter celle de 2002,
    une nouvelle loi d'orientation et de programmation pour la performance de la
    sécurité intérieure (Lopsi) est en préparation. Encore en phase d'arbitrage,
    ce texte témoigne à nouveau d'une conception sécuritaire de la société.

    Qu'on en juge ! Ce projet autoriserait, par exemple, les perquisitions en
    ligne sur les ordinateurs de n'importe quel citoyen et "sans le consentement
    des intéressés", pendant une durée de quatre mois renouvelable une fois.
    Certes, de telles "captations informatiques" ne pourraient être effectuées
    qu'à la demande d'un juge d'instruction. Mais l'on sait que des règles
    similaires ont aisément été transgressées pour les écoutes téléphoniques, au
    mépris du respect élémentaire de la vie privée des individus.

    De même, le projet de fichier informatique Périclès, préconisé par cet
    avant-projet de loi, permettrait d'étendre de manière extrêmement large les
    pouvoirs d'investigation des forces de police. Si un tel fichier voyait le
    jour, il permettrait de croiser de nombreuses données sur la vie privée des
    citoyens (numéro de carte grise, de permis de conduire, de puce de téléphone
    portable ou factures...). Enfin, dans un autre registre hautement symbolique,
    les juges d'instruction verraient encadré de façon drastique leur pouvoir de
    perquisition dans des lieux protégés, comme les ministères.

    C'est la mission de l'Etat de garantir la "sûreté" des citoyens. C'est aussi
    sa responsabilité d'adapter ses moyens de police à l'évolution technologique
    de la délinquance ou de la criminalité. Cela ne suffit pas à justifier que
    l'on veuille introduire dans le droit commun des dispositions d'exception, ni
    que l'on porte atteinte, peu ou prou, aux libertés publiques et à la vie
    privée. En République, la fin ne justifie pas tous les moyens.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/06/24/fichiers-ecoutes-pouvoir-des-juges-les-points-durs-de-la-loi-securite-interieure_1062178_3224.html#ens_id=1062283

    Fichiers, écoutes, pouvoir des juges : les points durs de la loi "sécurité
    intérieure" LE MONDE | 24.06.08 | 14h05 Mis à jour le 24.06.08 | 14h05

    a préparation de la future loi d'orientation et de programmation pour la
    performance de la sécurité intérieure (Lopsi), que le gouvernement
    souhaiterait soumettre au conseil des ministres à l'automne, oppose deux
    camps. D'un côté, les tenants d'un arsenal judiciaire toujours plus développé,
    de l'autre, ceux qui reconnaissent l'efficacité des nouveaux instruments, mais
    s'inquiètent pour les libertés publiques. Trois chantiers prioritaires
    illustrent les crispations.

    Le fichier Périclès. La direction de la gendarmerie nationale a fait procéder,
    depuis quelques mois, à de discrets essais liés à la mise en place d'un
    fichier informatique, dénommé "Périclès". Ce système d'analyse sérielle permet
    d'effectuer des rapprochements entre affaires et de lutter contre tout type de
    délinquance.

    Mais ce type de fichier contient de nombreuses données liées à la vie du
    citoyen : numéros de cartes grises, de permis de conduire, de puces de
    téléphone portable, factures, autant de détails qui ne figurent jamais dans
    les procédures judiciaires. La Commission nationale de l'informatique et des
    libertés (CNIL) n'a pas encore été saisie du dossier.

    Les gendarmes assurent, en mettant en avant onze garanties autour de Périclès,
    que cet arsenal demeurera sous contrôle judiciaire. Reste que dans la dernière
    version de la Lopsi, dont Le Monde a eu connaissance, on parle de "traitements
    automatisés de données à caractère personnel concernant toute infraction
    commise contre les personnes". Ces données ne seraient plus "collectées au
    cours de procédures judiciaires pénales", comme cela apparaissait dans le
    texte initial. Il faut voir là le résultat d'un intense lobbying des gendarmes.

    Dans un courrier daté du 3 juin adressé au ministère de l'intérieur, le
    général Guy Parayre, directeur général de la gendarmerie nationale, avait
    réclamé la suppression de cette mention qui, selon lui, conduisait "à priver
    de tout effet la réforme envisagée". Conclusion du général Parayre, au cas où
    sa missive ne serait pas suivie d'effet : "Il me paraît imprudent dans ces
    conditions d'exposer la ministre (Michèle Alliot-Marie) sur ce sujet sensible
    lors d'un débat parlementaire sans doute délicat, pour un résultat final qui
    ne procurera aucun progrès..." Manifestement, il a été entendu.

    Les pouvoirs des juges. Le secrétaire général de la défense nationale (SGDN),
    Francis Delon, milite pour limiter l'accès des juges d'instruction aux lieux
    de pouvoir tels que les ministères ou les services secrets.

    Si l'avis du SGDN est suivi, ce qui paraît être le cas, les perquisitions dans
    des lieux protégés ne seront plus possibles que sous certaines conditions. Le
    projet d'article est ainsi rédigé : "Lorsqu'un magistrat envisage de procéder
    à une perquisition dans des lieux classifiés ou abritant des secrets de la
    défense nationale, il remet à l'autorité administrative compétente une
    décision écrite et motivée indiquant la nature de l'infraction, (...) les
    raisons justifiant la perquisition et l'objet de celle-ci."

    L'effet de surprise disparaîtrait de fait. D'autant que l'autorité
    administrative est alors censée transmettre cette "décision" du juge au
    président de la Commission consultative du secret de la défense nationale
    (CCSDN), seul habilité à déclarer une " déclassification temporaire, totale ou
    partielle" du lieu visé par le magistrat. La perquisition, si elle est
    autorisée, se ferait alors en sa présence. Par ailleurs, "les saisies et les
    mises sous scellés" ne pourraient " porter que sur des documents non
    classifiés ou déclassifiés". Seul le président de la CCSDN pourra prendre
    connaissance des "informations classifiées" et décider, ou non, de les
    transmettre au magistrat instructeur. Le ministère de l'intérieur ne souhaite
    pas inclure ces dispositions dans la future Lopsi.

    Les "captations" informatiques et sonores. La loi devrait permettre, à
    l'avenir, d'introduire dans les ordinateurs des citoyens un "cheval de Troie"
    informatique. Il sera possible, avec l'aval d'un juge, "sans le consentement
    des intéressés, d'accéder à des données informatiques, de les observer, les
    collecter, les enregistrer, les conserver et les transmettre, telles qu'elles
    s'affichent pour l'utilisateur ou telles qu'il les y introduit par saisie de
    caractère", et ce pendant une durée de quatre mois, renouvelable une fois. Le
    dispositif technique pourra être mis en place à toute heure, en s'introduisant
    dans tout lieu, ou via "la transmission par un réseau de communications
    électroniques".

    Par ailleurs, les enquêteurs pourront plus facilement placer des micros afin
    d'intercepter les conversations.

    Gérard Davet
    Article paru dans l'édition du 25.06.08
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    Message par bye Jeu 26 Juin - 16:33

    La Direction des Affaires Criminelles voit des terroristes partout

    « Il y a de la méthode dans leur folie » Hamlet

    Le 13 juin dernier la Direction des affaires criminelles et des grâces
    du Ministère de la Justice a publié une note à destination des
    parquets afin de faire face à « la multiplication d?actions violentes
    commises sur différents points du territoire national susceptibles
    d?être attribuées - ça n?est donc même pas sûr - à la mouvance anarcho
    autonome», notion dont il convient
    d?observer l?absence de contours précis. On y apprend que, « outre des
    inscriptions sur des bâtiments publics (en clair, des tags), cette
    mouvance s?est manifestée par la commission d?actions violentes en
    différents points du territoire national au préjudice de l?Etat et de
    ses institutions » et que « c?est aussi à l?occasion de manifestations
    de soutien à des prisonniers ou d?étrangers en situation irrégulière
    (nous y voilà) que ses membres s?expriment, parfois avec violence ».
    Le zèle développé à cette occasion par la Chancellerie prêterait
    presque à sourire s?il n?était ensuite demandé aux magistrats «
    d?informer dans les plus brefs délais la section anti-terroriste du
    parquet de Paris pour apprécier de manière concertée l?opportunité
    d?un dessaisissement à son profit » et, par voie de conséquence, de
    permettre une extension quasi illimitée d?une législation d?exception.
    Cette manière de procéder devrait ainsi permettre ? au prétexte bien
    commode et très consensuel de lutte contre le terrorisme ? de
    renforcer la répression à l?encontre des différents acteurs du
    mouvement social.

    A n?en pas douter, la philosophie générale de cette note singulière
    est à rapprocher des propos récemment tenus par le porte-parole de
    l?UMP à l?encontre du Réseau Education Sans Frontières et autres
    collectifs « faiseurs de provocations » et « semeurs de désordre » qui
    - bientôt suspects d?appartenir à cette fameuse « mouvance anarcho
    autonome » - pourront bénéficier d?un traitement judiciaire de faveur.
    Le Syndicat de la magistrature dénonce avec force ce procédé et invite
    les magistrats à faire preuve du plus grand discernement dans la mise
    en oeuvre de cette scandaleuse dépêche.
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    Message par jeffe Jeu 26 Juin - 18:10

    www.syndicat-magistrature.org/
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    Message par bye Mar 1 Juil - 6:58

    texte trouvé sur indymedia nantes en commentaire à l'action du mercredi
    2 juillet http://nantes.indymedia.org/article/14548

    APPEL A UNE ACTION DE SOLIDARITE
    AVEC ISA*, JUAN* ET TOUS LES AUTRES,

    "Terroristes! Terroristes!" crient politiciens, magistrats et consorts…

    Début 2008, Ivan, Bruno, Damien, Farid* et Isa*, impliqués notamment
    dans des luttes de mal-logés, contre les expulsions et contre toute
    forme d'enfermement, sont poursuivis par des magistrats de la section
    anti-terroriste. Quatre ont fait cinq mois de préventive. Aujourd'hui,
    trois d’entre eux sont sortis sous contrôle judiciaire. Isa est toujours
    enfermée à la prison de Lille- Séquedin. Le 20 juin, Juan* est à son
    tour incarcéré à Fresnes sous le coup de la même procédure anti-terroriste.

    Cette répression est alimentée par les médias relayant le discours de
    l'Etat : ils leur attribuent un projet terroriste et l'appartenance à
    une "mouvance anarcho-autonome". Cette appellation policière est
    utilisée pour désigner, encadrer et punir ce qui dépasse le cadre des
    luttes institutionnelles, notamment à l’occasion du mouvement anti-cpe,
    de l’entre-deux tours présidentiel, des luttes contre les établissements
    pénitentiaires pour mineurs, les centres de rétention…

    Le 13 juin, une note du Ministère de la Justice formalise cette méthode
    policière et politique. Elle demande à tous les magistrats d’informer le
    parquet antiterroriste des procédures judiciaires concernant certaines
    formes d'oppositions dans les luttes sociales. Ceci afin de laisser
    toute latitude au pouvoir pour décider si ces affaires basculent ou non
    dans le terrorisme. L'Etat s'est toujours donné les moyens de réprimer
    les luttes. Ainsi, outil en vogue, la catégorie de terroriste permet
    d'utiliser tous les moyens de l'Etat pour réprimer (garde à vue
    allongée, perquisition facilitée, peines lourdes, incarcération
    préventive), pour casser les luttes et isoler des pratiques afin de
    créer la division au sein des mouvements sociaux.

    Un ensemble de pratiques est clairement visé par cette note: les
    manifestations de solidarité devant les lieux d'enfermement et les
    tribunaux, les actes de sabotages, les tags, la volonté d'en découdre
    avec la police. Ces pratiques se sont qu'un élément inscrit au sein des
    mouvements sociaux et de la conflictualité diffuse. Mais désigner un
    ennemi intérieur est une méthode bien connue pour maintenir l'ordre
    établi basé sur l'exploitation. Tout pouvoir stigmatise ce qui le menace
    dans une définition monstrueuse : le communisme pendant la guerre
    froide, les sorcières au Moyen Age, le terrorisme à l’ère du
    capitalisme. Aujourd'hui les catégories se multiplient, bandes
    organisées, grévistes preneurs d'otage ect… L’Etat peine à contenir une
    situation explosive.

    Un exemple criant de cette logique de division. Suite à l'incendie du
    centre de rétention (CRA) de Vincennes, le 22 juin, la police désigne
    des "meneurs" parmi les sans-papiers en lutte dans le centre pour les
    accuser "d'incendie volontaire". La machine judiciaire isole deux
    personnes: deux coupables, pratique pour nier un mécontentement
    incontrôlable. En effet, peu avant l'incendie, les retenus ont fait une
    manifestation pour protester contre leur situation mise en exergue par
    le décès de l'un d'entre eux. Dans ce contexte et avec la mobilisation
    de 70 personnes au moment de la garde à vue des accusés, ceux-ci sont
    libérés. Cependant une instruction est ouverte. Comme les flics le soir
    de l'incendie, l'UMP, parti politique au pouvoir renvoie la
    responsabilité à des "agents provocateurs": RESF et ceux qui manifestent
    devant les prisons pour étrangers. Encore une fois, le contexte explosif
    est balayé. Des retenus ont refusé leur enfermement et leur expulsion.
    Brûler sa prison n'est pas un acte de désespoir, bien au contraire c'est
    un acte de résistance. Ceci est une démonstration que la répression ne
    peut empêcher la lutte.

    MERCREDI 2 JUILLET, Tous au RENDEZ-VOUS pour une action de solidarité.
    13h au square L.Marillac à la sortie du métro la chapelle.

    Continuons la solidarité active!
    La répression ne cassera pas les luttes!
    SOLIDARITE AVEC JUAN*, ISA* ET TOUS LES PRISONNIERS !

    Pour plus d'information sur l'outil antiterroriste et "la mouvance
    anarcho-autonome": http://infokiosques.net/mauvaises_intentions
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    L'ennemi intérieur Empty la Direction des Affaires Criminelles voit des terroristes partout

    Message par jeffe Mar 1 Juil - 9:28

    jeudi 26 juin 2008


    Le 13 juin dernier la Direction des affaires criminelles et des grâces du Ministère de la Justice a publié une note à destination des parquets afin de faire face à « la multiplication d’actions violentes commises sur différents points du territoire national susceptibles d’être attribuées - ça n’est donc même pas sûr - à la mouvance anarcho-autonome », notion dont il convient d’observer l’absence de contours précis.

    On y apprend que, « outre des inscriptions sur des bâtiments publics (en clair, des tags), cette mouvance s’est manifestée par la commission d’actions violentes en différents points du territoire national au préjudice de l’Etat et de ses institutions » et que « c’est aussi à l’occasion de manifestations de soutien à des prisonniers ou d’étrangers en situation irrégulière (nous y voilà) que ses membres s’expriment, parfois avec violence ».

    Le zèle développé à cette occasion par la Chancellerie prêterait presque à sourire s’il n’était ensuite demandé aux magistrats « d’informer dans les plus brefs délais la section anti-terroriste du parquet de Paris pour apprécier de manière concertée l’opportunité d’un dessaisissement à son profit » et, par voie de conséquence, de permettre une extension quasi illimitée d’une législation d’exception.

    Cette manière de procéder devrait ainsi permettre – au prétexte bien commode et très consensuel de lutte contre le terrorisme – de renforcer la répression à l’encontre des différents acteurs du mouvement social.

    A n’en pas douter, la philosophie générale de cette note singulière est à rapprocher des propos récemment tenus par le porte-parole de l’UMP à l’encontre du Réseau Education Sans Frontières et autres collectifs « faiseurs de provocations » et « semeurs de désordre » qui - bientôt suspects d’appartenir à cette fameuse « mouvance anarcho-autonome » - pourront bénéficier d’un traitement judiciaire de faveur.

    Le Syndicat de la magistrature dénonce avec force ce procédé et invite les magistrats à faire preuve du plus grand discernement dans la mise en œuvre de cette scandaleuse dépêche.
    _________________________________________________________
    source: Syndicat de la magistrature
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    L'ennemi intérieur Empty Re: L'ennemi intérieur

    Message par bye Mer 2 Juil - 4:31

    EDVIGE est le nom du nouveau fichier par lequel les services de
    renseignement pourront ficher toutes les personnes "susceptibles de porter
    atteinte à l'ordre public", même les mineurs à partir de 13 ans !

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/07/01/les-services-de-renseignement-pourront-ficher-les-mineurs-de-plus-de-13-ans_1065193_3224.html

    ... "Le décret officialisant la création d'Edvige précise que les "données
    à caractère personnel" concernant "des personnes physiques âgées de 13 ans
    et plus" seront collectées sur des "individus, groupes, organisations et
    personnes morales (...) susceptibles de porter atteinte à l'ordre public",
    ainsi que sur des personnes "ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat
    politique, syndical ou économique", ou jouant un "rôle institutionnel,
    économique, social ou religieux significatif". Les données peuvent
    concerner l'état civil, l'adresse, les numéros de téléphone et adresses
    électroniques, voire les "signes physiques particuliers et objectifs" et
    "le comportement". Elles pourront être conservées pour une durée maximale
    de cinq ans dans le cadre d'une enquête administrative. " ...

    La liberté ne deviendrait pas un mot vide de sens en sarkozie ?
    bye
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    L'ennemi intérieur Empty Re: L'ennemi intérieur

    Message par bye Mer 2 Juil - 4:32

    le décret :

    Décret n° 2008-632 du 27 juin 2008 portant création d'un traitement
    automatisé de données à caractère personnel dénommé « EDVIGE »

    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000019103207&dateTexte=&oldAction=rechJO
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    L'ennemi intérieur Empty Re: L'ennemi intérieur

    Message par bye Ven 18 Juil - 19:02

    Fichage des bandes et vidéo-surveillance sont les mamelles du
    sécuritaire http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2765

    Et maintenant, Edvige, fichez-moi tous ces mineurs de 13 ans qui
    pourraient mal tourner http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2764

    Les sociologues, victimes collatérales de la politique sécuritaire de
    Nicolas Sarkozy http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2762

    A relire : "On ne peut pas interdire à une voiture d'écraser un piéton"
    http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2747
    bye
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    Message par bye Ven 18 Juil - 19:46

    http://afp.google.com/article/ALeqM5jrWGxE7DBcggoMg4P-HIWONWUewA
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    Message par bye Ven 18 Juil - 19:57

    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=A9470637F900ED690BF623FE8F899EB6.tpdjo16v_3?cidTexte=JORFTEXT000019103207&dateTexte=&oldAction=rechJO
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    L'ennemi intérieur Empty Re: L'ennemi intérieur

    Message par bye Ven 18 Juil - 19:59

    Paris, 3 juillet 2008 — Privacy International, les Big Brother Awards
    France, Souriez vous êtes filmés et la Ligue Odebi s’associent aux
    communiqués publiés le 1er juillet par la LDH et par le Syndicat de
    la Magistrature alertant sur l’extême dangerosité du fichier Edvige.

    Sans aucun débat public, ce fichier commun aux Renseignements
    Généraux et à la DST désormais réunies au sein d’une même agence de
    renseignements — la Direction centrale de la sécurité publique —,
    vient d’être « légalisé » par décret [1]. « Légaliser » est un bien
    grand terme puisque le recensement de la plupart des informations
    nominatives qui figureront dans ce fichier est formellement interdite
    par la loi Informatique et Libertés, sauf... si « la sureté de l’État
    » est en jeu [2]. Il incluera, en effet, des renseignements
    identitaires non seulement sur les « suspects » susceptibles de «
    troubler l’ordre public », mais aussi toutes les notes propres au
    travail de renseignement comme les opinions politiques, religieuses,
    la sexualité, les origines ethniques, les appartenances syndicales et
    associatives. Les personnes mineures ne seront pas épargnées non plus
    puisque Edvige ciblera également les jeunes à partir de 13 ans.

    On peut se demander aujourd’hui si l’état fait encore une quelconque
    différence entre « suspect » et « délinquant », entre « capable du
    fait » et « condamné ». Et si l’atteinte hypothétique à la « sûreté
    de l’État » – incluant des actes tels que aider les enfants de sans-
    papiers, se rebeller contre une autorité policière excessive, ou ne
    pas vouloir d’OGM dans son assiette – peut, dans une démocratie,
    servir de prétexte à la constitution d’un tel fichier. Il n’est pas
    sans rappeler les fiches du ministre Foucher qui comportait
    renseignements, dénonciations et calomnies sur tout individu suspecté
    de ne pas être un bon sujet de l’Empire.

    Les BBA France déplorent à nouveau l’impuissance de la CNIL [3] à
    empêcher la constitution d’un tel fichier. Elle est largement due aux
    modifications de la loi Informatique et Libertés avalisées par son
    rapporteur et Président Alex Türk et à sa dépendance financière aux
    deniers de l’Etat. Ils dénoncent également l’absence de réaction du
    Conseil d’Etat, qui a forcément été consulté sur un tel texte.

    La seule attitude démocratique consiste à s’opposer massivement à ce
    fichage abusif et dangereux, qui nie à une certaine catégorie de
    personnes tout droit, en particulier à la vie privée. Les personnes,
    délinquantes avérées ou potentielles et les militants contestataires,
    tout commes les criminels et les terroristes, sont des êtres humains
    auxquels sont dus les droits fondamentaux garantis à tous par la
    Constitution et les Déclarations des Droits de l’Homme. Les BBA
    France s’associeront à toutes les associations qui oeuvreront pour
    faire valoir ces droits et demander la suppression du fichier Edvige.

    L’équipe des BBA France, membre de Privacy International, avec
    Souriez, vous êtes filmés ! et la Ligue Odebi.

    -----

    Notes

    (1) Le Décret n° 2008-632 du 27 juin 2008 « portant création d'un
    traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé
    “EDVIGE“ ».

    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?
    cidTexte=JORFTEXT000019103207

    (2) Loi Informatique et Libertés Chapitre II, Section 2. Article 8:-
    Il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère
    personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les
    origines raciales ou ethniques, les opinions politiques,
    philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des
    personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de
    celles-ci.

    http://www.cnil.fr/index.php?id=301

    (3) L' « avis » de la CNIL du 16 juin et publié le 2 juillet

    http://www.cnil.fr/index.php?id=2488

    Liens

    Communiqué de la LDH

    http://www.ldh-france.org/actu_derniereheure.cfm?idactu=1733

    Communiqué du Syndicat de la Magistrature: La Direction des Affaires
    Criminelles voit des terroristes partout

    http://www.syndicat-magistrature.org/spip.php?article724

    Lire aussi:

    Fichage des bandes et vidéo-surveillance sont les mamelles du
    sécuritaire (LDH Toulon)

    http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2765

    Evdige : Fichez moi tous ces mineurs... (LDH Toulon)

    http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2764

    A propos du logiciel « Ardoise », interface d’ « Ariane », futur
    fichier commun de la PJ et de la Gendarmerie : « “Ardoise”, nouveau
    fichier contesté (LDH Toulon)

    http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2638


    -------

    Ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent pas.
    Le sage enseigne par ses actes, non par ses paroles.
    Lao-Tseu
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    L'ennemi intérieur Empty Re: L'ennemi intérieur

    Message par bye Ven 18 Juil - 20:01

    Bonjour,


    Elles tombent, elles tombent les dépêches sur le fichier Edvige : y en a plein !

    Tapez ce nom dans votre moteur de recherche et vous verrez.

    Vous verrez comment l'Etat Français désire ficher tous les citoyens sous tous les prétextes.

    Ou plutôt non.

    Ne tapez rien de dangereux et n'allez pas, sur internet, visiter les sites de ces groupes type "anarcho-autonomes", c'est à dire des groupes clairement et simplement opposés à la politique de notre gouvernement légal, tous ces ados attardés, ces primo-délinquants, ces futurs terroristes.

    N'y allez pas car bientôt, l'Etat pourrait, après aval d'un juge, pénétrer dans votre appartement, installer tranquillement sur votre ordinateur un cheval de Troie et espionner la moindre de vos manips, ou faire tout cela à distance via les réseaux électroniques.

    Ni allez pas car vous deviendriez vite suspect de comploter pour la déstabilisation de la paix intérieure, à l'heure où notre Président affirme que l'Europe doit pouvoir nous apporter encore plus de sécurité...

    Enter chez vous sans vous le dire, c'est donc ce qui est prévu, entre autre, dans le cadre de la future Loi d'Orientation et de Programmation pour la performance de la Sécurité de Intérieure (LOPSI).

    Il y est aussi prévu de faciliter la pose de micros chez les individus suspects (def : individu suspect : toute personne qui ne s'appelle pas Nicolas Sarkozy).

    Vous nous direz qu'"ils" ne se gênent sans doute pas pour le faire déjà.... Certes...

    Mais quand ces pratiques sont légiférées, légitimées par la loi, on appelle ça le fascisme.

    Et peut-on ignorer que du fascisme à la dictature, il n y a qu'un pas ? Cette histoire-là n'est pas encore assez ancienne pour que nos mémoires l'aient oubliée.

    En nous privant de nos moyens d'expressions "classiques" (souvenez-vous de Vienne et de ces manifestants mis en garde à vue parce qu'ils refusaient de donner leur tracts : lire ici : klik ! ) et en nous imposant, par ailleurs, une répression de plus en plus violente et de plus en plus disproportionnée, l'Etat nous pousse à la radicalisation de nos actes.

    De plus, en définissant un champ élargi et obscur d'actes portant à atteinte à la sureté intérieure, il s'offre la possibilité de réduire à néant la moindre opposition militante.

    Aujourd'hui, en France, un tag peut ainsi être "perçu" comme les prémisses d'une déviance vers un terrorisme de plus grande envergure, un acte radical donc, alors que dans le même temps, la distribution de papiers, pacifiste, est interdite.

    Voilà comment, à grand renfort d'ennemis invisibles, on nous encage.

    Prenons soin les uns des autres.

    Hacktivismes

    Un article du Monde sur le sujet, transmis par Janos : klik ! dont voici un extrait :"

    Les "captations" informatiques et sonores.
    La loi devrait permettre, à l'avenir, d'introduire dans les ordinateurs des citoyens un "cheval de Troie" informatique. Il sera possible, avec l'aval d'un juge, "sans le consentement des intéressés, d'accéder à des données informatiques, de les observer, les collecter, les enregistrer, les conserver et les transmettre, telles qu'elles s'affichent pour l'utilisateur ou telles qu'il les y introduit par saisie de caractère", et ce pendant une durée de quatre mois, renouvelable une fois. Le dispositif technique pourra être mis en place à toute heure, en s'introduisant dans tout lieu, ou via "la transmission par un réseau de communications électroniques".
    Par ailleurs, les enquêteurs pourront plus facilement placer des micros afin d'intercepter les conversations."

    --
    Hacktivismes - Relais associatif - Informations de l'autre monde - 33 (Fr)
    http://hacktivismes.org/
    bye
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    L'ennemi intérieur Empty Re: L'ennemi intérieur

    Message par bye Ven 18 Juil - 22:11

    Pour info, un excellent papier ( à paraitre le 7 juillet) d'Evelyne Sire Marin, magistrate mebre de la fondation Copernic et de la LDH





    ________________________________

    Le fichier Edvige ou la vie des autres



    Un décret du 27 juin 2008 a soulevé l’indignation de la Ligue des Droits de l’Homme, du Syndicat de la magistrature, du Syndicat d’éducateurs SNPES PJJ (FSU), de la LCR, du PCF et du PS, car il autorise désormais le fichage, sous le doux nom de fichier "EDVIGE"(1), de toute personne "ayant sollicité, ou exercé un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». En clair, tous les citoyens s’étant un jour investis dans la vie publique. On est vraiment dans le film "la vie des autres" puisqu’il s’agit bien de centraliser dans un fichier policier les opinions politiques ou syndicales de tout un chacun, pour peu qu’il soit secrétaire de section syndicale, conseiller municipal, ou membre d’un comité d’entreprise ...
    Il est également prévu de ficher toute personne de plus de 13 ans, tout groupe ou organisation dont l’activité est "susceptible de porter atteinte à l’ordre public" et de permettre aux services de police "d’effectuer des enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois ou à certaines missions". Donc, les mineurs considérés comme menaçants par la police figureront dans Edvige, ainsi que toute personne qui voudra passer un concours administratif, ou avoir un emploi dans la sécurité.La CNIL

    (2) a elle-même émis des réserves sur le très large accès à ce fichier, puisque tous les policiers et gendarmes de France pourront, "sur demande expresse", consulter toutes les informations relatives aux fréquentations, au comportement, aux déplacements, aux opinions au patrimoine, au véhicule..., avec "photographie et signes physiques particuliers" de l’intéressé.
    C’est donc peu dire que ce nouveau fichier est gravement attentatoire aux libertés fondamentales, puisqu’il instaure une présomption de culpabilité avec fichage illimité pour toute personne engagée dans la vie publique et pour certains mineurs soupçonnés d’appartenir à des "bandes".Le pr

    étexte de ce fichage massif est l’affrontement de deux bandes rivales dans le 19ème arrondissement de Paris, le 21 juin, laissant un blessé grave sur le trottoir, victime en outre d’insultes antisémites. Rachida Dati avait immédiatement annoncé qu’elle allait créer un fichier des "bandes". Et elle en profite pour l’étendre aux bandes ...de militants politiques ou syndicaux.
    Comme d’habitude, on se saisit d’un fait divers malheureusement banal pour donner à la police des pouvoirs disproportionnés: des dizaines d’affaires identiques sont jugées à Paris chaque année, des jeunes de 14 à 20 ans s’affrontant à coup de démonte- pneus et de gazeuses, au motif qu’ils n’habitent pas la même cité, alors qu’ils vivent le même désarroi social et les mêmes discriminations raciales. Le phénomène n’est pas nouveau, il existait déjà dans les années 1960, avec les "blousons noirs". Mais depuis 2002, l’UMP s’est employée à répondre en termes exclusivement sécuritaires à ces violences qui expriment avant tout une déliaison collective, une décomposition du tissu social liée au chômage de masse des jeunes des cités.Chaque fait divers a

    été l’occasion pour Nicolas Sarkozy de faire voter un nouveau texte répressif, dont l’objectif est toujours le même. Stigmatiser comme délinquante une partie de la population considérée comme inintégrable, inemployable, et dangereuse : les jeunes des banlieues, les SDF, les prostituées, les malades mentaux, les étrangers sans papiers..., et maintenant les citoyens engagés, les ficher, et les punir.
    Comme d’habitude, on claironne une nouvelle mesure répressive, alors que la police et la justice sont déjà parfaitement armées, et même bien trop, sur le plan du fichage. Ainsi 16 lois sécuritaires ont été votées depuis 2002 (3), afin de donner toujours plus de pouvoirs à la police pour contrôler les identités, placer en garde à vue (4), effectuer des perquisitions, poser des écoutes téléphoniques et des caméras de video-surveillance. De tr

    ès nombreux fichiers policiers ont été créés, dont le STIC (5) , qui contient 7,5 millions de fiches de "mis en cause", conservées pendant 20ans, et le FNAEG (6), qui n’est absolument pas un fichier spécialisé pour les délinquants sexuels, puisqu’y figurent pendant 25 ans les personnes interpellées pour vols, recel, dégradations et violences volontaires, outrages et rébellion.. C’est ce fichier FNAEG qui vaut à des nombreux militants le recueil de leurs empreintes ADN, sous peine d’être condamnés à un an d’emprisonnement.
    Le point commun de tous ces fichiers de police est de contenir des fiches de mineurs et de personnes simplement soupçonnées par la police, dont beaucoup n’ont jamais été condamnées.Ainsi, s’agissant des bandes, il existait d

    éjà, avant l’annonce de la création d’un fichier spécial, la possibilité de retrouver les mineurs ou les majeurs membres de groupes violents avec le STIC, le FNAEG....et le fichier "CANONGE", fichier policier légalisé par la loi 12 décembre 2005. Il permet à tout service de police judiciaire de classer par caractéristiques les personnes interpellées dans les années précédentes; sur un simple clic d’ordinateur, la police peut retrouver une personne déjà connue, correspondant à un critère précis. Par exemple, si une victime a remarqué que son agresseur portait des lunettes, ou la barbe, ou avait une tâche sur le visage, ou telle couleur de peau, la police fait défiler sur l’écran des dizaines de photographies comportant ce signe particulier, avec une légende concernant les antécédents de la personne,
    Evidemment , le critère d’appartenance à une "bande"peut être lui aussi être entré dans le fichier Canonge, comme tous les autres critères, et sélectionné en cas de bagarres pour rechercher les auteurs. Si tant est, d’ailleurs, que ce critère ait un sens, alors qu’un adolescent peut très bien fréquenter des copains de son quartier sans pour autant être dans une bande organisée! C’est ce que n’avaient pas vraiment compris les "Renseignements G

    énéraux"(7) , qui avaient tiré de fumeuses explications "ethniques"des émeutes des banlieues en 2005, dans un rapport qui leur valu une plainte de SOS racisme.
    C’est ainsi des principes tels que la présomption d’innocence, le droit à la protection de ses données personnelles, le droit à la sûreté (8) sont déjà fortement mis à mal par l’existence d’ innombrables fichiers de police (9), au nom de la "sécurité".Pourquoi donc cr

    éer ce nouveau fichier EDVIGE, si ce n’est pour permettre à la Garde des Sceaux, Rachida Dati, de réoccuper l’espace médiatique qu’elle a perdu, en faisant d’une pierre deux coups: le fichage des mineurs des cités et celui des militants ?
    L’utilisation politique de la sécurité et de l’idéologie victimaire est un ressort constant de ce gouvernement, dès qu’il s’agit de masquer le tragique échec des promesses présidentielles en matière de chômage et de pouvoir d’achat.Le populisme p

    énal permet depuis 6 ans à l’UMP de remplacer l’antagonisme dominants/dominés, par le clivage coupables/ victimes. Même les grèves donnent lieu à cette analyse, les usagers étant les otages-victimes et les grévistes étant les coupables.
    Chacun est ainsi renvoyé à sa faute et à sa responsabilité individuelle, qu’il s‘agisse de problèmes de délinquance, de santé publique, d’éducation, d’immigration ou d’emploi. Le v

    éritable objet des lois sécuritaires est bien là: Il ne s’agit pas de lutter réellement contre la délinquance. Les chiffres calamiteux de la hausse des violences contre les personnes attestent d’ailleurs de l’inefficacité totale de la politique de tolérance zéro du gouvernement (10).Le bénéfice idéologique recherché de cette idéologie sécuritaire est bien de masquer les réelles inégalités économiques et sociales de ce pays, la police étant utilisée comme le bras armé de la substitution de l’état pénal à l’état social.


    E Sire-Marin, magistrat, Fondation Copernic



    * ces analyses sont développées dans un livre collectif à paraître chez syllepse en septembre 2008"l’indigent et le délinquant, punir les pauvres"


    (1) "Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale" .
    (2) CNIL: Commission nationale de l'informatique et des libertés (3) Voici la liste des 16 lois s

    écuritaires votées depuis 2002, auxquelles il faut ajouter deux autres textes pénaux de caractère technique sur les juges de proximité et l’équilibre de la procédure pénale : Loi programmation de la justice du 3 août 2002/ Loi Perben 1 du 9 septembre 2002/ loi Sarkozy du 18 mars 2003 sur la "sécurité intérieure"/ Loi sur l’immigration du 26 novembre 2003/ Loi sur l’asile 10 décembre 2003/ loi Perben 2, "criminalité organisée" du 9 mars 2004/ Loi 26 janvier 2005 sur les juges proximité/ Loi 18 novembre 2005 sur la déclaration de l’état d’urgence/ Loi 12 décembre 2005 sur la récidive/ Loi 23 janvier 2006 contre le terrorisme / Loi 31 mars 2006 ," égalité des chances"/ Loi immigration 26 juillet 2006 " immigration choisie"/ Loi prévention délinquance 15 mars 2007 / Loi récidive 10 août 2007/ Loi Hortefeux 20 novembre 07 sur les étrangers (tests ADN )/ Loi rétention de sûreté du 25 février 2008.
    (4) Le nombre de gardes à vue a doublé depuis 2000: 562 000 personnes ont été gardées à vue en 2007. Ce sont surtout les étrangers en situation irrégulière qui sont concernés par cette augmentation exponentielle des gardes à vue (ils représentent le quart des gardes à vue) et les usagers de stupéfiants , cannabis et crack surtout(43 000 en 2007!)( 5) STIC: syst

    ème de traitement des infractions constatées; il est consulté 30 000 fois par jour (Le Monde 2007)
    (6) FNAEG: fichier National automatisé des empreintes génétiques, créé par la loi Vaillant du 15 nov. 2001, dite "sécurité quotidienne", et étendu par la loi sécurité intérieure du 18 mars 2003. Il contient déjà 500 000 ADN.(7) Les renseignements g

    énéraux ont fusionné avec la DST, au sein de la nouvelle DCRI (Direction Centrale du renseignement Intérieur), depuis le 1er juillet 2008 . On peut d’ailleurs se demander si le fichier Edvige n’est pas créé afin de donner un puissant outil de surveillance à ce nouveau service concentrant deux polices politiques jusqu’ici concurrentes.
    (8) La Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 n’a jamais proclamé le droit à la sécurité, mais le droit à la sûreté, c’est à dire le droit de ne pas subir l’arbitraire de l’état, ce qui est bien différent.

    (9) 33 Fichiers de police et de gendarmerie ont été recensés en 2006 par Alain BAUER, président de Observatoire national de la délinquance(http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports- publics/064000885/index.shtml).


    (10) Les violences contre les personnes ont augmentées de 14,1% depuis 2005 ( sur la Seine ST Denis la délinquance a augmenté de 7,6 % depuis janvier 2006), chiffres de l’observatoire national de la délinquance.


    Dernière édition par bye le Lun 21 Juil - 18:36, édité 1 fois
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    Message par bye Ven 18 Juil - 23:46

    http://www.libelabo.fr/2008/07/07/rgdst-%c2%abla-culture-de-police-politique-perdure%c2%bb/
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    Message par bye Lun 21 Juil - 18:34

    Libération

    Contre journal
    L'autre actualité
    Pour ouvrir les débats ignorés ou tabous de l'actualité, le blog du Contre journal prend l'initiative. Chaque sujet sera exploré durant plusieurs jours. Avec les infos, contributions, témoignages de lecteurs et d'internautes, le Contre journal va devenir un lieu d'échange d'informations. Certains textes pourront alimenter la rubrique du même nom dans Libération. Cette page est animée par Karl Laske, journaliste au service société.
    Le fichage EDVIGE mélange ordre public et renseignement politique
    «Le nouveau fichier Edvige des "personnes portant atteinte à l'ordre public" est un pas de plus vers une société de surveillance généralisée» estime Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH). La création de ce fichier qui mêle citoyens ordinaires et responsables politiques, discrètement annoncée au Journal officiel du 1er juillet, provoque une mobilisation sans précédent. Plus de 27.000 personnes et 245 associations ont d'ores et déjà signé la pétition pour l'abandon du fichier. La Ligue des Droits de l'Homme a décidé de saisir le Conseil d'Etat. La pétition est ici.



    Jean-Pierre Dubois : « Il s'agit d'un pas de plus vers une société de surveillance généralisée. Edvige (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale) est un nouveau fichier qui s'inspire des caractéristiques de l'ancien fichier des Renseignements généraux, en les aggravant. Il est créé en même temps que la fusion entre les Renseignements Généraux et la DST (Direction de Surveillance du Territoire), au sein d⤙une même agence de renseignements ⤔ la Direction Centrale de la Sécurité Publique. Son but est de recenser des personnes susceptibles de porter atteinte à l'ordre public, en dehors du cadre des procédures judiciaires et ce, pour des gens qui n'ont pas de casier. Mais ce fichage est censé inclure les responsables syndicaux, chefs d'entreprises ou personnalités politiques, qui n'ont aucun rapport avec la notion d'ordre public mise en avant (1). Les informations concerneront à la fois le domaine public comme l'appartenance politique, l'engagement associatif, l'appartenance religieuse mais aussi des données beaucoup plus personnelles comme l'orientation sexuelle ou la situation familiale.

    (1) Il recensera, de manière systématique et généralisée, toute personne « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique, ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ».

    Ce mélange des genres est extrêmement choquant puisqu'on confond les suspects aux yeux d'un policier et les représentants de la société civile. La deuxième critique concerne le fichage de mineurs dès l'âge de 13 ans. Même si la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot Marie, a affirmé que la majorité pénale était effective à cet âge là, on sait qu'elle n'est prise en compte par les tribunaux que dans des cas exceptionnels. De toute façon la majorité pénale est hors sujet dans la mesure où EDVIGE n' aucun rapport avec une décision de justice.

    Edvige ignore la séparation des pouvoirs politiques, judiciaires et informatiques puisque il n'y a plus de distinction entre une décision de justice et un fichage politique. Il viole aussi la présomption d'innocence puisqu'il n'y a pas de jugement. La consultation directe au fichier n'est pas possible, sauf en passant par la CNIL, la contestation non plus. On sait pourtant que certains employeurs s'informent sur leurs salariés grâce aux Renseignements Généraux.

    A l'heure actuelle, environ 20 millions de personnes sont fichées. La majorité des Français n'en a pas conscience et estime qu'elle n'a rien à cacher, mais les dérives existent. Le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) était, par exemple, destiné à l'origine au fichage des délinquants sexuels mais il est aujourd'hui utilisé pour des délits comme les infractions routières. La situation est encore plus complexe en ce qui concerne le STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées ) puisqu'il s'agit d'une base de donnée interconnectant les fichiers policiers et répertoriant toute personne ayant été concernée par une procédure judiciaire (crimes, délits et contraventions diverses et variées), qu'elle soit mise en cause ou bien... victime. Et quand bien même le mis en examen est blanchi. Nous ne sommes pas hostiles au recours à des outils informatiques si ceux-ci sont réservés à des cas précis et n'engendrent pas l'expansion permanente du fichage des individus.

    On entre aujourd'hui de plus en plus dans un État informatique, avec le développement de techniques de surveillance (caméras, puces à radio fréquence présente dans les cartes de crédit, de transport ...). La vidéo surveillance n'est pas aussi visible que les contrôles d'identité. Cela n'en reste pas moins une privation de liberté et une remise en cause de la protection de la vie privée. Ces évolutions techniques entraînent un rapport de plus en plus déséquilibré entre le citoyen et le pouvoir.

    Ce fichier ouvre la porte à une stigmatisation de la population et à toutes formes de discrimination. Cette logique de contrôle social exercé par l'État est aujourd'hui incontrôlée. Alors qu'en droit pénal, une infraction doit être précise, qu'entend-on aujourd'hui derrière le terme "d'atteinte à l'ordre public" ?

    Avec d'autres organisations comme le syndicat de la Magistrature, Le collectif Droits Et Libertés face à l'Informatisation de la Société (DELIS), IRIS (Imaginons un Réseau Internet Solidaire), la ligue Des Droits de l'Homme a décidé de saisir le Conseil d'Etat.»

    Réalisé par Laura Roland
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    Message par bye Ven 12 Sep - 6:20

    le pape, al qaida et les "libertaires"
    ça devient à la mode de se retrouver classifier dans la catégorie
    "terroriste" : après les grèvistes "preneurs d'otage", après les
    fantomatiques "anarcho-autonomes", après RESF et les soutiens aux
    sans-papiers, c'est au tour de la "nébuleuse libertaire", des libres
    penseurs et des "ultras de la cause gay" (entendez Act up) de bénéficier
    d'un sympathique rapprochement avec al-qaida...

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/09/03/01016-20080903ARTFIG00037-mobilisation-maximale-pour-la-securite-de-benoit-xvi-.php

    «Sans qu'il y ait de menace particulière, la venue du Pape sur notre
    territoire s'inscrit dans un contexte où le risque terroriste est très
    élevé, assure un haut responsable de la Place Beauvau. Plus que jamais, le
    plan Vigipirate est maintenu au niveau rouge en raison d'un contexte
    international très tendu.» Outre des messages d'al-Qaida interceptés dès
    mai 2007 citant le Pape comme une cible potentielle, les récents attentats
    en Algérie ainsi que la mort des dix soldats français en Afghanistan ont
    achevé de mettre en alerte les services de renseignement. «Par ailleurs,
    d'inquiétantes menées plus ponctuelles ont déjà été détectées»,
    confie-t-on dans l'entourage de Michèle Alliot-Marie. Selon nos
    informations, la nébuleuse libertaire ainsi que celle des libres-penseurs
    brocardant les positions papales sont placées sous étroite surveillance
    pour éviter tout «dérapage». Dans le même esprit, les ultras de la cause
    «gay», tels qu'Act Up, sont également dans le collimateur en raison
    d'appels à des manifestations incontrôlées. Les forces de l'ordre gardent
    en mémoire les jets de préservatifs sur le passage du Souverain Pontife à
    Sydney, en juillet dernier, lors des 23es Journées mondiales de la
    jeunesse. «La mobilisation est maximale, résume un policier. Pas moins de
    65 unités mobiles, soit près de 5 000 hommes se relaieront pendant
    l'événement.»

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    Message par bye Mer 3 Déc - 14:10

    Surprenante convocation pour un lycéen

    Des élèves, professeurs et parents d'élèves du lycée Pablo-Picasso
    d'Avion ont demandé hier des explications au sous-préfet de Lens.
    Objet : la convocation, par les Renseignements généraux, du président
    d'un syndicat lycéen créé en août. Simon Poudroux, aujourd'hui en
    Terminale S, était aussi l'un des deux leaders de la contestation qui
    a agité le lycée au printemps dernier. Il affirme que son
    interlocuteur lui a « très cordialement » expliqué que son engagement
    pourrait compromettre son avenir professionnel. « Il a pris l'exemple
    de Damien [l'autre leader du mouvement au printemps, devenu
    étudiant], en m'expliquant que cela pourrait jouer contre lui dans
    les concours de la fonction publique. »
    Convoqué au commissariat de Lens, Simon Poudroux s'attendait « à ce
    genre d'intimidations voilées », mais c'est en sortant qu'il a « pris
    conscience qu'elles étaient choquantes ». La préfecture du Pas-de-
    Calais n'a pas encore réagi.

    O. A.

    20 Minutes, éditions du 03/12/2008 - 06h51
    http://www.20minutes.fr/article/278010/Lille-Surprenante-convocation-
    pour-un-lyceen.php
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    Message par bye Mer 11 Mar - 10:18

    Désormais, arrêter chaque “meneur” (note officielle du 10 février).

    Selon le Canard Enchaîné n° 4611 qui paraîtra demain mercredi 11
    mars 2009, la préfecture de police de Paris vient de rédiger une note datée du 10 février, pour faire arrêter sur le champ le « meneur » de chaque manifestation qui n’aurait pas été précédemment déclarée dans les procédures légales. (Exemples possibles d’attroupements forcément irréguliers : une mi-carême de lycéens déguisés, une lecture publique de poésie slamée, un mariage interculturel, des obsèques un peu trop excentriques, une visite guidée du gai Paris, un hommage spontané à un lieu de Résistance antinazie ???), et ceci si le « meneur » devait aggraver son cas en n’ordonnant pas immédiatement une dispersion
    immédiate.
    On sent que ça va taper encore plus dur, et ceci avec ou sans
    sommation dans les règles.

    Au menu de cette note de la Préfecture de police, il y a un mode
    d’emploi policier. D’abord : interpellation dudit « meneur » de manif
    non-déclarée (repéré au faciès, au porte-voix, à ses slogans, à ses tracts ?), puis « présentation à l’OPJ territorialement compétent », et enfin procès verbal transmis à la SIC (la « salle d’information et de commandement ", l’endroit bunkérisé le plus pimpant de France et de Navarre). C’est vrai ça, des fois que le PV serait égaré.

    Encore un effort, camarade préfet de police, et les rassemblements de plus trois personnes seront arrêtés et déportés prestement en Sibérie. A ce compte, il vaudrait mieux arrêter préventivement tous les passants, et puis vérifier ensuite lesquelles avaient l’intention perverse de manifester un mécontentement, n’importe lequel.

    Motif de cette note hautement libertaire (parce qu’il y a un motif) :
    L’exaspération sociale sous Sarko 1er devient tellement forte (et oui !) que ce genre de manifs « sauvages » prolifère, et qu’il faut y mettre bon ordre, parce que les flics débordés ne savent plus où donner de la tête. (Au moment où il sont déjà assez occupés à faire du chiffre de sans-papiers, c’est trop ballot.)

    D’où l’idée de refiler une partie du boulot répressif aux juges. Et
    de bourrer simultanément les cellules de garde à vue. Pas sûr que
    la République en sortira grandie. Mais j’oubliais, il faut mettre de
    force la République à la taille, mesquine, de l’Omniprésidence et de ses corpusculaires obsessions.
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    Message par bye Lun 26 Juil - 12:31

    Un verdict sans surprise, peines écrasantes pour ceux présentés (sans preuve) comme ayant tiré sur la police à Villiers-le-Bel, en novembre 2007. Ces condamnations iniques ne sont pas seulement la sanction d’une révolte : elles disent aussi un enjeu économique, celui de la place de l’ordre à la française dans l’industrie mondiale de la répression. Pour en parler, Mathieu Rigouste.
    Mathieu Rigouste : "Villiers-le-Bel est une vitrine des méthodes françaises de maintien de l’ordre"

    http://www.article11.info/spip/spip.php?article863
    vendredi 9 juillet 2010, par JBB

    Il explique : « La connaissance de ce qui nous opprime est une arme. » c’est là sans doute la meilleure façon de résumer l’impressionnant travail réalisé par le chercheur et militant révolutionnaire Mathieu Rigouste. Lui n’a de cesse de dévoiler le fonctionnement de l’appareil répressif, de démonter ses sombres mécanismes et de révéler ses néfastes ambitions. Il documente surtout une mutation à l’œuvre, qui voit l’appareil militaro-policier et ses sous-traitants assoir peu à peu leur - nationale autant que mondiale - domination. Le XXIe siècle sera répressif, ou ne sera pas.

    En L’Ennemi Intérieur [1], ouvrage aussi fouillé que précieux, Mathieu Rigouste retraçait la naissance de la très française Doctrine de la guerre révolutionnaire (en octobre 2009, l’auteur répondait (déjà) aux question d’A11 ; l’entretien est ici). Il démontrait comment celle-ci - née des guerres coloniales - est peu à peu devenue mode de gouvernement. Décrivait méthodiquement un mécanisme à l’œuvre depuis le mitan des années 60, désignation d’un bouc émissaire pour renforcer le contrôle social, légitimer la coercition et justifier la croissance de l’appareil répressif. Et expliquait la circulation mondiale de la doctrine, entre vente de savoirs-faire et échange de bons procédés.

    Une réflexion poursuivie - et élargie - aujourd’hui, plus d’un an après la parution de L’Ennemi Intérieur. Mathieu Rigouste travaille désormais sur l’industrie de la répression, devenue fer de lance d’un nouveau capitalisme. Il en met à jour les enjeux, nationaux et internationaux, et il décrit les intérêts en jeu, les forces en présence. Il analyse, enfin, l’inexorable montée en puissance de ceux qui alimentent et contrôlent cette industrie militaro-policière - qu’il s’agisse de moyens ou de tactiques.
    Sur la carte de ce nouveau capitalisme, Villiers-le-Bel est un point d’étape, parmi d’innombrables autres. S’il s’agissait de mater une révolte - sur le terrain puis dans les prétoires [2] - , il fallait aussi afficher l’efficacité des techniques françaises de la répression. Villiers-le-Bel était (est toujours) « une vitrine, au sens commercial du terme », explique Mathieu Rigouste. Le mieux est de lui laisser la parole.
    -

    Qu’est-ce qui se joue à Villiers-le-Bel ?

    La « bataille de Villiers-le-Bel » s’inscrit dans la campagne intérieure engagée en 2005. Comme dans toutes les opérations intérieures, le pouvoir y expérimente des techniques, des matériels, des projections de force. Ce laboratoire se déploie sur deux plans. Sur le plan judiciaire, on a parlé de « procès », mais ce langage relève de l’action psychologique, ce ne sont pas des procès qui ont été menés dans le cadre de cette bataille mais une phase de « stabilisation » comme pour une opération extérieure. La communication médiatico-judiciaire a été axée sur la construction d’une figure du barbare à soumettre pour sauver la civilisation. Sur le plan du maintien de l’ordre - de la coercition physique - Villiers a notamment permis d’expérimenter les UTeQ, les Unités territoriales de quartier et la « sécurisation inter-armes » (mélanges d’unités : BAC, CRS, gendarmerie mobile, Raid, GIGN…).

    Le « procès » d’abord… Tous les syndicats de flics se sont mobilisés sur le sujet, ils demandaient vengeance, des peines absolues pour les inculpés de violence envers des policiers et, pour la fraction la plus radicalisée de la police, le droit de « se défendre », c’est-à-dire de tirer à balles réelles. Le contrôle des quartiers constitue le lieu d’une transformation de la police. Comme ce qui s’était passé pendant la guerre d’Algérie, lorsque dotés des pouvoirs spéciaux, les militaires employant la contre-insurrection ont commencé à militariser la société. La campagne pour la pacification des quartiers populaires, c’est la montée en puissance de la Police comme gouvernement.

    Avec les nouvelles doctrines de maintien de l’ordre qui ont été expérimentées à Villiers-le-Bel, on a assisté à quelque chose de différent. Ça s’est exprimé notamment par la radicalisation de certaines couches policières. On l’a vu, d’une certaine façon, pendant la campagne organisée en soutien aux insurgés, avant le procès de Villiers-le-Bel : à Rouen, les syndicats de policiers ont ainsi protesté contre la tenue d’un concert, arguant qu’il s’agissait d’incitation à l’émeute et annonçant leur volonté de l’empêcher [3]. Ils ne l’ont finalement pas fait, et le concert de soutien a eu lieu. Le prince a tenu ses Molosses.

    Concernant le « second procès », les peines sont très lourdes, parce que la vraie question était d’empêcher qu’on puisse rendre les coups et qu’il fallait sacrifier à la police une proie pour calmer sa fureur, au mépris même de l’apparence d’impartialité. Et c’est là encore qu’une ligne de rupture se dessine, le long de celle-ci, des oppriméEs se reconnaissent comme faisant face à une même machine de coercition, là se reconstitue quelque chose comme la conscience d’appartenir au peuple face à ce qui contrôle et réprime. Il s’agissait en outre de prouver une nouvelle fois au monde l’excellence de la répression à la française. Et la phase de stabilisation judiciaire fait partie de cet arsenal.

    C’est un objectif réellement affiché ?

    Oui. Dans les revues et les instituts de sécurité et de défense, on explique clairement les retours d’expérience effectués et à effectuer depuis 2005 et 2007. On décrit les méthodes testées à Villiers-le-Bel et les enjeux de leur dépassement : notamment l’expérimentation des UTeQ et la coopération gendarmerie-police, ainsi que la nécessité « d’améliorer » les rapports avec les médias et la justice pour assurer une « communication de crise optimale ».

    L'ennemi intérieur UTEQ-52279

    Carte de l’implantation des UTeQ, piquée à 20 Minutes.

    Les UTeQ sont des unités d’une vingtaine de policiers se dispatchant en petits groupes. Ils arrivent en fin d’après-midi – ceux que j’ai vus à Villiers-le-Bel – et mettent en place une sorte de couvre-feu non-juridique. C’est du quadrillage, il faut paralyser la vie sociale. On décide qu’il ne doit plus y avoir de présence, parce que si tu circules après une certaine heure c’est douteux, c’est de la provocation, même si tu rentres du chantier ou que tu sors fumer une clope… cela suppose que tu habites ton territoire, tu deviens donc un désordre potentiel. Ta seule présence est déjà résistance, révolte en puissance, c’est une offense au pouvoir policier. Les UTeQ (comme les BAC) sont des polices de harcèlement et de traque. Elles n’hésitent pas à décharger leurs flashballs à volonté pour s’assurer que personne ne s’attarde dans la rue. Quiconque vit dans un quartier où la police vient se défouler connait ces pratiques de terrorisme assermenté. Seuls ceux qui ne les ont jamais subies continuent de s’en offusquer, les autres cherchent des moyens de s’y opposer. Les UTeQ ne sont d’ailleurs pas seules pour tenir cet objectif : elles ont le soutien des CRS, qui bouclent le secteur, et de la BAC qui « va au contact » en civil.

    Ce dispositif a été mis en place au printemps 2009 et a de suite provoqué des révoltes. C’est logique : placer un quartier vivant sous un régime de couvre-feu, c’est forcément s’exposer à ce que ça réagisse, les officiers de la police connaissent cette capacité de la présence policière à provoquer l’affrontement, ils ne déploient jamais leurs troupes au hasard. Les forces de l’ordre ont d’ailleurs re-pris assez cher à Villiers…

    En filigrane se joue la question de l’auto-défense populaire. Après les révoltes, des habitants ont commencé à organiser une résistance collective autour du soutien aux inculpés : ils ont fait le tour des familles, des quartiers et une tournée dans quelques grandes villes de France, pour récolter des sous et faire circuler les infos autour de rassemblements. Pour le bloc de pouvoir il s’agit d’empêcher que des formes de résistance à l’oppression policière ne débouchent sur des volontés d’auto-organisation plus larges. Quand on se rend compte qu’on peut s’organiser collectivement pour s’opposer à la férocité de la police, on peut très vite mettre en cause toute la hiérarchie du système. Et de mon point de vue, tout l’enjeu de la campagne de soutien aux inculpés était justement de sortir de la séparation habituelle entre les classes populaires blanches et celles issues de la colonisation.

    Pour le pouvoir et ses soutiens, l’enjeu est primordial, c’est ça ? Ils n’ont pas le droit de perdre ?

    Non, même s’ils perdent quand même. À chaque fois qu’ils frappent ou qu’ils enferment, ils démontrent que l’État n’a plus ni le monopole de la violence légitime ni même aucune légitimité, et ils révèlent la frontière entre le peuple et ses gardiens.

    Mais l’enjeu est autre, aussi. Villiers-le-Bel est une vitrine des méthodes françaises de maintien de l’ordre. Au sens économique du terme « vitrine » : ces techniques-là, on les vend, il existe une véritable industrie de la répression, qui implique énormément d’argent. Le fait de faire du zéro mort, de pacifier, de faire coopérer différents dispositifs policiers, de techniciser la coopération entre la police et les médias, et entre le judiciaire et la sphère politique… tout cela est mis en avant comme un savoir-faire national, un patrimoine technologique.

    Tu veux dire qu’il s’agit d’être compétitif à l’international ?

    Exactement. Et cela se joue à peu. Même si, depuis la guerre d’Algérie, la France n’a jamais quitté le peloton de tête des trois-quatre grands spécialistes du maintien de l’ordre, avec Israël, les États-Unis, la Colombie... Le podium évolue en permanence. Quand Israël lance une attaque sur Gaza, son opération devient le centre de l’attention générale. Et quand il n’y a pas de mort lors des émeutes de novembre 2007 à Villiers-le-Bel, tout le monde s’y intéresse, cela redore l’image des techniques françaises. Lesquelles avaient – notamment - été grandement dévalorisées après l’assassinat de Malik Oussekine, en 1986. C’est qu’il n’en va pas du contrôle des foules comme d’un terrain de guerre classique : en maintien de l’ordre, sur le territoire des sociétés de contrôle, il faut éviter de tuer. Médiatiquement, un mort coûte beaucoup trop cher.

    Il faut comprendre que nous ne nous situons pas, ici, dans l’optique des États-nation mais dans une perspective transnationale, avec des dizaines de colloques et de conférences chaque année, où des spécialistes, des industriels, des gouvernants de partout se rencontrent et marchandent leurs répertoires techniques. Du même coup, ces spécialistes militaires et policiers deviennent les représentants de l’industrie de la répression.

    Tu parles de capitalisme sécuritaire : de quoi s’agit-il ?

    Avec le XXe siècle et l’apparition des complexes militaro-industriels, le capitalisme a changé de forme. La question du contrôle social ne repose plus seulement sur l’encadrement du capital humain – le prolétariat – pour qu’il continue à produire. Mais contrôler est devenu un marché, avec des acteurs économiques immenses qui ont tout intérêt à ce qu’un certain désordre, gérable, se développe pour mieux le soumettre. Ils y sont d’ailleurs parvenus : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la guerre est devenue réellement permanente, elle est partout et tout le temps, rien n’y échappe. Et la sécurité intérieure s’est imposée comme l’un des principaux marchés de cette économie de la guerre permanente. Un marché florissant. Encore une fois, c’est notamment ce qui s’est joué à Villiers-le-Bel : il s’agissait d’écraser toute forme de contestation, de continuer à séparer les classes populaires – en utilisant l’imaginaire de la race, l’imaginaire colonial -, et puis de déployer les vitrines de la marchandise française en terme de maintien de l’ordre.

    Les deux guerres mondiales ont créé une couche de contrôleurs. Mais je me demande - avec beaucoup de points d’interrogation parce qu’il y a (chez Marx) une différence fondamentale entre classe et couche (la couche n’est pas du tout autonome) - si on n’est pas en train d’assister à la formation d’une classe de contrôleurs conscients. Un peu comme lors de la Révolution française, quand la bourgeoisie, une fois constituée en classe, prend le pouvoir par la contre-révolution et transforme la société. Depuis la fin de la bipolarité, il se passe quelque chose de ce style avec les « contrôleurs ».

    Dans tous les cas, il y a une mutation très claire dans la forme du pouvoir. L’existence du marché de la sécurité intérieure suppose la collaboration d’investisseurs, de producteurs, de représentants, de commerciaux, bref de réseaux puissants ayant des intérêts en commun et agissant consciemment pour ceux-ci. Pendant la guerre d’Algérie et avec les doctrines de guerre dans la population, une espèce de couche s’est ainsi créée à l’intérieur de l’armée, de la police, de l’État. Elle s’inscrit dans un phénomène plus large : de façon générale, durant les guerres coloniales et au cours de tout le XXe siècle, une couche militaire d’extrême-droite et contre-révolutionnaire a contribué à transformer le pouvoir quand elle ne s’en est pas saisie brutalement. La bourgeoisie lui a concédé le pouvoir politique là où elle en avait besoin - en Amérique Latine, en Afrique, même en France avec le coup d’État du 13 mai 1958 quand le patronat colonial confie les rennes du pouvoir à un militaire, De Gaulle.

    Pour résumer… Je ne décris rien de très compliqué, les sociétés de contrôle s’organisent en particulier autour de la domination des marchands de contrôles et de peur. Reste à savoir s’il s’agit encore d’une couche ou s’il est question d’une classe des contrôleurs. C’est-à-dire, comment il faut considérer les travailleurs à la base des appareils de contrôle, la « chair à canon de la police », comment les amener à rompre les rangs et à retourner leurs armes « contre leurs propres généraux ». C’est une question récurrente à laquelle il faut pouvoir répondre, car il ne peut y avoir de transformation sociale sans rupture dans les rangs des appareils de répression.
    Ce que tu décris - la montée en puissance des contrôleurs - s’opère en un mouvement fluide, naturel ?

    Non, c’est un processus complexe, traversé par de larges contradictions entre les fractions des classes dominantes et à l’intérieur des appareils répressifs. Depuis cinq à six ans, il y a ainsi en France des tensions importantes dans la police et l’armée. Le chef de l’État, par exemple, n’est pas du tout aimé dans l’armée, et ne l’est qu’à moitié dans la police – notamment parce que le gouvernement réduit les budgets et les effectifs et n’investit que dans l’achat de matériels. Des policiers et des militaires se permettent de mettre en cause publiquement les politiques de défense et de sécurité (certains sur la gauche, une grande majorité sur la droite). Tout se cristallise autour d’une ligne de transformation fondamentale, celle du développement de la sécurité privée - qu’elle soit militaire ou civile – qui doit accompagner la réduction des dépenses publiques et permettre de réagir aux « nouvelles menaces ». Les États-Unis se sont jetés dedans, mais la France a longtemps résisté à ce mouvement. Depuis le Livre blanc sur la défense, ça a changé, on le voit aussi par exemple dans les revues de défense nationale ou les colloques : l’idée que cette transformation serait inévitable s’est imposée, même si on insiste sur l’importance pour l’État de ne pas perdre le monopole de la souveraineté. L’État encadre et restreint généralement l’usage de la violence privée par les classes dominantes et s’est longtemps refusé à privatiser réellement la force. C’est maintenant terminé et il faut s’attendre à des bouleversements sur le champ de bataille.

    Qui dit « processus complexe » dit absence de calcul à long terme ?

    Oui et non. Il y a des calculs, évidemment, des stratégies et des tactiques mais elles entrent parfois en concurrence et peuvent s’affronter. Il y a bien une planification, celle des institutions financières internationales où les fractions des classes dominantes s’entendent autour d’un projet assez sommaire qui vise la toute-puissance des grandes corporations et la réduction des États à la fonction de Police. Mais concrètement, les choses avancent petit à petit, à tâtons. Je crois que personne n’a une vision très claire de cette évolution. C’est d’ailleurs pour ça que mon travail – L’Ennemi Intérieur - a intéressé certains militaires. Parce qu’eux n’avaient pas le droit de le mener. Même si ça évolue… Depuis une dizaine d’années, une des grandes perspectives de transformation de l’armée et de la police française repose sur le développement des sciences sociales. Après la parenthèse des années 50 à 70, les sciences humaines sont ramenées à leur fonction primordiale, c’est-à-dire le contrôle. Pour paraphraser cette vérité première qui dit que la géographie, ça sert d’abord à faire la guerre, on pourrait dire que les sciences sociales, ça sert d’abord à contrôler. Et ce besoin de sciences sociales qui s’exprime dans les institutions de contrôle trahit leur impression de ne plus rien comprendre à la situation.
    Je disais que mon livre a intéressé les militaires français parce qu’il y avait un tabou sur le sujet et qu’eux-mêmes n’avaient pas le droit de trop creuser ces sujets. Aux États-Unis, il en va différemment : la question n’a jamais été interdite et on trouve des manuels de contre-insurrection dans les rayons des équivalents de la Fnac. En France, à l’inverse, la Ve République s’est construite sur un coup d’État militaire et sur une guerre totale basée sur ces techniques, et il y avait finalement un vrai tabou sur la question. Les militaires français sont donc d’autant plus passionnés par le sujet qu’ils n’avaient pas le droit de travailler dessus jusqu’à la réhabilitation de la doctrine, autour de 1995. Et cette passion française va de pair avec le développement des instituts de recherche qui focalisent sur le contrôle des foules en milieu urbain. L’idée que les techniques de guerre dans la population influencent le contrôle social et la répression commence juste à être admise dans le monde universitaire. Alors que chez les militaires, c’est très différent, ils en ont pleine conscience et sont très fiers que les techniques de terreur d’État françaises soient prises comme référence en Irak ou en Afghanistan.

    Et en arrière-fond, il y a l’omniprésence de l’idéologie coloniale ?

    On n’est toujours pas sorti de cette architecture. Il y a bien une nouvelle génération politique au pouvoir. Mais elle a été élevée par l’ancienne, et l’actuelle clique gouvernementale est composée de descendants directs de la classe coloniale. Elle joue d’ailleurs sur ce terrain-là, notamment avec le débat sur l’identité nationale. Alessi Dell’Umbria [4] résume bien la question, notant : « Vichy et Las Vegas, voilà les références du régime Sarkozy. » [5]

    Et puis, il faut souligner l’apparition d’une nouvelle extrême-droite, qui reformule son idéologie et ses pratiques ; les identitaires en sont un très bon exemple, ils mêlent un vieux racisme colonial à des concepts marketing comme la diversité (pour préserver l’identité occidentale), un patriotisme pétainiste et un discours anti-libéral, c’est un fascisme éminemment contemporain. La bourgeoisie laisse proliférer et se développer l’extrême-droite comme un répertoire d’idéologies et de pratiques qu’elle l’instrumentalise lorsqu’elle en a besoin, notamment pendant les crises du capital. C’est exactement ce qui est en train de se passer : l’extrême-droite est obligée de se distinguer puisque son programme est au pouvoir sans elle.

    Et le pouvoir l’utilise pour légitimer la xénophobie d’État…

    Oui, la xénophobie est structurelle dans l’État-nation, désigner l’étranger comme un suspect et le priver de droit sous ce prétexte est un invariant. On n’en voit que des formes actualisées dans le débat récent sur le voile, la polygamie et le retrait de la nationalité. Les Français naturalisés sont les seuls qui peuvent perdre la nationalité, ce qui signifie bien qu’il y a deux manières d’être français. Quand tu nais français, on ne peut pas t’enlever ta nationalité – je crois qu’il y a eu un cas sur tout le 20e siècle. Tandis que si tu l’as acquise, on peut t’en priver ; la nationalité n’est qu’un masque blanc, le discours républicain pour signifier la race. En 2005, on avait parlé de retirer leur nationalité aux émeutiers « issus de l’immigration ».

    Cette nouvelle xénophobie d’État, qui pioche dans la culture de l’Algérie française et de Vichy depuis les années 1970, sert surtout à justifier la fabrication d’un sous-prolétariat sans-papier donc sans-droit. Parce que la bourgeoisie a extraordinairement besoin de gens qu’elle peut sur-exploiter et expulser. Et qu’il ne s’agit pas tant de les expulser que de les maintenir dans un statut où ils travaillent pour peu et sont contraints par la peur permanente d’être raflés.

    Tu restes optimiste ? Tu penses que – malgré tout – il nous reste une chance de ne pas être laminés ?

    Je suis optimiste, et ce n’est pas que stratégique. Tout d’abord, on ne peut pas gagner sans croire à la victoire, j’assume cette dimension de croyance, même si la guerre sociale n’a rien à voir avec un jeu. Au fond, l’histoire n’a peut-être aucun sens, ce n’est pas très important, tout ce qui compte c’est de lui en donner un.

    Cette part d’optimisme a aussi une base scientifique. Il faut critiquer le déterminisme des marxistes mais le vieux barbu - qui n’était pas marxiste - relevait pourtant quelque chose d’essentiel : la bourgeoisie aura toujours besoin du prolétariat et le prolétariat n’a pas besoin d’elle. Le système d’exploitation capitaliste est donc condamné, son histoire n’est qu’un compte à rebours. Et puis, il y a autre chose… Bakounine parlait de matérialisme révolutionnaire, et Malatesta insistait sur la question de la volonté : il s’agit de comprendre que l’histoire n’est pas écrite, que ce sont les humains qui la font. La volonté est l’un des axes de rupture principaux. Il y a des mécanismes et des règles socio-historiques mais les ruptures ne sont pas déterminées. Tous les rapports de domination (économiques, politiques, sexuels, racistes…) peuvent être brisés, mais ça ne se fait pas en un « grand soir » : il y aura toujours des champs de bataille, c’est-à-dire des opportunités de se libérer.

    C’est évidemment un optimisme à relativiser. Mon boulot porte essentiellement sur « la contre-insurrection qui reste », sur le fonctionnement des machines de pouvoir. Ça a souvent de quoi démoraliser mais la connaissance de ce qui nous opprime est une arme. Il faut analyser la domination, et notamment celle qui traverse les luttes de libération. Il y a un véritable travail à mener pour comprendre comment les révolutionnaires des années 60-70 ont perdu, soit sur la question de la force soit sur leurs manières de s’organiser.
    Prends l’histoire du Black Panther Party : ça a commencé par des formes d’auto-organisation et d’auto-défense qui répondaient à de véritables besoins du peuple noir. C’est à partir de là et pas avant, que se sont formés les groupes qui donnèrent naissance à cette véritable arme révolutionnaire qu’était le BPP. Ça ne m’empêche pas de porter un regard critique sur le côté autoritaire et hiérarchisé du Black Panther Party…
    D’ailleurs, il y a un mec assez intéressant aux Etats-Unis, Ashanti Alston, qui se fait appeler Anarchist Panther. C’est un ancien de la Black Liberation Army, donc de la branche armée clandestine du Black Panther Party. Et il tente, avec d’autres groupes, de relancer des pratiques d’organisation à la base, autour de la question de l’oppression : il ne s’agit plus de s’organiser entre Noirs, mais entre pauvres, entre oppriméEs. Il reprend la même base que le BPP, mais avec un dépassement sur la question autoritaire et sur la question du racisme (plus les questions anti-impérialistes, anticapitalistes, antifascistes et antisexistes qui étaient déjà mises en avant dans le BPP). Son discours et ses pratiques sont éclairantes.

    Même si on en n’est pas là, les résistances des quartiers n’ont jamais cessé de se développer, elles cherchent depuis longtemps à se fédérer ; si elles y arrivent sur la base de l’auto-organisation et de l’autonomie des luttes, elles constitueront sans aucun doute un front décisif. Mais il faut continuer un travail sans fin et pourtant essentiel : bâtir une éducation populaire émancipatrice. Il y a toute une génération post-2005, qui a vécu les révoltes comme une inter-reconnaissance entre les quartiers – façon « on est capable de faire ça ». Mais aussi comme quelque chose de décevant, parce que ça n’a rien donné. Une idée puissante se répand : alors que brûler peut être le point de départ de quelque chose – ça ne doit pas être un point final.
    Notes

    [1] Éditions La Découverte.

    [2] Pour un compte-rendu de ce procès inique, tu peux (entre autres) lire ce bon papier d’Ornella Guyet, publié sur Basta : Villiers-le-Bel : un procès stalinien contre les jeunes de banlieue.

    [3] Le 11 mai, le syndicat Unité police et le Syndicat général de la police, tout deux affiliés à FO (premier syndicat chez les « gardiens de la paix »), en ont en effet appelé au ministre Brice Hortefeux pour qu’il interdise ce concert de solidarité, qualifié « d’incitation à la révolte face à la police, face au pouvoir ».

    [4] Alessi Dell’Umbria est l’auteur de l’excellente Histoire universelle de Marseille (éditions Agone) et du percutant C’est de la racaille ? Et bien, j’en suis ! (éditions L’échappée, réédité par les éditions Agone sous le titre La Rage et la révolte).

    [5] La citation est tirée de Villiers-le-Bel : le procès d’une révolte, texte publié par Alessi Dell’Umbria en soutien aux insurgés. À lire (notamment) sur le blog des éditions Agone.
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    Message par bye Jeu 16 Sep - 5:51

    A écouter, méditer et diffuser, quitte à passer pour un "ennemi de l'intérieur", l'intervention de Serge PORTELLI,
    vice-président du Tribunal de Paris, au plateau des Glières en Août 2010, assez courageux pour s'exprimer au péril de sa
    carrière sur un sujet qui devrait tous nous mobiliser !

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14908&rech=25986


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    Message par bye Ven 24 Sep - 18:31

    Bonjour,

    Il existe en France un organisme officiel nommé "Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale" - IHEDN ; lequel contribue, depuis 1949 et la guerre d'Indochine, à l'élaboration et à la mise en oeuvre de la "guerre contre-révolutionnaire" : quadrillage et maillage de la société, de la population, du territoire ; maintien du despotisme étatico-économique ; répression de l'ennemi intérieur. Les émeutiers de la Villeneuve, par exemple, ou cet ingénieur du CERN coupable d'intelligence avec Al Qaida au Maghreb Islamique.

    Dans la zone de défense Rhône-Alpes-Auvergne, comme dans les cinq autres de France, les conciliabules de l'IHEDN rassemblent l'élite du techno-gratin : cadres, ingénieurs, décideurs du CEA, de Trixell/Thales, STMicroelectronics, l'INPG ou Grenoble Ecole de Management, afin de répandre "la culture de l'esprit de défense", et de livrer "la bataille technologique" contre "l'insécurité".
    Chris Dupoux, le directeur du Stade des Alpes, y vient partager son expertise du contrôle des foules et des moyens techno-sécuritaires (RFID, vidéosurveillance, biométrie). Cependant qu'à sa manière paterne, insidieuse, inlassable, Le Daubé livre "la bataille des idées" et assure "le rayonnement des Chasseurs alpins", l'une des troupes de combat les plus employées, de la guerre du Rif à celle d'Afghanistan. A l'école, on "approfondit l'enseignement de la défense", afin de "répondre aux besoins de recrutement des Armées". Dans les labos de recherche, les entreprises, les administrations, des "correspondants défense" mouchardent leurs collèguent et veillent aux intérêts de l'armée.

    Voici en pièce jointe (et sur http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=273 )
    la revue de détail par notre ami Sylvain Jorioz, de la dernière session de l'IHEDN en Rhône-Alpes, ainsi que de quelques éléments locaux du complexe militaro-industriel.

    Et nos compliments au général Wattecamps, notre nouveau commandant de la 27e brigade d'infanterie de montagne, tout juste nommé.

    Merci de faire circuler,
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    Message par bye Lun 4 Oct - 18:48

    Deux points supplémentaires : un article de bugbrother sur l'echelon français, dont on avait guère de nouvelles :
    http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2010/10/02/frenchelon-la-dgse-est-en-1ere-division

    On y apprend que la DGSE se met à la com, on y rappelle qu'ils scannent et travaille avant tout le le grand public, mémorisant en particulier tout mot de passe possible.

    Ici, c'est à propos d'un projet de loi : http://moreas.blog.lemonde.fr/2010/10/02/la-nouvelle-carte-d%E2%80%99identite-un-tournant/
    Nouvelle carte d'identité -_-.

    La carte nationale d'identité et le passeport comportent un composant électronique sécurisé contenant les données suivantes :

    a) le nom de famille, le ou les prénoms, le sexe, la date et le lieu de naissance du demandeur ;

    b) le nom dont l'usage est autorisé par la loi, si l'intéressé en a fait la demande ;

    c) son domicile ;

    d) sa taille et la couleur de ses yeux ;

    e) ses empreintes digitales ;

    f) sa photographie.

    Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas au passeport délivré selon une procédure d'urgence.


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