LIBRE DISCUSSION DANS LES COULISSES DE DEMAIN

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
LIBRE DISCUSSION DANS LES COULISSES DE DEMAIN

Débattons en toute liberté, dans le respect de l’autre, sur tous les sujets qui composent notre société : politique, économie, environnement, religion, philosophie, paranormal, sciences, famille, santé, mode, sexualité, loisirs, sports, divertissements…

Derniers sujets

» Attal contre la jeunesse
par bye Lun 22 Avr - 8:41

» Ce mercredi 10 avril, le Pacte sur la migration et l’asile est soumis au vote des députés européens : s’ils sont adoptés, ces textes entraineront une forte dégradation des conditions d’accueil des demandeurs d’asile partout en Europe, et particulièrement
par bye Ven 12 Avr - 10:20

» Groupes de « niveaux », groupes de « besoins » : le gouvernement acte le tri social !
par bye Lun 8 Avr - 17:09

» ETUDE « ELIPA 2 »: ENTRE TENDANCES ENCOURAGEANTES ET OBSTACLES PERSISTANTS À L’INTÉGRATION DES ÉTRANGERS EN FRANCE
par bye Lun 25 Mar - 18:01

» 21 mars : Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale
par bye Sam 23 Mar - 9:50

» Les conséquences des dispositions du décret Piantedosi un an après
par bye Ven 8 Mar - 20:36

» Victoire féministe : L'avortement devient une liberté garantie par la Constitution !
par bye Mar 5 Mar - 16:29

» UN 24 FÉVRIER 2024 PLACÉ SOUS LE SIGNE DU RASSEMBLEMENT ET POUR LA PAIX EN UKRAINE
par bye Ven 23 Fév - 10:09

» tournant du 18 février
par bye Lun 19 Fév - 11:26

» Pétition intersyndicale : Ensemble nous disons « NON » au « Choc des savoirs » !
par bye Mer 14 Fév - 21:27

» ACTUALITÉ SOCIÉTÉ ET POLITIQUE
par gramophone Jeu 18 Jan - 19:27

» l'amour libre
par gramophone Mer 27 Déc - 15:35

» Pacte sur la migration et l’asile : un accord trouvé mais déjà fortement critiqué
par bye Ven 22 Déc - 19:40

» En Argentine, Javier Milei, candidat ultra-libéral, climatosceptique et antiféministe, vient d’être élu Président du pays
par gramophone Dim 10 Déc - 13:14

» Cours criminelles départementales : une justice de seconde classe.
par bye Sam 9 Déc - 11:36

» PISA 2022
par bye Mar 28 Nov - 10:39

» Le 25 novembre 2023, journée internationale contre les violences faites aux femmes, manifestons contre toutes les violences sexistes et sexuelles !
par bye Mer 22 Nov - 15:03

» Narges Mohammadi et Anne L'Huillier ont reçu le prix Nobel de la paix et celui de physique en octobre 2023
par bye Jeu 16 Nov - 12:47

» Pour une pédagogie de la libération et de la solidarité : comment nous résistons à la guerre d’Israël contre les enfants palestiniens
par bye Lun 13 Nov - 17:31

» conflit Israël- Palestine
par bye Ven 3 Nov - 18:51

» pornocriminalité
par bye Ven 29 Sep - 8:54

» Pénalisation des clients prostitueurs
par bye Lun 4 Sep - 12:02

» La loi Rilhac est passée, « enfin » ?
par bye Sam 19 Aoû - 9:06

» Pacte sur la migration et l’asile
par bye Lun 31 Juil - 19:43

» Mobilisation contre l'assistanat sexuel : Le président Macron doit arrêter de faire planer le doute
par bye Ven 21 Juil - 18:17

» Pacte sur la migration et l’asile : accélération des négociations dans un contexte de tensions entre les États membres
par bye Mar 18 Juil - 8:11

» Pourquoi brûle-t-on des bibliothèques ? Entretien avec Denis Merklen
par bye Lun 17 Juil - 17:40

» Droits des femmes en Europe : les Etats membres refusent la criminalisation du viol
par bye Jeu 13 Juil - 18:55

» Comment espérer mettre fin aux violences masculines avec des policiers et des magistrats sexistes et racistes ?
par bye Jeu 15 Juin - 19:33

» MAYOTTE : CE QUI SE JOUE DERRIÈRE L’OPÉRATION WUAMBUSHU
par bye Jeu 15 Juin - 19:28

» https://www.france-terre-asile.org/communiques-presse/communiques-de-presse/empechons-la-violence-communique
par bye Sam 3 Juin - 9:04

» Exposition des mineur·es à la pornographie : les chiffres édifiants de l'ARCOM
par bye Ven 26 Mai - 11:32

» Le SNU hors l’école
par bye Mar 23 Mai - 9:14

» Réforme de l'asile dans l'UE : le Parlement adopte ses positions ; le Conseil entre en terrain inconnu.
par bye Jeu 18 Mai - 9:52

» Festival de Cannes : Pas d'honneur pour les agresseurs !
par bye Mar 16 Mai - 18:55

» Choisissons la solidarité !
par bye Mer 10 Mai - 12:26

» Propagande pro-stérilisations à Mayotte, en pleine pénurie de pilules abortives : une politique française coloniale et misogyne !
par bye Ven 28 Avr - 12:17

» Accueillir les Afghanes : pour un accueil d'urgence des femmes afghanes
par bye Ven 21 Avr - 19:17

» Loi de programmation militaire : la mobilisation des pacifistes doit être à la hauteur des enjeux
par bye Ven 21 Avr - 12:19

» Le 13 avril, la justice doit ordonner le blocage des sites pornocriminels qui exposent les mineur.es à des contenus pornographiques, violents et traumatiques.
par bye Jeu 13 Avr - 9:47

» SOMMET FRANCO-BRITANNIQUE : LA FRANCE NE PEUT PLUS RESTER COMPLICE DES POLITIQUES INDIGNES DU ROYAUME-UNI
par bye Ven 7 Avr - 8:45

» Royaume-Uni : un nouveau projet de loi piétine le droit d’asile
par bye Dim 2 Avr - 9:56

» PROJET DE LOI ASILE ET IMMIGRATION
par bye Mar 7 Fév - 19:11

» Présidence suédoise du Conseil de l’Union européenne : plus de sécurité, moins de solidarité ?
par bye Mer 1 Fév - 10:33

» Les femmes grandes perdantes de la réforme des retraites : Appel à la manifestation !
par bye Mer 18 Jan - 17:58

» L’école est inégalitaire… …encore et encore
par bye Sam 31 Déc - 16:13

» Réinstallation au sein de l’Union en 2023 : des engagements en-deçà des besoins
par bye Jeu 22 Déc - 7:07

» Pour le 25 novembre, journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes, nous appelons à une contre-offensive féministe qui combat à la racine le continuum des violences patriarcales.
par bye Sam 26 Nov - 8:56

» Méditerranée centrale : l’UE présente un plan d’action axé sur le renforcement de la coopération avec les pays tiers
par bye Ven 25 Nov - 9:19

» Journée mondiale pour la protection des enfants contre la pédocriminalité
par bye Ven 18 Nov - 13:24

» Cartographier les inégalités sociales entre écoles
par bye Lun 14 Nov - 9:03

» La Grande Cause définitivement classée sans suite ?
par bye Ven 11 Nov - 11:34

» Brésil – Quand l’extrême droite fait école
par bye Ven 4 Nov - 17:25

» Les Européens face au gouffre de la précarité
par bye Ven 4 Nov - 17:17

» COP27, ou comment répondre aux impacts du changement climatique ?
par bye Jeu 3 Nov - 18:37

» Le Lycée pro, personne ne le connait. Personne de ceux qui décident de notre vie. Le lycée pro, c’est cette institution qui n’a aucun ancien élève au gouvernement ou à l’Assemblée.
par bye Dim 30 Oct - 12:25

» Régularisation des déboutés en Allemagne, un modèle à suivre ?
par bye Mar 25 Oct - 8:39

» Mobilisons-nous contre la casse des lycées pro !
par bye Sam 22 Oct - 8:03

» Répression au lycée Joliot-Curie de Nanterre : libération immédiate et sans poursuite des 14 lycéens gardés à vue !
par bye Mar 18 Oct - 8:57

» Déclaration commune : un accord sur le règlement relatif à l'instrumentalisation porterait un coup de grâce au Régime d'asile européen commun
par bye Jeu 13 Oct - 12:45

» "Porno, l'enfer du décor" 40 associations saluent la portée historique du rapport du Sénat sur l'industrie pornocriminelle et appellent aux actes
par bye Lun 10 Oct - 13:46

» LYCÉE PROFESSIONNEL : EN GRÈVE LE 18 OCTOBRE POUR LE RETRAIT DU PROJET MACRON
par bye Sam 8 Oct - 19:09

» Evaluations, bonjour l’angoisse ?
par bye Ven 30 Sep - 9:43

» Élections en Italie : le droit d’asile menacé par l’ascension de l’extrême droite
par bye Sam 24 Sep - 8:55

» MERCREDI 28 SEPTEMBRE : MOBILISATION NATIONALE EN FAVEUR DU DROIT A L'AVORTEMENT !
par bye Jeu 22 Sep - 18:41

» Pénuries de postes, inflation, recrutements et formations bidons… Coup de chaud sur la rentrée 2022 !!
par bye Ven 16 Sep - 8:38

» La liberté au temps du capital (des individus et des écoles)
par bye Mer 7 Sep - 9:14

» Le 21 septembre 2022 marchons ensemble pour la Paix !
par bye Mar 23 Aoû - 14:18

» Moi, Nestor Makhno (épisode 9) – Il y a 100 ans, l’autre guerre d’Ukraine – Feuilleton
par bye Jeu 21 Juil - 20:17

» AVORTEMENT AUX USA, NOUS NE VOULONS PAS PERDRE DE DROITS, NOUS VOULONS EN GAGNER !
par bye Mar 28 Juin - 12:51

» Michel Piron en garde à vue. Derrière Jacquie et Michel : un système organisé de proxénétisme et de viols.
par bye Jeu 16 Juin - 15:33

» EuroSatory : Visioconférence et Rassemblements contre le commerce des armes
par bye Lun 6 Juin - 17:32

» Entretien avec Yamina Saheb (GIEC) : “Il y a eu quelques réticences pour mettre le terme de sobriété dans le dernier rapport”.
par bye Mer 1 Juin - 8:37

» Retour sur l’accueil des déplacés d’Ukraine dans les Hautes-Alpes
par bye Mar 31 Mai - 16:17

» L’industrie pornocriminelle cible les enfants et la justice abdique !
par bye Mer 25 Mai - 16:23

» Le Royaume-Uni renforce son arsenal juridique contre les personnes en besoin de protection
par bye Jeu 19 Mai - 10:42

» Recrutement enseignant : une crise des plus inquiétantes pour l’avenir de l’école
par bye Jeu 19 Mai - 10:36

» Moi, Nestor Makhno (épisode 7) – Il y a 100 ans, l’autre guerre d’Ukraine – Feuilleton
par bye Mer 11 Mai - 11:53

» Le "Tous capables" l'Education Nouvelle Le Groupe Français d'Education Nouvelle
par bye Ven 6 Mai - 12:42

» Menaces sur le droit à l’avortement aux Etats-Unis : le collectif Avortement Europe dénonce une énième tentative de restreindre le droit des femmes à disposer de leur corps !
par bye Ven 6 Mai - 12:30

» Biélorussie : la plus grande attaque anti-syndicale du siècle en Europe
par bye Ven 29 Avr - 12:15

» Les associations dénoncent la différence de traitement envers les ressortissants non-Ukrainiens
par bye Ven 22 Avr - 6:21

» SUD éducation gagne l’indemnité REP/REP+ pour les AED !
par bye Jeu 21 Avr - 17:21

» Guerre en Ukraine : que contient la directive sur la protection temporaire de 2001 ?
par bye Dim 17 Avr - 9:50

» Mutations-sanctions à l'école Pasteur (93) : dans « l'intérêt du service public », nous devons faire front !
par bye Jeu 14 Avr - 8:42

» 6e rapport du GIEC : quelles solutions face au changement climatique ?
par bye Ven 8 Avr - 12:34

» Cabinets de conseil : quand le Sénat fustige le gouvernement
par bye Mer 6 Avr - 16:36

» Les fresques carabines : une institutionnalisation des violences sexistes à l’hôpital
par bye Dim 13 Mar - 12:35

» L’Ukraine au coeur… de la classe, l’école au coeur du monde
par bye Ven 4 Mar - 17:34

» 8 Mars 2022 : Grève féministe Déferlante pour l'égalité !
par bye Mar 1 Mar - 11:08

» Une guerre “culturelle”
par bye Jeu 24 Fév - 19:27

» Nouveau camp fermé de Samos : « Barbelés, clôtures, couvre-feu […] le camp ressemble à une prison. »
par bye Jeu 17 Fév - 18:07

» Exterminez toutes ces brutes
par bye Ven 4 Fév - 10:22

» Entretien avec Laurence Scialom : « Ne pas mettre la lutte contre la dégradation de notre biosphère au cœur de la gouvernance européenne serait une erreur historique »
par bye Mer 26 Jan - 15:55

LE SITE

Dans Les Coulisses de Demain

FORUMS & SITES AMIS

FORUM EST INSCRIT SUR

Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

    LA RÉVOLUTION UKRAINIENNE

    bye
    bye
    Administratrice


    Masculin
    Nombre de messages : 9060
    Localisation : souvent nuages
    Emploi/loisirs : décalé
    Humeur : main tendue
    Date d'inscription : 19/12/2007

    LA RÉVOLUTION UKRAINIENNE Empty LA RÉVOLUTION UKRAINIENNE

    Message par bye Mar 11 Mar - 15:11

    Vasyl Cherepanin dirige le centre de recherché “Culture Visuelle” de Kiev et est l’éditeur de la version ukrainienne du magazine "Krytika politiczna" (Critiques Politiques). Il a été un des organisateurs de la conférence organisée par l’initiative « Post Globalization » à Kiev en juin 2013 en préparation du contre-G20 de St Petersburg (1) et qui a participé le 2 mars 2014 aux débats avec les militants « Indignados » de Madrid.

    Tout d’abord que faisais-tu pendant le mouvement Maidan ?
    VC : Le centre de recherche Culture Visuelle a participé à Maidan depuis décembre 2013. Nous avons aidé à organiser un programme d’éducation dans le cadre de l’université ouverte de Maidan pour ceux qui étaient sur la place appelé « Global Protests » qui a cherché à situer l’insurrection ukrainienne dans un contexte plus large, celui des insurrections du printemps arabe, des mouvements Occupy et Indignados et des différents mouvements sociaux que le monde a connu en 2013. Nous avons participé également au réseau de protection des militants blessés qui étaient dans les hôpitaux et qui risquaient d’être enlevés par la police.
    Les groupes de gauche et les activistes ont été impliqués dans beaucoup d’acitivités, en particulier « SOS Maiden », une sorte de média alternatif et d’aide juridique pour le mouvement Maidan.

    Beaucoup de commentaires insistaient sur le poids des fascistes et des néo-nazis sur la place Maiden et dans l’insurrection qui a mis fin au pouvoir de Viktor Ianoukovitch, qu’en penses-tu ?
    VC : Je pense que c’est, en occident, de l’aveuglement sur ce qu’est la réalité du mouvement en Ukraine. Bien sur l’extrême droite était dans la mobilisation, mais c’était une vraie révolution et, dans une vraie révolution toutes les forces d’opposition étaient présentes. Tout le monde était là, sauf bien sur les oligarques et la petite élite des super riches. Pour contextualiser le rôle de l’extrême droite, il est important de rappeler la séquence des évènements. Ce que l’on a appelé « Euro-Maidan » a commencé le 24 novembre 2013. Le prétexte à la mobilisation a été le refus du président de la république de signer l’accord commercial avec l’Union européenne et dans les premiers jours le mouvement était formé de journalistes et d’étudiants, ainsi que l’extrême droite qui les a rejoints dans un esprit de parasitisme. Le parti néo-nazi Svoboda a été le premier parti parlementaire à rejoindre le mouvement, ce qui leur a donné une certaine visibilité. Puis, le 29 novembre, il y eu l’intervention des forces de l’ordre sur la place. Cela a élargi le mouvement et à partir de là tous les secteurs sociaux et toutes les forces politiques d’opposition ont été là. A partir de là l’Euro-Maidan est devenu Maidan et plus le mouvement grandissait plus le rôle et l’influence de l’extrême droite se réduisaient.
    Je sais que pour certains, à gauche, il est impossible de participer à un mouvement si l’extrême droite est également présente. Mais la réalité n’est pas aussi pure que la théorie politique et, à mon avis, le rôle de la gauche est de s’engager et de participer au mouvement. Un dernier détail à propos de l’extrême droite, il y a maintenant une lutte entre le parti Svoboda et le « Secteur de Droite », un nouveau groupe politique formé par des organisations nationalistes et une partie des hooligans du monde du football.
    L’aspect le plus important est que le moteur de Maidan était le peuple et pas les partis ou les organisations politiques : des gens ordinaires qui sont venus sur la place et qui sont restés jusqu’à la victoire. Certains l’ont payé de leurs vies.

    Une autre critique venue de certaines organisations de gauche en Europe a été l’interdiction du Parti Communiste en Ukraine ?
    VC : Le Parti Communiste n’a pas été interdit. Il y a eu une initiative pour interdire à la fois le Parti des Régions, le parti de Viktor Yanoukovytch, et le Parti Communiste quand ils ont voté ensemble, le 16 janvier de cette année, la loi qui interdisait les manifestations et qui mettait sous contrôle les ONGs et les médias indépendants. Cette initiative n’a pas abouti, et, bien sûr, aucun parti n’a été interdit. Mais vous devez savoir que le Parti Communiste n’est communiste que de nom : son seul programme est la nostalgie pour l’état providence de la période de l’Union Soviétique, il n’y rien de communiste dans cela !

    Et quel a été le rôle des syndicats ?
    VC : La fédération syndicale officielle était du côté des autorités, mais la fédération syndicale indépendante était dans le mouvement. La direction de la fédération syndicale était dans le conseil de Maidan. Il y a eu un appel à la grève générale, mais elle n’a pas eu lieu : les usines et les industries sont dans les mains des oligarques, et ils ont cassé toute tentative pour organiser des grèves. Il y en a cependant eu quelques-unes à l’ouest et dans le centre de l’Ukraine, principalement dans le secteur des employés. Je pense que si nous avions réussi à organiser une grève générale, le mouvement aurait été encore plus massif et moins violent.

    La situation en Ukraine a été analysée comme une division en deux du pays, les pro-européens contre les pro-russes. Dans ce contexte les propositions de transformer le pays en fédération et la récente décision du parlement de ne pas reconnaître le russe comme langue officielle ont donné l’impression d’un pays profondément divisé ?
    VC : La décision prise par le parlement de faire du russe une langue officielle était en fait inconstitutionnelle, la constitution disant clairement que seul l’ukrainien est la langue officielle. Cependant, même si la décision de 2012 était anticonstitutionnelle, je pense que la récente décision du parlement a été une erreur, et celui-ci est d’ailleurs en train de revenir sur cette décision. Il est important de rappeler que plus de 50% des participants à Maidan étaient russophones. De façon plus générale, le discours sur les « deux Ukraines » était populaire dans les années 1990, juste après l’indépendance quand des intellectuels théorisaient la division historique de l’Ukraine, l’ouest dans l’empire austro-hongrois et l’est dans l’empire russe. Cependant, dès les années 2000, cette idée n’a pas passé le test de la réalité : l’Ukraine est resté unie et Maidan l’a prouvé. Maidan a eu lieu dans tout le pays, pas seulement à Kiev, mais aussi à Odessa, Kharkov, Donest et même à Sébastopol, en Crimée. En janvier nous avons eu des actions pour se saisir des immeubles administratifs dans toute l’Ukraine. A l’est, où le parti de Yanukovych, le Parti des Régions, contrôle toutes les institutions étatiques, la répression a été féroce : les militants ont été attaqués par les forces spéciales et il y a eu des kidnappings, de la torture, des fusillades. Je pense que le régime a avancé l’idée de fédération quand il a perdu le contrôle de la situation : cela a été une tentative désespérée de garder le pouvoir. La réalité est que le peuple ukrainien est plus préoccupé par les questions sociales et économiques que par les mythes culturels qui ont été un instrument de propagande contre notre unité.

    Et comment vois-tu la situation actuelle en Crimée ?
    VC : L’histoire de la Crimée est spécifique. La Crimée a un statut de république autonome dans l’Ukraine et elle représente une valeur stratégique immense pour la Russie. Pendant des années, la Russie a financé des organisations pro-russes, y compris certaines qui se présentent comme d’extrême gauche et utilise un discours radical dans leur propagande. Mais sur un plan basique, l’occupation militaire de la Crimée est un putsch : une contre-révolution contre le mouvement. Ce qui est arrivé en Ukraine est le pire des cauchemars pour Poutine : il a besoin d’utiliser tous les moyens – de la propagande à l’intervention armée – pour discréditer l’alternative politique en Ukraine, y compris l’alternative de gauche (et par extension la discréditer en Russie elle-même). Mais la réalité est que la situation en Ukraine est maintenant hors du contrôle de la Russie.

    Qu’est-ce que la gauche, en Europe et au-delà, devrait faire maintenant ?
    VC : Comme toujours l’Union européenne et l’occident ont réagi trop tard. Nous avions besoin des sanctions en décembre, mais il vaut tard que jamais. Et la gauche a été également trop lente à réagir. Nous espérions des manifestations internationales pour soutenir Maidan et pour mettre la pression sur l’Union Européenne et les Etats-Unis pour qu’ils agissent de façon plus déterminés, mais cela na pas eu lieu. Il n’y a pas eu de solidarité internationale. Mais nous pouvons voir que Maidan a aussi inquiété l’Union européenne. Maidan était pour une Europe alternative et nous avons trouvé la voie pour nous battre pour nos droits de façon radicale et démocratique. C’est peut être aussi pour cela que l’Union européenne a été aussi lente à réagir. La gauche doit être mieux informée et plus active. La gauche ne doit pas répéter la propagande de Poutine qui dit que les fascistes occupent Maidan. La gauche doit prêter plus d’attention au contexte et comprendre que Maidan a été un vrai mouvement social et que l’Ukraine a fait une vraie révolution.

    Et pour la gauche en Ukraine ?
    VC : Il y a maintenant un nouvel espace politique dans lequel la gauche peut être plus visible et plus influente. Auparavant la vie politique était monopolisée par les néo-nazis et les oligarques. Cela a en partie changé. Maintenant la force active, c’est le peuple ukrainien. Maidan a été la preuve que les masses étaient le vrai moteur du progrès et de la révolution. La gauche ne peut pas comme elle l’était : élitiste et sectaire. Nous devons maintenant être plus inclusifs et travailler avec les larges masses. Nous avons à ouvrir nos perspectives, de les maintenir dans la réalité et nous engager dans toutes les questions sociales possibles. Plus que le contenu, la forme de notre activité est vraiment importante. Bien sûr nous devons construire de nouvelles plates-formes comme des centres sociaux, et institutionnaliser quelques initiatives issues de Maidan. Mais plus que tout, la gauche doit sortir et écouter le peuple. Toute défaite de la gauche serait une victoire pour l’extrême droite. Nous devons écouter ce que veut le peuple et ne pas seulement prêter attention aux idoles du passé. L’absence de pratique politique peut créer des hallucinations théoriques…

    Interview réalisée le 6 mars 2014 par Nicola Bullard et Christophe Aguiton.

    (1) http://www.pglobal.org/events/202/ l’initiative Post Globalization est soutenue par de nombreux mouvements sur le plan international, dont ATTAC France ; plusieurs mouvements de la gauche ukrainienne ont participé à cette conférence, dont « l’opposition de gauche » dont un des animateurs a été interviewé par des militants du Parti de Gauche http://www.placeaupeuple.fr/?p=23018

    Cf https://www.diagonalperiodico.net/promocion/21963-maidan-reclaiming-europe.html et l’article de Médiapart http://www.mediapart.fr/journal/international/020314/un-dialogue-difficile-entre-indignes-despagne-et-activistes-dukraine
    bye
    bye
    Administratrice


    Masculin
    Nombre de messages : 9060
    Localisation : souvent nuages
    Emploi/loisirs : décalé
    Humeur : main tendue
    Date d'inscription : 19/12/2007

    LA RÉVOLUTION UKRAINIENNE Empty Re: LA RÉVOLUTION UKRAINIENNE

    Message par bye Jeu 20 Mar - 19:20

    Cesser l’escalade de la violence, donner la parole au peuple Ukrainien


    On ne saurait sous-estimer l'extrême gravité de la situation actuelle, par les risques d'escalade qu'elle comporte, permettant de redouter les pires catastrophes.

    En Ukraine les oligarchies au pouvoir depuis près de 20 ans se sont fortement enrichies grâce aux politiques néolibérales soutenues tant par l'UE que par la Russie ; ceci au détriment de la population qui est l'une des plus pauvres d'Europe avec un SMIC à 60€ et un salaire moyen de 210€ (soit 8 fois plus faible que la moyenne européenne).



    La place de l'Indépendance coupée en deux pour former le montage de l’avant et l’après.


    L'inflation y est importante et la corruption de l'appareil d'Etat est omniprésente. La population manifeste depuis plusieurs mois pour protester contre cette situation désastreuse. Sur ce terreau de misère et de révolte, la mouvance néo-nazie a infiltré les manifestants de la place Maïdan et a récupéré la vague de contestation en la radicalisant et alimentant la violence qui a provoqué la mort de près de 100 personnes. Ces partis politiques de droite extrême, Pravyl sector et Svoboda participant au nouveau gouvernement, sans se démarquer des oligarchies, ont imprimé immédiatement leurs références idéologiques dans les premières lois adoptées (1).

    Si la toile de fond de cette zone sous haute tension est éminemment économico-stratégique, théâtre de la confrontation des intérêts des acteurs occidentaux (Union Européenne, USA) avec ceux de la Russie (2), c’est une évolution militarisée qui est redoutée aujourd’hui. Si la révolte populaire s’est cristallisée suite au refus, par le Président et le gouvernement alors en place, de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine (3), elle est aujourd’hui étouffée par le jeu des puissances. Dans cette confrontation le peuple ukrainien est pris en otage. Ce n’est pas tant à un retour à la « guerre froide » auquel nous assistons mais à un conflit au sein du G8, entre d'une part les États-Unis, appuyés par l'UE et servis par l'OTAN et d'autre part, la Russie, pour sauver ou conquérir leur place parmi les puissances mondiales. L’OTAN qui aurait dû être dissoute comme l’a été le Pacte de Varsovie après la disparition de l’URSS, cherche à accroitre encore plus sa zone d’influence.

    Dans ce climat international tendu, méfions-nous de la stigmatisation médiatique quasi unanime pour condamner la seule Russie.

    Les pacifistes doivent faire entendre leurs voix qui s’inscrivent dans les principes de la charte de l’ONU. Le droit international institué par la Charte des Nations Unies interdit en son article 2.4 non seulement le recours à l'usage ou à la menace de la force dans les relations internationales, mais l'atteinte de quelque manière que ce soit à l'indépendance d'un Etat. Ainsi le fil conducteur de ce droit international est le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et la solution pacifique de leurs différends.

    L'issue ne peut donc pas être dans une escalade d'interventions extérieures guidées par les intérêts des puissances, mais dans la mise en œuvre du droit du peuple ukrainien à sa libre disposition. Cela suppose l’arrêt immédiat de l’escalade, la protection des populations d’Ukraine à l’est comme à l’ouest, et l’organisation de négociations sous l'égide du Conseil de Sécurité des Nations Unies (4).
    Au-delà de ce préalable, une fois les tensions apaisées, l’organisation d'élections libres et démocratiques (notamment du parlement) doit être programmée de telle sorte à permettre l’émergence d’un véritable projet de société au service des droits, de la justice, de la démocratie et de la paix.

    Le Mouvement de la Paix
    Saint-Ouen, le 6 mars 2014


    Contacts :

    Jeannick Lepretre : 06 64 39 43 75 – jeannick.lepretre@mvtpaix.org
    Sehade Mahammedi : 01 40 12 72 34 – sehade.mahammedi@mvtpaix.org


    1. Annulation de la loi interdisant la propagation du nazisme ; interdiction des langues de minorité nationale (dont le russe)
    2. Les voyages successifs de responsables politiques occidentaux, dont des français, à Kiev concourent à casser les relations multiséculaires entre l’Ukraine et la Russie. Moscou y voit sans nul doute qu’une provocation surtout lorsque les bases militaires de Crimée sont en jeu.
    3. Parmi les éléments de l’accord qui n’a pas été signé : Ouverture aux capitaux européens, mise en conformité des voies ferrées avec celles d’Europe (mais de fait en rupture avec le système de voies ferrées de Russie) ; absence de clauses d’intégration des citoyens ukrainiens dans l’UE.
    4. Il dispose de la compétence du maintien ou du rétablissement de la paix selon l’article 24.1 de la Charte.

    http://www.mvtpaix.org/communiques/2014/Ukraine-2014.php
    bye
    bye
    Administratrice


    Masculin
    Nombre de messages : 9060
    Localisation : souvent nuages
    Emploi/loisirs : décalé
    Humeur : main tendue
    Date d'inscription : 19/12/2007

    LA RÉVOLUTION UKRAINIENNE Empty Re: LA RÉVOLUTION UKRAINIENNE

    Message par bye Sam 19 Avr - 10:43

    La tension monte en Mer Noire, où la France a envoyé trois navires de guerre


    Mise en ligne le : 14 avril 2014

    Tandis que les États-Unis et d’autres alliés de l’OTAN déploient leurs navires en Méditerranée orientale dans le cadre de l’opération "Active Endeavor" (Effort actif), la Russie déploie ou rapatrie certains des siens en Mer Noire. La Turquie, quant à elle, y poursuit des manœuvres navales impliquant sept frégates, une corvette, deux sous-marins et quelques autres navires.

    La France n’est pas en reste. Elle ne se contente pas de participer à Active Endeavor, elle pousse ses pions vers les côtes d’Ukraine et de Russie. Trois navires : deux de plus que les États-Unis.

    Comme du temps de Napoléon III

    Les Français l’ignorent, mais depuis une quinzaine de jours, la marine de guerre française se manifeste activement en Mer Noire. Selon plusieurs sources (turques, russes, ukrainiennes, roumaine...), dont le site turc "Bosphorus Naval News" de Cem Devrim Yaylal, qui relève systématiquement les passages de navires de guerre à travers le Bosphore.

    JPEG - 13.3 ko
    L’Alizé passe les Dardanelles
    Fin mars (le 26 ou le 28 selon les sources), la frégate Alizé, "bâtiment de soutien de plongée", y pénètre pour participer officiellement à un exercice naval conjoint au large de Varna (Bulgarie).

    JPEG - 456.9 ko
    La frégate Alizé
    L’Alizé est un bâtiment de 60 mètres de long et 1500 tonnes. Avec un équipage de 18 hommes, il peut embarquer jusqu’à 230 passagers. Il est équipé pour assurer toutes sortes de missions de plongée, dont le renseignement à l’étranger et le support de plongeurs de combat. On ignore où est la frégate actuellement, mais on ne l’a pas vue ressortir de Mer Noire et le Courrier de Russie vient d’affirmer qu’elle y est encore.

    JPEG - 510.1 ko
    Le Dupuy de Lôme passe Istanboul, 10 avril 2014
    Le 10 avril, dans le sillage du destroyer américain USS Donald Cook, le navire de renseignement Dupuy de Lôme franchit les Dardanelles et pénètre à son tour en Mer Noire.

    Cf. La France envoie un navire-espion en Mer Noire, les Etats-Unis un destroyer lance-missiles

    Au même moment, le Bâtiment de Commandement et de Ravitaillement BCR Var (A608), pétrolier ravitailleur de la classe Durance, fait escale à Marmaris (Sud-Ouest de la Turquie, Méditerranée orientale). Outre sa mission de soutien logistique aux autres navires, le Var peut embarquer un état major amiral de 70 personnes.

    Et de trois !

    JPEG - 106.2 ko
    La frégate Dupleix
    Aujourd’hui 14 avril, c’est la frégate anti-sous marine Dupleix qui est attendue en Mer Noire, pour y rester jusqu’en mai.

    Le ministère de la défense, qui à notre connaissance n’a encore publié aucun communiqué sur son envoi ni sur celui d’autres navires français en Mer Noire, décrit ainsi ses missions :

    • Conçues à l’origine pour assurer prioritairement la défense anti-sous-marine d’un groupe aéronaval, les frégates de lutte anti-sous-marine (FASM) ont vu récemment leurs capacités d’action au-dessus de la surface fortement renforcées.

    • La mise un place de senseurs optroniques, d’armes puissantes et de mise en œuvre très rapide permet désormais à la FASM, non seulement d’identifier avec certitude la menace avant de la traiter, afin d’éviter toute méprise, mais aussi de conserver la plus grande retenue possible avant l’engagement, dans le but de ne pas élever le niveau de la crise.

    • Bâtiment de combat moderne et performant, la FASM constitue un outil militaire puissant, capable d’intervenir, seul ou au sein d’une force interarmées nationale ou multinationale, en tout point des mers où la France a décidé d’agir pour maintenir ou restaurer la paix.

    Silence en France, bruits de bottes ailleurs

    A Paris, les grandes manœuvres de la marine française, soigneusement passées sous silence par le gouvernement, sont ignorées de la presse, des médias, et par suite, de l’opinion publique ou, si l’on préfère, du peuple français.

    Ce n’est le cas ni à Moscou, ni à Kiev.

    Word - 133.5 ko
    Izvstia, 14 avril 2014
    A Moscou, les Izvestia consacrent un édito du 14 avril à l’arrivée du Dupleix en Mer Noire.

    Word - 95.5 ko
    Vesti, Kiev, 2dito 14 avril 2014
    A Kiev, Vesti, dans son journal en ligne de langue russe, en fait autant. La Deutsche Welle, radio allemande à destination de l’étranger, en parle dans son édition en langue ukrainienne. Ainsi, Russes et Ukrainiens, russophones ou non, sont mieux informés que les Français de ce que fait la France.

    Dans le contexte de tension actuel, chaque "geste" militaire, même s’il relève peut-être de la "gesticulation diplomatique" et n’enfreint pas la loi internationale, peut provoquer un accrochage. Un incident naval en Mer Noire pourrait fort bien survenir et dégénérer en conflit armé. Autrement dit, en guerre. On espère que ce ne sera pas le cas. Mais si cela devait être, une fois de plus les Français seraient mis devant le fait accompli.

    Ils le sont d’ores et déjà du fait du silence gouvernemental et médiatique, qui entretient citoyens et parlementaires dans l’ignorance de ce que fait leur marine nationale, sous pavillon français et au nom du peuple français.

    C’est ce qu’on appelle une démocratie bien tempérée.

    Jean-Marie Matagne, ACDN wwww.acdn.net

    http://www.acdn.net/spip/article.php3?id_article=860&lang=fr

    Contenu sponsorisé


    LA RÉVOLUTION UKRAINIENNE Empty Re: LA RÉVOLUTION UKRAINIENNE

    Message par Contenu sponsorisé


      La date/heure actuelle est Sam 27 Avr - 4:10