Alors que Macron - et son ministre Blanquer étaient il y a quelques jours en Kanaky, nous proposons à nos lecteurs et lectrices un article publié dans la revue N’Autre école (et repris dans une version plus longue dans l’ouvrage De l’autogestion, publié aux éditions CNT-RP) sur l’histoire méconnue de l’école en Kanaky et de la naissance des Écoles populaires Kanak au milieu des années 80 ...
Épisode méconnu, l’appel au boycott de l’école coloniale et la création d’une éducation populaire kanak (1) à l’occasion des « événements » qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie au milieu des années 1980, est l’une des rares expérimentations à grande échelle (entre 6 et 15 % des enfants kanak concernés, selon les sources (2)) d’une « pédagogie sociale » par, à travers et pour le milieu.
Elle s’inscrit dans une longue tradition de lutte et de résistance que nous avons choisi de faire débuter ici, avec l’arrivée de Louise Michel et des communards en terre kanak.
Sommaire
- Article
- Encadré les EPK en 1995
- Encadré l’enseignement des langues kanak
- Chronologie
- Bibliographie
- Notes
Décembre1873 : c’est à bord de La Virginie, vieille frégate à voile reconvertie en « bateau-cage » pour le transport des bagnards, que les proscrits de la Commune de Paris atteignent la Nouvelle-Calédonie. Cela fait tout juste vingt ans que le « Caillou » a été officiellement intégré à l’Empire colonial français et sert de prison à ciel ouvert pour des insurgés venus du bout du monde. Outre les révoltés parisiens, on y croise également une poignée de rebelles kabyles rescapés de la féroce répression de 1872 (3).
Démoralisés, livrés à eux-mêmes et ruminant leur échec, les communards vivent en vase clos. Rares sont ceux qui s’intéressent au sort des indigènes, ces Kanak qui refusent pourtant, les armes à la main, de se soumettre à l’ordre colonial.
Louise Michel sera de ceux-là. Ancienne institutrice (4), elle reprend du service au sein de la communauté des déportés. Mais très vite, elle se découvre une proximité avec le peuple kanak, faisant l’effort d’apprendre sa langue et s’ouvrant à sa culture et ses traditions (elle publiera un recueil de contes et légendes kanak à la suite de son séjour (5)). Fidèle à sa devise d’ « apprendre toujours et de partager ce savoir », partageant leur révolte dans un même élan de résistance et d’espérance, elle devient à la fois leur élève et leur enseignante – ce qui lui vaudra, selon la légende, une relégation au « quartier des Incorrigibles (6). » Elle raconte dans ses Mémoires comment elle enseignait aux Kanak, à partir des rudiments de langue qu’elle maîtrisait, mettant au point des méthodes nouvelles de lecture et d’écriture à l’aide de lettres mobiles.
Je reviendrai !
En 1878, elle prend fait et cause pour le soulèvement d’Ataï, quand nombre de déportés n’hésitent pas à se ranger du côté de leurs anciens bourreaux.
Une fois l’ordre rétabli, le gouverneur Olry expédie les têtes coupées des chefs rebelles (7) à Paris pour l’Exposition universelle. Les vaincus sont vendus comme esclaves à des négriers. Un demi-millier de Kanak sont ainsi transportés sur les côtes du Chiapas pour connaître le servage des peones tzotziles ou tzeltales, où ils seront décimés par une épidémie de vérole (8).
Quelques mois avant que Jules Ferry – père de l’école républicaine mais également chantre du colonialisme français – ne proclame ses lois scolaires, l’exemple de Louise Michel se dresse comme un contre-modèle éducatif, inspiré des idéaux pédagogiques de la Commune, où l’instruction – considérée comme un outil d’émancipation et non de domestication - s’acquiert dans le respect des cultures opprimées (9).
On prétend que la communarde a fait don aux insurgés kanak de la fameuse écharpe rouge qu’elle arborait sur les barricades. « Je reviendrai ! », leur promet-elle, depuis le pont du navire la ramenant vers la France. Faut-il alors voir dans l’aventure des Écoles populaires kanak (EPK), un lointain écho aux rêves de la pétroleuse ?
Du boycott scolaire aux Écoles populaires kanak
En 1985, un siècle après les adieux de Louise Michel – et l’instauration des lois scolaires de Jules Ferry – le vent de l’insurrection souffle à nouveau sur la Nouvelle-Calédonie. Au cri de « Indépendance et socialisme », le peuple Kanak, organisé au sein de FLNKS et de l’USTAKE (10), défie le système colonial, dont l’école est un rouage essentiel, au point que « Le système éducatif - le contenu des programmes, la composition du corps enseignant, etc. - est, avec la terre, le point focal des revendications et des pressions kanak (11). »
Pour le gouvernement indépendantiste issu des barricades, il y a « urgence [à] mettre en place une école populaire kanak » (« Instruction du gouvernement de Kanaky aux Comités de lutte », 28 février 1985) pour partir à la conquête de l’indépendance éducative, culturelle, politique et économique.
Cette résolution, qui accompagne les occupations de terre et les barrages, appelle au « boycott scolaire » et invite les Comités de lutte à déserter les établissements coloniaux pour créer, investir et animer des écoles populaires kanak.
Histoire et échec de l’école coloniale
« 130 ans pour faire un médecin. [...] 1000 enfants kanak en maternelle, 15 ans plus tard, 4 bacheliers (12) » ; c’est avec cette ironie amère que le mouvement kanak dresse le bilan de l’éducation coloniale. À partir des années 1970, les premiers mouvements indépendantistes, comme le Groupe 1878 (en référence au soulèvement d’Ataï), intègrent la question éducative à la lutte politique : « Nous avons reçu l’éducation de la domination, c’est une éducation dont le but était de ne pas tenir compte de la façon dont les populations locales pensent et agissent, elle est orientée de telle sorte que le passé traditionnel est une donnée sans aucune importance » (Andi Ma Dhôn, juillet 1976). Tout au long de ces années, des campagnes autour des enjeux éducatifs sont menées : l’occupation, entre 1976 et 1978 d’un foyer pour étudiants calédoniens à Paris par des étudiants et des conscrits militaires, et une série de mobilisations, entre 1979 et 1981, pour s’opposer aux licenciements, par les autorités scolaires de Nouvelle-Calédonie, de personnels enseignants Kanak et pro-kanak.
En 1985, « un enfant mélanésien a 2,3 fois moins de chances objectives d’obtenir un CAP qu’un enfant européen ; il a trois fois moins de chances de glaner un BEPC, six fois moins de réussir un bac technique et douze fois moins de devenir bachelier des sections classiques (13) » ; désaveu cinglant de toutes les proclamations sur le rôle positif de la colonisation et sa mission civilisatrice. L’école en système colonial aiguise les tensions et exacerbe les mécanismes de la domination (coloniale et capitaliste). Mais, dans le même temps, confrontée aux impostures de ce système, la lutte indépendantiste met à nu ces contradictions : les Écoles populaires kanak s’inscrivent à coup sûr dans l’histoire spécifique de l’enseignement en Nouvelle-Calédonie et de sa contestation.
Évangélisation, soumission et civilisation
Dès l’annexion de l’archipel, l’éducation des « indigènes » est prise en main par les missionnaires religieux. La logique qui prédomine est celle de l’évangélisation, bien plus que celle de l’instruction. Une (ré)éducation qui prône l’éradication des langues kanak (interdites à l’école en 1863 et jusque dans les années 60-70). Le pouvoir local, à la différence de ce qui va se jouer en métropole, s’accommode et favorise cet enseignement religieux – moins coûteux et surtout conforme à l’entreprise de colonisation des esprits (la plupart de ces écoles sont des internats, ce qui permet d’arracher les enfants à leur milieu et à leur famille (14)). Jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’enseignement public des Kanak relève d’ailleurs du ministère des Affaires indigènes et non de celui de l’Instruction publique. « Je tiens essentiellement, écrit en 1865 le Ministre de la Marine et des Colonies à ce qu’une œuvre [les écoles religieuses] dont le but principal est d’amener sans mesures violentes, la soumission et la civilisation des populations indigènes puisse se développer librement et soit certaine de trouver […] auprès de l’administration locale les facilités et les encouragements (15) » . Si bien que s’instaure un dualisme scolaire « inversé » : l’école publique accueille les enfants de colons – d’où son surnom « d’école des blancs » – et l’école privée religieuse, les enfants kanak. Paradoxalement, l’école publique fut longtemps l’école des milieux favorisés( ce n’est plus vrai aujourd’hui, peut-être pour des raisons politiques et stratégiques : il y a eu un clivage très sensible entre Nouméa et la brousse, les dirigeants des écoles confessionnelles de brousse, protestantes surtout, mais catholiques aussi, ayant pris très tôt position pour les revendications kanak d’une part ;aujourd’hui, parce que le développement des institutions scolaires fait partie des moyens accordés au rééquilibrage et à la mise au centre du dispositif des Accords de Nouméa du peuple kanak. En conséquence il y a eu un accroissement considérable des établissements scolaires de proximité). Cette « division du travail social d’éducation » (Kohler et Wacquant) - les écoles confessionnelles employant par ailleurs majoritairement des enseignants kanak - se prolonge bien au-delà de l’ouverture de l’école publique et l’abolition du code de l’indigénat (l’école primaire devient gratuite et obligatoire pour les kanak en 1953, et en 1956, les étudiants kanak ont été autorisés pour la première fois de fréquenter une école secondaire publique, D. SMall). Malgré la volonté de faire de l’école en Nouvelle-Calédonie une « vitrine » de la France (meilleurs salaires pour les enseignants, efforts pour scolariser l’ensemble de la population...), en 1985, l’école publique reste l’école « des blancs », n’accueillant en moyenne que la moitié des enfants kanak (à peine 30 % hors des zones urbaines) mais plus de 85 % des jeunes européens.
https://www.questionsdeclasses.org/?Kanaky-quand-le-peuple-voulait-s-eduquer-lui-meme
Épisode méconnu, l’appel au boycott de l’école coloniale et la création d’une éducation populaire kanak (1) à l’occasion des « événements » qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie au milieu des années 1980, est l’une des rares expérimentations à grande échelle (entre 6 et 15 % des enfants kanak concernés, selon les sources (2)) d’une « pédagogie sociale » par, à travers et pour le milieu.
Elle s’inscrit dans une longue tradition de lutte et de résistance que nous avons choisi de faire débuter ici, avec l’arrivée de Louise Michel et des communards en terre kanak.
Sommaire
- Article
- Encadré les EPK en 1995
- Encadré l’enseignement des langues kanak
- Chronologie
- Bibliographie
- Notes
Décembre1873 : c’est à bord de La Virginie, vieille frégate à voile reconvertie en « bateau-cage » pour le transport des bagnards, que les proscrits de la Commune de Paris atteignent la Nouvelle-Calédonie. Cela fait tout juste vingt ans que le « Caillou » a été officiellement intégré à l’Empire colonial français et sert de prison à ciel ouvert pour des insurgés venus du bout du monde. Outre les révoltés parisiens, on y croise également une poignée de rebelles kabyles rescapés de la féroce répression de 1872 (3).
Démoralisés, livrés à eux-mêmes et ruminant leur échec, les communards vivent en vase clos. Rares sont ceux qui s’intéressent au sort des indigènes, ces Kanak qui refusent pourtant, les armes à la main, de se soumettre à l’ordre colonial.
Louise Michel sera de ceux-là. Ancienne institutrice (4), elle reprend du service au sein de la communauté des déportés. Mais très vite, elle se découvre une proximité avec le peuple kanak, faisant l’effort d’apprendre sa langue et s’ouvrant à sa culture et ses traditions (elle publiera un recueil de contes et légendes kanak à la suite de son séjour (5)). Fidèle à sa devise d’ « apprendre toujours et de partager ce savoir », partageant leur révolte dans un même élan de résistance et d’espérance, elle devient à la fois leur élève et leur enseignante – ce qui lui vaudra, selon la légende, une relégation au « quartier des Incorrigibles (6). » Elle raconte dans ses Mémoires comment elle enseignait aux Kanak, à partir des rudiments de langue qu’elle maîtrisait, mettant au point des méthodes nouvelles de lecture et d’écriture à l’aide de lettres mobiles.
Je reviendrai !
En 1878, elle prend fait et cause pour le soulèvement d’Ataï, quand nombre de déportés n’hésitent pas à se ranger du côté de leurs anciens bourreaux.
Une fois l’ordre rétabli, le gouverneur Olry expédie les têtes coupées des chefs rebelles (7) à Paris pour l’Exposition universelle. Les vaincus sont vendus comme esclaves à des négriers. Un demi-millier de Kanak sont ainsi transportés sur les côtes du Chiapas pour connaître le servage des peones tzotziles ou tzeltales, où ils seront décimés par une épidémie de vérole (8).
Quelques mois avant que Jules Ferry – père de l’école républicaine mais également chantre du colonialisme français – ne proclame ses lois scolaires, l’exemple de Louise Michel se dresse comme un contre-modèle éducatif, inspiré des idéaux pédagogiques de la Commune, où l’instruction – considérée comme un outil d’émancipation et non de domestication - s’acquiert dans le respect des cultures opprimées (9).
On prétend que la communarde a fait don aux insurgés kanak de la fameuse écharpe rouge qu’elle arborait sur les barricades. « Je reviendrai ! », leur promet-elle, depuis le pont du navire la ramenant vers la France. Faut-il alors voir dans l’aventure des Écoles populaires kanak (EPK), un lointain écho aux rêves de la pétroleuse ?
Du boycott scolaire aux Écoles populaires kanak
En 1985, un siècle après les adieux de Louise Michel – et l’instauration des lois scolaires de Jules Ferry – le vent de l’insurrection souffle à nouveau sur la Nouvelle-Calédonie. Au cri de « Indépendance et socialisme », le peuple Kanak, organisé au sein de FLNKS et de l’USTAKE (10), défie le système colonial, dont l’école est un rouage essentiel, au point que « Le système éducatif - le contenu des programmes, la composition du corps enseignant, etc. - est, avec la terre, le point focal des revendications et des pressions kanak (11). »
Pour le gouvernement indépendantiste issu des barricades, il y a « urgence [à] mettre en place une école populaire kanak » (« Instruction du gouvernement de Kanaky aux Comités de lutte », 28 février 1985) pour partir à la conquête de l’indépendance éducative, culturelle, politique et économique.
Cette résolution, qui accompagne les occupations de terre et les barrages, appelle au « boycott scolaire » et invite les Comités de lutte à déserter les établissements coloniaux pour créer, investir et animer des écoles populaires kanak.
Histoire et échec de l’école coloniale
« 130 ans pour faire un médecin. [...] 1000 enfants kanak en maternelle, 15 ans plus tard, 4 bacheliers (12) » ; c’est avec cette ironie amère que le mouvement kanak dresse le bilan de l’éducation coloniale. À partir des années 1970, les premiers mouvements indépendantistes, comme le Groupe 1878 (en référence au soulèvement d’Ataï), intègrent la question éducative à la lutte politique : « Nous avons reçu l’éducation de la domination, c’est une éducation dont le but était de ne pas tenir compte de la façon dont les populations locales pensent et agissent, elle est orientée de telle sorte que le passé traditionnel est une donnée sans aucune importance » (Andi Ma Dhôn, juillet 1976). Tout au long de ces années, des campagnes autour des enjeux éducatifs sont menées : l’occupation, entre 1976 et 1978 d’un foyer pour étudiants calédoniens à Paris par des étudiants et des conscrits militaires, et une série de mobilisations, entre 1979 et 1981, pour s’opposer aux licenciements, par les autorités scolaires de Nouvelle-Calédonie, de personnels enseignants Kanak et pro-kanak.
En 1985, « un enfant mélanésien a 2,3 fois moins de chances objectives d’obtenir un CAP qu’un enfant européen ; il a trois fois moins de chances de glaner un BEPC, six fois moins de réussir un bac technique et douze fois moins de devenir bachelier des sections classiques (13) » ; désaveu cinglant de toutes les proclamations sur le rôle positif de la colonisation et sa mission civilisatrice. L’école en système colonial aiguise les tensions et exacerbe les mécanismes de la domination (coloniale et capitaliste). Mais, dans le même temps, confrontée aux impostures de ce système, la lutte indépendantiste met à nu ces contradictions : les Écoles populaires kanak s’inscrivent à coup sûr dans l’histoire spécifique de l’enseignement en Nouvelle-Calédonie et de sa contestation.
Évangélisation, soumission et civilisation
Dès l’annexion de l’archipel, l’éducation des « indigènes » est prise en main par les missionnaires religieux. La logique qui prédomine est celle de l’évangélisation, bien plus que celle de l’instruction. Une (ré)éducation qui prône l’éradication des langues kanak (interdites à l’école en 1863 et jusque dans les années 60-70). Le pouvoir local, à la différence de ce qui va se jouer en métropole, s’accommode et favorise cet enseignement religieux – moins coûteux et surtout conforme à l’entreprise de colonisation des esprits (la plupart de ces écoles sont des internats, ce qui permet d’arracher les enfants à leur milieu et à leur famille (14)). Jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’enseignement public des Kanak relève d’ailleurs du ministère des Affaires indigènes et non de celui de l’Instruction publique. « Je tiens essentiellement, écrit en 1865 le Ministre de la Marine et des Colonies à ce qu’une œuvre [les écoles religieuses] dont le but principal est d’amener sans mesures violentes, la soumission et la civilisation des populations indigènes puisse se développer librement et soit certaine de trouver […] auprès de l’administration locale les facilités et les encouragements (15) » . Si bien que s’instaure un dualisme scolaire « inversé » : l’école publique accueille les enfants de colons – d’où son surnom « d’école des blancs » – et l’école privée religieuse, les enfants kanak. Paradoxalement, l’école publique fut longtemps l’école des milieux favorisés( ce n’est plus vrai aujourd’hui, peut-être pour des raisons politiques et stratégiques : il y a eu un clivage très sensible entre Nouméa et la brousse, les dirigeants des écoles confessionnelles de brousse, protestantes surtout, mais catholiques aussi, ayant pris très tôt position pour les revendications kanak d’une part ;aujourd’hui, parce que le développement des institutions scolaires fait partie des moyens accordés au rééquilibrage et à la mise au centre du dispositif des Accords de Nouméa du peuple kanak. En conséquence il y a eu un accroissement considérable des établissements scolaires de proximité). Cette « division du travail social d’éducation » (Kohler et Wacquant) - les écoles confessionnelles employant par ailleurs majoritairement des enseignants kanak - se prolonge bien au-delà de l’ouverture de l’école publique et l’abolition du code de l’indigénat (l’école primaire devient gratuite et obligatoire pour les kanak en 1953, et en 1956, les étudiants kanak ont été autorisés pour la première fois de fréquenter une école secondaire publique, D. SMall). Malgré la volonté de faire de l’école en Nouvelle-Calédonie une « vitrine » de la France (meilleurs salaires pour les enseignants, efforts pour scolariser l’ensemble de la population...), en 1985, l’école publique reste l’école « des blancs », n’accueillant en moyenne que la moitié des enfants kanak (à peine 30 % hors des zones urbaines) mais plus de 85 % des jeunes européens.
https://www.questionsdeclasses.org/?Kanaky-quand-le-peuple-voulait-s-eduquer-lui-meme