Monsieur Fieràbras a raison. Il est grand temps de défendre et « rétablir » l’ordre. L’immuable, l’inattaquable, le naturel, le juste, l’invincible, le civilisé. Quoi de plus normal qu’une poignée de casseurs non masqués, arborant les insignes du capital, brisent des vies et des vies humaines, s’empiffrent alors que crève la majorité, amassent des cordillères de fric, nient à ceux d’en bas le droit même d’exister, excluent, exploitent, précarisent, affament, aliènent, méprisent, traficotent au Panama, matraquent, ouvrent des crânes (liste non exhaustive) dès que soufflent des vents mauvais de révolte contre cet ordre si bien ordonné.
Monsieur Fieràbras a raison. La force a des droits, le premier d’entre eux étant de « rétablir l’ordre » lorsque l’ordre capitaliste l’exige, pour qu’en bon ordre les insoumis, les indignés, rentrent dans les rangs... bien rangés par les indignes.
« Méfiez-vous de celui qui veut rétablir l’ordre » lançait en son temps Diderot. Mais Fieràbras n’aime pas les philosophes. Dommage, il apprendrait que lorsque la justice sociale est en deuil, l’ordre peut devenir barbarie. Et que liberté sans égalité n’est qu’attrape couillons.
Quel ordre rétablir alors « qu’ils » (devinette) ont trahi le peuple pour la bourgeoisie, pour le Medef, provoqué le naufrage des valeurs humaines, alors qu’ils ont subordonné la pensée et la culture à l’argent, qu’ils ont enrichi les riches et appauvri les pauvres, alors qu’ils ont fait de l’homme un fauve pour l’homme, une « variable d’ajustement » de l’économie, alors qu’ils voudraient nous faire trimer et ramper jusqu’à la tombe, alors qu’ils détruisent la nature, pourrissent le climat, alors qu’ils refusent le mélange, alors, alors, alors... ? Au diable leur ordre ! Alors perturbons-le sans retenue .Quel ordre rétablir lorsque la loi est celle de la jungle et la justice si peu juste, lorsque les mots perdent leur sens, lorsque le factice étouffe l’essentiel, lorsque tout se vend, se marchandise, lorsque l’homme est considéré comme une « ressource humaine», lorsque l’on multiplie tout ce qui mure, isole, exclue, divise, lorsque la mémoire du peuple est livrée aux escrocs et l’avenir aux « marchés » ?
Même si nous ne sommes plus que « l’ombre de ce que nous avons été » (pour paraphraser l’écrivain chilien Sepúlveda), envoyons-les valser, bouler . La lutte permet de ne pas renoncer au bonheur. On peut toujours dire « non », ne pas céder, se choisir un autre chemin, partir de l’homme pour y revenir. On peut toujours solidariser son cœur. Jamais ne sont vains le combat et l’espoir. Alors, comme Lorca, « dans un monde où toutes les cartes sont faussées, (soyons) « du côté de ceux qui perdent toujours », et qui un jour, un jour... Un jour viendra... N’acceptons pas qu’ils nous bassinent sans arrêt avec « la violence », « l’ordre ». On parle souvent de la violence du fleuve, jamais de celle des berges qui l’enserrent. Ma mémoire a oublié l’auteur de cette si belle citation. Lui aussi, il devait maudire « leur ordre ».
http://www.humanite.fr/blogs/il-est-grand-temps-de-retablir-lordre-607114
Monsieur Fieràbras a raison. La force a des droits, le premier d’entre eux étant de « rétablir l’ordre » lorsque l’ordre capitaliste l’exige, pour qu’en bon ordre les insoumis, les indignés, rentrent dans les rangs... bien rangés par les indignes.
« Méfiez-vous de celui qui veut rétablir l’ordre » lançait en son temps Diderot. Mais Fieràbras n’aime pas les philosophes. Dommage, il apprendrait que lorsque la justice sociale est en deuil, l’ordre peut devenir barbarie. Et que liberté sans égalité n’est qu’attrape couillons.
Quel ordre rétablir alors « qu’ils » (devinette) ont trahi le peuple pour la bourgeoisie, pour le Medef, provoqué le naufrage des valeurs humaines, alors qu’ils ont subordonné la pensée et la culture à l’argent, qu’ils ont enrichi les riches et appauvri les pauvres, alors qu’ils ont fait de l’homme un fauve pour l’homme, une « variable d’ajustement » de l’économie, alors qu’ils voudraient nous faire trimer et ramper jusqu’à la tombe, alors qu’ils détruisent la nature, pourrissent le climat, alors qu’ils refusent le mélange, alors, alors, alors... ? Au diable leur ordre ! Alors perturbons-le sans retenue .Quel ordre rétablir lorsque la loi est celle de la jungle et la justice si peu juste, lorsque les mots perdent leur sens, lorsque le factice étouffe l’essentiel, lorsque tout se vend, se marchandise, lorsque l’homme est considéré comme une « ressource humaine», lorsque l’on multiplie tout ce qui mure, isole, exclue, divise, lorsque la mémoire du peuple est livrée aux escrocs et l’avenir aux « marchés » ?
Même si nous ne sommes plus que « l’ombre de ce que nous avons été » (pour paraphraser l’écrivain chilien Sepúlveda), envoyons-les valser, bouler . La lutte permet de ne pas renoncer au bonheur. On peut toujours dire « non », ne pas céder, se choisir un autre chemin, partir de l’homme pour y revenir. On peut toujours solidariser son cœur. Jamais ne sont vains le combat et l’espoir. Alors, comme Lorca, « dans un monde où toutes les cartes sont faussées, (soyons) « du côté de ceux qui perdent toujours », et qui un jour, un jour... Un jour viendra... N’acceptons pas qu’ils nous bassinent sans arrêt avec « la violence », « l’ordre ». On parle souvent de la violence du fleuve, jamais de celle des berges qui l’enserrent. Ma mémoire a oublié l’auteur de cette si belle citation. Lui aussi, il devait maudire « leur ordre ».
http://www.humanite.fr/blogs/il-est-grand-temps-de-retablir-lordre-607114