Je suis allé rechercher des extraits de presse, qui permettent peut-être de mieux cerner le climat tendu, fortement teinté de xénophobie, de racisme. Le cinéaste Van Gogh avait parfaitement le droit de s'exprimer.On peut tout de même ajouter qu'il sentait le soufre.Il était très proche des groupes d'extrême-droite néerlandais, et a tourné un film sur Pim Fortuyn, leader de l'extrême-droite, lui aussi assassiné.Fortuyn et Van Gogh sont traités comme des héros et des victimes sur les sites d'extrême-droite comme occidentalis, notamment.
Je ne cautionne pas ces actes, mais j'insère ces extraits de presse pour complèter un peu le portrait de VanGogh, notamment.
Ses propos sur "la préoccupation juive autour d'Auschwitz" provoque une vive indignation de la part de nombreux intellectuels juifs. Critiqué par l'historienne juive Evelien Gans, il écrit dans le magazine Folia Civitatis : "Je pense que madame Gans fait des rêves érotiques où elle se fait baiser par Josef Mengele".
Les derniers travaux de Van Gogh visaient à dénoncer le manque d'intégration des musulmans néerlandais dans la société et le danger que pourrait constituer la montée de l'Islam radical pour l'Europe. Theo Van Gogh surnomme les musulmans : les "baiseurs de chèvre" .
En 2004 il réalise, en collaboration avec Ayaan Hirsi Ali , sur la base d'un scénario de celle-ci, Submission, un court métrage dénonçant la soumission des femmes dans l'Islam. Ce film leur a valu de nombreuses menaces de mort pour avoir montré une femme nue et sur laquelle des phrases du Coran étaient imprimées.
Suites du meurtre de Theo Van Gogh: Les Pays-Bas font face à une montée de l'extrême-droite
AMSTERDAM (AFP), le 15-12-2004
Les Pays-Bas enregistrent une montée de l'extrême-droite et l'assassinat du réalisateur Theo van Gogh, le 2 novembre, a entraîné une "vague de violences racistes", principalement contre les musulmans, indique mercredi le rapport périodique de la Fondation Anne Frank.
Le meurtre de Theo van Gogh, le 2 novembre dernier, au nom de l'islamisme radical, "a été suivi d'une vague de violence raciste et d'extrême-droite", précisent les auteurs du rapport réalisé par la Fondation Anne Frank et l'université de Leyde.
Ce pic de violence est intervenu alors que les Pays-Bas ont enregistré une montée de l'extrême-droite sur la période 2003-2004, en particulier au sein de certains groupes de jeunes.
«L’islam puritain est au coeur du terrorisme», a-t-elle répété le 29 octobre, quitte à déranger encore et toujours dans un pays où la religion compte et où l’intégration ne fait débat que depuis peu. Ce n’est qu’à partir de 2000, avec l’essor du mouvement de droite populiste de Pim Fortuyn, que les tabous imposés par le politiquement correct ont été levés. Critique féroce du modèle multiculturel, Pim Fortuyn a été assassiné le 5 mai 2002 par un Néerlandais de gauche, défenseur de la cause animale.
L’immigration n’en est pas moins restée la grande question nationale. Au gouvernement de centre-droit élu en 2003, elle a inspiré une politique de fermeté qui plaît. Rita Verdonk, ministre à poigne de l’Intégration, est devenue le leader le plus populaire du gouvernement. Parmi ses dernières mesures figurent la suppression de la double nationalité pour les Turcs et les Marocains, ainsi que des tests de langue et de culture néerlandaises obligatoires pour les nouveaux arrivants, mais aussi pour tous les étrangers qui résident aux Pays-Bas depuis 1975.
L'assassinat de Theo van Gogh, dont le meurtrier présumé est un Néerlandais d'origine marocaine, Mohammed Bouyeri, a été suivi de 174 incidents racistes, "du jamais vu pour les Pays-Bas", selon les enquêteurs. Ces incidents se sont concentrés sur le mois de novembre, dans les semaines qui ont suivi ce meurtre commis au nom de l'islamisme radical.
Dans 60% des cas, les victimes sont des musulmans et dans 20% des Néerlandais de souche.
Les attaques ont visé principalement des objets ou bâtiments (66%) avec notamment 47 attaques contre des mosquées et 13 contre des églises, dont de nombreuses tentatives d'incendie.
Ces actes de violences ont été dans leur grande majorité (66%) commis hors des dix plus grandes villes des Pays-Bas alors que celles-ci comptent la plus grosse proportion de personnes d'origine étrangère, près de 50% dans certains quartiers.
Dans 15% des cas, les enquêtes pointent une responsabilité de l'extrême-droite. "L'implication de l'extrême-droite dans des violences augmente fortement", concluent les chercheurs.
Une tendance déjà constatée en 2003 et 2004, avant l'assassinat, souligne ce rapport établi à partir de données fournies par la police, les bureaux de lutte contre la discriminations mais aussi grâce à des recherches et des observations de ses auteurs.
Si les Pays-Bas comptent quatre partis d'extrême-droite dans l'ensemble peu actifs --aucun n'est représenté au Parlement-- et quelques dizaines de "skin-heads traditionnels", une nouvelle forme d'extrême-droite prend de l'importance.
Elle touche principalement des jeunes, peu tentées par un militantisme durable au sein de partis extrêmes, mais qui adhèrent à une culture de bande où les vêtements de la marque Lonsdale, très prisée des néo-nazis, sont un signe de reconnaissance.
Ces "Lonsdalers" comme les qualifie les enquêteurs seraient de 300 à 1.500 aux Pays-Bas, un pays de 16 millions d'habitants, avec un noyau dur de plusieurs dizaines de jeunes.
"La montée de cette génération montre un parallèle avec la montée de Pim Fortuyn", le leader populiste assassiné en 2002 connu pour ses slogans anti-immigrants, note le rapport.
Ces groupes cherchent notamment la confrontation avec des personnes d'origine étrangère et préparent des actes violents contre des centres de demandeurs d'asile ou des symboles musulmans, ajoute le document.
Certains de ses jeunes "Lonsdalers" sont soupçonnés d'être impliqués dans des attaques anti-musulmanes après l'assassinat de Theo van Gogh.
"La problématique des cultures d'extrême-droite et raciste au sein de la jeunesse n'a jamais eu une telle ampleur aux Pays-Bas qu'à l'heure actuelle", soulignent les enquêteurs. Ils rappellent cependant que ce phénomène reste d'une ampleur limitée comparé à d'autres pays européens.
© AFP.