Collusion entre Washington et criminels argentins
09 mars 2010
Jean-Guy Allard
http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=2118
Un des pires assassins argentins de l’Opération Condor, réclamé dans son
pays pour l’exécution de 16 prisonniers politiques, a été libéré sous
cautionnement le 2 mars dernier à Miami par le juge Robert Dubé,
soupçonné de collusion avec la mafia cubano-américaine.
Dans la ville mafieuse où Luis Posada Carriles, avec beaucoup d’autres
terroristes, a trouvé refuge, le lieutenant de vaisseau Roberto
Guillermo Bravo, tortionnaire et assassin qui a achevé les 16 victimes
de ce que l’on connait sous le nom du Massacre de Trelew, survenu le 22
août 1972, s’est converti en un prospère entrepreneur qui vend ses
services à la US Army et contribue aux fonds de champagne du parti de
Ileana Ros-Lehtinen et des frères Díaz-Balart.
Pendant qu’elle multiplie les titres diffamant Cuba et le Venezuela, la
presse mafieuse de Miami a omis durant plusieurs jours de rapporter
l’arrestation de Bravo, effectuée le jeudi 25 dévrier.
Si la presse nord-américaine l’ignore, en Argentine, où on réouvre les
causes de tous ces crimes, l’affaire Roberto Guillermo Bravo en
particulier est particulièrement suivie en raison de l’importance
politique qu’elle a eu à l’époque et jusqu’à aujourd’hui.
En août 1972, on a fusillé 16 prisonniers politiques à la base Almirante
Zar et l’ex militaire a été dénoncé par la suite par trois survivants du
massacre qui l’ont signalé comme étant celui qui a achevé les victimes.
La capture de cet assassin a été demandée il y a déjà deux ans par le
juge fédéral argentin Hugo Sastre, sans que les États-Unis — informés de
sa présence sur leur territoire — procèdent à son arrestation. Ce fut
finalement grâce à la persistance des autorités argentines que le
criminel a été appréhendé.
Comme dans le cas de Posada, l’appareil judiciaire du pays qui prêche
les droits de l’homme aux autres a commencé des procédures qui
conduiront sans doute à ce qui lui convient le mieux.
Bravo a obtenu sa libération sous cautionnement et devra comparaitre le
2 avril, sur l’ordre du juge fédéral Robert Dube, connu pour ses liens
avec la faune mafieuse cubano-américaine. Ce même magistrat est celui
qui a géré en grande partie l’affaire de la valise contenant 800 000
dollars que George W. Bush a utilisé pour tenter de salir le
gouvernement argentin et le président du Venezuela, Hugo Chávez.
Les procédures contre Bravo se dérouleront maintenant au rythme et avec
les résultats que déterminera la quantité d’argent qu’arrivera à y
investir le prévenu.
Bravo est devenu citoyen nord-américain en 1987, sous la présidence de
l’extrémiste de droite Ronald Reagan, sans le moindre problème, bien
qu’il ait déjà été dénoncé en Argentine pour ses crimes.
On ignore jusqu’ici les liens du militaire argentin avec les services de
renseignement étasuniens ni comment on lui aura permis d’acquérir la
citoyenneté nord-américaine pour ensuite développer des affaires
prospères avec rien de moins que le Pentagone.
Mais on sait cependant qu’après le massacre de Trelew, Bravo a vécu
caché sur la base navale de Puerto Belgrano puis à la mission navale
argentine de Washington d’où il a obtenu les documents qui lui ont
permis de s’installer à Miami.
L’Opération Condor ou Plan Condor d’extermination des groupes de gauche
en Amérique latine s’est déroulée sous les orientations de la CIA, qui a
même fourni des instructeurs en torture aux militaires argentins, entre
autres.
Les liens existant entre la mafia terroriste de Miami et le Plan Condor
ont été l’objet d’une vaste enquête du journaliste nord-américain John
Dinges, publiée sous le titre Les années du Condor (The Condor Years) en
2004, où est établie la complicité de plusieurs membres de la mafia de
Miami.
Le quotidien argentin Página/12, a rapporté le 19 février 2008, après
l’ordre de détention, que Roberto Guillermo « Ñato » Bravo vivait à
Miami, où il possédait la firme RGB Group Inc, une entreprise de
services médicaux faisant affaire avec les forces armées, avec
d’importants contrats.
Après cette dénonciation, l’attaché judiciaire des États-Unis a formulé
des exigences malgré lesquelles on est arrivé à présenter une requête en
extradition qui a été présentée au Département d’État le 15 juillet dernier.
Selon Pagina/12, on a envoyé le 20 janvier les empreintes digitales du
tortionnaire à Miami, à la demande d’un juge, et c’est finalement il y a
une semaine que le magistrat a ordonné la détention de celui qui a
achevé les 16 prisonniers politiques de Trelew (1.450 kilomètres au sud
de Buenos Aires).
Le processus d’extradition pourrait durer plusieurs mois et y compris
des années, Bravo utilisant comme défense sa citoyenneté nord-américaine
acquise illégalement.
En Argentine, les procédures préliminaires contre six accusés de ce
crime auront lieu en avril au théâtre Verdi de Trelew en présence des
magistrats du Tribunal fédéral de Comodoro Rivadavia.
Les délais pour l’arrestation et le labyrinthe des procédures
judiciaires étasuniennes éviteront sans doute à Bravo d’être présent.
Página /12 rapporte que, grâce aux survivants, le dossier criminel du
lieutenant de vaisseau Bravo est bien documenté. Le journal signale
comment celui-ci appliquait déjà aux prisonniers des mauvais traitements
semblables à ceux que l’on retrouvera 30 ans plus tard sur la base
nord-américaine de Guantanamo.
Les jours de froid, Bravo faisait se dévêtir ses prisonniers, hommes et
femmes, et les forçait à se coucher à plat ventre ou sur le dos, sur le
sol, pour de longues périodes de temps.
Le jour du massacre, Bravo était chef de la garde.
L’enquête du quotidien a révélé qu’il vit à Miami dans une maison
évaluée à 750 000 dollars.
L’entreprise de Bravo, RGB Group, vend des services dits de haute
technologie depuis 1998. Il a aussi parmi ses clients, la « Homeland
Security », le département de l’Intérieur.
À plusieurs occasions, « Ñato » Bravo a contribué aux fonds de campagne
du parti républicain dans lequel il possède son réseau de complicités.
On sait que les États-Unis, le pays qui prêche les droits de l’homme aux
nations qui s’opposent à ses politiques hégémoniques, est le sanctuaire
privilégié d’une importante colonie de terroristes, tortionnaires et
d’ex chefs d’état assassins.
Washington héberge Luis Posada Carriles et Orlando Bosch, auteurs avoués
de la destruction en plein vol d’un avion cubain en 1976, provoquant la
mort de 73 personnes, tandis que l’on continue à séquestrer cinq
Cubains, arrêtés pour avoir pénétré les rangs de la mafia cubano-américaine.
09 mars 2010
Jean-Guy Allard
http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=2118
Un des pires assassins argentins de l’Opération Condor, réclamé dans son
pays pour l’exécution de 16 prisonniers politiques, a été libéré sous
cautionnement le 2 mars dernier à Miami par le juge Robert Dubé,
soupçonné de collusion avec la mafia cubano-américaine.
Dans la ville mafieuse où Luis Posada Carriles, avec beaucoup d’autres
terroristes, a trouvé refuge, le lieutenant de vaisseau Roberto
Guillermo Bravo, tortionnaire et assassin qui a achevé les 16 victimes
de ce que l’on connait sous le nom du Massacre de Trelew, survenu le 22
août 1972, s’est converti en un prospère entrepreneur qui vend ses
services à la US Army et contribue aux fonds de champagne du parti de
Ileana Ros-Lehtinen et des frères Díaz-Balart.
Pendant qu’elle multiplie les titres diffamant Cuba et le Venezuela, la
presse mafieuse de Miami a omis durant plusieurs jours de rapporter
l’arrestation de Bravo, effectuée le jeudi 25 dévrier.
Si la presse nord-américaine l’ignore, en Argentine, où on réouvre les
causes de tous ces crimes, l’affaire Roberto Guillermo Bravo en
particulier est particulièrement suivie en raison de l’importance
politique qu’elle a eu à l’époque et jusqu’à aujourd’hui.
En août 1972, on a fusillé 16 prisonniers politiques à la base Almirante
Zar et l’ex militaire a été dénoncé par la suite par trois survivants du
massacre qui l’ont signalé comme étant celui qui a achevé les victimes.
La capture de cet assassin a été demandée il y a déjà deux ans par le
juge fédéral argentin Hugo Sastre, sans que les États-Unis — informés de
sa présence sur leur territoire — procèdent à son arrestation. Ce fut
finalement grâce à la persistance des autorités argentines que le
criminel a été appréhendé.
Comme dans le cas de Posada, l’appareil judiciaire du pays qui prêche
les droits de l’homme aux autres a commencé des procédures qui
conduiront sans doute à ce qui lui convient le mieux.
Bravo a obtenu sa libération sous cautionnement et devra comparaitre le
2 avril, sur l’ordre du juge fédéral Robert Dube, connu pour ses liens
avec la faune mafieuse cubano-américaine. Ce même magistrat est celui
qui a géré en grande partie l’affaire de la valise contenant 800 000
dollars que George W. Bush a utilisé pour tenter de salir le
gouvernement argentin et le président du Venezuela, Hugo Chávez.
Les procédures contre Bravo se dérouleront maintenant au rythme et avec
les résultats que déterminera la quantité d’argent qu’arrivera à y
investir le prévenu.
Bravo est devenu citoyen nord-américain en 1987, sous la présidence de
l’extrémiste de droite Ronald Reagan, sans le moindre problème, bien
qu’il ait déjà été dénoncé en Argentine pour ses crimes.
On ignore jusqu’ici les liens du militaire argentin avec les services de
renseignement étasuniens ni comment on lui aura permis d’acquérir la
citoyenneté nord-américaine pour ensuite développer des affaires
prospères avec rien de moins que le Pentagone.
Mais on sait cependant qu’après le massacre de Trelew, Bravo a vécu
caché sur la base navale de Puerto Belgrano puis à la mission navale
argentine de Washington d’où il a obtenu les documents qui lui ont
permis de s’installer à Miami.
L’Opération Condor ou Plan Condor d’extermination des groupes de gauche
en Amérique latine s’est déroulée sous les orientations de la CIA, qui a
même fourni des instructeurs en torture aux militaires argentins, entre
autres.
Les liens existant entre la mafia terroriste de Miami et le Plan Condor
ont été l’objet d’une vaste enquête du journaliste nord-américain John
Dinges, publiée sous le titre Les années du Condor (The Condor Years) en
2004, où est établie la complicité de plusieurs membres de la mafia de
Miami.
Le quotidien argentin Página/12, a rapporté le 19 février 2008, après
l’ordre de détention, que Roberto Guillermo « Ñato » Bravo vivait à
Miami, où il possédait la firme RGB Group Inc, une entreprise de
services médicaux faisant affaire avec les forces armées, avec
d’importants contrats.
Après cette dénonciation, l’attaché judiciaire des États-Unis a formulé
des exigences malgré lesquelles on est arrivé à présenter une requête en
extradition qui a été présentée au Département d’État le 15 juillet dernier.
Selon Pagina/12, on a envoyé le 20 janvier les empreintes digitales du
tortionnaire à Miami, à la demande d’un juge, et c’est finalement il y a
une semaine que le magistrat a ordonné la détention de celui qui a
achevé les 16 prisonniers politiques de Trelew (1.450 kilomètres au sud
de Buenos Aires).
Le processus d’extradition pourrait durer plusieurs mois et y compris
des années, Bravo utilisant comme défense sa citoyenneté nord-américaine
acquise illégalement.
En Argentine, les procédures préliminaires contre six accusés de ce
crime auront lieu en avril au théâtre Verdi de Trelew en présence des
magistrats du Tribunal fédéral de Comodoro Rivadavia.
Les délais pour l’arrestation et le labyrinthe des procédures
judiciaires étasuniennes éviteront sans doute à Bravo d’être présent.
Página /12 rapporte que, grâce aux survivants, le dossier criminel du
lieutenant de vaisseau Bravo est bien documenté. Le journal signale
comment celui-ci appliquait déjà aux prisonniers des mauvais traitements
semblables à ceux que l’on retrouvera 30 ans plus tard sur la base
nord-américaine de Guantanamo.
Les jours de froid, Bravo faisait se dévêtir ses prisonniers, hommes et
femmes, et les forçait à se coucher à plat ventre ou sur le dos, sur le
sol, pour de longues périodes de temps.
Le jour du massacre, Bravo était chef de la garde.
L’enquête du quotidien a révélé qu’il vit à Miami dans une maison
évaluée à 750 000 dollars.
L’entreprise de Bravo, RGB Group, vend des services dits de haute
technologie depuis 1998. Il a aussi parmi ses clients, la « Homeland
Security », le département de l’Intérieur.
À plusieurs occasions, « Ñato » Bravo a contribué aux fonds de campagne
du parti républicain dans lequel il possède son réseau de complicités.
On sait que les États-Unis, le pays qui prêche les droits de l’homme aux
nations qui s’opposent à ses politiques hégémoniques, est le sanctuaire
privilégié d’une importante colonie de terroristes, tortionnaires et
d’ex chefs d’état assassins.
Washington héberge Luis Posada Carriles et Orlando Bosch, auteurs avoués
de la destruction en plein vol d’un avion cubain en 1976, provoquant la
mort de 73 personnes, tandis que l’on continue à séquestrer cinq
Cubains, arrêtés pour avoir pénétré les rangs de la mafia cubano-américaine.